Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Page d'accueil

08/12/2009

Cut ! | roman de Hanna Marjut MARTTILA

Cut.gifTraduit du finnois par Johanna Kuningas
Éd. Actes sud junior, coll. romans ado | septembre 2009 – 13,50€

Ce que voudrait Torstai, dans la vie, c'est devenir un grand réalisateur. Ce dont il a besoin pour parvenir à ses fins, c'est d'un camécoscope DCR-DVD 205, l'outil parfait pour débuter. Mais ce qu'il désire plus que tout, là tout de suite, alors que sa sœur Tarina vient de le réveiller à trois heures du matin pour lui annoncer qu'elle est à nouveau enceinte, c'est comprendre comment l'impossible a pu se produire. Après tout, c'est lui qui se charge d'acheter les préservatifs de Tarina. Et qui se charge de la lessive. Et du ménage, et des courses, et des médicaments de son père…


En bon pragmatique, allergique à l'émotivité, Torstai remplit ses nombreuses tâches domestiques avec sérieux, parce que comme le dit Lisa l'assistante sociale attitrée de cette famille déglinguée d'activistes nocturnes: «Putain, on va pas se laisser faire». Alors Torstai prend les choses en main pour faire mentir les statistiques, échaffaude des plans machiavéliques bien dérisoires avec une lucidité et une ironie presque effrayantes pour sauver sa famille du désastre qui la fera éclater pour de bon. Mais les intéressés sont tenaces: le père dans sa dépression, la mère dans son alcoolisme et la sœur dans son désir d'un enfant que la situation ne permet pas de prendre en charge. Torstai doute, se débat avec sa famille impossible, renonçant sans révolte et sans apitoiement aux activités de son âge, le tout avec beaucoup d'humour.

Hanna Marjut Marttila dresse ce portrait haut en couleurs d'une famille «au bord de la crise de nerfs» en quatorze séquences pas si désespérées: plus qu'un naufrage, c'est ici une véritable odyssée familliale que raconte l'auteure dans un dialogue vivant et chaleureux avec son lecteur.

Nathalie Ventax (déc. 2009)

Les commentaires sont fermés.