26/08/2012
LES AMIS DE LA COLLINE BEAUSOLEIL
Vol. 1 : Robin Cache-Noisette
Vol. 2 : Mina Cornu
Romans de Kazuo IWAMURA
Traduction du japonais par Lilian Froger
Adaptation par Patrick Honnoré
Éd. Mijade, juin 2012
112 & 104 pages – 6 € chacun
Robin Cache-Noisettes - Les habitants de la colline Beausoleil sont en émoi : une créature inconnue a été aperçue à la tombée de la nuit. Elle vole mais n’a ni plume ni ailes… Il n’en faut pas plus pour aiguiser la curiosité de Robin Cache-Noisettes. L’écureuil, un peu détective, se met sur la piste de l’étrange animal. De rencontres en déductions, il découvrira l’identité de l’inconnu.
Mina Cornu - La colline Beausoleil résonne des meuglements affamés de la tribu des cornus. Les vaches des trois étables n’en peuvent plus d’attendre leur repas et Mina Cornu, qui doit vêler sous peu, est particulièrement mise à mal. Mais où est donc passé Monsieur Satoru Satoyama, le propriétaire de la ferme Beausoleil ? Sous la houlette de Robin Cache-Noisettes, tous les petits animaux sauvages de la colline viennent en aide aux animaux d’élevage et se mettent en quête du fermier disparu.
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08/07/2012
LE FIL À RECOUDRE LES ÂMES
Roman de Jean-Jacques GREIF
Éd. L’école des loisirs, coll. Médium, avril 2012
231 pp. – 10,70 €
Au lendemain de l’attaque surprise menée par les Japonais contre la flotte américaine stationnée à Pearl Harbour, dans l’archipel d’Hawaï, le 7 décembre 1941, le FBI arrête de très nombreux Japonais-Américains. Puis, le président Franklin Delano Roosevelt décide, par décret, le 18 février 1942, d’éloigner des côtes californienne toute la population d’origine japonaise qui y réside. Ces personnes (au nombre de 110 000 environ), qu’elles soient citoyennes américaines ou non, sont finalement rassemblées, parquées, dans une dizaine de camps répartis à l’intérieur des terres, dans l’Ouest américain. Ce fait historique mal connu est le point de départ de ce formidable roman de Jean-Jacques Greif.
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20/01/2012
LES OISEAUX DE L'ESPOIR
Album de Judith LOSKE
Traduit par Julie DUTEIL
Éd. Minedition, oct. 2011 - 14 €
C’est l’histoire vraie de Sadako, une petite fille Japonaise. Chose étrange son histoire nous est contée par sa chatte.
Août 1945, bombardement d’Hiroshima, Sadako a deux ans et demi.
Dix ans plus tard, elle tombe malade. Hospitalisée, la petite fille réalise en pliage des grues de papier espérant ainsi recouvrer la santé, car au Japon les grues sont un symbole de longévité. Elles sont ensuite devenues aussi un symbole de paix.
Dans cet album priorité est donnée à l’illustration pleine page, d’un extrême raffinement dans les détails. Les couleurs sourdes et nuancées évoquent les estampes traditionnelles. Cependant, ne vous méprenez pas, le texte épuré traduit avec force au travers de la destinée de Sadako un fait historique avec toutes ses conséquences humaines et morales.
Les deux dernières doubles pages de l’album précisent le contexte temporel et culturel du récit.
Un livre d’une grande élégance et d’une grande pudeur qui permettra aux plus grands de réfléchir aux réalités du monde. Une valeur sûre à conserver précieusement dans sa bibliothèque.
Josuan (décembre 2011)
PS : L'histoire de Sadako a également donné un très beau roman, Les Mille Oiseaux de Sadako, d'Eleanor Coerr (réédité chez Milan en septembre 2011) et un albume d'Alain Serres et Claire Franek, Je fais un oiseau pour la paix (éd. Rue du monde, 2005).
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LE CHAT BONHEUR
Album de Qu LAN
Éd. Chan Ok - Flammarion, Coll. Perles du ciel
octobre 2011 – 14 €
Nous sommes dans une société traditionnelle du Japon féodal. Echigoya est le fils d’une famille noble et riche qui possède des ateliers de teinture. Très paresseux, le jeune homme dilapide aux jeux l’héritage familial. Malgré les conseils d’une vieille gouvernante, il vit dans l’oisiveté. Son seul compagnon, le chat Tama lui apporte chaque fois qu’il le lui demande une pièce d’or aussitôt dépensée aux jeux.
