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25/03/2010

Petite Audrey & Le Fils de Belle Prater | deux romans de Ruth WHITE

Audrey.jpgPetite Audrey
Traduit de l’américain par Valérie Dayre
Éd. T
hierry Magnier | janv. 2010 | 126 pages - 10€

États-Unis, fin des années 40, Audrey vit avec ses parents et ses trois petites sœurs qu’elle surnomme les «trois petites cochonnes» parce qu’elle se goinfrent, quand elles le peuvent, c’est à dire pas souvent.  Yvonne a huit ans, Eleanor sept ans et Ruth Carol, six ans. Elles habitent une bicoque au confort rudimentaire, dans une ville minière de Virginie. Le père d’Audrey est mineur. Abruti de fatigue et d’alcool, il délaisse sa famille et dilapide son maigre salaire dans la boisson. Sa mère lutte contre la misère et ses démons qui l’entraînent parfois – surtout depuis qu’Elisabeth Gail, sa petite dernière, est morte à l’âge de sept mois – dans un état de stupeur dans lequel elle semble s’absenter de sa vie.
Audrey essaie d’aider sa mère du mieux qu’elle peut, tout restant une enfant pleine de promesses. C’est pourtant en plongeant plus profondément encore dans le malheur,  qu’Audrey et ses sœurs vont entrevoir une autre vie possible…

Belle Prater.jpgLe Fils de Belle Prater
Traduit de l’américain  par Geneviève Thomas
Éd. Thierry Magnier | janv. 2010 | 174 pages - 10,50€
Réédition (première parution en France, éd. Hachette Jeunesse, coll. Mon bel oranger, 1997)

Un matin, la mère de Woodrow, Belle Prater, a disparu sans laisser de traces ni d’explications. Accident, meurtre ou simple désir de quitter sa famille et son milieu, nul ne sait. Belle Prater s’est évaporée laissant derrière elle son fils de douze ans au physique ingrat mais à l’intelligence vive et son mari, Everett. Très vite, ce dernier cherche consolation dans la boisson et les parents de Belle décident de prendre chez eux leur petit fils. Woodrow quitte alors la maison familiale dans la cité minière pour s’installer, en ville, dans la confortable résidence des parents de Belle, toute proche de celle de Love sa tante qui vit avec sa fille, Gypsy et son second mari, Porter. Woodrow et Gypsy et ont le même âge et deviennent vite inséparables. Pourtant, bien que leurs mères aient été sœurs, leurs vies sont très différentes. Mais l’un et l’autre vont apprendre à regarder derrière les apparences…

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23/02/2010

Les Willoughby | roman de Lois LOWRY

Willoughby.gifTraduit de l’américain par Francis Kerline
Éd. L’École des loisirs, coll. Neuf | mars 2010 | 208 pp. - 10,50€

Quatre enfants (Timothy l’aîné, onze ans, Barnaby et Barnaby les jumeaux A et B de dix ans et Jane la petite dernière âgée de six ans et demi) et un couple d’abominables parents forment la famille Willoughby. Une famille terriblement «vieux jeu», tout droit sortie d’un roman anglais du XIXe ou du début du XXe siècle. Les enfants sont charmants et débrouillards. Les parents sont ignobles, bêtes et méchants. Les enfants se rêvent orphelins comme dans les livres et les parents ourdissent de sombres combines pour se débarrasser à jamais de leur encombrante progéniture. Ils recrutent une nounou censée être odieuse (mais qui en réalité a des réserves de tendresse et sait faire cuire de délicieux gâteaux quand il faut résoudre un problème). Quand Willoughby père et mère partent pour de très longues vacances, ils en profitent pour mettre en vente leur maison et espèrent bien ne plus retrouver leurs enfants à leur retour. Les enfants quant à eux attendent fébrilement des nouvelles, dans l’espoir d’apprendre enfin la mort de leurs affreux géniteurs…

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22/02/2010

Passeuse de rêves | roman de Lois LOWRY

Passeuse de rêves.jpgTraduit de l’américain par Frédérique Pressmann
Éd. L’École des loisirs, coll. Médium | mars 2010 | 165 pp. - 10€

Et si nos rêves nous étaient offerts par de minuscules créatures, des «passeurs de rêves» qui, tels des araignées, tisseraient les fils de nos souvenirs, récoltés autour de nous, pour en faire des songes doux et apaisants? Et si nos cauchemars nous étaient imposés par ceux qui, parmi ces créatures auraient, à trop fréquenter nos souvenirs douloureux, basculés du côté obscur (on les appelle alors les «saboteurs»)? Petite est une passeuse de rêves en apprentissage. Elle visite, chaque nuit, une vieille femme qui vit seule, avec son vieux chien, entourée du souvenir de celui qu’elle a aimé dans sa jeunesse et qui est mort à la guerre. Un jour, les services sociaux lui confient un petit garçon, John, et Petite doit redoubler d’ardeur pour lui offrir des rêves apaisants et opposer toute sa douceur à la malveillance des saboteurs.

