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07/11/2009

Biblio chute du Mur de Berlin

Mur7.JPG1989 / 2009… Que tombent les murs
13 août 1961 – 9 novembre 1989: en vingt-huit ans et quelques mois, des kilomètres de béton ont symbolisé – symbole ô combien tangible – la partition du monde occidental en deux blocs antagonistes. À l’automne 1989 les fondations de l’ouvrage étaient déjà sérieusement sapées, et les signes du renoncement à la bataille de l’un des deux protagoniste – l’URSS agonisante – se multipliaient déjà depuis plusieurs mois… Il fallait pourtant que ce symbole s’effondre physiquement, qu’il soit attaqué, percé, enjambé, ravagé, traversé par des hommes et des femmes libres de le mettre à bas en toute impunité pour ébranler notre incrédulité de westis confortablement installés devant leur poste de télévision. La transmission de ce passé – la Guerre froide, l’utopie et la dictature communistes, la déchirure entre Est et Ouest, les individus ballottés ou luttant pour se faire une place et une dignité – est un enjeu de mémoire collective et individuelle dans lequel la littérature jeunesse a un rôle à jouer. Non qu’il faille assigner des «missions» didactiques aux romans ou aux albums, mais parce que l’imaginaire romanesque est un moyen, dérisoire mais puissant, de lutter contre la violence de l’oubli. Ou comme le dit beaucoup mieux que moi Édouard Glissant, «La mémoire est innombrable mais partagée, l’oubli est une arme sans grâce»(1).

Les enfants nés depuis la chute du Mur de Berlin ont aujourd’hui vingt ans. Ils seront bientôt parents à leur tour. Ils n’ont pas connu ce mur-là mais la société dans laquelle ils vivent s’est construite sur ses gravats et ils assistent parfois – trop souvent – à l’érection de nouveaux murs, à la perpétuation et au renouvellement des ségrégations pour lesquelles l’imagination humaine semble illimitée. C’est dans cet esprit que nous livrons ici quelques suggestions bibliographiques pour les guider dans une mémoire vivante. Une manière de rejoindre les préoccupations d’Édouard Glissant et Patrick Chamoiseau quand ils concluent: «Les murs menacent tout le monde, de l’un et l’autre côté de leur obscurité. Ils achèvent de tarir ce qui s’est desséché sur ce versant du dénuement, ils achèvent d’aigrir ce qui s’est angoissé sur l’autre versant, de l’abondance. La relation à l’autre (à tout l’autre, dans ses présences animales, végétales, et culturelles, et par conséquent humaines) nous indique la part la plus haute, la plus honorable, la plus enrichissante de nous-mêmes. Que tombent les murs.» (2)

(1) in. Une nouvelle région du monde, éd. Gallimard, 2006.
(2) in Quand les murs tombent, éd. Galaade,  2007.

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ALBUMS

De l'autre côté.jpgDe l’autre côté
Peter JOHANSSON, éd. Grandir, 1995, 15€
Dans une ville coupée en deux par un mur, les membres d'une même famille vivent séparés et privés de la liberté de se retrouver. La technique de l'auteur – photomontages et collages en gris et brun – et ses personnages à tête de rat, rendent très puissante cette évocation de Berlin et de la noirceur du régime est-allemand.
Un album aussi rare qu'original.

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Le Mur
Mon enfance derrière le rideau de fer

Peter SIS, éd. Grasset, oct. 2007, 16,90€
Avec Le Mur, Peter Sís conclut une trilogie du souvenir, entamée avec Les Trois Clés d'or de Prague en 1994 et poursuivie avec Tibet. Les Secrets d'une boîte rouge en 1998. Trois livres qui cernent le rapport de l'auteur à son pays natal, la Tchécoslovaquie, et à la ville où il a grandi, Prague. Trois livres qui s'inscrivent, en même temps qu'ils lui échappent, dans l'histoire récente du pays - le communisme, la Guerre froide, le Bloc de l'Est... Trois livres qui explorent les espaces de liberté que l'auteur a su se ménager avant son exil américain dans les années 80. [LIRE ICI]



