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14/08/2010

Idées reçues sur les filles et les garçons | documentaire d'Agnès AZIZA & Manu BOISTEAU

Filles et garçons.jpgÉd. Oskar jeunesse | coll. Des mots pour réfléchir | mars 2010 - 12,95€

Il y a des périodes comme ça où des thèmes font fureur et ces derniers temps, des livres sur les filles et les garçons, il en pleut. Beaucoup sont seulement inutiles et certains tellement mauvais qu’il vaut mieux les oublier au plus vite. Celui-là est différent parce qu’à bien des endroits, il ne se contente pas d’énoncer une idée reçue pour la dénoncer (ça on connaît et ça sert souvent à rabacher les mêmes âneries en se cachant derrière son pseudo objectif démystificateur) mais explique les fondements erronés d'une telle idée.

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11/08/2010

Chasses olympiques | roman de Nicolas CLUZEAU

Chasses olymoiques.jpgÉd. Gulf Stream | coll. Courants Noirs | mars 2010 | 268 pp. - 13,50€

Après un terrible prologue, situé en 1897, au cours duquel deux trappeurs découvrent, dans une propriété isolée du nord de la Suède, une famille sauvagement massacrée et dont il ne reste qu’un nourrisson sauvé du carnage par un magnifique renne, l’histoire reprend à Stockholm en 1912, à la veille de l’ouverture des cinquièmes Jeux olympiques. Sonia, le bébé rescapé du meurtre de sa famille, est une jeune athlète de seize ans et s’apprête à concourir au sein de l’équipe suédoise de natation féminine. Au même moment, sa grand-mère meurt après lui avoir révélé l’identité des responsables de la mort de ses parents. Sa grand-mère voudrait que Sonia se venge de la famille Swahr qu’elle accuse, mais la jeune fille refuse de conduire une vendetta quinze ans après les faits et préfère se concentrer sur les Jeux qui commencent tout juste. La disparition de celui qui est à la fois son tuteur et son entraîneur, Björn Fergüson, l’oblige à plonger dans l’histoire familiale et à poursuivre, littéralement et réciproquement, les assassins de ses parents.

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10/08/2010

The Agency – Le Pendendif de Jade | roman de Y.S. LEE

Agency.jpgTraduit de l’anglais par Lilas Nord
Éd
. Nathan | mai 2010 | 384 pp. - 14,90€

Mary, condamnée à l’âge de douze ans à mort par pendaison pour cambriolages, est soustraite in-extremis au châtiment et inscrite sous un faux nom dans une institution pour jeunes filles. Cinq ans plus tard, devenue Mary Quinn, elle est une belle jeune femme de dix-sept ans instruite mais toujours prête à en découdre et pas vraiment faite pour la carrière d’enseignante qui s’offre à elle. Ses protectrices lui apprennent alors que l’Institution pour Jeunes Filles de Miss Scrimshaw cache en réalité une organisation secrète: l’Agency qui officie dans le renseignement. Les agents sont tous des femmes et comme l’explique Felicity, l’une des deux têtes de l’organisation: «C’est là que nous faisons jouer le stéréotype de la docile servante à notre avantage. Puisqu’on considère les femmes comme des créatures superficielles, sottes et faibles, nous nous retrouvons finalement, dans des situations comparables, mieux placées que les hommes pour observer et pour apprendre […] Là où, dans la même situation, un homme éveillerait rapidement les soupçons, nous avons constaté qu’une femme qui fait semblant de travailler comme gouvernante ou comme domestique, par exemple, passe le plus souvent inaperçue…»

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01/08/2010

LA MESSAGÈRE DE L'AU-DELÀ

messagère de l'au-delà.gifRoman ado de Mary HOOPER
Traduit de l’anglais par Fanny Ladd et Patricia Duez
(première édition : éd. Panama, 2008)
Éd. Les Grandes Personnes, 240 pages
août 2010 - 15 €

