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28/03/2019

LE REPAIRE

LeRepaire.jpgalbum
de Emma ADBAGE
Traduit du suédois par Marie Valera
Éd. Cambourakis, janvier 2019

« A l’école, il y a un trou derrière le gymnase. On l’appelle le Trou ». Et quoi de plus drôle que de jouer autour et dans ce trou ? On peut monter, descendre, grimper sur les racines qui l’habitent, se barbouiller de terre jaune… Toutes choses réprouvées par les adultes. D’ailleurs « les adultes détestent le Trou » et ne cessent de dire qu’il présente toutes sortes de danger. Pendant longtemps, c’est le statut quo : les enfants jouent dans le Trou, les adultes font la tête au bord du Trou. Jusqu’au jour où Adèle trébuche sur ses lacets… Rien à voir avec le Trou, mais s’en est fini des jeux interdits.  Les enfants, pas convaincus par les balançoires sur lesquelles on ne peut même pas se mettre debout et par les ballons raplaplas, ont de la ressource et investissent… le bord du Trou ! Les adultes prennent alors une mesure radicale et un lundi matin, le Trou a disparu.

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30/10/2017

MOI, JE SAIS - MON GRAND ÉLÉPHANT

doudou,animal de compagnie,suèdealbums tout carton
de Sara GIMBERGSSON
Traduits du suédois par Marie Valera
Éd. Cambourakis, novembre 2017 - 9€

Voilà deux petits albums cartonnés qui installent définitivement, s’il en était encore besoin, les éditions Cambourakis parmi les éditeurs jeunesse qui comptent. Une fois encore, ces deux petites merveilles nous viennent de Suède. Un pays extraordinaire où les papas sont en cuisine pendant que les mamans ont le regard rivé sur l’écran de leur ordinateur portable (Moi, je sais) et où les familles sont métissées (Mon grand éléphant).

Dans Moi, je sais, une enfant nous parle de l’incompétence avérée de ses parents quand il s’agit de comprendre les besoins du chat de la maison et par là… de sa propre omniscience. C’est sans doute oublier que les enfants ne changent que rarement les litières mais cette petite histoire courte met l’accent sur ce lien si particulier qui unit souvent les enfants à leur animal familier. Un lien que les adultes ignorent, un peu comme si le langage de l’enfance, oublié par les adultes, les rapprochaient de nos amis à quatre pattes.

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25/06/2016

ALICE ET LISA

amitié,doudou,partage,suèdealbum
de Marie NORIN & Emma ADBAGE (illustrations)
Traduit du suédois par Marie Velera
Éd. Cambourakis, mai 2016 - 12,50€

Alice et Lisa sont « IN-SÉ-PA-RA-BLES ! ». Les deux petites filles « jouent ensemble tous les jours » à l’école puis l’une chez l’autre. Elles s’amusent « pendant des heures » sans jamais s’ennuyer. Aujourd’hui, elles jouent avec Louna, le petit ours en peluche qu’Alice a amené (Louna est bien plus qu’un objet) chez Lisa. Avec elle (Louna est manifestement une fille), le temps passe encore plus vite : les deux copines la promène, l’habille, la passe au four (le faux, celui qui va avec la dinette) … Tant et si bien que quand arrive pour Alice l’heure de rentrer chez elle… elle oublie Louna. Lisa passe tout le weekend avec elle et quand arrive le moment de retourner à l’école, elle hésite mais finalement, laisse l’oursonne dans son lit plutôt que de la rendre à sa copine.

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07/06/2015

NISSE VA À LA POSTE

Nisse poste.jpgalbum
de Olof LANDSTRÖM & Lena LANDSTRÖM (illustrations) 
Traduit du suédois par Marc de Gouvenain
Éd. L’école des loisirs, janvier 2014 – 11,20€

Tonton Bengt a envoyé un colis et Nisse est chargé par sa maman d’aller le chercher à la poste. Accompagné de Karin et Poutte, il se rend à la poste à travers les rues de la ville, plein de rêves pour ce cadeau surprise qui vient de loin. C’est finalement un très gros paquet mais fort heureusement léger, que lui tend la guichetière et les enfants s’en retournent à la maison encore plus impatients de découvrir ce que renferme ce gros colis.  Rejoins par d’autres enfants dans l’escalier de l’immeuble, c’est tous ensemble qu’ils découvrent le cadeau de tonton Bengt : un superbe globe terrestre. Et comme il s’éclaire quand on le branche, tous les enfants et la maman de Nisse s’entassent dans le placard pour bien en profiter !

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10/10/2014

OÙ SONT NOS BONNETS ?