Avec cette histoire, tissée dans une écriture poétique aux frontières du fantastique, Lois Lowry nous raconte la difficile reconstruction d’un petit garçon délaissé par sa mère et maltraité par son père. Elle nous fait entrevoir un monde, aux côtés du nôtre, où luttent nos souvenirs heureux et douloureux, pour nous aider à grandir et à vivre tout simplement.

Ariane Tapinos (février 2010)

08/12/2009

Cut ! | roman de Hanna Marjut MARTTILA

Cut.gifTraduit du finnois par Johanna Kuningas
Éd. Actes sud junior, coll. romans ado | septembre 2009 – 13,50€

Ce que voudrait Torstai, dans la vie, c'est devenir un grand réalisateur. Ce dont il a besoin pour parvenir à ses fins, c'est d'un camécoscope DCR-DVD 205, l'outil parfait pour débuter. Mais ce qu'il désire plus que tout, là tout de suite, alors que sa sœur Tarina vient de le réveiller à trois heures du matin pour lui annoncer qu'elle est à nouveau enceinte, c'est comprendre comment l'impossible a pu se produire. Après tout, c'est lui qui se charge d'acheter les préservatifs de Tarina. Et qui se charge de la lessive. Et du ménage, et des courses, et des médicaments de son père…

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03/12/2009

Noël, c’est couic !

noel c couic.gifPremière lecture
Christophe Honoré (texte) et Gwen le Gac (ill.)
Éd. L’École des loisirs, coll. Mouche, nov. 2005
70 pages – 7,50 €

Anton s’apprête à fêter Noël en Bretagne, avec toute sa famille réunie autour de Mémère. Seulement s’il veut que tout se déroule comme prévu, il a intérêt à se tenir à carreau, papa a été très clair: «Tu vas être irréprochable, sinon Noël, c’est couic!» Il faut dire que papa est très enervé et prêt à s’enflammer à la moindre étincelle. Est-ce parce qu’il attend l’arrivée de Ferdinand, son compagnon, et qu’il apréhende ce Noël en famille, avec ses frères et leurs épouses? Mémère, elle, semble pourtant d’accord pour accueillir Ferdinand, mais parfois les apparences ne sont qu’un reflet déformé de la réalité. Parfois aussi, l’idée qu’on se fait de la réalité compte plus que ce qu’elle est vraiment. Quoiqu’il en soit, le père d’Anton décide de rentrer à Paris avec son fils, alors que Ferdinand passera Noël avec la famille d’Anton.
Le père et le fils quittent le pavillon de Mémère en claquant la porte. Ils prennent la route et se retrouvent bientôt coincés par la neige, contraints de passer la nuit de Noël entre leur voiture et un refuge de fortune dans un minuscule village inconnu. Accueillis par un maire volubile, sa fille secouriste et un curé désespéré par la défection du villageois censé jouer l’âne de la crèche, Anton et son père décident finalement de rentrer chez Mémère. Elle les trouvera au pied du sapin au petit matin, tels des cadeaux déposés par le le Père Noël…

Un conte de Noël moderne qui dit, derrière l’humour, voire le burlesque des situations, les difficultés des relations familiales si souvent mises à mal dans ces grands moments de retrouvailles que sont les fêtes de fin d’année. Christophe Honoré a les mots justes, comme toujours, pour évoquer les tensions familiales et beaucoup se reconnaitront dans ces agacements et ces fâcheries qui disent toute l’ambiguité des sentiments et bien au-delà de la famille «particulière» que forment Anton, son père et Ferdinand. Les illustrations de Gwen le Gac, qui font beaucoup penser à celles d’Agnès Rosenstiehl, apportent par la tendresse qui s’en dégage un juste contrepoint à la tension du récit, très cinématographique, de Christophe Honoré.

Ariane Tapinos

(première publication de l'article: décembre 2005)

03/11/2009

Les heureux parents | album de Laëtitia BOURGET et Emmanuelle HOUDART (ill.)

