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Rechercher : Baptême de l'air

LA FAMILLE DANS TOUS SES ÉTATS

La famille.jpgDocumentaire
de Alexandra MAXEIMER & Anke KUHL (illustrations)

Traduit de l’allemand par Hélène Boisson
Éd. La Joie de lire, janvier 2017 - 12€

Le sujet a été au cœur de l’actualité à l’occasion des débats houleux sur le mariage pour tous et il passionne les enfants toujours avides de comprendre à la fois d’où ils viennent et le monde qui les entoure. Les parents, les grands-parents, les fratries sont le sujet de bien des livres pour les enfants. Tous ne sont pas d’un grand intérêt, certains sont plein de bonnes intentions et d’ouverture d’esprit mais aucun n’est aussi complet et malin que celui-ci. Familles nombreuses, hétérosexuelles, lesbiennes ou homosexuelles, familles aimantes ou maltraitantes, familles de sang ou de cœur… cet album, qui flirt avec la bande dessinée est à la fois formidablement instructif et drôle. Avec ses flèches et ses fils qui relient les un-e-s aux autres, il montre aux enfants toutes les formes d’engagements et d’associations familiales possibles, parce que « quel que soit notre âge, nous sommes toujours les enfants de quelqu’un ».

Ses auteurs ont trouvé le ton juste pour parler de choses sérieuses en mêlant explications (parfois pointues) et humour (dans les images comme dans le texte). Ils nous disent que toutes les familles sont différentes et pas seulement comme on l’entend le plus couramment en fonction des adultes qui les composent mais aussi parce que certaines sont bruyantes tandis que d’autres sont silencieuses, que certaines sont raplapla alors que d’autres sont tout le temps en mouvement… Que chaque famille est unique, avec son langage, son odeur, ses habitudes… Bref, elles sont diverses et c’est ça qui est beau !

Ariane Tapinos (mars 2017)

Sociologue & ourson.jpg
PS : Si vous aimez cet album, précipitez vous sur ce film : La sociologue et l’ourson, de Etienne Chaillou et Mathias Théry.

Un documentaire qui n’a pas été fait pour les enfants mais qui peut parfaitement être regardé avec eux et qui met en scène la sociologue de la famille Irène Théry et son fils Mathias - figurés, comme tous les personnages du film par des peluches - dans des discussions passionnantes sur l’évolution de la famille et les débats sur le mariage pour tous.

Une relation entre une mère et son fils au cœur d’une histoire de la famille qui est un bijou d’intelligence et d'humour (l'un va souvent avec l'autre).

Voir la bande annonce : ICI

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02/03/2017 | Lien permanent

LA FAMILLE CERISE : Gare au canard !


famille,animaux,amitié,école,déménagement
Roman

de Pascal RUTER, illustré par Maurèen POIGNONEC  
Éd. Didier Jeunesse, coll. Mon Marque-Page , avril 2016, 141 pages – 10,30 € 

Dans la famille Cerise, il y a d’abord Zouille et Yoyo, les jumelles qui n’ont pas froid aux yeux, leur père qui veut élever des poules, et leur mère qui revisite la rhubarbe  sous toutes ses formes. Mais il y a aussi les meilleurs amis des jumelles : Max Belpom qui est secrètement (mais pas tant que ça) amoureux de Zouille, et son petit frère Papillon qui a lui une passion bien de son âge pour le caca.

Tout ce petit monde vit à Savigny-les-Mimosas, charmant village qui s’apprête à célébrer le début du printemps en organisant une kermesse pleine de poneys, chamboule-tout, châteaux gonflables et autres merveilles propres à réjouir petits et grands. Alors qu’ils dégustent tranquillement leur barbe à papa, Zouille, Yoyo, Max et Papillon découvrent que Fred, leur instituteur adoré, ne semble pas dans son état normal : lui qui est d’habitude si adroit parait incapable d’attraper le moindre canard au stand de pêche à la ligne, et pire encore, il ne reconnait même pas les sœurs Cerise et les frères Belpom. À leur retour à l’école, les quatre enfants voient leurs craintes se confirmer : Fred est devenu vraiment étrange depuis ses tentatives de pêche au canard et a même développé une obsession inquiétante pour tout ce qui touche au palmipède … Zouille, Yoyo, Max et Papillon décident de prendre les choses en main…

