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15/03/2009

Ailleurs | trilogie romanesque de MOKA

9782211093392.jpgÉd. L'École des loisirs, coll. Médium  | janvier 2009 | 316 pp. - 11 €
Romans précédemment parus à L'École des loisirs sous les titres : Ailleurs rien n'est tout noir ou tout blanc (1991), Le Puit d'amour (1992), À nous la belle vie (1994).

À quinze ans, Frankie Avalon sait déjà bien ce qu'elle veut dans la vie – devenir pilote – et sa passion pour les avions lui fait accepter d'assez bonne grâce un déménagement à Seattle avec le reste de la famille, à savoir son père et sa sœur aînée, Constance. La découverte du pays ne se fait pas sans aléa : Seattle se révèle une ville grise et triste (malgré la présence d'usines Boeing et d'une école d'aviation !). Frankie, qui n'hésite pas à se lier, va découvrir une ville où racisme et préjugés règnent et où une étincelle suffit pour mettre le feu aux poudres. Cette étincelle, c'est le très populaire Linwood Forrester qui va l'allumer, avec ses discours racistes et sa manière de séduire même la naïve Constance…

 

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25/02/2009

Orages | roman de Sonia RISTIC

orages.gifÉd. Actes sud junior, coll. Romans ado | octobre 2008 | 168 pp. – 11 €

1995. Tamara a une vingtaine d’années et poursuit sans conviction des études à Paris. Pour la première fois depuis quatre ans, elle s’apprête à partir pour Belgrade, sa ville natale. Elle doit hériter d’un lopin de terre, un bout de forêt dans la banlieue de Belgrade : elle n’en veut pas et redoute d’être confrontée à sa famille, ses souvenirs, sa vie « d’avant ». Trois ans que dure le siège de Sarajevo, et qu’elle se tient aussi éloignée que possible de la Serbie.
Rien dans ce voyage tant redouté ne se passera comme prévu et Tamara, très vite, se laisse porter par les événements et les sentiments qui la submergent…

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01/02/2009

Moi Dieu Merci qui vis ici | album de Thierry LENAIN, illustré par Olivier BALEZ

moi dieu merci.jpgÉd. Albin Michel Jeunesse | février 2008 - 13,50 €

C'est l'histoire de Dieu Merci, un Angolais qui a fui la guerre et son «pays prison» où chaque visage pouvait être celui de son bourreau. C'est l'histoire de Dieu Merci qui est arrivé ici, en France, sans papiers, sans rien ni personne. C'est l'histoire de Dieu Merci qui a secouru une vieille femme seule et trouvé un nouveau foyer. C'est l'histoire, enfin, de Dieu Merci vivant ici.

Voilà une littérature jeunesse comme on l'aime, celle qui prend parti, qui affiche la couleur, qui s'inscrit dans le bruit du monde et donne à penser aux enfants et aux grands. La conviction et l'engagement de ses auteurs sont manifestes. Le texte de Thierry Lenain, au plus haut de son talent, est comme porté par son sujet. Il est à lire à haute voix pour entendre la révolte et l'espoir. Les images d'Oliviez Balez sont lumineuses et elles ont aussi quelque chose d'implacables. Comme celle sur laquelle se referme le livre: Dieu Merci qui regarde le lecteur et semble l'interpeller, l'inviter à prendre ses responsabilités. Un splendide album sur l'immigration, sur la fraternité aussi.

Ariane Tapinos

PS: Thierry Lenain sera à Comptines le vendredi 14 mars 2008 de 17h à 19h pour nous parler de son album, dans le cadre d'une rencontre, animée par Patrick Geffard et en partenariat avec RESF - Réseau éducation sans frontières.
Les illustrations d'Olivier Balez seront exposées à la librairie du 4 au 15 mars.

(première publication de l'article : 20 février 2008)

06/12/2008

Orage sur le lac | roman d'Ester ROTA GASPERONI

orage sur lac.gifÉd. L'École des loisir, coll. Médium | 1995 | 308 pages - 10,40€

Eva Raffaelli est écolière à Milan. Elle aime bien sa maîtresse, mademoiselle Soratti, et les belles maximes qu'elle fait réciter aux enfants. Eva ne comprend pas pourquoi ses parents ne partagent pas son enthousiasme pour la morale mussolinienne. Son père serait-il l'un des ces «intellectuels antifascistes», insulte suprême dans les cours d'école de l'Italie de la Seconde Guerre mondiale? Eva voudrait pouvoir aimer (et se faire aimer de) tout le monde: son architecte de père, son frère, sa maîtresse, ses camarades, son chien, le beau Guido… Mais son père disparaît subitement et la famille doit fuir la ville, puis partir se réfugier toujours plus loin dans les montagnes. Eva apprendra bientôt le sens du libre-arbitre… et de la discrétion. Elle devra aussi réfréner certains élans de son cœur et faire ses propres choix sans mettre en péril ni sa famille ni ses amis.