Heureux parents.jpgéd. Thierry Magnier | sept. 2009 - 16€

Une femme et un homme coulent des jours heureux depuis l’instant de leur rencontre. Un enfant s’annonce. Tout à leur bonheur, ils rêvent de leur vie de parents… Mais c’était «sans compter sur les multiples épreuves qui les attendaient». Les transformations de la grossesse, les nuits sans sommeil, les couches à foison, les caprices… Puis la vie qui continue et un petit frère pour la petite princesse. Premières rivalités, premières jalousies. Les enfants qui grandissent et s’opposent et qui, un jour, quittent la maison. Alors se demandent Laëtitia Bourget et Emmanuelle Houdart: «Comment ont-ils fait pour rester unis tout au long de ce périple ?» Et de répondre «Il leur aura fallu des montagnes d’amour et des puits de sagesse».

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05/10/2009

Villa des Oliviers | roman d'Anne VANTAL

villa des Oliviers.jpgÉd. Seuil Jeunesse, coll. Karactère(s) | juin 2009 | 142 pp. - 8,5O€

C’est l’été. Manon a quinze ans et comme chaque année, elle va passer trois semaines dans la maison de ses grands-parents, la Villa des Oliviers, où elle retrouvera ses tantes, ses oncles, ses deux cousines et son petit cousin. Mais cette année, c’est décidé, Manon sera  désagréable (suite à une sombre histoire de cheville brisée de sa meilleure copine, Célia), elle restera silencieuse et s’emploiera à gâcher les vacances de ses parents. Mais les résolutions prises sous le coup de la colère sont les plus difficiles à tenir. Comment résister à la gentillesse de Mona, sa grand-mère (et à sa bonne cuisine) et au cou bronzé de Nicolas, le fils du jardinier?

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20/04/2009

La Croûte | album de Charlotte MOUNDLIC, illustré par Olivier TALLEC

croute.gifÉd. Flammarion, coll. Les albums du Père Castor | mars 2009 – 10 €

La croûte ? Mais de quelle croûte s’agit-il ? Petit bobo ou grande blessure ? Un jeune garçon raconte sa peine juste après la mort de sa maman. Comment combler le vide de l’absence et faire face au quotidien ? Comment s’occuper de papa et ne pas oublier maman ? Et que faire aussi pour mamie ? Heureusement mamie saura trouver les mots qui soignent et redonnent le goût de vivre.

Le choix affirmé du rouge dominant la typographie et les illustrations évoquent le thème traité et la force de la vie. Un grand coup de chapeau à l’auteur pour la justesse du texte et à l’illustrateur pour la finesse expressive des personnages ; ils nous font partager ensemble, tour à tour, émotion et espoir. Une grande réussite.
Un sujet sensible qui, selon nous, nécessite un accompagnement pour les plus jeunes lecteurs.

Josuan (avril 2009)

04/04/2009

Les Ailes d'Anna | album d'Anne CORTEY, illustré par Anaïs MASSINI

ailes d'anna.gifÉd. Autrement jeunesse | mars 2009 – 16,50 €

Un album qui évoque avec sensibilité et pudeur une difficulté de la vie quotidienne d’un enfant : une dispute entre ses parents.

Cet ouvrage permet d’aborder une situation, réelle ou fantasmée, qui peut angoisser les enfants.
Le texte clair, la typographie scripte facilitent la lecture intime des jeunes lecteurs.
On regrettera toutefois le choix de couleurs trop pâles de certaines pages qui nuisent à la lecture du texte.
Les illustrations pleine page, la fluidité des mouvements, les métaphores, traduisent le voyage d’Anna qui « fait battre ses ailes imaginaires ».

Un album à lire tout seul ou à partager.

Josuan (avril 2009)

22/03/2009

Maman(s) d’amour | album de Josée MASSE (ill.)

9782013914444.jpgTexte de l’association The Mother’s Bridge of love | adaptation française de Françoise ROSE
É
d. Gautier-Languereau | janv. 2009 | 13 €

Un très grand coup de cœur pour cet album dont le thème extrêmement délicat est abordé avec beaucoup de pudeur. C’est l’histoire de l’adoption qui commence comme un conte par « il était une fois » mais bascule tout de suite dans la réalité : « Tu ne la connais pas ».
La construction de l’identité d’une petite fille adoptée est harmonieusement relayée par le texte et par l’image qui, dans un balancement subtil de double page en double page, relie l’univers d’origine et l’univers d’accueil.
Un message puissant dès le titre « maman(s) d’amour » qui se poursuit à travers la poésie du texte, soutenu par la délicatesse des images et leur fort pouvoir symbolique.
Cet ouvrage remarquable par sa grande simplicité pourrait permettre d’établir un dialogue juste entre parents et enfants.

Josuan (mars 2009)