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23/02/2010

Les Willoughby | roman de Lois LOWRY

Willoughby.gifTraduit de l’américain par Francis Kerline
Éd. L’École des loisirs, coll. Neuf | mars 2010 | 208 pp. - 10,50€

Quatre enfants (Timothy l’aîné, onze ans, Barnaby et Barnaby les jumeaux A et B de dix ans et Jane la petite dernière âgée de six ans et demi) et un couple d’abominables parents forment la famille Willoughby. Une famille terriblement «vieux jeu», tout droit sortie d’un roman anglais du XIXe ou du début du XXe siècle. Les enfants sont charmants et débrouillards. Les parents sont ignobles, bêtes et méchants. Les enfants se rêvent orphelins comme dans les livres et les parents ourdissent de sombres combines pour se débarrasser à jamais de leur encombrante progéniture. Ils recrutent une nounou censée être odieuse (mais qui en réalité a des réserves de tendresse et sait faire cuire de délicieux gâteaux quand il faut résoudre un problème). Quand Willoughby père et mère partent pour de très longues vacances, ils en profitent pour mettre en vente leur maison et espèrent bien ne plus retrouver leurs enfants à leur retour. Les enfants quant à eux attendent fébrilement des nouvelles, dans l’espoir d’apprendre enfin la mort de leurs affreux géniteurs…

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22/02/2010

Passeuse de rêves | roman de Lois LOWRY

Passeuse de rêves.jpgTraduit de l’américain par Frédérique Pressmann
Éd. L’École des loisirs, coll. Médium | mars 2010 | 165 pp. - 10€

Et si nos rêves nous étaient offerts par de minuscules créatures, des «passeurs de rêves» qui, tels des araignées, tisseraient les fils de nos souvenirs, récoltés autour de nous, pour en faire des songes doux et apaisants? Et si nos cauchemars nous étaient imposés par ceux qui, parmi ces créatures auraient, à trop fréquenter nos souvenirs douloureux, basculés du côté obscur (on les appelle alors les «saboteurs»)? Petite est une passeuse de rêves en apprentissage. Elle visite, chaque nuit, une vieille femme qui vit seule, avec son vieux chien, entourée du souvenir de celui qu’elle a aimé dans sa jeunesse et qui est mort à la guerre. Un jour, les services sociaux lui confient un petit garçon, John, et Petite doit redoubler d’ardeur pour lui offrir des rêves apaisants et opposer toute sa douceur à la malveillance des saboteurs.

Avec cette histoire, tissée dans une écriture poétique aux frontières du fantastique, Lois Lowry nous raconte la difficile reconstruction d’un petit garçon délaissé par sa mère et maltraité par son père. Elle nous fait entrevoir un monde, aux côtés du nôtre, où luttent nos souvenirs heureux et douloureux, pour nous aider à grandir et à vivre tout simplement.

Ariane Tapinos (février 2010)

16/02/2010

Les contes du chemin avec Chantal Constant

DSCN2252.JPGL'heure des contes (du chemin) à la librairie…

Pendant la première semaine des vacances d'hiver - mardi 23, mercredi 24 et jeudi 25 février, de 17h à 18h - Les contes du chemin, avec Chantal CONSTANT, conteuse et La compagnie créative, maison d’édition bordelaise.

Dans le cadre du projet européen «Les contes du chemin», mené par La compagnie créative, éditeur bordelais et les éditions OQO, éditeur espagnol.

Chantal Constant est tisserande d’histoires.
Elle déroule le fil d’histoires pelotonnées au fond de son imaginaire. Contes, récits, poèmes, tous parlent de nous, humains, terriens. Passeuse d’histoires venues du fond des temps, histoires qui l’émeuvent, la surprennent, la font rire, l’enchantent. Elle les relie et les tisse pour, le temps d’une soirée, en dérouler l’étoffe.

En partage de l’ici et l’ailleurs, elle vous les dit.

Ses spectacles:
«Comment ça va?» des histoires au féminin.
«Les contes de l’île rouge» contes malgaches.
«Les contes de la tisserande» contes du fil, des cordes et du tissage.
«Les animaux nous parlent» les animaux seraient-ils plus sages que les humains?

DSCN2246.JPG
Photos prises à la librairie Comptines lors de la rencontre avec l'illustratrice portugaise Tersa Lima, le 29 janvier dernier.

Ce projet reçoit  le soutien financier de la Communauté européenne, de la Région Aquitaine et de la DRAC Aquitaine.
En savoir plus sur «Les contes du chemin» sur le site de la Compagnie créative.

