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01/03/2014

LE SOURIRE DE LA MONTAGNE

afghanistanAlbum
de
François PLACE
Éd. Gallimard Jeunesse, octobre 2013
16 €


« J’ai fait graver ce sourire pour ceux qui viennent de loin et ceux qui viendront après nous. Dans mille, deux mille ou dix mille ans, qui peut savoir ce qu’ils en feront ? Ton sourire m’est tout aussi précieux »…

C’est, vous l’aurez compris, une histoire de transmission : transmission familiale d’un grand-père à sa petite-fille, d’un roi à son peuple, d’un vieux montagnard à des voyageurs, d’une culture à une autre culture, d’un temps passé à un temps futur, d’une sagesse présente à une sagesse universelle…

Le lecteur est transporté dans ce voyage initiatique à travers espace et temps par un texte et des images d’une grande maîtrise.

Merci à François Place de nous offrir cette belle fenêtre d’espoir, de sérénité et d’élan vers un avenir positif !

Josuan (février 2014)

PS : cet album évoque les statues monumentales des trois bouddhas de Bâmiyân, en Afghanistan. Ces splendides sculptures, inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco, on été détruites en mars 2001 par les talibans.


 

22/07/2012

MAX

shoah,pologne,seconde guerre mondiale,eugenisme,monstreRoman ado de Sarah COHEN-SCALI
Éd. Gallimard Jeunesse, coll. Scripto
Mai 2012, 473 pages - 15,90 €

Max est le premier né du Lebensborn de Steinhöring, en Bavière. Fruit de l’union – forcée – entre une jeune femme choisie pour son « aryenité » et un SS. Max est né sous une bonne étoile nazie, le 20 avril, jour de l’anniversaire du Führer et il est baptisé par Hitler en personne. Max – renommé Konrad – représente la future élite aryenne du programme des Lebensborn initié par Himmler et dont le but est de créer une nouvelle race conforme aux exigences nazies. Ausculté, mesuré, examiné sous toutes les coutures, Max passe avec succès toutes les sélections du docteur Ebner. Il est conforme et ne sera pas « réinstallé » (tué). Bien au contraire, il deviendra la mascotte du Lebensborn et suivra un parcours de parfait petit nazi de la fabrique des bébés aryens à la Napola, l’école – paramilitaire - de l’élite du Troisième Reich. Pire encore, Max est, dès son plus jeune âge, un auxiliaire des crimes nazis, utilisé pour faciliter les enlèvements d’enfants polonais, considérés comme aryen-compatibles, et leur intégration dans l’école où sont regroupés les enfants volés à leur parents, en vue de leur germanisation et de leure future adoption par des familles allemandes.

Pour nous raconter cette histoire ignoble – et pourtant inspirée de faits bien réels – Sarah Cohen-Scali choisit de placer son lecteur dans la tête de Max. Dès avant sa naissance, c’est lui qui nous dit qui il est et à quelle abomination il participe. Tout puissant, il observe, il sait. Le viol de sa mère, les enfants arrachés à leurs mères, ceux « réinstallés » (comprendre : déportés et tués), les tueries, les viols répétés des femmes polonaises, la réduction des femmes à un sexe et un ventre obligés de produire de bons petits aryens. 

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12/02/2012

LES CONTES DES FRÈRES GRIMM

contes freres grimm.gifContes choisis et introduits par Noel DANIEL
Traduction Natacha Rimasson-Fertin
Éd. Taschen
Nov. 2011 , 320 pages – 29,99€

Une édition exceptionnelle pour célébrer le 200e anniversaire d’un classique de la littérature mondiale: les contes de Grimm.

L’introduction précise d’entrée le propos de cet ouvrage: «Au-delà des mots: l’héritage durable des frères Grimm et l’art qu’il a inspiré». Ce très beau volume à la présentation soignée et luxueuse met à la portée de tous l’histoire des contes de Grimm, dans la littérature et les arts picturaux. Par là-même, il s’adresse tant à des lecteurs avertis qu’à des enfants.

