28/11/2014
ADAM ET THOMAS
roman
de Aharon APPELFELD
Traduit de l’hébreu par Valérie Zenatti. Illustrations de Philippe Dumas
L’école des loisirs, mars 2014, 151 pages – 15€
Adam et Thomas sont deux enfants juifs de neuf ans déposés par leurs mamans respectives dans la forêt. Tout deux ont été exfiltrés du ghetto pour échapper aux rafles. La mère d’Adam, comme celle de Thomas, lui a promis de revenir le chercher. En attendant, il leur faut survivre dans la forêt, affronter la faim, le froid et les nombreuses questions qui les habitent. Pourquoi les juifs sont-ils persécutés ? Pourquoi les enfants juifs sont-ils pourchassés ? D’où vient la haine ? Que signifient les rêves ? Comment parler aux animaux ? Adam et Thomas sont très différents. Leurs échanges, comme leur vie dans la forêt sont riches en questionnement et découvertes.
Les grands écrivains pour adultes ne font pas toujours de grands livres pour enfants. Celui-ci, premier roman pour enfants de l’écrivain israélien Aharon Appelfeld, magnifiquement illustré par Philippe Dumas, est immense. Bien sûr il est inspiré de la vie de son auteur, lui aussi obligé, à huit ans, de survire dans la forêt après s’être échappé d’un camp nazi mais de cette expérience terrible et vraie, Aharon Appelfeld a fait un conte qui atteint l’universel. Peut-être parce que comme il le dit lui même, il est des situations qui plongent le réel dans l’imaginaire :
« Je me suis retrouvé seul dans la forêt, responsable de ma propre survie. Une situation sortie droit d’un conte, même si elle était ma réalité ».
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14/01/2013
KORCZAK pour que vivent les enfants
Documentaire
de Philippe MEIRIEU (texte)
& PEF (illustrations)
Éd. Rue du monde, coll. Grands portraits
Septembre 2012 – 17,50 €
« Les enfants ne sont pas des personnes de demain. Ce sont des personnes d’aujourd’hui. »
Voilà un documentaire passionnant comme est passionnante la vie de ce grand pédagogue que fut Janus Korczak. Né à la fin du XIXe siècle dans une Pologne alors sous domination russe, mort en 1942 à Treblinka, camps d’extermination allemand en terre polonaise, il a consacré sa vie aux enfants. Médecin, écrivain, pédagogue, il n’a pas seulement recueilli et aidé des orphelins juifs, il a contribué à faire évoluer la manière de considérer les enfants, à leur reconnaître la qualité de personne à part entière. Pas étonnant qu’un autre pédagogue engagé, Philippe Meirieu, lui rende ici hommage. Avec Pef aux images et Rue du monde comme éditeur, on ne pouvait imaginer meilleur attelage pour dresser le « grand portrait » de ce grand homme et donner à lire aux plus jeunes, à la fois sa vie mais aussi de nombreux extraits de ses textes d’une surprenante modernité.
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22/07/2012
MAX
Roman ado de Sarah COHEN-SCALI
Éd. Gallimard Jeunesse, coll. Scripto
Mai 2012, 473 pages - 15,90 €
Max est le premier né du Lebensborn de Steinhöring, en Bavière. Fruit de l’union – forcée – entre une jeune femme choisie pour son « aryenité » et un SS. Max est né sous une bonne étoile nazie, le 20 avril, jour de l’anniversaire du Führer et il est baptisé par Hitler en personne. Max – renommé Konrad – représente la future élite aryenne du programme des Lebensborn initié par Himmler et dont le but est de créer une nouvelle race conforme aux exigences nazies. Ausculté, mesuré, examiné sous toutes les coutures, Max passe avec succès toutes les sélections du docteur Ebner. Il est conforme et ne sera pas « réinstallé » (tué). Bien au contraire, il deviendra la mascotte du Lebensborn et suivra un parcours de parfait petit nazi de la fabrique des bébés aryens à la Napola, l’école – paramilitaire - de l’élite du Troisième Reich. Pire encore, Max est, dès son plus jeune âge, un auxiliaire des crimes nazis, utilisé pour faciliter les enlèvements d’enfants polonais, considérés comme aryen-compatibles, et leur intégration dans l’école où sont regroupés les enfants volés à leur parents, en vue de leur germanisation et de leure future adoption par des familles allemandes.