Premier printemps à Savigny-les Mimosas pour les sœurs Cerise et leurs parents qui viennent de s’installer dans le petit village : si le comportement bizarre de leurs instituteur va occuper longuement les jumelles et leurs amis, la découverte d’une île déserte, la création d’un cercle secret d’explorateurs,  et la rencontre avec la propriétaire de deux dalmatiens sont aussi au programme du premier tome des aventures loufoques de cette famille attachante. La nouvelle collection  Mon marque-page des éditions Didier jeunesse, destinée aux jeunes lecteurs à partir de sept ans,  démarre de bien belle manière avec ce sympathique roman dans lequel on retrouve  l’humour et le talent de Pascal Ruter.

Nathalie Ventax (mai 2016)

A lire également sur notre blog, la critique du premier roman de Pascal Ruter : Le coeur en braille.

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28/05/2016 | Lien permanent

FRANÇOISE DOLTO. L'HEURE JUSTE

Françoise Dolto.jpgBande-dessinée
de Marie-Pierre FARKAS (dessins) & Marianne RATIER (scénario)
Éd. Naïve, coll. Grands destins de femmes, novembre 2011 – 23,40€

Maman « aime les petites filles blondes, minces avec les yeux bleus. Les miens sont marron, je suis ronde et brune ». C’est sur cette description de Françoise Marette, surnommé Vava, que s’ouvre cette bande-dessinée sur l’enfance de Françoise Dolto. Une enfance coincée entre une mère stricte et irrémédiablement blessée par la mort de sa fille chérie Jacqueline, et un monde dans lequel les enfants manquent cruellement d’adultes pour les comprendre.  Françoise en a bien conscience, elle qui veut devenir « médecin d’éducation » parce que « les enfants peuvent être dérangés par des choses qui sont en eux et qui ne sont pas des microbes ».

Un monde qui se préoccupe peu des femmes sommées de se marier et de faire des enfants.

C’est contre sa mère, rendue méchante par le chagrin, mais avec la complicité de son père, que Françoise suivra la voie qui la mènera à la médecine, puis à la psychanalyse d’enfants.

Le beau récit de Marie-Pierre Farkas et Marianne Ratier s’arrête alors que Françoise, devenue officiellement médecin, deux jours avant que ce droit soit retiré aux femmes par une décision préfectorale à l’aube de la Deuxième guerre mondiale, accroche sa plaque sur laquelle on peut lire : « Docteur Françoise Marette, médecin généraliste pédiatre ».

Cet ouvrage s’inscrit dans une excellente collection : Grands destins de femmes des éditions Naïve, qui propose des portraits –en bande-dessinée – de femmes remarquables.

Ariane Tapinos (janvier 2016)

NB : cette collection, Grands Destins de Femmes, n'est pas une collection jeunesse mais ces ouvrages peuvent parfaitement être lus par des adolescents. 
Dans la même collection, à lire également sur notre blog, Hanna Arendt.

Téléchargez notre entretien avec Françoise Cruz, directrice des éditions Naïve livres, à l'origine de la collection Grands Destins de Femmes.

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10/01/2016 | Lien permanent

DURES A CUIRE. 50 femmes hors du commun qui ont marqué l’Histoire

Dures à cuire.jpgdocumentaire
de Till LUKAT
Traduit de l’anglais par Julie Étienne
Éd. Cambourakis, février 2016, 123 pages - 15€