Angleterre 1650. Donnée pour morte après avoir été pendue, Annie Green se réveille sur la table d’un apothicaire, entourée de médecins et d’étudiants soudain compatissants. L’histoire de cette incroyable résurrection – inspirée d’un fait réel, nous dit-on – nous est contée de deux points de vue qui s’entrecroisent, chapitres après chapitres. Celui, à la première personne, d’Annie qui, se croyant dans l’antichambre de la mort ou dans quelque purgatoire, se remémore les événements qui l’ont conduite à l’échafaud à peine sortie de l’enfance, et celui de Robert Mathews, un étudiant en médecine, affublé d’un terrible bégaiement, qui l’isole des siens presqu’aussi sûrement que le coma d’Annie. Ces deux récits sont ceux de l’archaïsme et de la modernité en marche. Et s’il n’est pas possible de dévoiler ici ce qui a mené à la condamnation à mort d’Annie pour infanticide, qu’on sache seulement qu’il y est question du pouvoir des hommes sur les femmes, des nobles sur leurs domestiques, d’une justice au service d’une classe et d’un sexe plus qu’au service du droit. Au fur et à mesure qu’Annie avance vers son destin tragique, Robert s’interroge sur la science, sur la nature humaine et sur les relations entre le corps et l’âme.

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21/07/2010

Sexy | roman de Joyce Carol OATES

sexy scripto.gifTraduit de l’américain par Diane Ménard
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Scripto | janvier 2007
223 pages – 9€

Darren est un splendide adolescent. Non seulement il est beau comme un dieu mais en plus, il n’y a pas trace chez lui de cette arrogance du jeune mâle de seize ans. Qualités qui le rendent très populaire au sein de son lycée et lui donnent également un statut un peu à part dans l’équipe de natation de North Falls. Pour l’extérieur – amis, famille, professeurs, coach – Darren affiche une calme assurance. Sous la surface du beau, trop beau, nageur, c’est le bouillonnement des hormones et le maelström des questions identitaires. Alors quand son professeur d’anglais, Monsieur Tracy, lui fait des avances (mais lui a t-il seulement fait des avances?), c’est comme si ses pires craintes («Un visage comme le tien. Pas comme ton frère ou ton vieux. Confiant. Féminin. Efféminé? Beauté. Larges épaules. Hanches minces. Poisson torpille») se réalisaient. Seule solution: se convaincre qu’il ne s’est rien passé, ce qui revient à admettre son pouvoir de séduction sur cet homme cultivé et pathétique. Surtout ne rien, absolument rien laisser paraître quand ses camarades de l’équipe de natation décident, pour se venger d’une mauvaise note, de faire courir une rumeur sur les mœurs de Monsieur Tracy... Et quoi de plus simple dans un monde de suspicion, obsédé par ses propres perversions, que de faire passer cet homosexuel raffiné pour un prédateur de jeunes garçons? Darren sait l’écart qui existe entre les faits et les accusations, mais comment venir en aide à son professeur sans avouer, s’avouer, qu’il a été l’objet de son désir?

Nouveau roman pour adolescents, de la géniale et très prolixe écrivaine américaine Joyce Carol Oates, Sexy est un roman d’apprentissage qui confine au thriller. Avec une précision d’entomologiste et dans un double registre permanent intérieur / extérieur (la piscine / le lycée, les sentiments d’un adolescent / le monde qui l’entoure, l’exceptionnelle beauté / la banalité d’une intelligence moyenne...), elle nous plonge dans les affres de l’adolescence et des questions d’identité sexuelles si présentes à cet âge. Son écriture a quelque chose de clinique qui rend son récit âpre et dérangeant, dans le meilleur sens du terme; quelque chose qui s’adresse à l’intelligence du lecteur comme adulte en devenir. Au-delà de son destinataire, Sexy interpelle le lecteur adulte, le réveille. On ne le dira jamais assez, un roman, quand il est littérature, est pour tous les âges. 

sexy folio.gifAriane Tapinos
(première publication de l'article: 9 février 2007)

Sexy est aussi disponible dans la même traduction mais en collection de poche (… et pas en «jeunesse»): éd. Gallimard, coll. Folio, 2009, 240 pp. - 6,10€

 

 

 

20/07/2010

Zarbie Les Yeux Verts | roman de Joyce Carol OATES

zarbie.gifTraduit de l’américain par Diane Ménard
Éd. Gallimard, coll. Scripto | oct. 2005 | 315 pages – 11,50€

