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L'INVENTION DU JEU - Entretien avec François Bégaudeau
Roman
de François BÉGAUDEAU
Éd. Hélium
Juin 2014 - 9,90 €
En ce mois de juin mondialement brésilien, les éditions Hélium rééditent fort à propos le premier roman jeunesse de François Bégaudeau. Une proximité entre les canaris nantais et le maillot jaune de la Seleçao ? Pourquoi pas ? Alors nous aussi, nous profitons de l'occasion pour « ressortir » un entretien avec l'auteur, réalisé en 2009 pour la revue Citrouille, au moment de la première parution du livre.
ENTRETIEN AVEC FRANÇOIS BÉGAUDEAU
Propos recueillis par Corinne Chiaradia, août 2009.
— T’as fait quoi aujourd’hui maman ?
— J’ai écrit à François Bégaudeau pour lui demander une interview.
— …
— L’auteur d’Entre les murs.
— Ah…
— Il écrit dans So Foot.
— Wahouhh trop classe ! C’est comme Onze mondial mais avec des articles à la place des pubs.
Les ados, mêmes passionnés de football à haute dose, ont un aussi cerveau. Leurs petits frères et sœurs itou. François Bégaudeau, auteur né sur les terrains de foot nantais, s’adresse à eux pour la première fois. Il leur parle de ballon rond – d’une sphère qui sent la vache et roule sur elle-même quand on la touche – dans une fable animalière tendre, lucide, morale et drôle. Interview.
- En librairie jeunesse, on trouve une multitude de documentaires pour tous les âges sur le foot, des albums, des romans, des séries entières consacrées au foot. Votre avis sur cette profusion ?
François Bégaudeau : Je ne pensais pas que c’était à ce point. Je suppose que les éditeurs parient sur la prédilection très répandue et surtout très précoce (3-4 ans, dans mon cas) des enfants, et notamment des garçons, pour ce sport. Pas très original. Ça deviendrait plus intéressant si des petites filles se laissaient attirer par ce magma. C’est peut-être le cas. Je l’espère.
- L’Invention du jeu n’appartient à aucune de ces catégories… Mythe fondateur en sept chapitres, fable animalière à 24 personnages (deux fois douze apôtres ?) et un ballon, exercice de style qui réinvente le plaisir du jeu collectif… Comment le définissez-vous et à qui est-il destiné ?
F. B. : Difficile pour moi d’identifier un objet que j’ai voulu non-identifiable. Disons que c’est un conte fantaisiste. J’y ai développé un goût pour le récit qui s’aperçoit dans mes travaux « adultes ». Je l’ai écrit pour tout le monde. Pour moi livre jeunesse ne veut pas dire livre exclusivement destiné aux jeunes ; cela veut dire livre pour tous, y compris les jeunes.
- À quel moment avez-vous décidé d’adopter ce style si particulier d’écriture, mêlant sagesse (les petites maximes en fin de chapitre) et loufoquerie, langage fleuri et précision de l’intention ?
F. B. : C’est venu en cours d’écriture. Écrivant ce texte je me suis senti très libre, très disponible à ce que suggéraient les phrases en tombant sur la page. Par exemple une première maxime en a appelé d’autres. Et puis la mouche s’est mise à zozoter, etc. Quant au mixage entre loufoquerie et précision, c’est celui que j’essaie de développer en permanence. J’ai deux pentes quand j’écris : la captation du réel, et le glissement fantaisiste. En pariant sur le fait que le second sera d’autant plus efficace et jouissif que la première sera juste.
- Chaque chapitre est construit sur la « découverte » d’un geste et de fondamentaux du foot – le toucher, la frappe, le dribble, le but, le partenaire, l’échange, le face à face, l’invention de l’équipe et de la passe… Qu’est-ce qui a motivé votre désir de retour aux sources, aux premiers gestes ?
F. B. : Pour moi l’écriture jeunesse – et peut-être la littérature tout court, ou plus précisément la poésie – a quelque chose à voir avec le primitif. On remet les choses à plat, on gomme le vernis d’époque ou les complications pseudo-psychologiques, et on revient aux problématiques fondamentales de l’existence. Une créature est seule, puis elle en rencontre une autre, puis une troisième. Comment vivent-ils ensemble ? Comment se parlent-ils ? Appliqué au foot, cela revient à reprendre ce sport par le plus simple : le ballon, l’herbe, le pied.
- Que s’est-il passé le 3 mai 1876 ?
F. B. : C’est le genre d’entourloupe dont je suis un coupable récidiviste : cette date a la couleur de la précision encyclopédique, elle est crédible comme date fondatrice du foot, et pourtant elle est complètement loufoque. Si ce n’est que c’est ma date de naissance à deux ans près.
- Vous ne donnez pas le résultat du match, vos personnages n’inventent pas la compétition… Le désir de gagner, le plaisir de la victoire ça compte beaucoup pourtant dans le jeu entre enfants… Est-ce le 8e chapitre où tout se gâte que vous ne vouliez pas écrire ?
F. B. : Cette question est tellement pertinente que je me demande si la problématique de la compétition ne va pas impulser une sorte de suite. Par exemple les personnages s’engueulent et donc en viennent à réfléchir à comment détourner le conflit en grâce.
Ressurgira ce qui est pour moi une question centrale : comment négocier avec nos affects négatifs, avec nos passions tristes (envie, jalousie, ressentiment, etc)
- Vos personnages sont de tous genres et de tous sexes – mammifères, insectes, mollusques, oiseaux et même une ampoule électrique. Le jeu de ballon c’est un langage universel ? Un antidote contre le racisme ? Ce n’est pourtant pas ce que l’on voit aujourd’hui dans les stades (du district à la première ligue) où les insultes fusent…
F. B. : Vous savez, je suis intarissable sur ces sujets, dans So foot ou dans ma chronique hebdomadaire pour Le Monde. Mais là je ne voulais que retrouver la jouissance élémentaire du foot, et plus généralement, comme le titre l’indique, celle du jeu. Les phénomènes que vous évoquez ne sont pas créés par le jeu appelé football, ils en sont un dévoiement. Le foot ne charrie toute cette saloperie que parce qu’il est ultra-populaire et devient comme la doublure du réel social.
- Pourquoi le vert-rouge-noir de la couverture ? Jean-Luc le chat gaucher est-il italien ? N’est-ce pas aujourd’hui du côté de l’Espagne et du Barça qu’on trouve le plus beau jeu collectif de la planète ?
F. B. : Je vois que madame est parfaitement renseignée, et je suis un grand admirateur du Barça actuel. Mais les couleurs de l’Italie, ça ne se refuse pas. Peut-être parce que c’est par excellence le pays du jeu (de la comédie en tout cas).
- L’invention du jeu c’est un peu Jouer juste et Le Sport par les gestes pour les enfants ?
F. B. : J’adhère à ce programme, surtout pour Jouer juste, livre indéniablement adulte mais où l’entraîneur monologuant invitait ses joueurs à ne se soucier que du petit périmètre : mon pied, mon ballon, un partenaire proche à qui le donner. La meilleure solution est la plus simple, professait-il.
- C’est la première fois que vous publiez pour des jeunes lecteurs. Avez-vous envie de renouveler l’expérience ?
F. B. : Onze fois oui. J’aime cette liberté, ce plaisir pur de raconter, cette possibilité de bifurquer autant qu’on le souhaite, et surtout de donner libre cours à un imaginaire enfantin que je ne peux qu’injecter à petites doses dans mes livres. Dans Entre les murs un rossignol chante « Ah ça ira ça ira », dans Vers la douceur le personnage nommé Flup invente le printemps grâce à une sorte de moquette d’herbe. On pourrait orchestrer leur rencontre dans un prochain livre jeunesse.
- Lire ou faire du sport ? Le sport pour les costauds, l’écrit pour les gringalets… sont parmi les préjugés très répandus dans les cours d’école. Pour beaucoup, ces deux activités sont exclusives l'une de l'autre. Pour le dire bêtement, pensez-vous que la pratique d'un sport est compatible avec celle de la lecture ?
F. B. : Évidemment pour moi ce dilemme n’en est pas un. À six ans j’aimais lire Oui-Oui et jouer au foot, à quinze je découvrais Blaise Pascal et je rédigeais des articles sur la coupe du monde au Mexique, à vingt-trois je préparais l’agreg et j’étais abonné à la Beaujoire, temple du FC Nantes, à trente je publiais Jouer juste où j’inventais sans forcer un entraîneur philosophe. Et puis récemment j’ai convié des amis écrivains à rédiger deux ouvrages collectifs sur le sport. La littérature est une chose beaucoup plus physique qu’on ne croit, et le sport un domaine de très haute intellectualité.
- Question subsidiaire (soufflée par Lucien, supporter de l’ASSE) : que pensez-vous de la déconfiture de Saint-Étienne et croyez-vous que l’expérience du ridicule (« Quoi ?? tu soutiens Saint-Étienne, ha ha ha !!? ») soit formatrice pour un gamin de quatorze ans ?
F. B. : Je crois qu’en matière de déconfiture, nous autres supporters nantais n’avons en ce moment rien à envier à personne… Par ailleurs Jouer juste est un petit traité d’art de la défaite, Vers la douceur un passage en revue des maladresses sentimentales. Pour un récit, rien de plus fertile et drôle que le ratage. C’est ça qui est formidable avec la littérature : elle retourne en force et en plaisir nos fiascos et nos faiblesses ordinaires
15/06/2014 | Lien permanent
Chaperons Rouges • CITATIONS
Des Petits Chaperons rouges, des loups voraces, des grand-mère alitées, des galettes savoureuses… On en trouve dans de nombreux albums. En voici quelques-uns, drôles ou sérieux, qui ne reprennent pas la structure du conte mais le citent ici ou là…
IV • Sur les traces du Petit Chaperon rouge…
Les 5 sens du Petit Chaperon rouge
Anne-Laure WITSCHGER
éd. Frimousse, 2009 - 7,40€
Le Petit Chaperon rouge entend le loup hurler au loin, le loup sent la bonne odeur de la galette… Comment aborder les 5 sens avec un loup, une galette et… une petite souris.
L’Autre fois
Henri MEUNIER
éd. du Rouergue, 2005 - 15€
Un Petit Poucet perdu dans Manhattan croise des personnages de contes…
[Lire ici]
C’est moi le plus fort
Mario RAMOS
éd. L’école des loisirs, 2001 - 10,50€
Le loup aime à être complimenté et interroge ceux qu’il croise dans la forêt, dont le Petit Chaperon rouge: «C’est qui le plus fort» ? Terrorisés, tous lui répondent que c’est lui, jusqu’à ce qu’il rencontre une espèce de petit crapaud…
Dans le loup
Claude PONTI
éd. L’école des loisirs, 2007 (1ère édition 1994) - 6,50€
Version très «raccourcie» de la fin du conte comme raconté par les frères Grimm: dans le loup il y a un Petit Chaperon rouge et sa grand-mère, les chasseurs arrivent (…) et maintenant dans le loup, il y a des cailloux!
On trouve une autre citation dans l'œuvre de Claude Ponti (il y en a sûrement d'autres…), dans Parci et Parla: Parci et Parla se promènent lorsqu’ils rencontrent le Petit Chaperon rouge qui est devenue aveugle car son livre n’a pas été ouvert depuis longtemps! Affublés d’une canne blanche et de lunettes noires, on croise le loup et la chaumière de grand-mère, qui manquent d’écraser l’héroïne que sauveront Parci et Parla.
Ernest et Célestine. Un caprice de Célestine
Gabrielle VINCENT
éd. Casterman, coll. Les albums duculot, 1999 - 11,95€
Quand, après avoir déguisé Ernest en nounou, Célestine lui trouve un air du loup déguisé en Mère-Grand… Tout le talent de Gabrielle Vincent.
Et pourquoi ?
Michel VAN ZEVEREN
éd. Pastel, 2007 -11€
Le Petit Chaperon rouge ne cesse de poser la question «et pourquoi?» au loup, même une fois que celui-ci l’a mangé… Le loup n’en pouvant plus demande au chasseur de l’éventrer!
Le Gentil Facteur ou Lettres à des gens célèbres
Janet & Allan AHLBERG
Traduit de l’américain par Claude Lauriot-Prévost
éd. Albin Michel Jeunesse, 2005 - 14,90€
Un facteur livre des lettres à des personnages de contes. La lettre à Monsieur Loup, rédigée par un huissier mandaté par Mademoiselle Chaperon Rouge, le somme de quitter la maison de sa grand-mère, qu’il occupe indument.
