Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/11/2012

L'OURS QUI AIMAIT LE SUCRE D'ÉRABLE

ours qui aimait le sucre d’érable.gifAlbum de Lynd WARD
Adapté de l’américain par Catherine Bonhomme
Éd. Le Genévrier, coll. Caldecott
Août 2012 – 17 €

Voici l’histoire de Johnny Orchard qui décida qu’il était grand temps que sa maison s’orne, comme celles de ses voisins, d’une belle peau d’ours. Mais en lieu et place d’une peau de plantigrade, c’est un ourson qu’il ramène de la forêt ! Un ourson très gourmand et qui grandit vite, bien trop vite au goût des habitants du village dont il saccage les récoltes et les provisions. Johnny est sommé de reconduire son compagnon dans la forêt. Mais chaque fois l’ours retrouve le chemin de la ferme du village. Il ne reste plus à Johnny qu’une bien triste chose à faire. À moins… À moins que la gourmandise de l’ours et son goût prononcé pour le sucre d’érable ne lui offrent une autre issue…

Lire la suite

02/06/2012

QUI ES-TU PAPA ?

QUI ES-TU PAPA.gifRoman d’Allan STRATTON
Traduit du canadien par Sidonie Van den Dries
Éd. Bayard, coll. Millézime, février 2012
347 pp. – 12,50 €

Sammy a seize ans et vit dans une cité anonyme du nord des États-Unis. Il pourrait être comme n’importe quel adolescent américain si son père n’avait fuit l’Iran, si son vrai nom n’était pas Mohammed Sami Sabiri, si ses parents n’avaient pas des règles éducatives strictes à mille lieues de celles des autres familles du quartier. Enfin, il pourrait être un adolescent comme les autres s’il n’était pas en butte au racisme le plus abject de certains des élèves (pas les plus brillants mais les plus influents) du lycée privé où ses parents l’ont inscrit après qu’il ait été surpris les mains sur les seins d’une de ses camarades de classe (alors même qu’il avait répondu à son invitation).

Cependant, Sammy a gardé deux copains de son ancien lycée public, Andy et Marty, jamais en retard d’une bêtise. Le quotidien de Sammy tient ce difficile équilibre entre la norme et la marge. Entre sa famille, petit bout d’Iran perdu en Amérique, et ses copains, Andy et Marty, adolescents américains types, turbulents et décomplexés. Cet équilibre vole (littéralement) en éclat lorsque le FBI fait irruption chez lui et arrête son père pour présomption de participation à une entreprise terroriste. 

Lire la suite

16/01/2012

HARVEY MILK : « Non à l’homophobie »

Harvey Milk.gifRoman historique et documentaire de Safia Amor
Éd. Actes Sud Junior, coll. Ceux qui ont dit non

sept. 2011, 95 pp. - 7,80 €

Rendu célèbre en 2008 auprès des jeunes générations – et hors États-Unis – par le film éponyme de Gus Van Sant et l’incroyable interprétation de Sean Penn (Oscar du meilleur acteur), Harvey Milk est un activiste qui fut le premier élu américain ouvertement homosexuel. 

Le récit de Safia Amor, très bien mené et très accessible, nous plonge au cœur des années 60 où règnent encore l’intolérance et la violence anti-homosexuels. Elle nous raconte l’ascension d’Harvey Milk, des rues de New York où il a passé sa jeunesse et une partie de sa vie d’adulte, à celles de San Francisco où, à 47 ans et après deux tentatives infructueuses, il est élu au conseil municipal, aux côtés du maire George Moscone. Nous sommes en 1977 et si un vent de liberté souffle à travers l’Amérique et plus particulièrement à San Francisco où le quartier de Castro devient un symbole de cette tolérance nouvelle, la question de l’homosexualité continue de provoquer des débats parfois violents. Au cours des onze mois que durera son mandat, Harvey Milk réussira à contrer une proposition de loi, soumise à référendum, qui visait à exclure de l’enseignement tous les homosexuels. Surtout, sa personnalité et son engagement contribueront à faire sortir les homosexuels de la clandestinité. Son «Soyez vous-mêmes» revient à exiger plus de droits et plus de tolérance envers les homosexuels: la liberté d’être, tout simplement. 

