03/12/2009
Noël, c’est couic !
Éd. L’École des loisirs, coll. Mouche, nov. 2005
70 pages – 7,50 €
Anton s’apprête à fêter Noël en Bretagne, avec toute sa famille réunie autour de Mémère. Seulement s’il veut que tout se déroule comme prévu, il a intérêt à se tenir à carreau, papa a été très clair: «Tu vas être irréprochable, sinon Noël, c’est couic!» Il faut dire que papa est très enervé et prêt à s’enflammer à la moindre étincelle. Est-ce parce qu’il attend l’arrivée de Ferdinand, son compagnon, et qu’il apréhende ce Noël en famille, avec ses frères et leurs épouses? Mémère, elle, semble pourtant d’accord pour accueillir Ferdinand, mais parfois les apparences ne sont qu’un reflet déformé de la réalité. Parfois aussi, l’idée qu’on se fait de la réalité compte plus que ce qu’elle est vraiment. Quoiqu’il en soit, le père d’Anton décide de rentrer à Paris avec son fils, alors que Ferdinand passera Noël avec la famille d’Anton.
Le père et le fils quittent le pavillon de Mémère en claquant la porte. Ils prennent la route et se retrouvent bientôt coincés par la neige, contraints de passer la nuit de Noël entre leur voiture et un refuge de fortune dans un minuscule village inconnu. Accueillis par un maire volubile, sa fille secouriste et un curé désespéré par la défection du villageois censé jouer l’âne de la crèche, Anton et son père décident finalement de rentrer chez Mémère. Elle les trouvera au pied du sapin au petit matin, tels des cadeaux déposés par le le Père Noël…
Un conte de Noël moderne qui dit, derrière l’humour, voire le burlesque des situations, les difficultés des relations familiales si souvent mises à mal dans ces grands moments de retrouvailles que sont les fêtes de fin d’année. Christophe Honoré a les mots justes, comme toujours, pour évoquer les tensions familiales et beaucoup se reconnaitront dans ces agacements et ces fâcheries qui disent toute l’ambiguité des sentiments et bien au-delà de la famille «particulière» que forment Anton, son père et Ferdinand. Les illustrations de Gwen le Gac, qui font beaucoup penser à celles d’Agnès Rosenstiehl, apportent par la tendresse qui s’en dégage un juste contrepoint à la tension du récit, très cinématographique, de Christophe Honoré.
(première publication de l'article: décembre 2005)
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