Je suis revenu
Geoffroy de PENNART
éd. Kaléidoscope, 2000 - 12€
Le loup est de retour et se met en quête d’un bon repas: petits cochons bien dodus, délicieux chevreaux, Petit Chaperon croustillant… Mais tous restent introuvables.
Je veux ces bottes !
Mymi DOINET, illustrations Marc BOUTAVANT
éd. Nathan, coll. nathan poche premières lectures, 2010 - 5,50€ - Première lecture
Sur l’étal du magasin, de belle bottes rouges attendent les pieds qui leur conviendront. Ogre, sorcière, loup, Chaperon rouge… Ce sont celles du Père Noël!
Le loup est revenu
Geoffroy de PENNART
éd. Kaléidoscope, 1994 - 12€
Tremblez cochons, Chaperon, agneau, lapin… Le loup est retour et il a très, très faim!
Maigre comme un clou
Christine AGOSTINI, illustrations Marlène COLOTTE
éd. Bilboquet, coll. Les cracontes, 2010 - 12€
Séraphin est un loup très, très maigre. Ses amis de la meute s’inquiètent. Pour lui éviter l’hôpital, ils décident de lui apporter, chaque jour de la semaine, un bon repas… ou plutôt des personnages de contes, dont les loups sont habituellement friands…
Marlaguette
Marie COLMONT, illustrations Gerda MULLER
éd. Flammarion, coll. Les albums du Père Castor, 1994 - 11€
(1ère édition 1952)
«Elle s'appelait Marie-Olga, mais on disait Marlaguette pour faire plus court et aussi plus gentil. Un jour qu'elle était allée cueillir des champignons dans les bois, une grosse bête sauta sur elle et l'emporta pour la manger.» Mais Marlaguette se débat et le loup s'assomme. Prise de pitié pour l'animal, Marlaguette va soigner le loup qui, reconnaissant, s'engage à ne plus manger d'animaux ni d'enfants par amitié pour elle. Mais un loup a besoin de viande pour survivre…
Ce grand classique paru pour la première fois en 1952, réconcilie la petite fille et le loup.
Mangée, mangée
Mathias ENARD, illustrations Pierre MARQUES
éd. Actes Sud Junior, 2008 - 14,50€
Lila est une petite fille sage quand il faut, qui vit dans un joli village près d'une forêt dans laquelle, la petite fille en est sûre, il y a des loups. Il y a aussi un chasseur qui fait terriblement peur à la poupée de Lila et contre lequel sa mère l'a mise en garde. Après avoir désobéi à sa mère, Lila s'égare dans la forêt et frappe à la porte du chasseur qui la découpe en morceaux. C'est grâce à sa poupée et à une louve que Lila sera sauvée et le chasseur… dévoré.
Présenté comme un conte «balkanique et terrifique pour les parents inquiets qui souhaitent que leurs enfants apprennent quelque chose sur la vie, la mort et l'estomac des loups» Mangée, mangée joue avec les codes pour nous présenter une histoire dans laquelle les rôles s'inversent et où les hommes peuvent être plus dangereux que les loups.
Mangera mangera pas ?
Élisa GÉHIN
éd. Milan, 2009 - 8,50€
Que met le loup dans sa soupe…
Mère-Grand, que fais-tu ?
LÉONARD & ÉLISA
éd. Milan, 2009 - 8,50€
Sous la grand-mère… le loup! Le schéma corporel pour les petits.
Mon loup
Anne BERTIER
éd.Grandir, 2009 - 15€
Que se disent un loup et une petite fille, Violette, quand ils se rencontrent?
Où est le Petit Chaperon rouge ?
Anne-Laure WITSCHGER
éd. Frimousse, 2008 - 7,40€
Devant, derrière, dessous, dessus, dedans, dehors… le Petit Chaperon rouge apprend des mots et des notions avant d'aller se coucher.
Parci et Parla
Claude PONTI
éd. L’école des loisirs, 1994 - 21,50€
Voir à: Dans le loup
Le Petit Chaperon rouge a des soucis
Anne-Sophie de MONSABERT, illustrations Géraldine ALIBEU
éd. Albin Michel Jeunesse, coll. Zéphyr, 2004 - 10€
Difficile d’être un Petit Chaperon rouge de nos jours…
Le Plus Féroce des loups
Sylvie POILEVÉ, illustrations Olivier TALLEC
éd. Flammarion, coll. Les albums du Père Castor, 2001 - 12€ Existe au format de poche, dans la collection Les P’tits albums du Père Castor (2003) & en collection de livre et CD (2005)
Gare à vous, le loup a une grande faim! Il dévore le chasseur qui menace les lapins, le boucher qui veut découper les trois petits cochons, l'ogre qui a des vues sur le Petit Chaperon rouge… Et le goûter auquel ses nouveaux amis reconnaissants l'ont convié.
Le Plus Gentil Loup du monde
Agnès de LESTRADE, illustrations Constanza BRAVO
éd. La joie de lire, 2005 - 13,50€
Le loup en a assez de manger des lapins et des taupes, il décide de se rendre en ville pour manger un enfant. Il croise une petite fille qui lui donne quelques conseils diététiques et l'engage à manger plus de légumes. Le loup s'installe donc chez la grand-mère qui lui fait découvrir le gratin de chou-fleur mais, après quelques jours de régime, le loup se dirige vers le clapier… Le loup dévore quelques animaux (et quelques habitants!) et s'attaque à la petite fille endormie, mais celle-ci a tout prévu…
[Lire ici]
Roule Petit Chaperon rouge !
Anne-Laure WITSCHGER
éd. Frimousse, 2008 - 7,40€
Rond, carré, triange, ovale… Le Petit Chaperon rouge apprend les formes et ne se laisse pas attraper par le loup !
Sous la couette
Jean MAUBILLE
éd. Pastel, 2004 - 10€
Si Papou ressemble à un loup, c’est pour mieux faire des câlins!
Un loup peut en cacher un autre
Texte François David, collectif d’illustrateurs
éd. Sarbacane, 2006 - 24€
Rien d'étonnant à ce que ce recueil d'images - certaines sont splendides - sur le loup fasse la part belle au Petit Chaperon rouge. Loup en cage, dont le Chaperon a la clef, loup salivant devant la galette pendant que Chaperon fait bronzette, ou loups, par wagons entiers, attendant la fillette à l'orée de la forêt…
Pour aller plus loin…
Psychanalyse des contes de fées
Bruno BETTELHEIM
éd. Pocket, coll. 107770, 1999, 476 pp. - 12€
(première édition en français: éd. Robert Laffont 1976)
Une faim de loup. Lecture du Petit Chaperon rouge
Anne-Marie GARAT
éd. Actes Sud, coll. Babel, 2004, 233 pp. - 7,50€
28/01/2011 | Lien permanent | Commentaires (2)
Chaperons D'AILLEURS & D'AUJOURD'HUI
2 • Petits Chaperons à travers le monde
Asie
Din’ Roa la vaillante
Jean-Louis LE CRAVER, ill.Martine BOURRE
éd. Didier Jeunesse, coll. Escampette, 2008 - 12,50€ - Chine
La maman de la petite Din’ Roa lui confie son petit frère et s’en va rendre visite à sa sœur qui est malade. Alors que la nuit est tombée, on frappe à la porte. C’est leur grand-mère. Mais Din’ Roa lui trouve une grosse voix, des bras bien poilus… Elle devine qu’il s’agit en fait d’un ours et, alors qu’elle est couchée près de lui, elle prétexte devoir se rendre aux toilettes et lui joue un sale tour… La fillette devient Din’ Roa la Vaillante.
Le Léopard
Fabienne MOREL & Gilles BIZOUERNE, ill. Julia WAUTERS
in: Les Histoires du Petit Chaperon rouge racontées dans le monde
Éd. Syros, coll. Le tour du monde d’un conte, 2008 - 15,30€ - Chine
Un léopard dévore une femme et son fils, partis rendre visite à leur mère et grand-mère. Vêtu du manteau de la femme et muni de son panier dans lequel il a mis les os du petit garçon, il se rend chez eux. Les filles restées à la maison comprennent ce qui s’est passé et sous prétexte d’admirer la fête de mariage d’un voisin, attirent le léopard à l’extérieur et le poussent à fuir. Quand il revient, bien décidé à les manger, les sœurs le tuent grâce à un œuf, un scorpion, une aiguille et un gourdin…
L’Origine du soleil et de la lune
Fabienne MOREL & Gilles BIZOUERNE, ill. Julia WAUTERS
in: Les Histoires du Petit Chaperon rouge racontées dans le monde
Éd. Syros, coll. Le tour du monde d’un conte, 2008 - 15,30€ - Corée
Alors qu’elle rentre chez elle pour retrouver ses deux petits enfants – un garçon et une fille – une vieille femme rencontre un tigre qui l’oblige à lui donner, une à une, toutes les crêpes qu’elle destinait aux enfants. Quand elle n’a plus de crêpes, le tigre lui prend un bras, puis l’autre. Une jambe, puis la seconde. Et enfin la dévore tout entière, se glisse dans les habits de la femme et s’en va frapper à la porte de sa maison. Mais les enfants ne sont pas dupes et vont se débarrasser de lui. Ce faisant, ils ont rencontré Dieu qui leur a confié un travail: le garçon brillera la nuit et la fille brillera le jour.
Le Petit Chaperon chinois
Texte de Marie SELLIER, ill. Catherine LOUIS
Éd. Picquier jeunesse, 2010 - 24,50€ - Chine
Alors que Grand-mère se rend chez ses trois petites filles, elle rencontre le loup qui, non content de lui manger ses petits pains à la viande, l’avale d’un coup de gueule. Il revêt les habits de la vieille femme et frappe à la porte des trois enfants qui ne reconnaissent pas leur grand-mère. Quand dans son sommeil, le loup se met à parler, elle comprennent que c’est de lui qu’il s’agit et décident de lui jouer un sale tour… La fin est très proche de celle de Din’Roa.
Les Sœurs et le Démon
Fabienne MOREL & Gilles BIZOUERNE, ill. Julia WAUTERS
in: Les Histoires du Petit Chaperon rouge racontées dans le monde
Éd. Syros, coll. Le tour du monde d’un conte, 2008 - 15,30€ - Japon
Après l’avoir dévorée, un démon prend la forme d’une femme et se rend dans sa maison où vivent ses filles. Les enfants l'accueillent sans méfiance jusqu'à ce que, dans le lit, l’une d’elles, croyant caresser le dos de sa mère, sente une «peau rugueuse et froide, couverte d’écailles». Au prétexte de devoir se rendre aux cabinets, elles s'enfuient… La fin est, plus ou moins, la même que celle du conte chinois, dans la version de Marie Sellier.
Maghreb & Moyen Orient
Mon Petit Chaperon rouge
Texte Parisa BARO et Nathalie WYSS, ill. Parisa BARO
Éd. Rouge Safran, 2010 - 14€
Version moderne imprégnée de culture persane, dans laquelle le loup est un ogre qui asservit la petite fille et la contraint à porter un voile noir. La fin est proche de la tradition orale française du conte.
Parabole sur la liberté des femmes, cette version, située dans un orient imaginaire, n’est pas rapportée comme étant de tradition ancienne et orale. Il s’agit plutôt d’une version détournée du conte.
La Petite Aïcha et le grand-père Bouissa
Fabienne MOREL & Gilles BIZOUERNE, ill. Julia WAUTERS
in: Les Histoires du Petit Chaperon rouge racontées dans le monde
Éd. Syros, coll. Le tour du monde d’un conte, 2008 - 15,30€ - Maroc
Un ogre se fait passer pour la petite Aïcha auprès de son grand-père à qui elle a l’habitude rendre visite chaque jour. Après avoir dévoré le grand-père, il essaie de s’en prendre à Aïcha mais celle-ci court appeler son père et les hommes du village. Ils mettent le feu à la maison dans laquelle l’ogre est prisonnier. Au matin, à la place de la petite maison, un chêne a poussé…
Afrique
La Petite Fille et le Loup
Fabienne MOREL & Gilles BIZOUERNE, ill. Julia WAUTERS
in: Les Histoires du Petit Chaperon rouge racontées dans le monde
Éd. Syros, coll. Le tour du monde d’un conte, 2008 - 15,30€ - Nandi/Afrique de l'Est
Une petite fille accompagnée de sa vache apporte du lait à sa grand-mère. Elle rencontre le lion qui court chez la grand-mère, lui dévore une jambe et la menace de la manger entièrement si elle parle. Arrive la petit fille qui s‘étonne de l‘état de sa grand-mère, mais finit par s‘endormir à ses côtés. Toutes les nuits, le lion dévore la grand-mère membre par membre, jusqu’à qu’il ne reste plus que la tête. La petite fille effrayée, s’enfuit, se dépouille de sa vache, ses bijoux, ses vêtements pour les offrir au lion qui la poursuit; elle arrive au village où elle est sauvée par ses frères.