Lire la suite

29/10/2011

LE BUS DE ROSA | album de Fabrizio SILEI & Maurizio A.C. QUARELLO (ill.)

bus de rosa.jpgTraduit de l’italien par Didier Zanon et Emmanuelle Beulque
Éd. Sarbacane
octobre 2011 - 14,90€

Quand, après un long voyage en bus, son grand-père l'emmène au musée Henry-Ford de Détroit, Ben est un peu étonné mais plutôt ravi à l’idée de découvrir les voitures qui ont fait la célébrité du grand industriel. Il est en revanche franchement surpris lorsque son grand-père, les larmes aux yeux, le fait monter et assoir dans un vieil autobus. Puis son grand-père lui raconte comment, le 1er décembre 1955, dans une Amérique raciste et violente, il a été témoin de l’incroyable geste de volonté et de courage de Rosa Parks, une femme noire de quarante-deux ans, qui allait changer le cours de l’Histoire. 

Lire la suite

27/05/2011

La Société des S | roman de Susan HUBBARD

vampire,etats-unisTraduit de l'américain par Marion Danton
Éd.
L'école des Loisirs, coll. Médium | avril 2011
414 pp. - 16,80 €

À treize ans, Ariella ne connait du monde que la maison victorienne de Saratoga Springs dans laquelle elle est née. Scolarisée à domicile, les seuls êtres humains qu'elle côtoit sont Mrs McGarritt la cuisinière, les assistants de son père (Dennis et l'inquiétante Mary Ellis Root) et bien sûr, son père, un homme cultivé, séduisant plein de secrets… À quelles mystérieuses recherches lui et ses assistants s'adonnent-ils dans le sous-sol de la maison? Pourquoi ne mange-t-il jamais avec elle? Quelle est cette mystérieuse maladie qui le contraint à ne presque jamais quitter sa demeure? Que s'est-il passé entre lui et sa mère, dont il refuse systématiquement de parler?
C'est à l'occasion d'une soirée chez Mrs McGarritt, une soirée dans une famille «normale» qu'Ariella va se rendre compte de l'énormité du mystère qui entoure son existence… en regardant son premier film de vampire!

 Encore une histoire de vampires? Certes! Mais il est difficile de ne pas se laisser prendre par ce roman au style précieux et à l'intrigue bien ficelée. Susan Hubbard distille les indices et les particularités de son univers avec parcimonie, n'hésite pas à noyer son lecteur sous les références littéraires et philosophiques (après tout, l'immortalité favorise la culture) et joue savamment avec les codes du genre. Une réussite dont on attend le second tome avec impatience.

Nathalie Ventax (mai 2011)

 

 

28/01/2011

L’Autre Fois | album d’Henri MEUNIER

autre fois.gifÉd. Le Rouergue, novembre 2005
15 €

Il était une fois, enfin «l’autre fois» une famille new-yorkaise: la famille Poucet, dont les parents n’hésitaient pas quand le besoin s’en faisait sentir (une sortie au cinéma, ou à la pizzeria) à abandonner leurs enfants… Ils avaient d’autant moins de scrupules que le dernier de leurs sept enfants, le Petit Poucet, était très doué pour retrouver son chemin dans les rues de New York qui «manquent d’imagination». Seulement voilà, ce jour-là, les frères Poucet vont faire de drôles de rencontres.
Tout commence au coin de la trentième rue avec le Marquis de Carabas et son valet, le maître chat; puis, de Petit Chaperon rouge en Barbe Bleue, ils vont croiser des personnages du génial Charles Perrault. À chaque rencontre, l’un des frères Poucet est happé dans une autre histoire, jusqu’à ce qu’au coin de la quarantième rue, le Petit Poucet croise l’ombre de Charles Perrault lui-même qui, grand seigneur, lui donne quelques petits cailloux blancs et… deux tickets de métro!