ROMANS

1989 10 nouvelles.jpg1989
Dix nouvelles pour traverser les murs

Sous la direction de Michael REYNOLDS, illustré par Henning WAGENBRETH, éd. Sorbier, octobre 2009, 96 pp. - 18€
Coup de chapeau aux éditions du Sorbier qui publient ce magnifique ouvrage. Y sont rassemblées dix textes d’auteurs européens (français, allemand, tchèque, ruse, polonais, italien, espagnol, hongrois) – des grands classiques (Max Frisch, Henrich Böll, Andrea Camilleri) ou d’autres moins connus en France (la russe Ljudmila Petrusevskaja, la polonaise Olga Tokarczuk) – qui, s’ils ne nous parlent pas tous explicitement du Mur de Berlin, traduisent intimement les fêlures, les douleurs, l’absurdité, le grotesque, le comique involontaire ou la haine tangible dont il fut porteur. L’ambition de l’ouvrage (et sa très belle postface de Michael Reynolds) le destine tout aussi bien aux adultes qu’aux adolescents.

Berlin 73.jpgBerlin 73
Marie-Florence EHRET, éd. Gulf Stream, coll. L’Histoire comme un roman, oct. 2009, 144 pp. - 8€
«Au début des années 70, Sylvie, une jeune lycéenne, traverse une crise morale aigüe. Toute communication semble coupée avec son père et sa mère. Après s’être attachée à un garçon de sa classe qui disparaît en cours d’année, Sylvie sombre dans la solitude et le désarroi jusqu’à ce que son père propose de l’envoyer passer l’été à Berlin chez son ami Rainer dont le fils Thomas, qui a l’âge de Sylvie, est devenu son correspondant depuis peu.(...) Berlin est depuis 1961 coupé en deux par le Mur, et les questions idéologiques recoupent des réalités très concrètes. La grand-mère de Thomas vit à Berlin-Est, et c’est à l’occasion d’une visite chez elle que Sylvie découvre cet autre monde. Quant à Berlin-Ouest, la ville est agitée par les remous des crises politiques générées par les actions des groupuscules d’extrême-gauche.»

Breaking the wall.jpgBreaking the Wall
Claire GRATIAS, éd. Syros, coll. Rat noir, sept. 2009, 242 pp. - 13€
Berlin 1989. À l’Est, Markus Schloss, un agent de la Stasi, est muré dans le silence depuis qu’il a eu un accident cardiaque. À demi reclus chez lui, il a tout le loisir de se remémorer sa vie, ses échecs, ses compromissions. Il relit le journal d’Anna, une jeune fille qu’il a connue, et aimée de loin, il y a des années. À l’Ouest, Klaus Weber témoigne devant la caméra d’une documentariste française. Il raconte sa jeunesse à l’Est, son frère Eric et son amie Anna. Il raconte comment il a tenté de franchir le Mur. Comment, après des années de prison, il est finalement passé à l’Ouest. Les récits de Markus et Klaus sont liés par celui d’Anna et tous les trois ont rendez-vous avec l’Histoire, le 9 novembre 1989. [LIRE ICI]

ici ou ailleurs.jpgIci ou ailleurs
Janine BRUNEAU, éd. La Joie de lire, sept. 2004, 167 pp. - 8,50€
«Léna, enfant protégée et insouciante, vit avec sa mère Nina, artiste peintre dans un village. Alors qu'elle a 12 ans, elle découvre peu à peu l'histoire de son pays et celle de sa famille. Avec détermination, elle s'emploie à reconstituer l'histoire familiale que sa mère, traumatisée, n'a pas pu lui transmettre. Lorsqu'en novembre, le Mur de Berlin tombe, toutes deux espèrent concrétiser leur rêve: immigrer en France. Après d'infructueuses démarches, elles profitent d'une opportunité. Trompées, elles échappent à un réseau de prostitution et rentrent au village.»

Frank tête en l'air.gifFrank tête en l’air
Klaus KORDON, traduit de l’allemand par Martin Ziegler
éd. L’école des loisirs, coll. Médium, 1993, 270 pp. - 16,80€

«Dans le Berlin de l'après-guerre, des liens qui unissent deux frères, orphelins de père, à travers leur passion du football et l'aversion qu'ils éprouvent pour leur beau-père.»