Pour nous raconter cette histoire ignoble – et pourtant inspirée de faits bien réels – Sarah Cohen-Scali choisit de placer son lecteur dans la tête de Max. Dès avant sa naissance, c’est lui qui nous dit qui il est et à quelle abomination il participe. Tout puissant, il observe, il sait. Le viol de sa mère, les enfants arrachés à leurs mères, ceux « réinstallés » (comprendre : déportés et tués), les tueries, les viols répétés des femmes polonaises, la réduction des femmes à un sexe et un ventre obligés de produire de bons petits aryens.
20/07/2012
LA CHANSON DE RICHARD STRAUSS
Album de Marcus MALTE (texte)
& Alexandra HUARD (illustrations)
Éd. Sarbacane
Avril 2012 – 15,50 €
Allemagne, fin des années 30. Le narrateur a un voisin de son âge, Richard Strauss, qui lui ressemble beaucoup : la «même blouse, les mêmes taches, les mêmes trous aux mêmes endroits, les mêmes bleus». Ensemble, ils jouent sur le trottoir avec le chien de Richard. Ils regardent passer les gens et écoutent la radio qui parle de «race». «Le temps passait […] et la voix à la radio à mesure enflait. […] La voix grondait, la voix aboyait […] aux armes, aux armes». Richard Srauss ne sortait plus jouer sur le trottoir. Un matin, des soldats, des SS, sont venus chercher Richard et sa famille et il n’est plus resté que son chien, un bâtard, «moitié blanc moitié noir». Richard Stauss n’est jamais revenu. Il s’en est allé rejoindre les étoiles, les milliers d’étoiles jaunes qui peuplent le ciel…
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01/12/2010
J’ai le vertige | roman de Jennifer ROY
Traduit de l’américain par Emmanuèle Sandron
Éd. Alice jeunesse | coll. Les Romans | nov. 2010
210 pp. - 12,90€
«En 1939, les Allemands ont envahi la ville de Lodz, en Pologne. Ils en ont clôturé une partie au moyen de fil de fer barbelé. Puis ils y ont confiné 270 000 Juifs. C’était ça, le ghetto de Lodz.
Les Alliés ont libéré le ghetto à la fin de la guerre, en 1945. Seuls 800 Juifs en sont sortis vivants. Parmi eux, il n’y avait que douze enfants.
J’étais l’un des douze.»
Sylvia Perlmutter, mars 2003 - Prologue à J’ai le vertige.
Syvia est une toute petite fille d’à peine cinq ans lorsqu’elle et sa famille sont contraints, par les nazis qui viennent d’envahir la Pologne, de s’installer dans le ghetto de Lodz. Des années plus tard, aux États-Unis où elle vit désormais, sa nièce écrivaine, Jennifer Roy, recueille son témoignage et décide d’en faire un livre, adressé aux enfants. Après quelques hésitations, elle choisit, pour transmettre le témoignage de sa tante, de raconter sa vie dans le ghetto, à la première personne et avec les mots d’une enfant de 5 à 10 ans. Encadré par une introduction, un épilogue, une bibliographie et émaillé de quelques explications écrites du point de vue de l’adulte auteure du livre, le récit est celui des souvenirs qu’une vieille femme a gardé de son enfance: parcellaires et parfois anecdotiques mais aussi pleins de lucidité. Et c’est tout l’intérêt de ce livre que de raconter, comme en creux, les grands mouvements de l’Histoire dont l’écho arrive jusqu’à Syvia sans qu’elle en comprenne toujours le sens.
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05/04/2009
Champion | album de Gilles RAPAPORT
Éd. Circonflexe | octobre 2005 | 13 €
Voici l'histoire de Young Perez, qui conquit à vingt ans le titre de champion du monde de boxe, catégorie poids mouche, à Paris en 1931. Venu de Tunis, alors protectorat français, pour poursuivre sa carrière de boxeur professionnel en France, il livra 133 combats, en gagna 92 et en perdit 26. Le 21 septembre 1943, il est arrêté comme juif et emprisonné à Drancy, d'où il part le 7 octobre 1943 dans le convoi n°60 en direction d'Auschwitz. Il est abattu le 22 janvier 1945, pendant la Marche de la mort.