Amérique du Nord
Petite Fille et le Loup
Agnès GRUNELIUS-HOLLARD, ill. Chris RASCHKA
Éd. Didier Jeunesse, coll. A petits petons, 2004 - 11€ - Version afro-américaine
Une petite fille sort cueillir des fleurs dans la forêt malgré l’interdiction de sa mère. Elle rencontre le loup qui lui demande une berceuse. Elle chante pour le loup qui s’endort instantanément et la fillette en profite pour s’enfuir. En la poursuivant, le loup s’assomme contre la porte de la maison. La mère rentre et chante la berceuse pour endormir l’enfant.
Le P’tit Piqueur de gomme
Fabienne MOREL & Gilles BIZOUERNE, il.Julia WAUTERS
in: Les Histoires du Petit Chaperon rouge racontées dans le monde
Éd. Syros, coll. Le tour du monde d’un conte, 2008 - 15,30€ - Canada
Dans cette version canadienne du conte, un petit garçon va chercher de la gomme de sapin pour sa grand-mère malade. En chemin, il rencontre un ours qui profite de son absence pour dévorer la grand-mère et prendre sa place.
3 • Versions modernes
Petits Chaperons urbains
Le Petit Chaperon rouge
Jean CLAVERIE
Éd. Mijade, 2009 - 11€
Dans cette version très contemporaine, la mère tient un restaurant itinérant de pizzas à emporter. Pour effectuer sa livraison de pizzas à sa grand-mère malade – et cinéphile – la petite fille traverse une carosserie, à l'invitation de son propiétaire, Monsieur Wolf – un loup vêtu d'un blouson de cuir.
La fin est celle de la version des frères Grimm mais c’est la mère qui libère sa fille et sa mère… Rien que de très logique dans cette version où les trois générations de femmes (italiennes?) ne s'en laissent pas conter…
Le Petit Chaperon rouge
Sarah MOON
Éd. Grasset jeunesse, coll. Monsieur Chat, 1ère éd. sep. 2002 - 12,90€
Version – photos – de Perrault, sans la morale. On est dans une adaptation très littérale de Perrault bien que le cadre soit clairement urbain (et situé dans les années trente ?) et que l'auteure insiste sur la prédation sexuelle. L'album se termine sur l'image, à la fois belle et évocatrice, d'un lit défait…
Un petit chaperon rouge
Claude CLÉMENT, ill. Isabelle FORESTIER
Éd. Grasset jeunesse, coll. Lecteurs en herbe, 2000 - 10,60€
Version des frères Grimm, située dans une cité. La fin est différente: la petite fille arrive à échapper au loup. Elle tombe d’abord dans un mutisme post-traumatique avant de raconter ce qui lui est arrivé. La grand-mère est sauvée et le loup est jugé et condamné…
«Un» Chaperon rouge, comme «un» enfant violenté parmi d'autres…
29/01/2011 | Lien permanent
BIBLIOGRAPHIE JAPON | ALBUMS
NB : les dates entre crochets […] sont celles de la première édition en France ou de l’édition originale, les autres dates sont celles de l’édition la plus récente.
Les titres se rapportant à Hiroshima ou à la Seconde Guerre mondiale au Japon sont signalés par le signe √√
(Première publication de la bibliographie juillet 2005 / actualisée mars 2011)
Bibliographie Albums
1000 vents, 1000 violoncelles
Ideko Ise
Traduit par Dominique Palmé
Éd. Nobi Nobi, juin 2010 - 14,50 €
Après le tremblement de terre de Kobé, en 1995, des enfants et un vieil homme participent à un concert pour récolter des fonds pour reconstruire la ville.
Akiko l'amoureuse, petit conte zen
Antoine Guillopé
Éd. Picquier Jeunesse
sept. 2008 - 9,50 €
Une nuit, Akiko sort se promener au clair de lune et rencontre Takiji qui ne peut plus sortir le jour depuis qu'il a été ensorcelé. Seul l'amour peut briser le sort…
Akiko la courageuse, petit conte zen
Antoine Guillopé
Éd. Picquier Jeunesse
août 2010 - 9,50 €
Akiko aime se promener dans la forêt recouverte de neige en plein hiver. Elle n'a pas peur des animaux sauvages qu'elle y croise.
Comme pour chacun des volumes des aventures d'Akiko, les images sont splendides.
Akiko la curieuse, petit conte zen
Antoine Guillopé
Éd. Picquier Jeunesse
oct. 2004 - 9,50 €
Akiko part à la découverte de ce qui l'entoure, par une belle journée d'hiver.
Akiko la rêveuse, petit conte zen
Antoine Guillopé
Éd. Picquier Jeunesse
sept. 2006 - 9,50 €
Cette nuit, Akiko a fait un rêve. Au matin, elle décide d'aller à la rencontre de son rêve et trouve sa grand-mère venue lui dire adieu.
À la sieste tout le monde !
Yuchi Kasano
Traduit du japonais par Madoka, Jean-Christian Bouvier et Florence Seyvos
Éd. L’école des loisirs
mars 2009 - 11,50 €
Critique à lire : ici
Le Bonhomme Kamishibai
Allen Say
Traduit de l’américain par Agnès Desarthe
Éd. L'école des loisirs, sept. 2006 - 12,50€
Un vieil homme décide de reprendre le chemin des histoires et, chargé de son théâtre, il se rend à la ville. Mais celle-ci a bien changé. Des immeubles ont poussé dans les parcs et les voitures ont envahi les rues. Les enfants ont grandi… Cependant certains se rappellent encore du «bonhomme kamishibai». Un merveilleux voyage dans le temps dans lequel l'espoir chasse la nostalgie.
Le Bouquet de rose
Claude Helft (texte) et Nathalie Novi (ill.)
Éd. Desclée de Brouwer
avril 2004 - 16 €
Épuisé
Une histoire de cadeaux échangés pour évoquer le temps qui passe et des impressions du Japon.
La Brodeuse
Françoise Richard (texte) et Anne Buguet (ill.)
Éd. Seuil jeunesse
sept. 1995 - 13,90 €
Épuisé
Lire la critique sur notre ancien site : ici
Dame Sei Shônagon et le samouraï
Françoise Kérisel, Sacha Poliakova
Éd. Seuil Jeunesse
oct. 2007 - 15 €
Inspiré des écrits – et du style – d'une poétesse japonaise des débuts de l'an 1000, cet album aux images somptueuses, nous plonge dans un Japon ancien et nous narre l'histoire d'un guerrier épris de poésie.
Le Destin blanc de Miyuki
Kochka, Judith Gueyfier (ill.)
Éd. Milan jeunesse
2e trimestre 2010 - 13,90 €
Née de la rivalité entre deux empereurs, Miyuki porte en elle l'histoire cachée de sa filiation. Ses rêves vont la conduire sur le chemin de la vérité de sa naissance… Un bel album – un peu mélancolique – qui donne à Judith Gueyfier l'occasion d'élargir sa palette de couleurs et de mêler le blanc, le gris et le noir, aux couleurs flamboyantes qui caractérisent souvent ses images.
Doko ? Doko ?
Où ça ? Où ça ? Petites sorties en ville
HASEGAWA Yoshifumi
Traduit par Patrick Honnoré
Éd. Picquier Jeunesse
2007 - 16,50 €
Critique à lire : ici
La Famille Souris prépare le nouvel an
Kazuo Iwamura
Adapté du japonais par Irène Schwartz
Éd. L’École des loisirs
sept. 2008 - 13 €
Critique à lire : ici
Fidèles éléphants √√
Yukio Tsuchiya (texte) et Bruce Roberts (ill.)
Éd. Les 400 coups, coll. Carré Blanc
2001 - 8€
Critique à lire : ici
Fleur des neiges
Pierre-Marie Beaude (texte) et Claude Cachin (ill.)
Éd. Gallimard jeunesse
octobre 2004, 44 pages - 12 €
Critique à lire : ici
Le Garçon qui aimait trop la sieste
Diane Snyder (texte) et Allen Say (ill.)
Éd. L’École des loisirs
mars 1995 - 11,90 €
Comment Taro, «le garçon qui ferait la sieste trois ans», réussit à épouser la fille d'un riche marchand et comment la mère de Taro réussit à le faire travailler…
Gaspard et Lisa au Japon
Anne Gutman, Georg Hallensleben (ill.)
Éd. Hachette, coll. La fourmi et l’éléphant
août 2006 - 5,90 €
Gaspard et Lisa découvrent le Japon: les buildings de Tokyo, les jardins de Kyoto mais aussi les repas servis dans de drôles de boîtes et les toilettes qui ressemblent à une cabine de pilotage!
Les Grenouilles samouraï de l'étang de Genji
D'après le Heiké monogatari
Traduction de Renée Garde
Kazunari Hino et Takao Saito (ill.)
Éd. Picquier jeunesse
sept 2009 - 15 €
Critique à lire : ici
La Grande vague.
Hokusai
Véronique Massenot et Bruno Pilorget (ill.)
Éd. L'élan vert, Scéren CNDP CRDP, Coll. Pont des Arts
mars 2010 - 14 €
Critique à lire : ici
Hatchiko, chien de Tokyo
Claude Helft (texte) et Chen Jiang Hong (ill.)
Éd. Desclée de Brouwer, coll. Petite collection Clé, [2003] éd. Picquier Jeunese, 2005 - 12 €
Prix Sorcières 2004 Premières lectures
Chaque jour, Hatchiko accompagne son maître à la gare de Shibuya et attend son retour après sa journée de travail. Un soir, son maître ne revient pas. Il est mort alors qu'il donnait son cours. Hatchiko va l'attendre chaque jour pendant dix longues années… Une histoire très célèbre au Japon où l'on peut voir la statue du chien fidèle, près de la gare de Shibuya.
Le Jardin des quatre saisons
Michelle Nickly
Éd. Albin Michel jeunesse
2nd sem. 2003 - 12 €
Pour avoir sauvé un papillon, Nasumi, une modeste servante, est invitée par le roi des papillons à découvrir son jardin où cohabitent les quatre saisons. Il lui confie une petite boîte qui incarne les saisons et le temps qui passe et qui dispose du pouvoir magique et dangereux d'accélérer le passage du temps lorsqu'on l'ouvre.
Je fais un oiseau pour la paix √√
Alain Serres (texte) et Claire Franek (ill.)
Éd. Rue du monde
mai 2005 - 12 €
Critique à lire : ici
Kanji
Lisa BRESNER (texte) & Anne BUGUET (ill.)
Éd. Picquier Jeunesse
septembre 2007 - 13,50 €
Critique à lire : ici
Le Kimono blanc
Dominique Kopp (texte) et Pierre Mornet (ill.)
Éd. Gautier-Languereau
sept. 2004 - 13 €
Critique à lire : ici
Misako
Lisa Bresner (texte) et Batir Kolton (ill.)
Éd. Memo
avril 2003 - 15 €
Chaque matin, Misako se réveille au son des guétas (des sandales de bois) d'un mystérieux inconnu mais un jour… aucun bruit ne vient assurer son réveil. Alors Misako décide de faire le vœu de retrouver l'inconnu aux guétas et de passer sur les cinq ponts de Kyoto sans prononcer un seul mot, parce que sa grand-mère lui a expliqué qu'ainsi son vœu se réaliserait.
Origami
Martine Delerm (texte et ill.)
Éd. Ipomée - Albin Michel, coll. Herbes folles
1990 - 13 €
Épuisé
La Pagode rouge
Sophie Leï Thumann, Éric Battut (ill.)
Éd. Bilboquet
février 2009 - 14 €
Comment Listou, enfant rêveur plus intéressé par le dessin que par l'école, devint le calligraphe de la pagode rouge, chargé d'écrire les vœux des visiteurs afin qu'ils se réalisent…
Le Petit Grand Samouraï
Kochka, Chiaki Miyamoto (ill.)
Éd. Milan jeunesse
2e trimestre 2009 - 11,90 €
Nô voudrait être un grand samouraï comme son papa, mais il va apprendre à réaliser de courageux exploits à sa hauteur d'enfant. Et faire la fierté de son papa.
Le Petit Monde de Miki
Dominique Vochelle (texte) et Chiaki Miyamoto (ill.)