À huit ans, Eva découvre la politique à hauteur de pupitre. Au cours des pérégrinations qui composent le récit passionnant de ses années de guerre, la petite fille aura l'occasion de mettre des visages sur les catégories abstraites que sont «les partisans», «les fascistes», «les traîtres». Elle apprendra qu'il existe moult nuances entre le noir et le blanc, nuances que la guerre occulte. Pensées et sentiments contradictoires se bousculent chez l'enfant qui n'en demandait pas tant: le beau et le bien ne sont pas toujours où elle les attend et elle apprend que si des actes indignes sont parfois commis au nom d'une juste cause, nos ennemis peuvent avoir des qualités, ils n'en demeurent pas moins nos ennemis... Récit d'inspiration autobiographique (et premier roman de son auteure, écrit directement en français), Orage sur le lac est une œuvre d'une grande richesse d'évocation psychologique, politique et historique; écrite sur un ton vif (à la première personne), elle peut presque se lire comme un roman d'aventures.

Corinne Chiaradia
(première publication de l'article: septembre 2006)


PS : Ester Rota Gasperoni a poursuivi la biographie d'Eva (et de ses émigrations successives) sur deux volumes :


arbre capulies.gifL'Arbre de Capulies
éd. Actes Sud junior, janvier 2006 - 9,50€
Après la guerre, Eva émigre en Amérique du Sud avec sa famille, là elle découvre le mépris avec lequel les Blancs aisés traitent les Indiens.

année americaine.gifL'Année américaine
éd. L'École des loisirs, coll. Médium,1997 - 8,80€
Nouveau déracinement pour Eva, qui quitte l'Amérique du Sud pour partir étudier à l'université aux États-Unis.

Sur la tête de la chèvre & La Grâce au désert | deux romans d'Aranka SIEGAL

sur tête chèvre.gifTraduction de l'anglais par Tessa Brisac
Sur la tête de la chèvre
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Folio junior, [EO 1981] 2003, 336 pages - 7,50€
La Grâce au désert
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Folio junior, [E0 1987] 2003, 332 pages
[ÉPUISÉ en mai 09]
À partir de 12 ans

Ces deux romans autobiographiques d'Aranka Siegal sont déjà des classiques de la littérature jeunesse, plusieurs fois réédités depuis leur première parution en 1981 aux États-Unis et en 1987 en France.
L'auteure - née en Hongrie en 1929, déportée à Auschwitz à quatorze ans - a puisé dans sa mémoire pour faire revivre la communauté juive hongroise, sa propre famille et la petite fille qu'elle était alors. Cependant, par pudeur, parce qu'elle est devenue une «autre personne» ou parce que les souvenirs sont lointains et ce monde détruit, la narratrice de l'histoire ne se prénomme pas Aranka mais Piri. Et Piri Davidowitz a dix ans lorsque les troupes hongroises envahissent le village ukrainien de Komjaty où elle est en vacances chez Babi, sa grand-mère. Le lecteur sait dès la première page que la famille Davidowitz est celle de l'auteure, et que la plupart de ses membres (père, mère, enfants…) ne survivront pas à la fin du volume. Cependant Aranka Siegal ne «profite» jamais de cet avantage (connaître la fin de l'histoire) et excelle au contraire à transcrire les événements au travers du regard de la petite Piri, ne nous livrant que ce que l'enfant perçoit et ressent alors. Ce qui rend son récit extrêmement vivant, haletant presque, et tout simplement bouleversant.