Où sont nos bonnets.gifalbum
de Eva LINDSTRÖM
Traduit du suédois par Aude Pasquier, éd. Cambourakis, septembre 2014 – 13,50€

Tom, Sofi, Mia et Marko se rendent à la fête d’anniversaire de Jim. Ils ont mis leurs bonnets tout neufs.  Normal, on est en Suède où le bonnet est indispensable presque tout au long de l’année ! 
Le papa de Jim fait des tours de magie : il fait disparaître des serviettes et… les bonnets de nos quatre amis. Quand vient l’heure de partir, impossible de remettre la main sur leurs couvre-chefs en laine et Tom, Sofi, Mia et Marko sont obligés de rentrer chez eux la tête au frais. Chez eux c’est un grand immeuble où vivent toutes sortes de gens et dans lequel l’unique ascenseur est très fréquemment en panne. Le lendemain de la fête, justement, quelqu’un se retrouve bloqué entre deux étages. Comme à chaque nouvelle panne, il faut appeler le réparateur lequel mettra trois longues heures à délivrer… le papa de Jim venu rapporter les quatre bonnets à leurs propriétaires. Tant mieux parce qu’après, l’hiver est arrivé !

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19/02/2014

ATTENTION AU CROCODILE !

Attention au crocodile.gifAlbum
de Lisa MORONI & Eva ERIKSSON (illustrations)
Traduit et adapté du suédois par Alain Gnaedig.
Éd. Pastel, mars 2014 – 12€

Le papa de Tora est du genre très occupé, toujours à travailler sur son ordinateur, à consulter ses messages sur son téléphone. Il est aussi du genre organisé qui fait les courses au supermarché avant le départ en vacances en pleine nature. Bref, il est du genre « ennuyeux ». Et cela ne s’arrange pas quand avec Tora ils arpentent enfin les chemins forestiers, sacs sur le dos et… GPS à la main. Trop captivé par son écran, le papa de Tora est incapable de voir tout ce que sa fille découvre ébahie dans cette forêt suédoise : un boa, des girafes, un lion et même des trolls et des elfes ! (En Suède les girafes et les boas, tout comme les lions et les hippopotames, sont plus exotiques encore que les créatures merveilleuses que sont les elfes et les trolls).
Heureusement, il finira par oublier ses écrans, ses soucis, ses préoccupations d’adulte très occupé et par laisser place à l’imaginaire dans sa vie bien remplie. Alors seulement, Tora et son papa seront vraiment ensemble et pourront profiter d’un barbecue face au lac où se baignent un dragon,
des trolls, des elfes, des hippopotames…

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11/08/2010

Chasses olympiques | roman de Nicolas CLUZEAU

Chasses olymoiques.jpgÉd. Gulf Stream | coll. Courants Noirs | mars 2010 | 268 pp. - 13,50€

Après un terrible prologue, situé en 1897, au cours duquel deux trappeurs découvrent, dans une propriété isolée du nord de la Suède, une famille sauvagement massacrée et dont il ne reste qu’un nourrisson sauvé du carnage par un magnifique renne, l’histoire reprend à Stockholm en 1912, à la veille de l’ouverture des cinquièmes Jeux olympiques. Sonia, le bébé rescapé du meurtre de sa famille, est une jeune athlète de seize ans et s’apprête à concourir au sein de l’équipe suédoise de natation féminine. Au même moment, sa grand-mère meurt après lui avoir révélé l’identité des responsables de la mort de ses parents. Sa grand-mère voudrait que Sonia se venge de la famille Swahr qu’elle accuse, mais la jeune fille refuse de conduire une vendetta quinze ans après les faits et préfère se concentrer sur les Jeux qui commencent tout juste. La disparition de celui qui est à la fois son tuteur et son entraîneur, Björn Fergüson, l’oblige à plonger dans l’histoire familiale et à poursuivre, littéralement et réciproquement, les assassins de ses parents.

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13/03/2010

Bon anniversaire | documentaire d'Emma ADBÅGE

bon anniversaire.gifTraduit du suédois par Sylvain Briens
Éd. Notari (Genève), coll. L'oiseau sur le rhino | janv. 2010 - 16€

Qui n'a pas rêvé étant enfant que ce soit tous les jours son anniversaire? L'auteure de ce drôle de documentaire prend la question très au sérieux et interroge les mille et un cas d'anniversaires qui sont dans la nature. Son tour du monde commence par la Suède: sacrés Suédois qui le jour de leur anniversaire disent qu'ils «remplissent l'année»… et de quoi remplit-on une année? Et pourquoi les adultes ne semblent pas toujours aussi excités et heureux que les enfants en ce jour fatidique? Pourtant certaines grandes personnes sont fêtées avec pompe et trompette («Bon anniversaire au roi!» s'exclame une passante, tandis que son compagnon pense «Bahhh!»). Et si l'on songe au règne animal - les hamsters qui ne vivent que deux ans, les libellules quelques jours ou les tortues plus que centenaires, quid de leurs anniversaires respectifs? La Suède qui en plus d'un roi a aussi quelques vénérables humains centenaires, les honore d'un télégramme (du roi justement) et d'un passage à la télé, ce que ne font pas les parents pourtant bien tentés de marquer chaque mois, voir chaque semaine de leur petite merveille de bébé! Et si l'on fêtait son anniversaire tous les jours? Imaginez les montagnes de cadeaux, la taille du gâteau, le nombre de bougies!!… et la lassitude qui s'en suivrait.