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Giboulées
mai 2005 - 10 €
Critique à lire : ici
Pika, l’éclair d’Hiroshima √√
Toshi Maruki
Traduit du japonais par Nicole
25/03/2011 | Lien permanent
ZOOM sur… Timothée de Fombelle (bio-bibliographie)
Samedi 26 novembre - 11h - Rencontre avec Timothée de Fombelle, auteur, notamment, de Tobie Lolness et de Vango
En 2010, déjà, Timothée de Fombelle nous avit fait l'amitié de venir à Comptines rencontrer ses lecteurs, à l'occasion de la création de sa pièce Les Enfants sauvages par la compagnie La Petite Fabrique (en partenariat avec Le Carré Les Colonnes).
Vous trouverez ici une bio-bibliographie (déjà publiée en 2010 et mise à jour) de l'auteur et là un entretien sur Les enfants sauvages (publié une première fois en 2010).
Professeur de lettres, Timothée de Fombelle est avant tout un homme de théâtre pour lequel il a écrit et mis en scène plusieurs textes, malheureusement non publiés à ce jour (Le Phare, Rose Cats, Vango, La Baignoire et les deux chaises, Saint Pierre sous terre…). En 2003 il publie, aux éditions Actes Sud, un premier livre, Je danse toujours, qui s’adresse aux adultes et sera lu au Festival d’Avignon et au Théâtre du Rond-Point, à Paris.
En 2006 paraît Tobie Lolness, son premier livre pour les jeunes lecteurs qui met en scène un jeune garçon haut d’un millimètre et demi qui se bat pour préserver l’arbre dans lequel il vit. Cette fable écologiste pleine d’aventures et de poésie rencontre un vif succès et remporte de nombreux prix.
Avec Les Enfants sauvages, Timothée de Fombelle réunit pour la première fois les deux aspects de son travail en écrivant du théâtre pour les enfants. Cette aventure est née à l’initiative de Betty Heurtebise, comédienne et metteur en scène, et de sa compagnie de théâtre La petite fabrique.
BIBLIOGRAPHIE
Vango 2. Un prince sans royaume
couverture illustrée par Blexbolex
Éd. Gallimard jeunesse, octobre 2011, 392 pp. - 17€
Fin des années trente, on retrouve Vango aux prises avec ses mystérieux poursuivants. Des bords de la mer noire aux sommets des gratte-ciels de New-York, la chasse se poursuit.
Où l'on retrouve la belle Ethel, le sage Zefiro et où l'on saura enfin qui est Vango…
Un roman haletant, qui mêle aventures, mystères, amour… et croise sans cesse l'Histoire en train de se faire.
Vango 1. Entre ciel et terre
couverture illustrée par Blexbolex
Éd. Gallimard jeunesse, mars 2010, 380 pp. - 17€
Paris, 1934, Vango a 19 ans et s'apprête à être ordonné prêtre. Accusé d'un crime, il est poursuivi par la police. Elevé dans un couvent secret sous de mystérieuses menaces, il ignore qui il est vraiment…
Première partie d'un dyptique qui s'adresse à des lecteurs un peu plus grands que les aventures de Tobie Lolness.
Céleste ma planète
Éd. Gallimard jeunesse, février 2009, 96 pp. - 4€
À peine arrivée, Céleste a disparu… Le narrateur, un garçon de quatorze ans qui vit seul au cœur du monde déshumanisé de !ndustry, l’entreprise pour laquelle travaille sa mère, se met à sa recherche. Il retrouve Céleste, tout en haut de la tour parking, au milieu des effluves des gaz d’échappement. Cachée par ses parents, elle est malade. Son visage et son corps sont couverts de taches. Et ces taches, il les reconnaît, lui qui passe le plus clair de ses heures de solitude à dessiner des cartes du monde: elles représentent les endroits de la terre qui sont en danger. Amazonie, Antarctique, océans asséchés… Céleste porte sur elle les stigmates de la terre maltraitée par les hommes qui l’habitent et l’exploitent. Alors Céleste disparaît de nouveau. C’est que les dirigeants d’!ndustry n’ont pas intérêt à ce que soient connus les ravages que leur compagnie fait subir à l’environnement. Mais par amour, et aussi par lucidité, le jeune garçon entreprend de sauver Céleste et dévoiler aux hommes la menace de la fin de leurs univers.
Dans cette courte fable philosophique et écologiste, on retrouve le talent de raconteur d’histoires de Timothée de Fombelle, découvert dans le merveilleux Tobie Lolness et ses préoccupations pour l’environnement. Contée ici à la manière d’un récit d’anticipation, l’histoire de Céleste qui est l’histoire de la terre, laisse, comme dans les aventures de Tobie, une large place à la poésie. Entre rêve et cauchemar, Timotée de Fombelle nous invite à réfléchir au mal que nous faisons à la nature qui nous entoure, aux risques que nous prenons pour l’avenir, mais ce faisant, il nous entraîne dans une lecture délicate et lumineuse. Une lecture respectueuse des enfants auxquels elle se destine, ces «jeunes lecteurs» un peu délaissés par l’édition jeunesse ces derniers temps… (A.T. mars 09)
Tobie Lolness
(édition en un volume)
llustrations François PLACE
Éd. Gallimard jeunesse, octobre 2008, 660 pp. - 22€ (manquant)
Pour retrouver les aventures de Tobie en un seul gros volume et sur un beau papier bis recyclé.
Les Noces de Figaro
Illustrations Olivier BALEZ
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Grand répertoire, juin 2008 - 21€ (livre-CD)
«Piquante, farfelue, émouvante, comique ou mélancolique, l'histoire des Noces de Figaro se devait d'être restituée dans son effervescence par la plus talentueuse des plumes. Timothée de Fombelle raconte avec une belle vivacité le jeu de cache-cache amoureux des personnages, dans lequel la musique de Mozart révèle merveilleusement les émotions et l'expression des sentiments. La narration vivante de Laurent Stocker, l'élégance et l'énergie des illustrations d'Olivier Balez contribuent à la beauté de ce grand classique. Et aussi des documents pour apprendre, des partitions pour chanter et des jeux pour s'amuser…»
Les Aventures d’Anatole Peterson et Lola Barouf à San Balajo
Illustrations Thomas BAAS, musiques Thibaulte RENARD & Guillaume SIRON
Éd. Flammarion, oct. 2007 - 23€ (album-CD)
«Que se passe-t-il à San Balajo? Où sont passés trompettes, carillons et fanfares? Qui veut détruire la musique à jamais? Il faudra bien qu'Anatole Peterson et son irrésistible Lola se lancent dans l'aventure pour tenter de sauver le monde… Un grand album sonore au tempo endiablé où se mêlent musique, tendresse et rebondissements. En avant, maestro!»
Tobie Lolness
T2. Les yeux d’Elisha
Illustrations François PLACE
Éd. Gallimard jeunesse, avril 2007, 342 pp. - 16€
«Le monde de Tobie est menacé! Le grand chêne est blessé à mort par un cratère qui ronge son cœur. Les mousses et les lichens ont envahi ses branches. Léo Blue règne en tyran sur les Cimes et retient Elisha prisonnière. Les habitants se terrent. Les Pelés sont chassés sans pitié. Pourtant, dans la clandestinité, Tobie se bat, et il n'est pas le seul. Au plus dur de l'hiver, la résistance prend corps. Tobie parviendra-t-il à délivrer les siens et à sauver son monde fragile? Retrouvera-t-il Elisha?»
Va y avoir du sport !
Collectif
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Scripto, juin 2006, 256 pp. - 9,50€
Trente écrivains, dont trois sportifs,
trente nouvelles autour du sport.
Tobie Lolness
T1. La vie suspendue
Illustrations François PLACE
Éd. Gallimard jeunesse, avril 2006, 312 pp. - 16€ / Prix Sorcières 2007 (Roman 9 - 12 ans)
Édition de poche à paraître en février 2010, collection Folio Junior - 7,30€
«Tobie est pourchassé. Il fuit de branche en branche, il se cache. Il trouve momentanément refuge au creux d’une écorce. Il a treize ans et mesure un millimètre et demi. Il vit avec son peuple dans l’arbre. Jusqu’à l’âge de 7 ans, il a mené une vie agréable près de ses parents, jusqu’au jour où son père a refusé de dévoiler le secret d’une de ses inventions révolutionnaires jugeant qu’elle mettait en péril la vie de l’arbre. Ils sont contraints à l’exil dans les basses branches. Mais certains ont soif de pouvoir et de richesses. La vie de Tobie et de ses parents est menacée. Une aventure pleine de rebondissements, une intrigue menée avec grand talent.
Timothée de Fombelle a créé ce peuple minuscule qui rencontre des problèmes similaires aux nôtres. Le récit est illustré avec bonheur par des dessins de François Place. Les personnages sont croqués avec humour. Un savoureux moment de lecture.» Citrouille - Le Blog des librairies sorcières
Je danse toujours
Éd. Actes Sud, coll. Un endroit où aller, mars 2003, 38 pp. - 8€
(Littérature adulte)
«J'ai cousu des messages dans les ourlets d'une robe d'été, et je marchais dans les rues de Paris. Forteresse légère, la chaleur. Les voitures allemandes qui ralentissent, et les regards, les rires, mademoiselle, et les vivants cachés dans le revers de ma robe.
Mais je sais bien qu'il ne faut rien écrire.» (extrait)
23/11/2011 | Lien permanent
Les Enfant sauvages | pièce de Timothée de FOMBELLE
«La rencontre avec Timothée de Fombelle est apparue comme une évidence puisqu’il s’agissait d’écrire une histoire sur le thème des enfants sauvages, mettant en confrontation le mythe et la réalité. Ce point de vue dramaturgique n’avait pas trouvé d’existence dans la littérature jeunesse contemporaine. La commande d’écriture devenait essentielle.
Mais plutôt qu’une simple commande d’un texte, l’idée même de compagnonnage annonçait une étroite complicité tout le long de la création suscitant des allers-retours entre l’auteur, la metteur en scène et l’équipe artistique. Cette dimension nouvelle a permis d’engager l’écriture dans un processus de travail partagé laissant du temps et de l’espace. Elle facilite la réalisation d’un projet singulier en parfaite adéquation avec les univers de chacun. La création Les Enfants sauvages s’invente entre mythe et réalité.»
Betty Heurtebise, metteur en scène, compagnie La petite fabrique.
Les enfants sauvages
A voir Aux Colonnes les 17 et 18 février à 19h à Blanquefort.
et au TnBA du 4 au 7 mai à Bordeaux
En savoir plus [ici]
Et aussi : lecture par Timothée de Fombelle, de son texte, Le phare, à la médiathèque Assia Djebar, mardi 16 février à 20h30, Blanquefort.
… et enfin à Comptines, mercredi 17 février, rencontre avec Timothée de Fombelle et la compagnie La petite fabrique.
Entretien
avec Timothée de Fombelle
Quel a été ton rapport à la commande dans ce travail d'écriture?
Timothée de Fombelle: Le plaisir de la commande, c'est d'entrer dans le désir des autres. Un thème, des talents différents, des envies différentes… On se retrouve à jeter des ponts, à rendre les contraintes les plus fécondes possible. Ici, la commande était dans un titre qui m'était donné. Le collectif avait finalement de l'avance sur moi, puisqu'ils y pensaient depuis un certain temps, mais j'arrivais avec peut-être une fraîcheur nécessaire. Mon but était surtout de laisser beaucoup d'espace autour de mes mots pour que chacun (mise en scène, image, son, scénographie, musique, jeu des acteurs) puisse y glisser une liberté au moins égale à la mienne. Le deuxième temps est celui de la discussion, du débat, de l'expérimentation autour de mon texte. On le met à l'épreuve, on le met en pièces. C'est passionnant. On réoriente mes mots comme on le ferait d'un comédien ou d'un projecteur. «Plus à gauche! Moins fort!» Il faut alors trouver l'équilibre entre l'écoute et une vigilance sur la fidélité à ce qui fait mon écriture. Mais le plus important repose sur la confiance.
– Quelle a été ton entrée concernant cet «acte civilisateur», incarné notamment par Cazard?
Bien sûr, il y a une grande richesse des écrits, des films ou des pièces sur le sujet. Ce sont autant d'entrées que j'aurais pu emprunter. Notre pièce Les Enfants sauvages est comme une «variation sur un thème». Elle ne se veut ni la synthèse, ni même notre réponse à cette question d'une «rééducation» des enfants qui ont grandi à l'état sauvage. Comme d'habitude quand je travaille sur un sujet qui a une réalité historique ou clinique, ma démarche a donc été de me documenter, puis de tout oublier. Très vite, je dois mettre en premier l'imaginaire. En fait, il suffit de mettre en présence l'enfant sauvage et l'homme civilisé, puis de regarder ce qu'il se passe.
– Comment as tu abordé la question du langage dans le dessin de ces deux enfants sauvages?