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02/02/2012

LA GUERRE D'ALGÉRIE EXPLIQUÉE À TOUS

algérie,guerre d'independance,histoireDocumentaire-essai de Benjamin STORA
Éd. Seuil, coll. Expliqué à…
Mars 2012, 128 pp. – 8 € (à paraître)

En à peine 130 pages, Benjamin Stora parvient à rendre intelligible, à tous et notamment à de jeunes lecteurs, la Guerre d’Algérie. Selon la formule, désormais éprouvée, de cette excellente collection «Expliqué à…», il répond sans simplification d’aucune sorte et sans esquiver les sujets polémiques, à des questions dont il dit lui-même en introduction, qu’elles lui «ont été adressées de manière récurrente au cours de [sa] vie d’historien, par des jeunes ou des moins jeunes, des Français ou des Algériens, à l’occasion d’un cours d’une rencontre, d’un séjour en Algérie, d’un repas entre amis ou en famille…» Ce faisant, il aborde avec une grande clarté tous les aspects de cette page d’Histoire commune entre la France et l’Algérie. 

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24/03/2011

Le Grand Tremblement de terre du Kantô
 | roman d'Akira Yoshimura

grand tremblement.gifTraduit du japonais par Sophie Refle

Éd. Actes Sud, avril 2010
283 pp. - 22 €

Le 1er septembre 1923 un tremblement de terre de magnitude 6,7 se produisit dans la plaine du Kantô, la région de Tokyo et Yokohama et fit plus de 100 000 morts, notamment du fait de nombreux incendies qui suivirent le séisme.

Akira Yoshimura fait le récit, heure par heure, de la catastrophe et de ses conséquences politiques et sociales (mauvaise gestion des autorités, rumeurs accusant les travailleurs coréens d’être responsables des incendies…) avec un regard d’une incroyable acuité qui situe son texte, par ailleurs superbement écrit, à la frontière du documentaire.

Un livre extraordinaire, au sens propre du terme et qui met en lumière les effets humains d’une catastrophe naturelle.

Ariane Tapinos
(mars 2011)

20/03/2011

Pluie Noire | roman de Masuji Ibuse

pluie noire.gifTraduit du japonais par Takedo Tamura et Colette Yugué
Éd. Gallimard, coll. Folio
[1966] août 2004, 382 pages - 7,80 €

Au lendemain du bombardement d’Hiroshima, la famille Shizuma – Shigematsu, le père, Shigeko, la mère et Yasuko leur nièce et presque fille adoptive – s’est réfugiée dans le village de Kobatake, à une centaine de kilomètres. Tous trois ont été «atomisés» à des degrés divers, mais cinq ans après la fin de la guerre seul Shigematsu semble avoir développé la «maladie atomique». Yasuko est une belle jeune fille, qui ne parvient pas à se marier tant la défiance est forte vis-à-vis des rescapés.

Persuadé que la «pluie noire» qui s’est abattue sur l’ouest de la ville n’a pas contaminé sa nièce, Shigematsu entreprend de recopier son «Journal d’un rescapé» où il relate dans les moindres détails les événements dont il fut témoin entre le 5 et le 15 août 1945. Le journal de Shigematsu (ainsi que des extraits de ceux de Yasuko et Shigeko) constitue l’essentiel du livre. Mais cet effort du souvenir ne suffira pas à faire le bonheur de Yasuko… Ce roman remarquable est déstabilisant, tant son auteur pousse loin le parti-pris de la précision documentaire sans jamais prêter à ses protagonistes de pensées anachroniques. Le lecteur est à la fois submergé de détails (la vie quotidienne, les menus en temps de famine, la géographie du désastre, les symptômes des maladies…) et époustouflé par l’ignorance générale dans laquelle sont englués les personnages. Cinq ans après les bombardements, la «maladie atomique» a à peine un nom, quant aux traitements…

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Notes de Hiroshima | essai de Kenzaburô Ôé

Notes de Hiroshima.gifTraduit du japonais par Dominique Palmé
Éd. Gallimard, coll. Arcades
[1965] septembre 1996, 230 pp. 13,72 €

Prix Nobel de littérature en 1994, Kenzaburô Oé n’est encore qu’un jeune romancier de vingt-huit ans quand il entreprend en 1963 ces Notes de Hiroshima. Promis à une belle carrière (ses premiers écrits, notamment Gibier d’élevage, ont rencontré le succès), il n’imagine pas alors à quel point ses voyages à Hiroshima seront déterminants pour son avenir et sa façon de concevoir l’écriture, le rôle de l’écrivain, la dignité humaine et la vie tout simplement. Alors qu’aujourd’hui les malheurs, les guerres et les morts se succèdent dans les médias de manière presque «anodine» (sans conséquences sur notre intimité), ce livre fait d’humilité, de compassion et d’immersion de l’écrivain dans le vécu et la parole des victimes est bouleversant.

