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02/06/2012

QUI ES-TU PAPA ?

QUI ES-TU PAPA.gifRoman d’Allan STRATTON
Traduit du canadien par Sidonie Van den Dries
Éd. Bayard, coll. Millézime, février 2012
347 pp. – 12,50 €

Sammy a seize ans et vit dans une cité anonyme du nord des États-Unis. Il pourrait être comme n’importe quel adolescent américain si son père n’avait fuit l’Iran, si son vrai nom n’était pas Mohammed Sami Sabiri, si ses parents n’avaient pas des règles éducatives strictes à mille lieues de celles des autres familles du quartier. Enfin, il pourrait être un adolescent comme les autres s’il n’était pas en butte au racisme le plus abject de certains des élèves (pas les plus brillants mais les plus influents) du lycée privé où ses parents l’ont inscrit après qu’il ait été surpris les mains sur les seins d’une de ses camarades de classe (alors même qu’il avait répondu à son invitation).

Cependant, Sammy a gardé deux copains de son ancien lycée public, Andy et Marty, jamais en retard d’une bêtise. Le quotidien de Sammy tient ce difficile équilibre entre la norme et la marge. Entre sa famille, petit bout d’Iran perdu en Amérique, et ses copains, Andy et Marty, adolescents américains types, turbulents et décomplexés. Cet équilibre vole (littéralement) en éclat lorsque le FBI fait irruption chez lui et arrête son père pour présomption de participation à une entreprise terroriste. 


Le doute s’insinue : son père, musulman pratiquant, est directeur de recherche dans un laboratoire de biologieet une série de coïncidences le placent au mauvais endroit, au mauvais moment, aux côtés de personnes surveillées pour leurs activités louches… Sammy doute mais se révolte aussi et, aidé de ses deux amis, décide de faire la lumière sur cette étrange affaire.

Dans un style très dialogué, avec une écriture serrée, le roman de Allan Stratton fait écho aux peurs d’une Amérique obsédée par le terrorisme islamiste depuis les attentats du 11 septembre 2001 et dans laquelle un soupçon se transforme vite en conviction de culpabilité quand on est musulman. Il mêle, avec talent, l’intrigue policière à la critique politique et sociale. Et tient son lecteur en haleine de bout en bout…

Avec l’humour en moins, on pense à Nulle et Grande gueule de Joyce Carol Oates.

Ariane Tapinos (mai 2012)

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