L'idée était que le langage des enfants sauvages serait forcément une création. Je voulais franchir le mur de leur silence. Il fallait se mettre dans la peau d'une sorte de traducteur. Traduire en mots ce que les personnages ne devraient pas pouvoir formuler. On en arrive à une espèce de sous-titrage poétique de leurs envies, de leurs peurs. Leur langage se distingue forcément des codes de la civilisation dans laquelle ils sont plongés. Ce que je remarque, c'est que ce travail du langage est finalement toujours présent dans l'écriture d'une pièce. La parole théâtrale est toujours une succession de traductions.
Propos recueillis par Ingrid Bertol.
L’écriture collective - Le travail à la table
Dans la construction d'une création théâtrale, il y a une étape et que l'on nomme «le travail à la table» et qui correspond à un travail de réflexion dramaturgique, dans lequel en général est envisagé le rapport du texte au jeu d'acteur.
Pour Les Enfants sauvages, les lectures «à la table» ont permis de réaliser une écriture collective autour du texte.
Il s'agit d'adapter, en lien avec l'auteur, l'écriture au fur et à mesure des rencontres avec l'ensemble de l'équipe, pour aboutir à une histoire qui s'appuie sur tous les éléments de la mise en scène (projection vidéo, scénographie, jeu des acteurs…).
Dans cette écriture progressive les mots sont repris, malaxés; le texte devient une matière qui se déploie au fil des discussions, des lectures et des mises en espace.
Les personnages ont ainsi suivi une évolution certaine qui leur permet, par leur complexité et ambivalences, de ne pas être réduits à leur archétype.
Entre réaliste et onirisme, cette histoire est celle d'un mystère, qui se dévoile ici par le lien entre un frère et une sœur; ce lien est brisé par un personnage, celui de l'instituteur Cazard qui incarne la figure « civilisatrice ».
Les Enfants sauvages, extraits.
Deux enfants vivaient dans la forêt blanche. Ils avaient grandi là, frère et sœur. Ils ne connaissaient pas le reste du monde et le monde ne les connaissait pas. Deux enfants sauvages vivaient seuls dans la forêt blanche. Ils parlaient un langage que seuls ils comprenaient…
La sœur
Chant incantatoire après la capture de son frère
ELLE: […] Attends-moi. Ils auront peur. Ils verront les arbres plier sur eux. Ils seront enfermés dans dix saisons de neige. Le vent, les ouragans d’insectes. Ils verront ce monde se jeter sur eux. Ils se cacheront. Je suis là. Ils seront dans la boue de leurs larmes. Ici leur cri de peur fera bouger les arbres. Il n’y aura plus de carrés de lumières. Ils se seront couverts de nuit, de feuilles mortes, de branches. Je veux être leur piège. Je viendrai avec la pluie. Je viendrai avec les bêtes, les oiseaux, la neige. Je me jetterai sur eux avec les tempêtes. Attends-moi. Enlève tes larmes pour que je te reconnaisse quand je viendrai.
Solitude
ELLE: Tu m'oublies. Je t'ai vu debout, à côté de lui faire des traces blanches sur le mur noir avec tes doigts. Moi aussi je veux être là, faire des traces blanches avec mes doigts. Ici rien ne change. Je reste la même. Mais toi… Toi, tu as changé. Je ne te reconnais pas toujours. Tu tiens les choses de leur monde dans tes mains. Tu fais bouger les lumières. J'ai envie de de cela. Faire comme toi…
CAZARD: […] La chasse! Je propose la chasse. Pour que cette errance s’arrête, pour que cesse la violence de la clandestinité, pour que cette enfant puisse rejoindre les vôtres sur les bancs de l’école, il faut la trouver et la capturer. Il faut repêcher cette petite créature pour la rendre à l’enfance et à la civilisation. Demain, avant le coucher du soleil, nous serons quarante à l’attendre dans les bouleaux de la lisière. Je compte sur vous.
Plus tard…
CAZARD: L’hiver est venu. Il fait un froid de loup. J'en avais oublié le petit sauvage dans son coin. Les gens s’enferment pour boire du thé et raconter des histoires entre eux. On ne me parle plus. On parle de moi. Je perds tout espoir. L’enfant demeure plus sauvage et plus menaçant qu’un sanglier blessé. J'ai commis des erreurs.
Le frère
LUI: Je veux partir de là. Viens me chercher. Ils m’ont attrapé. Où es-tu? Viens. Viens. Je t'avais prévenue. je veux tenir tes mains. Je veux tenir tes mains. Quand je me cache les yeux, je suis un peu tranquille, j’ai moins peur. Celui-là, je ne sais pas ce qu’il veut de moi. Je voudrais que tu sois avec moi. Quelque chose me fait mal dans moi. Quelque chose me fait si mal. Tu ne viendras plus?
19/01/2010 | Lien permanent
SÉLECTION DIVERSITÉ
Vous l’aurez compris, chaque mois de notre année anniversaire, nous vous proposons une exposition, des animations et… une sélection d’ouvrages autour d’un thème. Ce mois-ci, nous fêtons la diversité. Et c’est le thème qui nous a donné le plus de fil à retordre. Non que nous ne trouvions aisément des livres ou idées de rencontres mais parce que nous avons tourné autour de plusieurs mots, plusieurs expressions pour dire ce que nous avions envie de célébrer.
Finalement, nous nous sommes donc arrêtées au mot « diversité » qui comme l’indique le Larousse est le « caractère de ce qui est divers, varié, différent ; variété, pluralité ». Et c’est bien de différence et de variété dont nous voulions parler. Ce qui est différent comme ce qui est à la marge. Ce qui est varié comme ce qui est multiple. Il faudrait y ajouter le mélange, le métissage. Et cela nous entraine du côté de la tolérance, de la découverte de l’autre, des autres… Bref, une évidence mais bien difficile à réduire à un mot ou à exprimer sans tomber ni dans le mièvre ni dans le slogan publicitaire toujours très en vogue.
Finalement, ce dont nous voulons vous parler c’est ce qui se voit à travers un kaléidoscope : une multitudes de facettes d’une même chose, l'humain.
Et si justement tout ça n’était qu’une question de regard ? Les albums pour enfants nous apprennent que la différence est relative mais que l’intolérance est souvent en embuscade et que la solution réside souvent dans le mélange !
Pour prolonger cette sélection, vous pouvez également consulter cette bibliographie sur la différence (et aussi ici) et vous reportez à la liste des ouvrages en lice cette année pour le Prix Janusz Korczak de littérature jeunesse, dont le thème est le handicap.
ALBUMS
Au panier
Henri MEUNIER & Nathalie CHOUX (illustrations)
Éd. Du Rouergue, mars 2016 - 11,70€
« Un gendarme veut envoyer tous les promeneurs du parc en prison : femmes, chats, oiseaux et même le soleil. Cet album est un hommage à la diversité, celle qui fait la richesse de la vie, du monde et de la société. »@ Electre
Lire notre critique ici
Charlie est unique {NOUVEAUTÉ}
Rob BIDDULPH
Traduit de l’anglais par Virginie Cantin-Sablé
Éd. Milan, février 2018 - 12,50€
« Charlie aime vivre comme bon lui semble et s'habiller comme elle le souhaite. Elle vit mal sa différence dans une société où tout le monde s'habille de la même manière et marche au même rythme. Elle décide de partir vers un lieu plus adapté à son mode de vie mais sa rencontre avec un nouvel ami original lui permet d'apprendre à assumer son identité. » @ Electre
Lire notre critique ici
Edgar {NOUVEAUTÉ} Album - cd
Alain METS
Raconté par Marion AUBERT
Conception et réalisation sonore Ludovic ROCCA
Éd. Benjamin media, coll. taille M, février 2018 - 19,90€
« Après avoir escaladé des montagnes et traversé des plaines, Edgar, un petit cochon noir très très rare qui se sent très très seul, rencontre un troupeau de cochonnets roses un peu bizarres… » 4e de couverture
Lire notre critique ici
La Famille Ohé. Le nouveau pull-over
Olivier JEFFERS
Traduit de l’anglais par Elisabeth Duval
Éd. Kaléidoscope, - 13,20€
« Les membres de la famille Ohé ont quelque chose de particulier : ils sont tous exactement pareils. Jusqu'au jour où l'un d'eux décide de se tricoter un joli pull-over orange. Un album sur la différence. » @Electre
La Famille Totem
Alain SERRES & Laurent CORVAISIER (illustrations)
Éd. Rue du monde, avril 2008 - 14,50€
« Les portraits des membres de la famille Totem, peints à taille humaine sur des planches de bois, sont accompagnés de textes courts, traduits dans une langue différente pour chacun, et qui dévoilent une particularité de chaque membre de la famille. » @Electre
Gronouyot
Stéphane SERVANT & Simone REA
Éd. Didier jeunesse, novembre 2017 - 14,20€
« Gronouyot est un lapin sans oreilles, sans queue et sans museau. A l'école, il est le centre d'attention des élèves et des moqueries. Il se tourne vers la lune pour découvrir le secret de l'acceptation de soi. Un album sur le thème de la différence. » @Electre
Je ne suis pas comme les autres
Janik COAT
Éd. MeMo, coll. Tout-petits memômes, novembre 2006 - 14,20€
« Bestiaire qui fait l'éloge de la différence et explique avec humour que les animaux comme les humains ne sont pas tous identiques. » @Electre
Jésus Betz
Fred BERNARD & François ROCCA
Éd. Seuil Jeunesse, octobre 2001 - 18€
« Jésus Betz écrit une lettre à sa mère dans laquelle il raconte son histoire d'homme tronc à la mémoire d'éléphant et à la voix de soprano, tout en lui épargnant ses malheurs. Il finit par connaître le bonheur avec une acrobate muette. Baobab de l'album 2001 (Salon du livre de jeunesse de Montreuil). » @Electre
Le troisième fils de Monsieur John {NOUVEAUTÉ}
Nadine BRUN-COSME & Christiane DAVENIER
Éd. Sarbacane - Amnesty International, 1er semestre 2018 - 15,50€
« Monsieur John décide de planter une graine à chaque naissance de ses enfants. Si les deux premiers arbres suscitent les compliments des voisins, le troisième pousse de manière erratique. Lorsque les aînés partent de la maison, le dernier-né et le conifère biscornu sont reconnus à leur juste valeur. Un album sur la différence et la famille. » @Electre
Lire notre critique ici
La petite casserole d’Anatole {Prix Janusz Korczak de littérature jeunesse 2018 - Sélection des petits- GS/CP}
Isabelle CARRIER
Éd. Bilboquet, mars 2009 - 13,50€
« Anatole traîne derrière lui une petite casserole, et au lieu de s'intéresser à ses qualités, les gens qui le croisent regardent surtout sa casserole... Sur le handicap et l'acceptation de la différence. Prix Sorcières 2010 » @Electre
Lire notre critique ici
Plage réservée !
Sophie LESCAUT
Éd. Le grand jardin, coll. Cultivons notre jardin, juillet 2017 - 14€
« Une famille d'ornithorynques se rend à la plage. Mais, une fois arrivés, ils se voient refuser l'entrée car la plage est interdite aux animaux à becs. Ils ne peuvent pas accéder non plus aux autres plages parce qu'ils ont des poils ou pour des raisons diverses mais ils refusent d'abandonner. » @Electre
Le P’tit bossu qui en avait plein l’dos {Prix Janusz Korczak de littérature jeunesse 2018 - Sélection des petits- GS/CP}
Gigi BIGOT & Pauline COMIS (illustrations)
Éd. Didier Jeunesse, mai 2017 - 12,50€
« Souffre-douleur de ses camarades, un garçon bossu s'envole loin de son village grâce à des ailes qui ont poussé à l'endroit de sa bosse. Solidaires, oiseaux, fleurs et champs s'enfuient en laissant derrière eux une terre désolée. Des années plus tard, une fillette originaire du même endroit recherche le petit bossu pour ramener la couleur et la vie au village. Sur l'acceptation des différences. » @Electre
Lire notre critique ici
Quatre petits coins de rien du tout
Jérôme RULLIER
Éd. Mijade, coll. Les petits Mijade, avril 2012 - 5,20€
« Petit Carré joue avec ses amis les Petits Ronds, mais lorsque la cloche sonne il ne peut pas rentrer par la porte comme ses amis. Malgré tous ses efforts, Petit Carré ne sera jamais rond, alors chacun cherche une solution pour lui permettre d'entrer dans la grande maison. Un album sur le partage et l'exclusion. » @Electre
Regarde en haut ! {Prix Janusz Korczak de littérature jeunesse 2018}
Jung JIN-HO
Adapté du coréen par Alain Serres
Éd. Rue du monde, coll. Coup de cœur d’ailleurs, septembre 2015 - 16€
« Suji, dont les jambes ne fonctionnent plus, regarde tout ce qui passe en bas dans la rue. Un jour, un garçon la remarque et s'allonge sur le sol pour qu'elle puisse bien le voir. » @Electre
Lire notre critique ici
S’unir c’est se mélanger : une histoire de poules
Laurent CARDON
Éd. Père Fouettard, mai 2016 - 16€
« Lorsque le coq blanc disparaît du poulailler, les poules, convaincues de la culpabilité du renard, dé
15/02/2018 | Lien permanent
Chaperons DETOURNÉS : ALBUMS
Versions détournées • albums
Chaperon Rouge
NADJA
éd. Cornélius, coll. Raoul, 2005 - 9€
Les personnages du conte, représentés sous forme de figurines de collection, rejouent l’histoire du Petit Chaperon rouge… avec quelques variantes!