Zarbie Les Yeux Verts c’est Francesca ou plutôt Franky Pierson, la fille adolescente d’une ancienne star du football américain, aujourd’hui célèbre présentateur sportif à la télévision. Francesca, c’est son nom «officiel», celui que ses parents, sa mère surtout, lui ont choisi. Franky, c’est le nom par lequel elle veut qu’on l’appelle. Zarbie Les Yeux Verts, enfin, c’est le nom qu’elle donne à une partie d’elle-même: celle qui sait se défendre contre les sales types et contre la vie qui fait mal. Et la vie de Franky, derrière la façade de la famille riche et aimante, est loin d’être facile. Tout comme celle de sa mère qui, ne supportant plus son rôle d’épouse modèle d’un homme célèbre, tente avec mille précautions de gagner un peu d’autonomie et de mettre de la distance entre elle et son brillant mari.

Franky en veut à sa mère, comme n’importe quelle adolescente, de vouloir être libre et de tenter d’exister en dehors de sa famille, de son rôle de mère et d’épouse. Si elle se doute bien que, lorsque sa mère se couvre les bras de longues chemises et arbore une écharpe autour du cou, ce n’est pas pour céder à une mode, elle préfère ne pas trop y penser. Au contraire, elle accuse sa mère de provoquer son père. Elle-même ne sait-elle pas aujourd’hui comment éviter son courroux? Alors pourquoi sa mère s’acharne-t-elle faire ce qui va irriter son formidable père?
Pourtant, pas plus que le lecteur, Franky n’arrive à se convaincre du bien-fondé de l’attitude de son père. Et Zarbie Les Yeux Verts sait bien, elle, que quelque chose ne va pas. L’atmosphère est d’emblée oppressante. Et derrière les façades vitrées de la grande maison d’architecte, le drame, qui ne doit rien au hasard, devient inévitable. Les choses ne peuvent qu’aller de plus en plus mal, jusqu’à la conclusion finale et macabre. Là encore, Zarbie aidera Franky à déjouer les manipulations et à admettre la vérité, aussi terrible soit-elle.

Joyce Carol Oates est l’un des plus grands écrivains contemporains et son Zarbie Les Yeux Verts est un grand roman. Auteure de plus de quatre-vingt ouvrages (romans, essais, théâtre, poésie, nouvelles), Zarbie est seulement sa seconde incursion dans la littérature pour adolescents (après le formidable Nulle et Grande Gueule) et c’est une très grande réussite. Tout y est de ce qui fait les meilleurs romans de Oates: une écriture dense qui contient à la fois la réalité et ce qu’elle cache, un parti-pris idéologique clair mais jamais encombrant. En un mot: de la littérature.

Ariane Tapinos
(première publication de l'article: 12 décembre 2005)

 

31/05/2010

Un sari couleur de boue | roman de Kashmira SHETH

un sari couleur boue.gifTraduit de l’américain par Marion Daton
Éd. L’Écol
e des loisirs | coll. Médium | mai 2010 | 262 pp. – 11€

Leela est une petite fille joyeuse qui vit entourée de l’affection des siens. Sa famille qui habite le Gujarat, l’État le plus à l’ouest de l’Inde, appartient à la caste des brahmanes, la plus haute des castes hindoues et ne manque de rien. Elle vit avec ses parents, son oncle et sa tante et a un frère plus âgé, Kanubhai, qui poursuit ses études à Ahmadabad.  Promise à un jeune homme de sa caste, Ramanlal, à l’âge de deux ans et demi et mariée à neuf ans, Leela approche de ses treize ans en cette année 1918, et devra bientôt, à l’issue de la cérémonie de l’anu, rejoindre la famille de son mari. Elle est encore une petite fille joyeuse et choyée par ses parents mais se prépare avec bonheur à aller vivre chez sa belle famille qui l’accueille toujours avec gentillesse et la gâte presque autant que ses propres parents.
La mort de Ramanlal, mordu par un serpent, bouleverse son enfance heureuse et insouciante.