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Après moi, Hiroshima | roman de Franck Pavloff

Après moi Hiroshima.gifLecture accompagnée par Marianne Jaeglé
[Zulma 2002] éd. Gallimard, coll. La Bibliothèque Textes & documents
2003, 222 pp. - 5,80 €

«Derrière lui, le monde s’enfuit, Allemagne, Québec, Mozambique. Le métro s’arrête-t-il toujours à Belleville? Son dos plie sous le poids de ceux qui ont tissé son histoire avant de disparaître, sa mère, Pazardjik, Maria, Eva. Un legs de mille ans d’âge. Comment s’affranchir de cette mémoire gigogne? Tamiki a fait le choix contraire. Il prend la mémoire à bras le corps pour lui faire rendre gorge. Qui a raison?» (p. 121). Après un premier chapitre décrivant de manière saisissante l’explosion de la bombe vécue par un adolescent japonais, ce roman touffu et labyrinthique est à la fois un polar nerveux, une quête du père et de la vérité, et une réflexion sans concession sur l’instrumentalisation de la mémoire et la ligne de démarcation entre la justice et la vengeance.

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17/03/2011

Kairo | roman de Kiyoshi KUROSAWA

Kairo.gifTraduit du japonais par Karine Chesneau
Éd. Picquier poche
[2002] 2004, 255 pp. - 7,50 €

Michi et Ryôshuke ont tout deux une vingtaine d’années et vivent à Tokyo. Ryôshuke est étudiant en économie. Michi, quant à elle, travaille dans une petite société de vente de plantes par correspondance. Ils ne se connaissent pas, mais l’un comme l’autre sont confrontés à des phénomènes étranges et inquiétants. «Quelque chose» est en train d’arriver dans le monde. Des gens disparaissent, réapparaissent et se suicident. Des écrans d’ordinateurs sont identiquement entourés de ruban adhésif rouge.
Des questions affleurent: où vont les morts quand ils sont morts? Que se passerait-il si, lassés d’être parqués pour et dans l’éternité, les morts décidaient de reprendre leur place dans le monde des vivants? À la place des vivants? Au cours de cette quête, Michi et Ryôshuke vont se rencontrer, mais n’est-ce pas déjà trop tard?

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Le Clan des Otori | série de 5 romans de Lian Hearn

japon,samourai,initiationTraduit de l’anglais par Philippe Giraudon
Éd. Gallimard jeunesse
Tome 1 : Le Silence du rossignol
, oct. 2002, 331 pp. - 17€ (coll. Folio 6,80€)
Tome 2 : Les Neiges de l’exil
, sept. 2003, 346 pp. - 17€ (coll. Folio 6,80€)

Tome 3 : La Clarté de la lune, août 2004, 382 pp. - 18€ (coll. Folio 7,80€)
Tome 4 : Le Vol du Héron, février 2007, 621 pp. - 23€ (coll. Folio 9,40€)
Tome 5 : Le Fils du destin
, janvier 2008, 599 pp. - 23€(coll. Folio 8,90€)

Après le massacre de la paisible communauté dans laquelle il a grandi, le jeune Takéo, orphelin, est recueilli par son oncle, Otori Shigeru. Appartenant désormais au clan des Otori, le jeune homme reçoit une éducation de samouraï et se découvre des pouvoirs extraordinaires hérités de son père, Kikuta Samu. Sous l’égide du maître Muto Kenji, membre de la toute puissante Tribu, une organisation occulte d’assassins, Takeo va apprendre à développer ses dons et chercher sa place dans un pays déchiré par les guerres de clans. Pas simple lorsqu’on est tiraillé entre ses devoirs envers un oncle que l’on admire et à qui on doit la vie et ses obligations pour l’intransigeante Tribu. Et si en plus l’amour s’en mêle… Car Takéo s’éprend de la belle Kaede Shirakawa, promise au cruel Ilida, son ennemi personnel et celui de son oncle. Comment, dès lors concilier sentiments et sens de l’honneur?

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