L'album illustre sur le mode humoristique toutes les situations évoquées (un grand-père refuse de souffler ses quatre-mille-cent-soixante bougies, ce qui, à un anniversaire par semaine et 52 semaines par an, lui donne en gros 80 ans). Entre réalisme et loufoquerie, le documentaire pose sur un mode décalé assez efficace la question du découpage temporel et du relativisme: nos années d'hommes sont des minutes de mouches, l'exception n'est goûteuse et désirée que parce que la règle l'est beaucoup moins. Et si l'on remplissait une année de 365 fêtes d'anniversaire on négligerait d'en conserver le souvenir dans l'album photo de la famille! Un documentaire original, et plus profond qu'en apparence.

Corinne Chiaradia (février 2010)

06/12/2008

Sur la tête de la chèvre & La Grâce au désert | deux romans d'Aranka SIEGAL

sur tête chèvre.gifTraduction de l'anglais par Tessa Brisac
Sur la tête de la chèvre
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Folio junior, [EO 1981] 2003, 336 pages - 7,50€
La Grâce au désert
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Folio junior, [E0 1987] 2003, 332 pages
[ÉPUISÉ en mai 09]
À partir de 12 ans

Ces deux romans autobiographiques d'Aranka Siegal sont déjà des classiques de la littérature jeunesse, plusieurs fois réédités depuis leur première parution en 1981 aux États-Unis et en 1987 en France.
L'auteure - née en Hongrie en 1929, déportée à Auschwitz à quatorze ans - a puisé dans sa mémoire pour faire revivre la communauté juive hongroise, sa propre famille et la petite fille qu'elle était alors. Cependant, par pudeur, parce qu'elle est devenue une «autre personne» ou parce que les souvenirs sont lointains et ce monde détruit, la narratrice de l'histoire ne se prénomme pas Aranka mais Piri. Et Piri Davidowitz a dix ans lorsque les troupes hongroises envahissent le village ukrainien de Komjaty où elle est en vacances chez Babi, sa grand-mère. Le lecteur sait dès la première page que la famille Davidowitz est celle de l'auteure, et que la plupart de ses membres (père, mère, enfants…) ne survivront pas à la fin du volume. Cependant Aranka Siegal ne «profite» jamais de cet avantage (connaître la fin de l'histoire) et excelle au contraire à transcrire les événements au travers du regard de la petite Piri, ne nous livrant que ce que l'enfant perçoit et ressent alors. Ce qui rend son récit extrêmement vivant, haletant presque, et tout simplement bouleversant.

grace au desert.gifCes deux volumes forment une «trilogie en creux» avec un troisième, jamais écrit. Ainsi Sur la tête de la chèvre décrit les années de guerre, l'antisémitisme, les humiliations, mais aussi la chaleur familiale et le combat quotidien pour éloigner l'étau qui se resserre sur les juifs hongrois. Il décrit en détails la vie dans le ghetto de Beregszasz, et le «parcage» des juifs dans une briquetterie peu avant leur déportation. Il s'arrête aux portes du train qui les mènera à Auschwitz. La Grâce au désert s'ouvre sur les dernières heures de captivité de Piri et de sa grande sœur Iboya et s'attache aux trois années d'incertitude et d'errances qui les conduiront en Suède et enfin aux États-Unis en 1948. Les camps et leur cortège d'horreur sont très peu évoqués de manière directe, mais pourtant présents dans les séquelles physiques et morales contre lesquelles se débat Piri. L'adolescente, bientôt jeune femme, en parle peu, mais «cela» vit en elle et peut la saisir à tout moment, quand une chanson, un objet, un mot ou seulement une lumière la projettent instantanément dans un autre lieu et un autre temps, bien loin de son exil suédois… L'auteure ne nous dit pas toujours ce que Piri «voit» alors, sa parole est toute en retenue. Au final, Aranka Siegal parvient à transcrire le mélange incroyable d'innocence, de naïveté, puis de lucidité, d'angoisse, de douleurs, d'irrationnel espoir et de désir de vie et d'amour qui la porta au long de ces années terribles.

Corinne Chiaradia
(première publication de l'article: 1er février 2005)