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08/03/2010

Les Orphelines | pièce de théâtre de Marion AUBERT

Orphelines.jpgÉd. Actes Sud Papiers, coll. Heyoka Jeunesse | nov. 2009 - 10€

«MONSIEUR
(au public)
Il y a des pays, lorsqu’une petite fille vient au monde, les mamans sont tout étonnées. Il y a des pays, lorsqu’un petit garçon vient au monde, les papas courent dans la rue. Ils achètent du champagne rosé. Ils font cuire une dinde. Il y a des pays, lorsqu’un petit garçon vient au monde, on tue le veau gras. On pend partout des lampions. Des guirlandes. Les parents sont tellement heureux. Ils dansent. Ils font les fous. Ils remercient Dieu. Les mamans sont fières de leurs petits garçon. C’est une grâce d’avoir un garçon dans certains pays. Les garçons sont tellement précieux. Il y a des pays, lorsqu’une petite fille naît, c’est un malheur. La ville devient toute grise. Le cœur de la maman tombe. Le papa est très en colère contre la maman parce qu’elle ne sait faire que des filles. Vous imaginez, vous? C’est un peu comme si c’était un monstre, une petite fille, dans ces pays-là. Il y a des pays, lorsqu’une petite fille vient au monde, on la tue. On ne veut pas d’elle. Le village ne veut pas d’une petit fille pareille.
(À Violaine:)
“Moi, je suis là pour mener une enquête sur les petites filles disparues”, je dis comme ça.
»

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14/02/2010

Le Débardeur rouge | album de SEJUNG Kim

Débardeur rouge.jpgÉd. Talents Hauts, coll. Des livres pour les filles ET pour les garçons | oct. 2009 - 11,50€

Marie est une jeune femme épanouie aux formes généreuses. Le jour de son anniversaire, ses amis lui offrent un joli petit débardeur rouge. Joli, mais vraiment petit, bien trop petit pour abriter la large poitrine de Marie. Qu’à cela ne tienne! Marie se lance dans une cure d’amaigrissement qui lui permettra, pense-t-elle, de porter le débardeur rouge et ce faisant, de faire plaisir à ses amis. Elle se met à la diète (que c’est mauvais), au jogging (que c’est fatigant), elle s’éloigne des tentations et finit par s’isoler et se priver de tout ce qui lui rend la vie belle: les amis, les promenades, les gourmandises… Un jour elle met le petit débardeur rouge dans une valise et quitte Paris pour la montagne. Là, au pied d’une immense colline, qui la fait paraître soudain si petite et menue, elle sort le maudit T-shirt de sa valise et le laisse s’envoler au vent…

Une histoire toute simple et joliment illustrée qui dit sans insister, tout le mal que fait le conformisme ambiant tendance anorexique. Une solution: chantons, en cœur avec Anne Sylvestre «Elle dit je suis Gulliverte, Et je me sens bien, vous me trouvez grande certes, Je n’en disconviens, Maintenant mes petits hommes, A vous de grandir, Comptez plus que je me gomme pour pas vous ternir»…

Ariane Tapinos (février 2010)

Gulliverte, Anne Sylvestre, 1986.

09/02/2010

Le Rire de Milo | roman d'Eglal ERRERA

Milo.jpgIllustré par Julia WAUTERS
Éd.
Actes Sud junior, coll. Cadet | oct. 2009 | 91 pp. - 6,50€

Irène a douze ans. Elle est fille unique et vit à Paris. Ses parents et elle ont pour ami un vieux monsieur, Milo, ancien libraire qui tenait boutique au Caire, en Égypte. Durant vingt ans, Milo a fait raisonner son rire tonitruant dans sa librairie cairiote, spécialisée en «histoire et en civilisation pharaoniques». Depuis qu’il est ami avec la famille d’Irène, c’est chez eux qu’il vient partager son savoir et sa bonne humeur. Et c’est le père d’Irène, passionné d’Antiquité égyptienne, qu’il régale de ses histoires. Un jour, Milo fait une mauvaise chute et, après l’hôpital, est contraint à une longue convalescence. Peu à peu, son rire s’éteint et Milo entre en dépression. Il se met alors à parler de Samir.

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