Bienvenue dans l’univers délirant et génial d’Henri Meunier! Avec cet incroyable conte moderne, l’auteur nous plonge avec malice dans l’univers de Perrault et nous convie à une ballade délirante dans les rues de New York, la ville de tous les possibles, où croiser le chemin de Cendrillon et de Barbe Bleue n’a rien d’improbable. Les images sont splendides, très composées, très graphiques. «Il s’agit de transferts au trychlo sur du papier de soie, avec aussi de la peinture: beaucoup de mélanges, un jeu sur les transparences et les superpositions. Un palimpseste donc, qui correspond à ce que je ressens des contes: trois cents ans de couches culturelles qui se sont apposées les unes sur les autres.» Le texte, riche en vocabulaire volontairement compliqué, est plein de fantaisie, d’humour et de passion manifeste pour ces contes centenaires. Quant à la mise en forme graphique, réalisée par Célestin, elle met judicieusement en valeur ses qualités sonores et participe pleinement de la réussite de ce formidable album.

Ariane Tapinos
(première publication de l'article: 12 décembre 2005

25/10/2010

Le Monde de Marcelo | roman de Francisco X. STORK

Marcelo.jpgroman
de Francisco X. STORK
Traduit de l’américain par Anne Krief

Éd. Gallimard jeunesse | août 2010
380 pages - 13,50€


Marcelo a dix-sept ans, il est atteint du syndrome d’Asperger (une forme très légère d’autisme) et fait sa scolarité dans une institution spécialisée qui accueille des enfants souffrant de différents handicaps. Depuis qu’il a découvert l’hippothérapie, il veut apprendre le dressage des poneys et souhaite occuper ses vacances à travailler dans les écuries de l’institution. Son père voit les choses différemment et veut que son fils se confronte à ce qu’il appelle «le monde réel», celui qui s’étend hors des murs de l’établissement spécialisé. Il voudrait même que Marcelo quitte cette école pour faire sa dernière année de scolarité au lycée de la ville. Père et fils passent un marché: si le jeune homme travaille, durant l’été, dans le cabinet d’avocats que son père a fondé et dirige, et s’il y fait ce qu’on attend de lui, il pourra choisir de retourner à l’Institut Paterson à la rentrée. Dans le cas contraire… il devra se plier au désir de son père et faire sa terminale dans «le monde réel».

Lire la suite

25/03/2010

Petite Audrey & Le Fils de Belle Prater | deux romans de Ruth WHITE

Audrey.jpgPetite Audrey
Traduit de l’américain par Valérie Dayre
Éd. T
hierry Magnier | janv. 2010 | 126 pages - 10€

États-Unis, fin des années 40, Audrey vit avec ses parents et ses trois petites sœurs qu’elle surnomme les «trois petites cochonnes» parce qu’elle se goinfrent, quand elles le peuvent, c’est à dire pas souvent.  Yvonne a huit ans, Eleanor sept ans et Ruth Carol, six ans. Elles habitent une bicoque au confort rudimentaire, dans une ville minière de Virginie. Le père d’Audrey est mineur. Abruti de fatigue et d’alcool, il délaisse sa famille et dilapide son maigre salaire dans la boisson. Sa mère lutte contre la misère et ses démons qui l’entraînent parfois – surtout depuis qu’Elisabeth Gail, sa petite dernière, est morte à l’âge de sept mois – dans un état de stupeur dans lequel elle semble s’absenter de sa vie.
Audrey essaie d’aider sa mère du mieux qu’elle peut, tout restant une enfant pleine de promesses. C’est pourtant en plongeant plus profondément encore dans le malheur,  qu’Audrey et ses sœurs vont entrevoir une autre vie possible…

Belle Prater.jpgLe Fils de Belle Prater
Traduit de l’américain  par Geneviève Thomas
Éd. Thierry Magnier | janv. 2010 | 174 pages - 10,50€
Réédition (première parution en France, éd. Hachette Jeunesse, coll. Mon bel oranger, 1997)