15/02/2010

La Colère de Banshee | album de Jean-François CHABAS (texte) & David SALA (ill.)

colère banshee.jpgÉd. Casterman, coll. Les albums Casterman | janv. 2010 - 14,95€

Qui est Banshee? Une toute petite fille, fine, frêle, blonde et toute d'or vêtue, dont les pieds «laissent de menues traces sur le sol de la lande, des empreintes qui pourraient être celles d'un lièvre ou d'un lutin». Pourquoi Banshee se précipite-t-elle hors de chez elle, pieds nus dans la forêt, courant jusqu'à la plage? Pour crier sa colère, une grosse, énorme, gigantesque colère, qui fait s'enflammer l'herbe sèche, soulève les rochers et déclenche la tempête. Le pouvoir de la colère de cette petite fille chamboule l'air, l'eau et les animaux à des kilomètres à la ronde. Jusqu'à ce qu'une magnifique jeune femme à la chevelure rousse rejoigne sa petite fille et lui tende calmement sa poupée perdue, apaisant du même coup les éléments…

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14/02/2010

Le Débardeur rouge | album de SEJUNG Kim

Débardeur rouge.jpgÉd. Talents Hauts, coll. Des livres pour les filles ET pour les garçons | oct. 2009 - 11,50€

Marie est une jeune femme épanouie aux formes généreuses. Le jour de son anniversaire, ses amis lui offrent un joli petit débardeur rouge. Joli, mais vraiment petit, bien trop petit pour abriter la large poitrine de Marie. Qu’à cela ne tienne! Marie se lance dans une cure d’amaigrissement qui lui permettra, pense-t-elle, de porter le débardeur rouge et ce faisant, de faire plaisir à ses amis. Elle se met à la diète (que c’est mauvais), au jogging (que c’est fatigant), elle s’éloigne des tentations et finit par s’isoler et se priver de tout ce qui lui rend la vie belle: les amis, les promenades, les gourmandises… Un jour elle met le petit débardeur rouge dans une valise et quitte Paris pour la montagne. Là, au pied d’une immense colline, qui la fait paraître soudain si petite et menue, elle sort le maudit T-shirt de sa valise et le laisse s’envoler au vent…

Une histoire toute simple et joliment illustrée qui dit sans insister, tout le mal que fait le conformisme ambiant tendance anorexique. Une solution: chantons, en cœur avec Anne Sylvestre «Elle dit je suis Gulliverte, Et je me sens bien, vous me trouvez grande certes, Je n’en disconviens, Maintenant mes petits hommes, A vous de grandir, Comptez plus que je me gomme pour pas vous ternir»…

Ariane Tapinos (février 2010)

Gulliverte, Anne Sylvestre, 1986.

13/02/2010

Pourquoi tu ne m'aimes pas ? | album de Françoise ARMENGAUD & Martine BOURRE

pourquoi tu m'aimes pas.jpgÉd. MeMo | nov. 2009 | 17€

«Pourquoi tu ne m'aimes pas?»: avec cette simple question posée par un petit renard de papier et l'aide de quinze (+ un) animaux, Françoise Armengaud et Martine Bourre dessinent un éloge de la tolérance tout en sensibilité, à destination des tout-petits.
L'astuce de l'album est que chaque face-à-face du renardeau avec un autre animal ne contient pas une réponse mais une nouvelle question que lui suggère la vision de l'autre: «Parce que je suis plus grand que toi?» dit renard face à une souris, ou «Parce que je suis libre et que tu ne l'est pas?» en regard d'un chien en laisse. Les questions renvoient aussi bien au physique du renard qu'à ses origines familiales («Parce que ma famille a squatté votre vieux terrier?» dit-il à un blaireau), son passé («Parce que j'ai dansé avec le Petit Chaperon rouge?» face au loup), à ce qu'il possède ou ce qui lui manque («Parce que tu as quelque chose que je n'ai pas?» lorsqu'il rencontre un cerf à la belle ramure… renardeau serait-il une… renarde?) Et s'il en vient à s'interroger sur sa ressemblance avec l'écureuil, il est tout prêt de rejeter son propre reflet dans une mare («Parce que tu n'es pas content d'être moi?»).

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La Grande Question | album de Wolf ERLBRUCH

grande question.jpgÉditions Être, Grande collection, 2003 – 14,50€
[aussi disponible en coll. Petit format, 2008 – 9,90€]

S'il y a bien une question qui mérite ce titre de «grande question», c'est celle-ci: pourquoi sommes-nous sur terre? Seuls les enfants et les philosophes osent encore cette question, mais chacun voit midi à sa porte et propose sa réponse au fil des pages de ce très joli livre. Pour le pilote d'avion, on est sur terre pour aller dans le ciel et «embrasser les nuages», tandis que pour le soldat, on est là pour obéir. L'aveugle est là pour faire confiance, le jardinier pour apprendre la patience. La mort enjoint l'enfant à aimer la vie. Le chien croit qu' «on est sur terre pour aboyer», même si «parfois, on hurle à la lune».