grace au desert.gifCes deux volumes forment une «trilogie en creux» avec un troisième, jamais écrit. Ainsi Sur la tête de la chèvre décrit les années de guerre, l'antisémitisme, les humiliations, mais aussi la chaleur familiale et le combat quotidien pour éloigner l'étau qui se resserre sur les juifs hongrois. Il décrit en détails la vie dans le ghetto de Beregszasz, et le «parcage» des juifs dans une briquetterie peu avant leur déportation. Il s'arrête aux portes du train qui les mènera à Auschwitz. La Grâce au désert s'ouvre sur les dernières heures de captivité de Piri et de sa grande sœur Iboya et s'attache aux trois années d'incertitude et d'errances qui les conduiront en Suède et enfin aux États-Unis en 1948. Les camps et leur cortège d'horreur sont très peu évoqués de manière directe, mais pourtant présents dans les séquelles physiques et morales contre lesquelles se débat Piri. L'adolescente, bientôt jeune femme, en parle peu, mais «cela» vit en elle et peut la saisir à tout moment, quand une chanson, un objet, un mot ou seulement une lumière la projettent instantanément dans un autre lieu et un autre temps, bien loin de son exil suédois… L'auteure ne nous dit pas toujours ce que Piri «voit» alors, sa parole est toute en retenue. Au final, Aranka Siegal parvient à transcrire le mélange incroyable d'innocence, de naïveté, puis de lucidité, d'angoisse, de douleurs, d'irrationnel espoir et de désir de vie et d'amour qui la porta au long de ces années terribles.

Corinne Chiaradia
(première publication de l'article: 1er février 2005)

Portée par le vent... | album de Soyung PAK (texte) & Marcelino TRUONG (ill.)

portée par vent.gifÉd. Gautier-Languereau | octobre 2003 | 12€

Voici une très jolie parabole racontée par son papa (vietnamien?), à sa petite fille: quand une graine naît sur une terre trop froide, si elle manque de soleil ou de pluie, elle s'envole, poussée par le vent; elle franchit les océans et vole, vole jusqu'à ce qu'elle trouve une bonne terre où se poser, germer, s'enraciner. Les images lumineuses du pays où la petite fille s'est enracinée contrastent avec les images sombres des pays en guerre ou opprimés que son père a traversés. Soyung Pak, l'auteure, est d'origine coréenne, Marcelino Truong, l'illustrateur, est d'origine vietnamienne. Ils rendent ensemble un bel et émouvant hommage à leurs parents respectifs.

Mireille Penaud
(première publication de l'article: novembre 2003)

L'Arche de Noah | roman de Chaïm POTOK

arche noah.gifTraduit de l'anglais (États-Unis) par Jérôme Lambert
Éd. L'École de loisirs, coll. Médium | mars 2004 | 78 pages - 9€

[À partir de 12 ans]

À seize ans, Noah, seul survivant d'un village de quatre mille âmes, a passé trois ans dans un camp de concentration puis deux ans dans un camps de transit. Il vit maintenant à Brooklyn chez sa tante. Davita, une jeune juive américaine de dix-huit ans, lui donne des leçons d'anglais. Au fil de ces rencontres, il dévoile son douloureux passé. La mort des siens, de son frère jumeau, le camp. Au travers des dessins qu'il échange avec Rachel, la petite sœur de Davita, il raconte. Son village, sa maison, la synagogue dans laquelle il exerçait ses talents naissants de dessinateur.

L'histoire de Noah est celle d'un retour à la vie. Noah apprend à parler une nouvelle langue et réapprend à vivre. C'est l'histoire d'un avenir possible après une mort presque certaine. C'est l'histoire d'une parole retrouvée, d'un retour dans la communauté des hommes. L'écriture contient l'émotion et suggère plus qu'elle ne décrit. C'est un récit très juste.

Ariane Tapinos
(première publication de l'article : 1er février 2005)

Escale à Château-Rouge | roman de Franck PAVLOFF

escale chateau rouge.jpgIllustrations de François Roudot
Éd. Milan, coll. Milan poche cadet « Tranche de vie » | mai 2002 | 40 pp. - 5,20€

C'est la jolie rencontre de Boris, garçon «doux et rêveur», avec une jeune Malgache un peu manipulatrice… Elle accroche à un ballon rouge une carte postale où elle a écrit «Tu as gagné un voyage à Madagascar». Lorsque Boris, un jour un peu gris, trouve le ballon, il téléphone vite au numéro indiqué, et Florine lui donne son adresse: Boris s'y précipite pour retirer son billet d'avion, ça lui semble évident. Hélas non: Florine vient bien de Madagascar, mais elle vit dans le 18e arrondissement de Paris chez son oncle restaurateur, elle ne tient pas une agence de voyage! Elle marche avec des béquilles, elle s'ennuie de ses parents qui vivent là-bas, alors elle veut bien lui raconter des histoires de chez elle pour le faire voyager… Boris s'en va furieux, mais il reviendra, car ça sent bon dans ce restaurant, il y a des couleurs magnifiques sur la robe de Florine et elle raconte très bien son île, avec ses beautés et ses difficultés: finalement, c'est bien mieux qu'un voyage touristique!

Mireille Penaud
(première publication de l'article : juin 2002)