Chapeau rond rouge
Geoffroy de PENNART
Éd. Kaléidoscope, 2004 - 12€
Une petite fille, coiffée de son chapeau rond et rouge, part livrer des galettes à sa grand-mère. En chemin, elle rencontre le loup, dont elle se moque gaiement. En voulant la rattraper, le loup se fait renverser par la voiture de Mère-Grand qui le porte chez elle où elle le soigne. Ce qui entraine une certaine confusion pour sa petite fille persuadée que si le loup est dans le lit de son aïeule, c’est qu’il l’a dévorée…
Une suite (Le Retour de Chapeau rond rouge) est annoncée pour ce printemps…
Dans la forêt profonde
Anthony BROWNE
Traduit de l’anglais par Elisabeth Duval
Éd. Kaléidoscope, 2004 - 12,50€
L’histoire est racontée, à la première personne, par un petit garçon. Une nuit, il est réveillé par un grand bruit. Au matin, son papa n’est plus à la maison et sa maman ne semble pas savoir quand il rentrera. Le jour suivant, elle lui demande de porter un gâteau à sa Mamie souffrante et lui recommande de bien suivre la longue route qui contourne la forêt. L’enfant choisit le chemin le plus court – il veut être de retour quand son papa rentrera à la maison – et traverse la forêt. Il y fait de drôles et angoissantes rencontres – des enfants échappés de quelques contes – et trouve un manteau rouge qui le protège du froid mais lui donne l’étrange et inquiètante sensation d’être suivi. Enfin, il arrive chez sa Mamie dont la voix méconnaissable lui fait peur. C’est pourtant bien elle qui est là et… son papa aussi! Tout deux rentrent à la maison et retrouvent une maman radieuse. Un pur chef d'œuvre qui donne tout son sens au «détournement» du conte.
Dans la gueule du loup
Fabian NEGRI
Traduit de l’italien par Marc Voline
Éd. du Rouergue, 2006 - 15€
Un loup qui s’appelle Adolphe et qui traverse les pages du livre, une petite fille belle comme un ange qui se rend chez sa grand-mère pour lui apporter un miroir… Le loup triste d’avoir perdu son ange - il l’a mangé - se précipite sur un chasseur qui libère l’enfant, se fait tuer et devient ange-loup… Certaines images sont très belles (le loup qui traverse la page pour passer de la forêt à la maison de la grand-mère) et l'idée du miroir est intéressante mais on ne sait que penser de ce surprenant album…
Drôle de disparition
Catherine LAFAYE-LATTEUX, ill. Éléonore THUILLIER
Éd. Mic_Mac, 2010 - 13,90€
Marilou, vêtue de son petit chaperon rouge, disparaît alors qu’elle est partie livrer une galette à sa Grand-mère. Sa maman part à sa recherche et finit par la retrouver… dans la maison des trois ours!
Beaucoup d'humour et, au passage, une explication sur comment on fait un livre.
John Chatterton détective
Yvan POMMAUX
Éd. L’École des loisirs, 1993 - 12,50€
La mère fait appel à un détective privé pour retrouver sa fille, toute de rouge vêtue, qui a disparu alors qu’elle se rendait chez sa grand-mère. Une des plus belles versions détournée du conte.
Little Green Riding Hood
Bruno MUNARI
Éd. Corraini, 2007 (1ère édition 1972) - 9€
Bruno Munari a écrit trois versions du conte: dans celle-ci, une petite fille vêtue de vert traverse la forêt pour apporter un cadeau à sa grand-mère. Elles est accompagnée de son amie Verdocchia, une petite grenouille qui l’aidera à se débarrasser du loup.
Dans la version «jaune», le décor est urbain, la petite fille sera sauvée par ses amis les canaris pour lesquels elle dépose des miettes sur son balcon chaque matin.
La version «Blanche»: un Petit Chaperon blanc traverse une forêt enneigée… d’où une illustration absolument immaculée! Disponible en version italienne et anglaise uniquement.
Le Loup de la 135e avenue
Texte Rebecca DAUTREMER, ill. Arthur LEBOEUF
Éd. Seuil Jeunesse, 2008 - 18€
Un jeune garçon de Harlem doit traverser New York pour apporter un pot de crème et des galettes au vieux grand-père Johnson qui habite à l'autre bout de la ville, mais en chemin, il va croiser Chili Vince le loup de la 135e rue! Des années plus tard, les deux amis se rappellent cette journée riche en événements où ils ont fait connaissance. Une relecture originale du Petit chaperon rouge, transposée dans le New York des années 50 et superbement illustrée par Arthur Leboeuf.
Loupiotte
Frédéric STEHR
Éd. L’École des loisirs, coll. Lutin poche, 2000 - 5,50€
Loupiotte traverse la forêt pour apporter une tartiflette à son grand-père. En chemin, elle rencontre un ogrion… Ici c'est la petite louve qui porte le chaperon rouge.
Mademoiselle Sauve-qui-peut
Philippe CORENTIN
Éd. L’École des loisirs, 1996 - 13,50€
C’est l’histoire d’une fillette tellement insupportable que dès qu’ils l’aperçoivent les animaux s’enfuient. Un jour, elle découvre un loup dans le lit de sa grand-mère… Corentin signe ici une très réjouissante inversion des rôles!
La Nuit du visiteur
Benoît JACQUES
Éd. Benoît Jacques, 2008 - 17€
Le loup, travesti, se présente en pleine nuit à la porte de Mère-Grand. Elle est un peu dure d’oreille et ne comprend pas qui la dérange à cette heure et alors que le Petit Chaperon est en retard pour sa visite hebdomadaire. Dans cette version, c’est d’abord la grand-mère qui, du fait de sa vieillesse et de sa mauvaise santé, est en grand danger…
[Lire ici]
Oh là là !
Colin McNAUGHTON
Traduit de l’anglais par Christine Mayer
Éd. Gallimard jeunesse, coll. L’heure des histoires, 2010 (1ère édition 1996) - 4,80€
Samson, le petit cochon maladroit, se rend chez sa grand-mère, affublé d’un duffle-coat rouge… Cela rappelle une histoire au grand méchant loup qui l’a repéré, mais laquelle? Version très «cartoonesque» du conte dans laquelle le loup en voit de toutes les couleurs!
Où est maman ?
Gerda DENDOOVEN
Éd. Être, coll. La Grande collection, 2006 - 14€
La petite Tout-en-rouge part à la recherche de sa maman, après avoir recousu le ventre du loup. Elle est rejointe par des personnages de contes: Blanche-Neige, Poucette et Pouce…
P.C.R. Cappuccetto rosso
Clément de GAULEJAC
Éd. Passage piétons, coll. Conte à rebours, 2004 - 9€
La petite fille, d'abord séduite par le loup, aime parler avec lui. Elle aime se faire peur (ou se rassurer en pensant connaître celui qui lui fait peur: «Quand tu n'es pas là (dit-elle au loup) je ne sais pas de quoi j'ai peur»). Arrive le moment où la vie telle que le loup la raconte est effrayante et triste. La fillette voudrait partir maintenant qu'elle sait mais c'est trop tard. Le loup (alors nettement pourvu d'un sexe) la dévore. Les dessins, crayonnés d'abord presque humouristiques et tout petits dans la page, deviennent puissants et effrayants. Lorsque le loup dévore l'enfant, il n'y a plus dans l'image qu'un très gros plan de la tête du loup - dont les traits de crayons disent toute la rage - et de sa gueule ensanglantée.
Pendant que le loup n’y est pas…
Éric BATTUT
Éd. Didier Jeunesse, 2007 - 12,90€
Une petite louve rouge rencontre un petit loup noir, alors qu’elle se rend chez sa grand-mère pour lui apporter quelques victuailles. Ces loups sont en fait des enfants qui jouent à être des loups.
Petits chaperons Loups
Texte Christian BRUEL, ill. Nicole CLAVELOUX
Éd. Être, coll. Vis-à-vis, 2007 - 14€
Ce petit album comprend deux cahiers, sans texte: les Chaperons d’un côté, les Loups de l’autre. On tourne les pages de chaque côté et à la manière d’un cadavre exquis, on crée des situations inédites, des face à face incongrus, dans lesquels, un peu comme dans le jeu de «pierre, puits, ciseau, feuille», ce n’est pas toujours le même qui l’emporte.
Le Petit Chaperon de ta couleur
Texte & musique Vincent MALONE
Illustrations Jean-Louis CORNALBA & Chloé SADOUN
Éd. Seuil jeunesse, 2002 - 23,50€
Une version en chanson et détournée, du conte des frères Grimm. Une parodie hilarante dans laquelle le loup se trouve être un cochon (assez mal) déguisé…
Le Petit Chaperon rouge.
La scène de la chemise de nuit
Jean-Luc BUQUET, éd. Autrement, 2006 - 20€
D’après la version des frères Grimm. ÉPUISÉ
Ce très bel album reprend la version de Grimm, entrecoupée de plusieurs pages d’illustrations représentant le loup essayant d’enfiler la chemise de nuit de la grand-mère, ce qu’il parviendra à faire avec de grandes difficultés!
Le Petit Chaperon vert
Grégoire SOLOTAREFF, illustrations NADJA
Éd. L’école des loisirs, coll. Mouche, 2002 (1ère éd. 1989) - 9€
Une rencontre, dans la forêt, entre deux fillettes, le Petit Chaperon Vert et le Petit Chaperon Rouge. L’une est sage et naïve, l’autre est une vraie peste, fière d’avoir vaincue le loup …
Le Petit ChaPUBron rouge
Texte d’Alain SERRES, d’après Charles Perrault
Illustrations de Clothilde PERRIN et 14 autres illustrateurs
Éd. Rue du monde, 2010 -14€
La version de Perrault, entrecoupée de publicités en lien avec les passages du contes. Plus une réflexion sur le saccage, dans une société de l'hyper-consomation, de la création artistique et culturelle par la publicité. On pense à l'interruption publicitaire de La Voce della luna, le dernier film de Federico Fellini.
Petit Lapin Rouge
RASCAL, illustrations Claude K. DUBOIS
Éd. Pastel, rééd. L’école des loisirs, coll. Lutin poche, 2010
(1ère éd. en poche 1997) - 5,50€
Un petit lapin, devenu rouge par accident, rencontre le Petit Chaperon rouge alors qu’ils se rendent l’un et l’autre chez leurs grand-mères respectives.
Le Petit Livre rouge
Philippe BRASSEUR
Éd. Pastel, coll. OFF-Pastel, 2008 - 9,50€
Petit Chaperon rouge doit porter un livre à sa grand-mère. Sa mère lui recommande d’en prendre soin afin que sa grand-mère puisse le lire. La petite fille va lui trouver de nombreuses utilisations sans lien avec la lecture avant de s’en servir comme arme pour libérer sa grand-mère du ventre du loup. En parrallèle, sur la page de gauche, des petits lapins réclament qu'on leur raconte une histoire: celle du Petit Chaperon rouge.
Un livre ça peut sauver la vie et servir à tout mais de là à en faire du papier toilette et à le brûler… Bof…
Le Pique-nique du Petit Chaperon rouge
Cyril HAHN
Éd. Casterman, coll. Livre animé, 2008 - 14,50€
Le loup finit par dévorer tous les convives du pique-nique improvisé.
Quel cafouillage !
Gianni RODARI, ill. Alessandro SANNA
Traduit de l’italien par Sofia Turconi
Éd. Kaléidoscope, 2005 - 12,50€
Un grand-père distrait essaie de raconter l’histoire du Petit Chaperon rouge à sa petite-fille mais se trompe sans arrêt. Cette dernière tente de l’aider.