Bref, qu'on réponde par le pratique ou le poétique, chaque réponse est une incitation à tourner la page de cet album où se croisent espoir et mélancolie, humour et tendresse.

Ariane Tapinos

Première publication de l'article: décembre 2003.

 

11/02/2010

Le Cantique des carabines | roman de Xavier DEUTSCH

cantique carabines.gifÉd. Mijade (Namur) | juin 2009 | 142 pages - 7€

Ponce vient d'avoir quatorze ans. À Moio, son village natal en terre sicilienne, c'est l'âge de la majorité. Ponce «le petit» est grand aujourd'hui et pour cette raison son frère aîné Léonidas, vingt-huit ans, lui offre de l'accompagner à Catane, la grande ville où il compte bien vendre sa récolte annuelle d'oignons. Voilà donc les deux garçons juchés sur une charrette remplie d'oignons et tirée par une jument, partis pour un périple de plusieurs jours sur des routes poussiéreuses et semées d'embûches (des brigands écument les campagnes siciliennes). Léonidas est un jeune homme secret, calme et silencieux - un «taiseux» - il économise ses mots au moins autant que son jeune frère écarquille les yeux dans ce qui ressemble pour lui à un voyage initiatique. Le lecteur ne mesure pas encore à quel point ce voyage va chambouler le jeune Ponce, emporté par la résolution ferme et sans faille de son frère qui, en quelques mots et quelques jours, lui ouvrira des horizons insoupçonnés.

Le premier chamboulement – et non des moindres – intervient autour de la page 40 quand l'étrange attelage atteint… l'aire de repos d'une station-service. On croyait évoluer dans un roman «paysan» plus ou moins historique et nous voilà projetés dans une contemporanéité très déstabilisante!

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09/02/2010

Le Rire de Milo | roman d'Eglal ERRERA

Milo.jpgIllustré par Julia WAUTERS
Éd.
Actes Sud junior, coll. Cadet | oct. 2009 | 91 pp. - 6,50€

Irène a douze ans. Elle est fille unique et vit à Paris. Ses parents et elle ont pour ami un vieux monsieur, Milo, ancien libraire qui tenait boutique au Caire, en Égypte. Durant vingt ans, Milo a fait raisonner son rire tonitruant dans sa librairie cairiote, spécialisée en «histoire et en civilisation pharaoniques». Depuis qu’il est ami avec la famille d’Irène, c’est chez eux qu’il vient partager son savoir et sa bonne humeur. Et c’est le père d’Irène, passionné d’Antiquité égyptienne, qu’il régale de ses histoires. Un jour, Milo fait une mauvaise chute et, après l’hôpital, est contraint à une longue convalescence. Peu à peu, son rire s’éteint et Milo entre en dépression. Il se met alors à parler de Samir.

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L'Été des becfigues | roman d'Eglal ERRERA

été becfigues.gifIllustré par Laurent Corvaisier
Éd. Actes sud junior, coll. Les premiers romans, Cadet | sept. 2003 | 92 pages – 6€

Avec délicatesse, audace et violence parfois, Eglal Errera décrit le premier amour, profond, absolu et sensuel d'une petite fille de presque onze ans. Rebecca vit à Alexandrie, mais chaque année elle passe les trois mois de ses vacances d'été aux confins du désert, dans un lieu où les bédouins se rassemblent périodiquement. C'est ainsi que Dahoud, le jeune nomade, est devenu son compagnon de jeux, puis, peu à peu, son amour. Le roman s'ouvre sur l'attente: huit mois ont passé depuis leur dernière rencontre et aujourd'hui les bédouins vont arriver. Rebecca, cachée à l'ombre du figuier, goûte le plaisir et l'angoisse de cette attente amoureuse. Les trois premiers chapitres évoquent l'odeur, puis la voix, puis les mains de Dahoud: au fil des rencontres de cet été-là, les deux enfants s'émerveillent de leurs corps bouleversés. Dahoud est un petit garçon plein de tendresse, aux paroles d'une sagesse et d'une poésie qu'on devine ancestrales. Le père de Rebecca est inquiet, jaloux, malheureux; la mère apaisante, protectrice mais respectueuse de la nouvelle liberté de sa fille. Être femme «une fierté qu'on partage elle et moi», dit la fillette. Et le désert est là tout autour: silence, chaleur, odeurs et couleurs intenses, admirablement décrits à travers la perception aiguë de Rebecca, comme un écho de sa sensualité. Le dernier chapitre, très court, s'intitule «Le chagrin»: ces amours-là, si fulgurantes et parfaites, ne s'inscrivent pas dans la durée d'une vie.

Mireille Penaud

Première publication de l'article : octobre 2003.