Un jour Echigoya décide de découvrir où Tama trouve ce trésor. Hélas, que se passe-t-il ? Le chat dépérit peu à peu…
Ce récit offre au lecteur l’évolution d’un personnage paresseux qui devient travailleur, grâce au sacrifice de son compagnon. Le maneki-neko, chat porte-bonheur des foyers japonais trouverait là son origine.
Texte et images, en grande harmonie, content avec justesse et raffinement une histoire traditionnelle qui nous touche par son intemporalité. La dramatisation bien amenée reste mesurée et porte un message moral plein d’espoir. Enfin nous avons été particulièrement séduites par la beauté des illustrations très expressives, pleines de tendresse et de douceur.
Un beau cadeau pour des enfants lecteurs.
Josuan (déc. 2011)
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27/09/2011
LE KAMI DE LA LUNE | album de Nathalie DARGENT & Sandrine THOMMEN (ill.)
Éd. Picquier Jeunesse
Août 2011 - 14,50 €
Yukiko, la fille de maître Muraki, aubergiste de son état, ne cesse de faire des bêtises et de jouer des tours aux clients. Et les clients sont nombreux tant est célèbre son auberge dont la source est protégée et éclairée par le Kami (divinité) de la lune. Un soir Yukiko, encore plus inspirée que d’habitude, passe les bornes: elle verse de l’encre de Chine dans la source qui fait la réputation de l’établissement et fait fuir les clients. Cette fois-ci, son père n’en peut plus et lui demande de partir sur le champ.
Yukiko décide alors d’affronter les conséquences de ses farces et de réparer sa bêtise. Sur les conseils de sa grand-mère, elle part à la recherche du Kami de la lune pour lui soutirer son arc, son œuf ou son chapeau afin d’illuminer de nouveau la source. Sa quête se fait initiatique et Yukiko apprend à ses dépend que «qui ne travaille pas ne mange pas»…
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24/03/2011
Le Grand Tremblement de terre du Kantô | roman d'Akira Yoshimura
Traduit du japonais par Sophie Refle
Éd. Actes Sud, avril 2010
283 pp. - 22 €
Le 1er septembre 1923 un tremblement de terre de magnitude 6,7 se produisit dans la plaine du Kantô, la région de Tokyo et Yokohama et fit plus de 100 000 morts, notamment du fait de nombreux incendies qui suivirent le séisme.
Akira Yoshimura fait le récit, heure par heure, de la catastrophe et de ses conséquences politiques et sociales (mauvaise gestion des autorités, rumeurs accusant les travailleurs coréens d’être responsables des incendies…) avec un regard d’une incroyable acuité qui situe son texte, par ailleurs superbement écrit, à la frontière du documentaire.
Un livre extraordinaire, au sens propre du terme et qui met en lumière les effets humains d’une catastrophe naturelle.
Ariane Tapinos
(mars 2011)
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20/03/2011
Pluie Noire | roman de Masuji Ibuse
Traduit du japonais par Takedo Tamura et Colette Yugué
Éd. Gallimard, coll. Folio
[1966] août 2004, 382 pages - 7,80 €
Au lendemain du bombardement d’Hiroshima, la famille Shizuma – Shigematsu, le père, Shigeko, la mère et Yasuko leur nièce et presque fille adoptive – s’est réfugiée dans le village de Kobatake, à une centaine de kilomètres. Tous trois ont été «atomisés» à des degrés divers, mais cinq ans après la fin de la guerre seul Shigematsu semble avoir développé la «maladie atomique». Yasuko est une belle jeune fille, qui ne parvient pas à se marier tant la défiance est forte vis-à-vis des rescapés.