Champion nous raconte un bref, mais pourtant interminable moment, au cœur de ces quinze mois de détention de Young Perez, celui d'un combat sur la grande place de Buna à Auschwitz le 31 octobre 1943. Un étrange et abominable combat contre un «géant nazi… un tueur de squelettes». Un combat pour l'unique plaisir pervers de ses geôliers. Un duel qui, comme la vie au camp, ne répond plus à aucune des règles qui régissent la vie entre les hommes. Une lutte à mort entre un détenu juif poids mouche et son bourreau nazi poids lourd. Un combat, enfin, où tous les coups sont permis et encouragés. Alors qu'il se bat pour sa vie, Young repense à son existence d'avant, au soleil de Tunis, à l'amour et à la peur de sa mère. À cette vie de gloire qui, croyait-il, le protégerait de la haine. Alors qu'il se bat pour sa dignité, Gilles Rapaport s'adresse à lui et aux spectateurs impuissants de cet ignoble corps à corps, au-delà des années, des souffrances et des morts: «Frappe, Young! Frappe! Frappe! Frappe pour Michel, gazé à 2 ans! Frappe pour Adèle, assassinée à 90 ans! Je t'en supplie, Young, frappe-le encore. Que tes poings vengent les morts! Que ces coups effacent leurs souffrances!» Cette supplique, plus que tout le reste, atteint le cœur du lecteur et heurte sa conscience. Elle lui rappelle la réalité humaine de la Shoah: les enfants et les vieillards assassinés, mais aussi la violence qui appelle la violence. Ces mots sont dérangeants dans un «livre pour enfants», mais pourtant comment faire autrement? Comment, et pourquoi surtout, leur cacher que parfois la souffrance appelle la vengeance, au moins son expression dans les mots, vaine consolation. Cette question est au cœur de cet extraordinaire album, qui en cela va plus loin encore que le très beau Grand-père du même auteur. Cette question, c'est celle de la frontière entre la violence «légitime» – celle du combat de boxe lorsqu'il obéit aux règles de l'art, à la loi des hommes – et la violence effarante, perverse et gratuite qui ne répond plus qu'au plaisir de ceux qui l'exercent. Violences qui sont toutes deux le fait d'êtres appartenant à la même espèce humaine.
Il y aurait tant à dire sur ce livre : ses couleurs de nuit sans fin éclaboussées de neige, les traits de pinceaux épais qui deviennent tâches quand les coups explosent, la scansion et la beauté du texte… qu'en rendre compte en quelques lignes est déjà une trahison. C'est donc, comme tous les autres dont Comptines vous propose la lecture, mais plus encore que tous les autres : un livre à lire absolument.
par Ariane Tapinos (11 février 2006)
PS : À lire également, du même auteur : Grand-père (éd. Circonflexe, juillet 2005, 13€) et sur le destin d'un autre boxeur déporté, le très beau et très dur roman de Jean-Jacques Grieff, Le Ring de la mort (éd. L'École des Loisirs, coll. Médium, mars 2003, 207 pages - 7,30€)
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06/12/2008
Sur la tête de la chèvre & La Grâce au désert | deux romans d'Aranka SIEGAL
Traduction de l'anglais par Tessa Brisac
Sur la tête de la chèvre
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Folio junior, [EO 1981] 2003, 336 pages - 7,50€
La Grâce au désert
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Folio junior, [E0 1987] 2003, 332 pages [ÉPUISÉ en mai 09]
À partir de 12 ans
Ces deux romans autobiographiques d'Aranka Siegal sont déjà des classiques de la littérature jeunesse, plusieurs fois réédités depuis leur première parution en 1981 aux États-Unis et en 1987 en France.
L'auteure - née en Hongrie en 1929, déportée à Auschwitz à quatorze ans - a puisé dans sa mémoire pour faire revivre la communauté juive hongroise, sa propre famille et la petite fille qu'elle était alors. Cependant, par pudeur, parce qu'elle est devenue une «autre personne» ou parce que les souvenirs sont lointains et ce monde détruit, la narratrice de l'histoire ne se prénomme pas Aranka mais Piri. Et Piri Davidowitz a dix ans lorsque les troupes hongroises envahissent le village ukrainien de Komjaty où elle est en vacances chez Babi, sa grand-mère. Le lecteur sait dès la première page que la famille Davidowitz est celle de l'auteure, et que la plupart de ses membres (père, mère, enfants…) ne survivront pas à la fin du volume. Cependant Aranka Siegal ne «profite» jamais de cet avantage (connaître la fin de l'histoire) et excelle au contraire à transcrire les événements au travers du regard de la petite Piri, ne nous livrant que ce que l'enfant perçoit et ressent alors. Ce qui rend son récit extrêmement vivant, haletant presque, et tout simplement bouleversant.
