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06/11/2017

LA NOIRCEUR DES COULEURS

sciences,eugenisme,argentine,éducationroman 
de Martin BLASCO
Traduit de l’argentin par Sophie Hofnung
Éd. L’école des loisirs, coll. Médium +, octobre 2017, 219 pages - 18€

Buenos Aires 1910 un jeune journaliste débonnaire, Alejandro est contacté par un vieil homme dont la fille, Amira, a réapparu après avoir disparu pendant 25 ans. Elle dit ignorer où et avec qui elle a passé les vingt cinq dernières années. Alejandro comprend vite que 4 autres bébés ont été enlevés cette même nuit, d’avril 1885.

En parallèle de l’enquête d’Alejandro, J.F. Andrew, un savant, nous livre son journal écrit entre février 1885 et janvier 1900.

Très vite, l’objet de ces enlèvements, dont JF Andrew est responsable, apparaît sous sa plume. Il a décidé de mener une expérience extrême dans laquelle il élèvera cinq enfants dans des conditions totalement différentes pour chacun d’entre eux. Il les dépossédera également de toute histoire, toute identité antérieure à cette nuit d’avril 1885. Chacun sera rebaptisé et aura pour nom une couleur.
Noir sera élevé dans la violence la plus brutale. Azur sera vivra isolée et tournée sur ses pensées intérieures, aidée en cela par des drogues. Vert recevra une éducation d’excellence mais sans jamais quitter sa chambre. Marron vivra dans un chenil au milieu des chiens et sera traité comme l’un d’entre eux. Enfin, Blanc sera élevé comme n’importe quel autre enfant, parmi ses congénères. Il aura une nourrice et ira à l’école. Il sera l’enfant référent nécessaire à l’évaluation de l’expérience.

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22/07/2012

MAX

shoah,pologne,seconde guerre mondiale,eugenisme,monstreRoman ado de Sarah COHEN-SCALI
Éd. Gallimard Jeunesse, coll. Scripto
Mai 2012, 473 pages - 15,90 €

Max est le premier né du Lebensborn de Steinhöring, en Bavière. Fruit de l’union – forcée – entre une jeune femme choisie pour son « aryenité » et un SS. Max est né sous une bonne étoile nazie, le 20 avril, jour de l’anniversaire du Führer et il est baptisé par Hitler en personne. Max – renommé Konrad – représente la future élite aryenne du programme des Lebensborn initié par Himmler et dont le but est de créer une nouvelle race conforme aux exigences nazies. Ausculté, mesuré, examiné sous toutes les coutures, Max passe avec succès toutes les sélections du docteur Ebner. Il est conforme et ne sera pas « réinstallé » (tué). Bien au contraire, il deviendra la mascotte du Lebensborn et suivra un parcours de parfait petit nazi de la fabrique des bébés aryens à la Napola, l’école – paramilitaire - de l’élite du Troisième Reich. Pire encore, Max est, dès son plus jeune âge, un auxiliaire des crimes nazis, utilisé pour faciliter les enlèvements d’enfants polonais, considérés comme aryen-compatibles, et leur intégration dans l’école où sont regroupés les enfants volés à leur parents, en vue de leur germanisation et de leure future adoption par des familles allemandes.

Pour nous raconter cette histoire ignoble – et pourtant inspirée de faits bien réels – Sarah Cohen-Scali choisit de placer son lecteur dans la tête de Max. Dès avant sa naissance, c’est lui qui nous dit qui il est et à quelle abomination il participe. Tout puissant, il observe, il sait. Le viol de sa mère, les enfants arrachés à leurs mères, ceux « réinstallés » (comprendre : déportés et tués), les tueries, les viols répétés des femmes polonaises, la réduction des femmes à un sexe et un ventre obligés de produire de bons petits aryens. 

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