Persuadé que la «pluie noire» qui s’est abattue sur l’ouest de la ville n’a pas contaminé sa nièce, Shigematsu entreprend de recopier son «Journal d’un rescapé» où il relate dans les moindres détails les événements dont il fut témoin entre le 5 et le 15 août 1945. Le journal de Shigematsu (ainsi que des extraits de ceux de Yasuko et Shigeko) constitue l’essentiel du livre. Mais cet effort du souvenir ne suffira pas à faire le bonheur de Yasuko… Ce roman remarquable est déstabilisant, tant son auteur pousse loin le parti-pris de la précision documentaire sans jamais prêter à ses protagonistes de pensées anachroniques. Le lecteur est à la fois submergé de détails (la vie quotidienne, les menus en temps de famine, la géographie du désastre, les symptômes des maladies…) et époustouflé par l’ignorance générale dans laquelle sont englués les personnages. Cinq ans après les bombardements, la «maladie atomique» a à peine un nom, quant aux traitements…
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Gen d’Hiroshima | manga de Keiji Nakazawa
Traduit du japonais par Koshi Miyoshi et Vincent Zouzoulkovski
Préface d’Art Spiegelman
Éd. Vertige Graphique
juin 2003, 266 pages - 15 €
Le récit commence quelques mois avant le largage de la bombe, en avril 1945: Gen est le deuxième garçon d’une famille de cinq enfants. Le Japon est encore en guerre, la population doit se priver de tout afin de participer à l’effort de guerre et la famine commence à sévir à Hiroshima. La famille Nakaoka, parce que le père est un pacifiste convaincu, est rejetée par le voisinage, qualifiée de traîtresse. À l’école, dans la rue, les brimades et les violences se déchaînent contre ce qui est considéré comme une attitude anti-patriotique.
À la toute puissance des militaires et au fanatisme, Gen oppose sa débrouillardise digne de celle d’un Gavroche parisien. La famille survit tant bien que mal quand arrive le 6 août 1945…
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Notes de Hiroshima | essai de Kenzaburô Ôé
Traduit du japonais par Dominique Palmé
Éd. Gallimard, coll. Arcades
[1965] septembre 1996, 230 pp. 13,72 €
Prix Nobel de littérature en 1994, Kenzaburô Oé n’est encore qu’un jeune romancier de vingt-huit ans quand il entreprend en 1963 ces Notes de Hiroshima. Promis à une belle carrière (ses premiers écrits, notamment Gibier d’élevage, ont rencontré le succès), il n’imagine pas alors à quel point ses voyages à Hiroshima seront déterminants pour son avenir et sa façon de concevoir l’écriture, le rôle de l’écrivain, la dignité humaine et la vie tout simplement. Alors qu’aujourd’hui les malheurs, les guerres et les morts se succèdent dans les médias de manière presque «anodine» (sans conséquences sur notre intimité), ce livre fait d’humilité, de compassion et d’immersion de l’écrivain dans le vécu et la parole des victimes est bouleversant.
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L’Enfant d’Hiroshima | roman de Isoko et Ichirô HATANO
Illustrations de Joan Schatzberg (int.) et Keleck (couv.)
Traduit du japonais par Seiichi Motono
Préface d’Odette Georges Brunschwig
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Folio junior
[1959] janvier 2010, 189 pages – 6,10 €
L’Enfant d’Hiroshima est un magnifique dialogue entre un enfant (adolescent) et sa mère, un dialogue par lettres et journal interposés, qui s’étend sur une période de près de cinq ans. Cet échange a réellement eu lieu, de 1944 à 1948, entre le jeune Ichirô, étudiant à Tokyo et sa mère, Isoko, réfugiée à la campagne avec son mari et ses plus jeunes enfants. Ichirô n’est pas «né» à Hiroshima (contrairement à ce que le titre pourrait laisser entendre, il est plutôt un gosse de Tokyo, d’une famille d’intellectuels), mais ses interrogations, ses désirs, ses joies et ses peines sont sans doute représentatives d’une génération de Japonais qui a grandi avec la guerre et la Bombe, entrant dans l’âge adulte à l’ère «post-nucléaire» (il a dix-huit ans en 1948).
Composé au trois quarts par les lettres d’Ichirô à sa mère et pour le reste par les réponses de cette dernière à son fils si pressant, L’Enfant d’Hiroshima est ainsi un poignant témoignage du quotidien d’un adolescent japonais pendant les deux dernières années de la guerre, années de disette, d’humiliations, d’incertitudes, de craintes perpétuelles des bombardements.
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