Ces deux volumes forment une «trilogie en creux» avec un troisième, jamais écrit. Ainsi Sur la tête de la chèvre décrit les années de guerre, l'antisémitisme, les humiliations, mais aussi la chaleur familiale et le combat quotidien pour éloigner l'étau qui se resserre sur les juifs hongrois. Il décrit en détails la vie dans le ghetto de Beregszasz, et le «parcage» des juifs dans une briquetterie peu avant leur déportation. Il s'arrête aux portes du train qui les mènera à Auschwitz. La Grâce au désert s'ouvre sur les dernières heures de captivité de Piri et de sa grande sœur Iboya et s'attache aux trois années d'incertitude et d'errances qui les conduiront en Suède et enfin aux États-Unis en 1948. Les camps et leur cortège d'horreur sont très peu évoqués de manière directe, mais pourtant présents dans les séquelles physiques et morales contre lesquelles se débat Piri. L'adolescente, bientôt jeune femme, en parle peu, mais «cela» vit en elle et peut la saisir à tout moment, quand une chanson, un objet, un mot ou seulement une lumière la projettent instantanément dans un autre lieu et un autre temps, bien loin de son exil suédois… L'auteure ne nous dit pas toujours ce que Piri «voit» alors, sa parole est toute en retenue. Au final, Aranka Siegal parvient à transcrire le mélange incroyable d'innocence, de naïveté, puis de lucidité, d'angoisse, de douleurs, d'irrationnel espoir et de désir de vie et d'amour qui la porta au long de ces années terribles.
Corinne Chiaradia
(première publication de l'article: 1er février 2005)
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L'Arche de Noah | roman de Chaïm POTOK
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jérôme Lambert
Éd. L'École de loisirs, coll. Médium | mars 2004 | 78 pages - 9€
[À partir de 12 ans]
À seize ans, Noah, seul survivant d'un village de quatre mille âmes, a passé trois ans dans un camp de concentration puis deux ans dans un camps de transit. Il vit maintenant à Brooklyn chez sa tante. Davita, une jeune juive américaine de dix-huit ans, lui donne des leçons d'anglais. Au fil de ces rencontres, il dévoile son douloureux passé. La mort des siens, de son frère jumeau, le camp. Au travers des dessins qu'il échange avec Rachel, la petite sœur de Davita, il raconte. Son village, sa maison, la synagogue dans laquelle il exerçait ses talents naissants de dessinateur.
L'histoire de Noah est celle d'un retour à la vie. Noah apprend à parler une nouvelle langue et réapprend à vivre. C'est l'histoire d'un avenir possible après une mort presque certaine. C'est l'histoire d'une parole retrouvée, d'un retour dans la communauté des hommes. L'écriture contient l'émotion et suggère plus qu'elle ne décrit. C'est un récit très juste.
Ariane Tapinos
(première publication de l'article : 1er février 2005)
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03/12/2008
Le Petit Garçon étoile | album de Rachel HAUSFATER-DOUÏEB et Olivier LATYK (ill.)
Éd. Casterman, coll. Récits d'aujourd'hui, [2001] mai 2003 - 13,95 €
(À partir de 6 ans)
Un petit garçon apprend un jour qu’il est une étoile. Au début il est plutôt fier. Puis la honte vient avec le sentiment de n’être plus qu’une étoile. La peur vient aussi et le fait se cacher. Longtemps. Enfin un matin il peut sortir au grand jour. Il fait beau, mais les autres étoiles ne reviennent pas. Des mots très simples. Des images très sobres, presque naïves, jusqu’à cette double page où l’on voit un train se diriger vers l’entrée d’Auschwitz, dont la cheminée recrache des étoiles. La grande histoire vue par les yeux d’un enfant, pour mieux se mettre à la portée des jeunes lecteurs. Un livre où la poésie se mêle à l’horreur pour délivrer un message d’espérance.
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02/12/2008
Grand-père | album de Gilles RAPAPORT
Éd. Circonflexe, 2002 - 12 €
[première publication : mars 1999]
À partir de 10 ans
L’histoire de grand-père c’est celle de tout un peuple. Celle de ces juifs venus de Pologne pour vivre en France, la patrie des droits de l’Homme. Celle des étrangers qui choisissent de défendre leur nouvelle patrie et s’engagent dans la Légion étrangère. Celle des juifs déportés parce que juifs. Celle d’un homme «battu, tondu, tatoué» («Considérez si c’est un homme…»). Celle d’un corps qui résiste quand la volonté a rendu les armes. Celle d’une question qui le hantera toujours : pourquoi a-t-il survécu quand tant d’autres sont morts ? Gilles Rapaport nous livre là une œuvre ambitieuse. Le récit d’une vie qui traverse le siècle. L’urgence de transmettre le témoignage avant que ne s’éteignent les témoins. La mise en image de la pire expérience de déshumanisation entreprise par l’homme. Les wagons à bestiaux, les coups, les hommes entassés sur des paillasses, la mort partout présente. Un livre indispensable.
Ariane Tapinos (février 2005)
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