Je t'écris de Berlin.jpgJe t’écris de Berlin
Klaus KORDON
traduit de l’allemand par Marc Lacaze
éd. Gallimard Jeunesse, coll. Folio Junior
mai 1999, 208 pp. - 6,50€

Journées de Frank.gifJournées de Frank n’en finissent pas (Les)
Klaus KORDON, traduit de l’allemand par Martin Ziegler, éd. L’école des loisirs, coll. Médium, 1994, 238 pp. - 10€
«Frank habite Berlin Est. Pour beaucoup de choses, il a maintenant appris à se défendre seul. C'est lui qui a eu l'idée du siècle pour venger toute la classe de Monsieur Karusseit et de son sadisme. Quand Frank rentre de l'école, il s'occupe de son zoo: des souris, des grenouilles, un crapaud, des poissons et une magnifique couleuvre. Ensuite, il va parfois dans le quartier Ouest. Il s'entraîne à ne plus avoir peur de se faire arrêter par les policiers lorsqu'il passe la frontière. Depuis quelques jours, l'agitation règne. Il y a des grèves, on murmure qu'elles seront suivies par des arrestations, et par une intervention des soldats soviétiques. La mère de Frank lui a interdit de sortir. Mais la curiosité sera la plus forte. Les journées de Frank n'en finissent pas est le deuxième volet de l'histoire de Frank.»


King c'est moi.gifKing c’est moi ! (Le)
Günther SAALMANN, traduit de l’allemand par Marie Lauxerois, éd. L’école des loisirs, coll. Médium, 1999 - 10,70€
«...la vie ordinaire dans une ville moyenne d'Allemagne de l'Est, après la chute du Mur de Berlin. La vie banale d'un très bon élève, Rex Kamentz, dont le père se retrouve soudain sans emploi, à cause des restructurations dans son ancienne usine d'armement. La vie courante d'une famille qui dégringole doucement, de petits mensonges en magouilles minables, vers le désespoir. Un déménagement forcé dans la cité pourrie. Le mépris d'une fille aimée. Un père humilié. Un jeune homme révolté. L'ordre qui règne en surface pour mieux entretenir les trafics des adultes. La routine, en somme. Une routine qui mène à l'horreur, quand on essaie d'en sortir.»

Mes Deux Allemagne.gifMes deux Allemagne
Anne-Charlotte VOORHOEVE, éd. Bayard Jeunesse, coll. Millézime, oct. 2009, 348 pp. - 11,90€
«À l’âge de treize ans, Lilly se retrouve orpheline. Son père est mort quand elle était toute petite et sa mère vient de succomber à un cancer. À l’occasion de ses funérailles, elle rencontre pour la première fois Lena, sa tante qui vit en RDA. Lilly se prend d’affection pour cette femme douce, et reste inconsolable après son départ. Elle est sa seule famille, mais elle vit de l’autre côté du mur…
Lilly échafaude alors un plan pour s’enfuir de RFA et effectuer une "évasion à contre sens" afin de la retrouver.»



DOCUMENTAIRES

Chue du mur expliqué....jpgLe Mur de Berlin
et la chute du communisme expliqués à ma petite-fille

Marc FERRO, éd. seuil, août 2009, 121 pp. - 8€
«Pourquoi le Mur de Berlin est-il tombé en 1989? Quelles en furent les conséquences en Europe de l’Est? Et en URSS? La chute du Mur de Berlin a-t-elle entraîné la fin du communisme? A-t-elle bouleversé la situation internationale?»


J'ai vécu le mur de Berlin.jpgJ’ai vécu le mur de Berlin
Philippe DEMENET, photographies Yan MICHALKO, éd. Bayard, coll. Les dossiers Okapi / J’ai vécu, 1993, 96 pp. - 9,90€
«L'histoire du Mur de Berlin et de la partition de l'Allemagne (1945-1989), racontée par trois personnes dont la vie a été bouleversée par ce mur et la profonde division du monde qu'il représentait.»



BD
Marzi 1989.gifMarzi : 1989
MARZI – L'INTÉGRALE, n° 2
Marzena SOWA (texte), Sylvain SAVOIA (dessins), éd. Dupuis, oct. 2009 - 25€
Le 2e volume de l'édition intégrale des souvenirs de Marzi la petite Polonaise – qui avait sept ans lors de l'instauration de l'état de siège de la Pologne par le général Jaruszelski – comporte la réédition des tomes 4 et 5 (remontés, nouvelles couleurs). Cet album-ci comporte un grand nombre d'inédits (BD, dessins, textes, photos, hommages d'autres auteurs…) et toute une partie documentaire suivant le retour de Marzena Sowa avec sa famille et ses amis en Pologne, 20 ans après son enfance, 20 ans après la chute du Mur… En 1989, le monde a changé. En 1989, Marzi a grandi. En 2009, elle a rendez-vous avec l'Histoire.

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