Un matin, la mère de Woodrow, Belle Prater, a disparu sans laisser de traces ni d’explications. Accident, meurtre ou simple désir de quitter sa famille et son milieu, nul ne sait. Belle Prater s’est évaporée laissant derrière elle son fils de douze ans au physique ingrat mais à l’intelligence vive et son mari, Everett. Très vite, ce dernier cherche consolation dans la boisson et les parents de Belle décident de prendre chez eux leur petit fils. Woodrow quitte alors la maison familiale dans la cité minière pour s’installer, en ville, dans la confortable résidence des parents de Belle, toute proche de celle de Love sa tante qui vit avec sa fille, Gypsy et son second mari, Porter. Woodrow et Gypsy et ont le même âge et deviennent vite inséparables. Pourtant, bien que leurs mères aient été sœurs, leurs vies sont très différentes. Mais l’un et l’autre vont apprendre à regarder derrière les apparences…

Lire la suite

03/07/2009

En cage | roman de Kalisha BUCKHANON

9782812600159.jpgTraduit de l’américain par Élodie Leplat
Éd. Rouergue, coll. doAdo monde | mars 2009 | 252 pp. - 13,50€

Natasha et Antonio s’aiment. Mais Antonio est en prison, accusé du meurtre de son père. Alors Natasha et Antonio s’écrivent. Elle depuis leur quartier de Harlem, lui depuis une prison, sur une île au sud du Bronx. Ils s’écrivent et au fil de leurs lettres se découvrent au lecteur. La vie du ghetto. Les rêves qui se cognent à la réalité. La violence du père d’Antonio, les études de Natsaha, ses ambitions, la promiscuité de la prison. Le procès qui approche et la vérité qui se fait jour peu à peu et qu’on ne connaîtra vraiment qu’à la fin du livre, quand les chemins des deux adolescents qui ont grandi se seront séparés, parce que leurs aspirations, bien plus que les murs de la prison, les éloignent. Natasha veut sortir du ghetto, faire des études, être indépendante, connaître le monde qui existe au-delà des limites de Harlem. Antonio veut fonder une famille, construire ce qu’il n’a pas eu, rattraper le temps perdu.

Lire la suite

31/05/2009

Le Voyage de grand-père | album d'Allen SAY

voyage grand-pere.jpgÉd. L'École des loisirs | septembre 1995 | 11,90 €

Dans ce très bel album, Allen Say nous conte l'histoire de sa famille entre Japon et États-Unis. Son grand-père parti du Japon pour découvrir le monde, installé en Californie, marié au Japon. Sa mère partie, à l'âge adulte, vivre avec ses parents au pays natal. La guerre qui empêcha son grand-père de retourner aux États-Unis. Lui, enfin, qui s'en alla voir la Californie de ses propres yeux. Ce Voyage de grand-père est celui de l'amour pour deux pays différents et parfois même ennemis. C'est un voyage fait d'allers et retours et d'hésitations, d'émerveillements et de regrets. Illustré par de pleines pages qui sont, chacune, comme un tableau - portrait ou paysage - cet album est un peu comme un album photo qu'Allen Say nous invite à feuilleter avec lui. C'est l'album de sa famille, de son histoire tissée entre deux pays, deux univers, deux cultures. Hommage à ce grand-père mort sans avoir pu retrouver sa Californie, Le Voyage de grand-père est aussi une déclaration d'amour à deux pays si chers au cœur de l'auteur qui avoue: «le plus drôle c'est que dès que je suis dans un pays, je m'ennuie de l'autre».

Ariane Tapinos
(première publication de l'article : 5 juillet 2005)

PS : Ce livre a reçu la Caldecott Medal aux États-Unis en 1994, et le Prix Chronos décerné par la Fondation Nationale de Gérontologie en 1996. Mais ce magnifique album est aujourd'hui (mai 2009) épuisé en France. On peut toujours espérer une réédition…