Rouge, rouge, Petit Chaperon Rouge
Edward VAN DE VENDEL, ill. Isabelle VANDENABELLE
Traduit du néerlandais par Daniel Cunin
Éd. du Rouergue, 2003 - 16€
Une petite fille qui adore le rouge et qui pour vaincre le loup emploie les grands moyens: elle le tue à coups le hache. Autant dire que de la grand-mère avalée il ne reste rien. Ce qui n'a pas l'air de déplaire à notre Chaperon rouge très souriant, sa hache à la main, les pieds dans une flaque de sang.
Un petit chaperon rouge
Marjolaine LERAY
Éd. Actes Sud Junior, 2009 - 12€
Une drôle de rencontre entre un loup longiligne et pourvu d'un immense museau et une fillette encapuchonnée de rouge. Le loup est effrayant mais bien naïf d'accepter un bonbon offert par cette petite inconnue… Ce petit chaperon-là est, lui, bien loin d'être naïf!
Les Vacances du Petit Chaperon rouge
Johanne GAGNÉ
Éd. Les 400 coups, coll. Grimace, 2009 - 15€
Le Petit Chaperon rouge s’ennuie: voilà deux semaines que personne ne lit son histoire. Elle part à la recherche de sa mère et rencontre, en chemin, les autres personnages de son histoire. Quand enfin elle la retrouve, celle-ci est devenue pilote d'hélicoptère! Il faut dire qu'elle en avait assez de faire cuire des galettes. La fillette a alors une idée pour que les personnages du conte ne s'ennuient plus: chaque jour, ils changeront de rôle… Facile d'imaginer la tête du lecteur quand il découvrira la grand-mère en train de dévorer le loup!
29/01/2011 | Lien permanent
Biblio chute du Mur de Berlin
1989 / 2009… Que tombent les murs
13 août 1961 – 9 novembre 1989: en vingt-huit ans et quelques mois, des kilomètres de béton ont symbolisé – symbole ô combien tangible – la partition du monde occidental en deux blocs antagonistes. À l’automne 1989 les fondations de l’ouvrage étaient déjà sérieusement sapées, et les signes du renoncement à la bataille de l’un des deux protagoniste – l’URSS agonisante – se multipliaient déjà depuis plusieurs mois… Il fallait pourtant que ce symbole s’effondre physiquement, qu’il soit attaqué, percé, enjambé, ravagé, traversé par des hommes et des femmes libres de le mettre à bas en toute impunité pour ébranler notre incrédulité de westis confortablement installés devant leur poste de télévision. La transmission de ce passé – la Guerre froide, l’utopie et la dictature communistes, la déchirure entre Est et Ouest, les individus ballottés ou luttant pour se faire une place et une dignité – est un enjeu de mémoire collective et individuelle dans lequel la littérature jeunesse a un rôle à jouer. Non qu’il faille assigner des «missions» didactiques aux romans ou aux albums, mais parce que l’imaginaire romanesque est un moyen, dérisoire mais puissant, de lutter contre la violence de l’oubli. Ou comme le dit beaucoup mieux que moi Édouard Glissant, «La mémoire est innombrable mais partagée, l’oubli est une arme sans grâce»(1).
Les enfants nés depuis la chute du Mur de Berlin ont aujourd’hui vingt ans. Ils seront bientôt parents à leur tour. Ils n’ont pas connu ce mur-là mais la société dans laquelle ils vivent s’est construite sur ses gravats et ils assistent parfois – trop souvent – à l’érection de nouveaux murs, à la perpétuation et au renouvellement des ségrégations pour lesquelles l’imagination humaine semble illimitée. C’est dans cet esprit que nous livrons ici quelques suggestions bibliographiques pour les guider dans une mémoire vivante. Une manière de rejoindre les préoccupations d’Édouard Glissant et Patrick Chamoiseau quand ils concluent: «Les murs menacent tout le monde, de l’un et l’autre côté de leur obscurité. Ils achèvent de tarir ce qui s’est desséché sur ce versant du dénuement, ils achèvent d’aigrir ce qui s’est angoissé sur l’autre versant, de l’abondance. La relation à l’autre (à tout l’autre, dans ses présences animales, végétales, et culturelles, et par conséquent humaines) nous indique la part la plus haute, la plus honorable, la plus enrichissante de nous-mêmes. Que tombent les murs.» (2)
(1) in. Une nouvelle région du monde, éd. Gallimard, 2006.
(2) in Quand les murs tombent, éd. Galaade, 2007.
ALBUMS
De l’autre côté
Peter JOHANSSON, éd. Grandir, 1995, 15€
Dans une ville coupée en deux par un mur, les membres d'une même famille vivent séparés et privés de la liberté de se retrouver. La technique de l'auteur – photomontages et collages en gris et brun – et ses personnages à tête de rat, rendent très puissante cette évocation de Berlin et de la noirceur du régime est-allemand.
Un album aussi rare qu'original.
Le Mur
Mon enfance derrière le rideau de fer
Peter SIS, éd. Grasset, oct. 2007, 16,90€
Avec Le Mur, Peter Sís conclut une trilogie du souvenir, entamée avec Les Trois Clés d'or de Prague en 1994 et poursuivie avec Tibet. Les Secrets d'une boîte rouge en 1998. Trois livres qui cernent le rapport de l'auteur à son pays natal, la Tchécoslovaquie, et à la ville où il a grandi, Prague. Trois livres qui s'inscrivent, en même temps qu'ils lui échappent, dans l'histoire récente du pays - le communisme, la Guerre froide, le Bloc de l'Est... Trois livres qui explorent les espaces de liberté que l'auteur a su se ménager avant son exil américain dans les années 80. [LIRE ICI]
ROMANS
1989
Dix nouvelles pour traverser les murs
Sous la direction de Michael REYNOLDS, illustré par Henning WAGENBRETH, éd. Sorbier, octobre 2009, 96 pp. - 18€
Coup de chapeau aux éditions du Sorbier qui publient ce magnifique ouvrage. Y sont rassemblées dix textes d’auteurs européens (français, allemand, tchèque, ruse, polonais, italien, espagnol, hongrois) – des grands classiques (Max Frisch, Henrich Böll, Andrea Camilleri) ou d’autres moins connus en France (la russe Ljudmila Petrusevskaja, la polonaise Olga Tokarczuk) – qui, s’ils ne nous parlent pas tous explicitement du Mur de Berlin, traduisent intimement les fêlures, les douleurs, l’absurdité, le grotesque, le comique involontaire ou la haine tangible dont il fut porteur. L’ambition de l’ouvrage (et sa très belle postface de Michael Reynolds) le destine tout aussi bien aux adultes qu’aux adolescents.
Berlin 73
Marie-Florence EHRET, éd. Gulf Stream, coll. L’Histoire comme un roman, oct. 2009, 144 pp. - 8€
«Au début des années 70, Sylvie, une jeune lycéenne, traverse une crise morale aigüe. Toute communication semble coupée avec son père et sa mère. Après s’être attachée à un garçon de sa classe qui disparaît en cours d’année, Sylvie sombre dans la solitude et le désarroi jusqu’à ce que son père propose de l’envoyer passer l’été à Berlin chez son ami Rainer dont le fils Thomas, qui a l’âge de Sylvie, est devenu son correspondant depuis peu.(...) Berlin est depuis 1961 coupé en deux par le Mur, et les questions idéologiques recoupent des réalités très concrètes. La grand-mère de Thomas vit à Berlin-Est, et c’est à l’occasion d’une visite chez elle que Sylvie découvre cet autre monde. Quant à Berlin-Ouest, la ville est agitée par les remous des crises politiques générées par les actions des groupuscules d’extrême-gauche.»
Breaking the Wall
Claire GRATIAS, éd. Syros, coll. Rat noir, sept. 2009, 242 pp. - 13€
Berlin 1989. À l’Est, Markus Schloss, un agent de la Stasi, est muré dans le silence depuis qu’il a eu un accident cardiaque. À demi reclus chez lui, il a tout le loisir de se remémorer sa vie, ses échecs, ses compromissions. Il relit le journal d’Anna, une jeune fille qu’il a connue, et aimée de loin, il y a des années. À l’Ouest, Klaus Weber témoigne devant la caméra d’une documentariste française. Il raconte sa jeunesse à l’Est, son frère Eric et son amie Anna. Il raconte comment il a tenté de franchir le Mur. Comment, après des années de prison, il est finalement passé à l’Ouest. Les récits de Markus et Klaus sont liés par celui d’Anna et tous les trois ont rendez-vous avec l’Histoire, le 9 novembre 1989. [LIRE ICI]
Ici ou ailleurs
Janine BRUNEAU, éd. La Joie de lire, sept. 2004, 167 pp. - 8,50€
«Léna, enfant protégée et insouciante, vit avec sa mère Nina, artiste peintre dans un village. Alors qu'elle a 12 ans, elle découvre peu à peu l'histoire de son pays et celle de sa famille. Avec détermination, elle s'emploie à reconstituer l'histoire familiale que sa mère, traumatisée, n'a pas pu lui transmettre. Lorsqu'en novembre, le Mur de Berlin tombe, toutes deux espèrent concrétiser leur rêve: immigrer en France. Après d'infructueuses démarches, elles profitent d'une opportunité. Trompées, elles échappent à un réseau de prostitution et rentrent au village.»
Frank tête en l’air
Klaus KORDON, traduit de l’allemand par Martin Ziegler
éd. L’école des loisirs, coll. Médium, 1993, 270 pp. - 16,80€
«Dans le Berlin de l'après-guerre, des liens qui unissent deux frères, orphelins de père, à travers leur passion du football et l'aversion qu'ils éprouvent pour leur beau-père.»
Je t’écris de Berlin
Klaus KORDON
traduit de l’allemand par Marc Lacaze
éd. Gallimard Jeunesse, coll. Folio Junior
mai 1999, 208 pp. - 6,50€
Journées de Frank n’en finissent pas (Les)
Klaus KORDON, traduit de l’allemand par Martin Ziegler, éd. L’école des loisirs, coll. Médium, 1994, 238 pp. - 10€
«Frank habite Berlin Est. Pour beaucoup de choses, il a maintenant appris à se défendre seul. C'est lui qui a eu l'idée du siècle pour venger toute la classe de Monsieur Karusseit et de son sadisme. Quand Frank rentre de l'école, il s'occupe de son zoo: des souris, des grenouilles, un crapaud, des poissons et une magnifique couleuvre. Ensuite, il va parfois dans le quartier Ouest. Il s'entraîne à ne plus avoir peur de se faire arrêter par les policiers lorsqu'il passe la frontière. Depuis quelques jours, l'agitation règne. Il y a des grèves, on murmure qu'elles seront suivies par des arrestations, et par une intervention des soldats soviétiques. La mère de Frank lui a interdit de sortir. Mais la curiosité sera la plus forte. Les journées de Frank n'en finissent pas est le deuxième volet de l'histoire de Frank.»
King c’est moi ! (Le)
Günther SAALMANN, traduit de l’allemand par Marie Lauxerois, éd. L’école des loisirs, coll. Médium, 1999 - 10,70€
«...la vie ordinaire dans une ville moyenne d'Allemagne de l'Est, après la chute du Mur de Berlin. La vie banale d'un très bon élève, Rex Kamentz, dont le père se retrouve soudain sans emploi, à cause des restructurations dans son ancienne usine d'armement. La vie courante d'une famille qui dégringole doucement, de petits mensonges en magouilles minables, vers le désespoir. Un déménagement forcé dans la cité pourrie. Le mépris d'une fille aimée. Un père humilié. Un jeune homme révolté. L'ordre qui règne en surface pour mieux entretenir les trafics des adultes. La routine, en somme. Une routine qui mène à l'horreur, quand on essaie d'en sortir.»
Mes deux Allemagne
Anne-Charlotte VOORHOEVE, éd. Bayard Jeunesse, coll. Millézime, oct. 2009, 348 pp. - 11,90€
«À l’âge de treize ans, Lilly se retrouve orpheline. Son père est mort quand elle était toute petite et sa mère vient de succomber à un cancer. À l’occasion de ses funérailles, elle rencontre pour la première fois Lena, sa tante qui vit en RDA. Lilly se prend d’affection pour cette femme douce, et reste inconsolable après son départ. Elle est sa seule famille, mais elle vit de l’autre côté du mur…
Lilly échafaude alors un plan pour s’enfuir de RFA et effectuer une "évasion à contre sens" afin de la retrouver.»
DOCUMENTAIRES
Le Mur de Berlin
et la chute du communisme expliqués à ma petite-fille
Marc FERRO, éd. seuil, août 2009, 121 pp. - 8€
«Pourquoi le Mur de Berlin est-il tombé en 1989? Quelles en furent les conséquences en Europe de l’Est? Et en URSS? La chute du Mur de Berlin a-t-elle entraîné la fin du communisme? A-t-elle bouleversé la situation internationale?»
J’ai vécu le mur de Berlin
Philippe DEMENET, photographies Yan MICHALKO, éd. Bayard, coll. Les dossiers Okapi / J’ai vécu, 1993, 96 pp. - 9,90€
«L'histoire du Mur de Berlin et de la partition de l'Allemagne (1945-1989), racontée par trois personnes dont la vie a été bouleversée par ce mur et la profonde division du monde qu'il représentait.»
BD
Marzi : 1989
MARZI – L'INTÉGRALE, n° 2
Marzena SOWA (texte), Sylvain SAVOIA (dessins), éd. Dupuis, oct. 2009 - 25€
Le 2e volume de l'édition intégrale des souvenirs de Marzi la petite Polonaise – qui avait sept ans lors de l'instauration de l'état de siège de la Pologne par le général Jaruszelski – comporte la réédition des tomes 4 et 5 (remontés, nouvelles couleurs). Cet album-ci comporte un grand nombre d'inédits (BD, dessins, textes, photos, hommages d'autres auteurs…) et toute une partie documentaire suivant le retour de Marzena Sowa avec sa famille et ses amis en Pologne, 20 ans après son enfance, 20 ans après la chute du Mur… En 1989, le monde a changé. En 1989, Marzi a grandi. En 2009, elle a rendez-vous avec l'Histoire.
07/11/2009 | Lien permanent
LES PLUS MÉCHANTS LAPINS SE CACHENT DANS LES LIVRES POUR ENFANTS
Petit florilège (hélas non exhaustif) de méchanceté lapinesque, par Nathalie Ventax.
Ils sont duveteux et soyeux ; ils ont de grands yeux et de grandes oreilles. Ils sont mignons, trognons et parfois, ils apportent du chocolat. Mais ne vous y trompez pas. Les lapins ne sont pas QUE de gentils rongeurs à la queue en pompon. Ils peuvent être méchants, dire des choses horribles comme « caca boudin » ou « patate pourrie », se faire faire des tatouages, porter des blousons de cuir, attaquer des marchands de glaces, dévaliser des banques, voire provoquer la fin du monde.
Alors barricadez vos portes et planquez vos carottes : le lapin de Pâques est de sortie !
NOUVEAUTÉS
LA CHOCOLATERIE DE MONSIEUR LAPIN {ALBUM}
Elys DOLAN
Traduit de l’anglais par Nelle Hainaut-Baertsoen
Éd. Nord Sud, mars 2018 – 12€
« Vous voulez savoir d’où viennent les œufs de Pâques ? Et bien ils sont fabriqués dans cette usine. Le directeur est un lapin. Monsieur Lapin, s’il vous plaît ! ». Monsieur lapin n’est pas exactement un patron plein d’attentions envers ses employés… Du rendement et plus d’argent voilà tout ce qui l’intéresse ! Pas de pauses pour les pauvres poulettes en charge de la production : il leur faut manger toujours plus de chocolat pour pondre encore plus d’œufs. Épuisées, lessivées, rétamées, les ouvrières de Monsieur Lapin commencent à grogner et arrive ce qui devait arriver : c’est la grève !
Oui, mais notre Monsieur Lapin est têtu comme une mule et s’imagine qu’avec la seule aide d’Edgar la licorne (contrôleur qualité) il va pouvoir faire tourner seul son usine… Une belle catastrophe en perspective ! Monsieur Lapin parviendra t-il à comprendre que les autres comptent aussi ?
Un album qui fourmille de mille détails truculents pour enfin tout savoir sur la fabrication des œufs de Pâques.
LA LÉGENDE DE PODKIN LE BRAVE {ROMAN FANTASTIQUE}
Vol. 1 LA NAISSANCE D’UN CHEF
Kieran LARWOOD
Illustré par David WYAT
Traduit de l’anglais par Catherine GIBERT.
Éd. Gallimard jeunesse, novembre 2017, 268 pages - 14,50€
« Les Gorms. Il faut tout d’abord que je vous parle des Gorms (…). Entièrement revêtus d’une armure de fer (…) ils en étaient devenus indissociables. On aurait dit que le métal épousait leur peau, qu’il l’avait transpercée, et courait dans leurs veines, leur faisant le regard vide et les yeux injectés d’un sang couleur rouille. Lorsqu’ils s’aventuraient hors du Chêne hérissé, c’était pour dévorer et détruire ».
Ainsi commence le récit du barde dans le Terrier de l’Épineux en cette nuit de la fête des Ronces…
Les Gorms, Lapins possédés par une entité maléfique n’hésitent pas à tuer quiconque se met en travers de leur chemin, à prendre en otage des lapereaux innocents pour mieux contrôler leurs parents, à passer par le fil de l’épée tout ceux qui leur résistent et à pourchasser trois orphelins en plein hiver (oui, ils sont responsables de cela aussi), à raser des terriers entiers et à réduire en esclavage les survivants. Voldemort ? Pfff ! Tremblez ! Les Gorms arrivent !
Heureusement, il y aura quelqu’un pour s’opposer à la terrible marche des Gorms. Car après tout, il existe aussi des lapins courageux (bien qu’un peu fainéants) et GENTILS !
LE LAPIN QUI PORTAIT MALHEUR {ROMAN JEUNE LECTEUR}
Sandrine BONINI
Illustré par Amélie GRAUX
Éd. Didier jeunesse, coll. Mon marque-page, septembre 2017, 96 pages -7,50€
Tout va pour le mieux dans la famille de Romain. D’abord lui et sa sœur ont enfin obtenu des chambres séparées, et puis Romain vient juste de passer les meilleures vacances du monde avec son copain Clément et en plus son père vient d’acheter une voiture neuve qui laisse béats les copains à l’école. Oui vraiment tout va pour le mieux… Jusqu’à l’arrivée de Bob. Bob, c’est un lapin nain que Nine, la grande sœur de Romain à réussit à faire acheter à leurs parents en déployant un talent de persuasion que l’on ne peut que qualifier de machiavélique. Bob est une craintive boule de coton tremblante égarée à l’animalerie. Au début, tout semble parfait : Bob débarrasse bien gentiment Romain de ses légumes verts et reste blanc, propre et trèèèèèèèèèèèèès agréable à toucher… Oui mais...depuis son arrivée dans la famille, les catastrophes semblent se multiplier : orage, panne électrique, foie de veau au dîner, disputes parentales, accident de voiture (oui… la magnifique voiture neuve !) maladie et incidents de toutes sortes. Le mauvais sort semble vraiment s’acharner sur la famille. Et si c’était Bob le responsable ? Bob avec son museau tremblotant et ses yeux rouges si inquiétants… Romain et Nine décident de prendre des mesures drastiques : il faut se débarrasser de Bob.
Voilà un lapin tout droit sorti d’un film d’horreur ! Avec ses yeux qui rougeoient de manière diabolique, sa blancheur surnaturelle et son immobilité sournoise, Bob est sans aucun doute une créature maléfique et ce malgré ses quatre pattes sensées porter bonheur.
D’AUTRES MÉCHANTS LAPINS
FLOPSY {ROMAN JEUNE LECTEUR}
Roman de Fred DUPOUY
Illustré par Lucie MAILLOT
Éd, Talents hauts, coll. Zazou, avril 2017, 128 pages – 9,90€
Flopsy, lapin noir et blanc supérieurement intelligent coule des jours heureux auprès d’Alex son petit maître et de sa famille : aaaaah la joie de laisser ses poils sur la couette de Claire la grande sœur d’Alex. Et aussi quelques crottes astucieusement dissimulées dans ses souliers… Le bonheur, quoi ! Mais un jour voilà que Claire ramène la créature la plus laide et la plus bête du monde sur le territoire de Flopsy… Alors franchement : « entre un petit lapin au poil soyeux, au museau rose, si doux, si fragile et un gros chien stupide à la gueule pleine de crocs acérés, qui est le gentil à votre avis ? »
Le lecteur impartial n’aura aucune peine à répondre à cette question une fois lu le témoignage de ce lagomorphe ingrat et imbu de lui-même. De la menace verbale, à la spoliation de croquettes jusqu’aux stratagèmes dignes d’un méchant de série B (voire Z), Flopsy ne reculera devant aucune ignominie pour que l’envahisseur canin dégage le plancher. Doux et fragile ? Vraiment ?
OURSE ET LAPIN {ROMAN JEUNE LECTEUR}
DRÔLE DE RENCONTRE
Julian Gough & Jim Field (illustrations)
Traduit de l’anglais par Rose-Marie Vassallo
Éd. Père Castor-Flammarion, janvier 2017, 110 pages - 10,50€
Ourse hiverne paisiblement dans sa caverne lorsque quelque chose lui frôle le museau... Réveillée en sursaut, elle découvre que non seulement elle a été tirée de son sommeil beaucoup trop tôt (il neige encore!) mais qu'en plus quelqu'un lui a dérobé toutes ses réserves de miel, saumon et autres délicieuses larves de hanneton.
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LES LAPINS ET LA TORTUE {ALBUM}
Guillaume OLIVE & He ZIHONG (illustrations)
Éd. des Éléphants, mai 2016 – 14 €
Il y a bien longtemps, les lapins avaient la queue tout ébouriffée, un peu comme celles des écureuils… Et ils en étaient très fiers. Mais voilà qu’un jour, Monsieur et Madame Lapin se trouvent face à une rivière qu’ils ne peuvent traverser. Que faire ? Heureusement apparaît une vénérable tortue qui va donner à nos lapins une bien méchante idée …
Dans ce conte chinois qui explique pourquoi les lapins n’ont plus aujourd’hui qu’une petite queue en pompon, Mr et Mme Lapin n’hésitent pas à exploiter ET à maltraiter physiquement de pauvres petites tortues innocentes et en seront bien punis… Et c’est tout ce qu’ils méritent !
LES DENIERS DE COMPÈRE LAPIN {ALBUM}
Michèle SIMONSEN & Magali LE HUCHE (illustrations)
Éd. Didier jeunesse, septembre 2009- 12,90€
Il était une fois un lapin. Un lapin bien malheureux, car il avait un terrible creux dans l’estomac et n’avait plus un sous en poche. Heureusement, Compère Lapin est bien rusé, et grâce à sa mauvaise mine et son bagout, il ne tarde pas à se faire un joli pactole en inspirant pitié à ses voisins : « Pitié, par pitié ! Qui veut prêter un denier à un pauvre malandrin qui meurt de faim ?… Je te le rendrai après la moisson » Il semble que la requête ait quelque succès puisque du ver de terre au chasseur, personne n’hésite à mettre la main à la poche pour venir en aide à notre rusé rongeur. La complainte est si efficace que le denier se transforme en cent, et voilà Compère Lapin à Las Vegas dansant le disco et dégustant des glaces… Oui mais la moisson approche et Compère Lapin peu économe va devoir faire preuve d’encore plus de ruse pour se sortir du pétrin !
Relecture fort divertissante d’une des aventures de Frère Lapin, héros de nombreux contes du sud des États-Unis, cet album illustre à merveille l’incroyable égoïsme dont peut faire preuve occasionnellement la gent lapine. Une histoire d’arnaque absolument immorale et totalement réjouissante à conter aux plus petits pour leur apprendre dès le plus jeune âge à se méfier des rongeurs sans vergogne.
LE MÉCHANT PETIT LAPIN {ALBUM}
Beatrix POTTER
Pas de traducteur crédité
Éd. Gallimard jeunesse, 1980 - mars 2002 pour la présente édition - 6,50€
« Voici un méchant petit lapin; regardez ses moustaches ébouriffées, ses griffes et sa queue retroussée. Voici en revanche un gentil petit lapin. Sa mère lui a donné une carotte. » Pouvez-vous deviner ce qu’il va arriver ? Et bien oui, vous l’avez compris, notre méchant petit lapin va voler la carotte du gentil petit lapin et le griffer cruellement. Va-t-il s’en tirer comme ça ? Sans doute pas car « voici un homme armé d’un fusil » ...
Cette aventure de lapin vraiment méchant a été écrite en 1906 par Beatrix Potter « à la demande d’une petite fille qui trouvait Pierre lapin beaucoup trop sage ». Rassurons-nous, le petit lapin, malgré sa méchanceté, aura la vie sauve mais sera tout de même puni de son vol avec agression. Un récit un tantinet cruel (mais Mrs Potter est coutumière du fait, elle qui n’a pas hésité pas à transformer le père de Pierre en pâté !) mais qui - sans doute pour cette raison ! - trouve encore grâce aux oreilles des lecteurs modernes.
Nathalie Ventax (mars 2018)
28/03/2018 | Lien permanent | Commentaires (1)