La quatrième de couverture le dit clairement, cet ouvrage est « pétillant et culotté » ! Et force est de constater que les 50 femmes choisies par Till Lukat sont décapantes. Certes, une fois encore, Marie Curie est au casting (et c’est bien mérité) mais elle ne sert pas comme souvent de caution féministe. Le parti pris de l’auteur (eh oui, c’est un homme !) est ici de mêler femmes inconnues et femmes célèbres dont les vies disent toutes quelque chose d’une manière d’être femmes à travers l’histoire et les continents. Ces femmes ne sont pas toutes formidables et certaines sont même des criminelles comme Aileen Wuornos dont la vie a été portée à l’écran par Petty Jenkins (Monster avec Charlize Theron extraordinaire dans le rôle de Aileen Wuornos) ou des escrocs comme Thérèse d’Aurignac. Ces « Tuff ladies » comme l’annonce le titre original, sont toutes différentes et leurs histoires rendent justice à la fois à diversité des femmes et aux difficultés qu’elles ont rencontrées dans leur vie, en tant que femmes.

Un autre aspect intéressant de ce livre est que, écrit et dessiné par un auteur illustrateur allemand qui partage sa vie entre l’Allemagne et le Royaume Uni, il présente des femmes venues du monde entier : les japonaises Tome Gozen et Mimeko Iwasaki, l’angolaise Nzinga de Ndongo, l’iranienen Tahirih, la russe Valentina Terechkova, l’indienne Phoolan Devi, les pakistanaises Shazia Parvee et Malala Yousafzai…

Enfin, dernière originalité remarquable, la forme de cet ouvrage qui propose sur chaque page de gauche un portrait, en situation, dessiné de la personnalité décrite et sur la page de droite une courte bande-dessinée en 4 cases complétée par un bref texte de présentation.

Plusieurs doubles pages réparties au fil du livre présentent un vocabulaire illustré (noms propres et nom communs) qui vient compléter les portraits précédents.

Pas destiné aux enfants mais parfaitement accessible à des adolescents, Dures à cuire, est, sous une forme très ludique, une lecture très instructive. Un livre engagé et malin à la fois.

Ariane Tapinos (juin 2016)

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29/06/2016 | Lien permanent

SÉLECTION DIVERSITÉ

difference,tolérance,handicap,diversitéVous l’aurez compris, chaque mois de notre année anniversaire, nous vous proposons une exposition, des animations et… une sélection d’ouvrages autour d’un thème. Ce mois-ci, nous fêtons la diversité. Et c’est le thème qui nous a donné le plus de fil à retordre. Non que nous ne trouvions aisément des livres ou idées de rencontres mais parce que nous avons tourné autour de plusieurs mots, plusieurs expressions pour dire ce que nous avions envie de célébrer.
Finalement, nous nous sommes donc arrêtées au mot « diversité » qui comme l’indique le Larousse est le « caractère de ce qui est divers, varié, différent ; variété, pluralité ». Et c’est bien de différence et de variété dont nous voulions parler. Ce qui est différent comme ce qui est à la marge. Ce qui est varié comme ce qui est multiple. Il faudrait y ajouter le mélange, le métissage. Et cela nous entraine du côté de la tolérance, de la découverte de l’autre, des autres… Bref, une évidence mais bien difficile à réduire à un mot ou à exprimer sans tomber ni dans le mièvre ni dans le slogan publicitaire toujours très en vogue.

Finalement, ce dont nous voulons vous parler c’est ce qui se voit à travers un kaléidoscope : une multitudes de facettes d’une même chose, l'humain.

Et si justement tout ça n’était qu’une question de regard ? Les albums pour enfants nous apprennent que la différence est relative mais que l’intolérance est souvent en embuscade et que la solution réside souvent dans le mélange !

Pour prolonger cette sélection, vous pouvez également consulter cette bibliographie sur la différence (et aussi ici) et vous reportez à la liste des ouvrages en lice cette année pour le Prix Janusz Korczak de littérature jeunesse, dont le thème est le handicap.

ALBUMS
Au panier!.jpgAu panier

Henri MEUNIER & Nathalie CHOUX (illustrations)
Éd. Du Rouergue, mars 2016 - 11,70€
« Un gendarme veut envoyer tous les promeneurs du parc en prison : femmes, chats, oiseaux et même le soleil. Cet album est un hommage à la diversité, celle qui fait la richesse de la vie, du monde et de la société. »@ Electre
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Charlie est unique.jpgCharlie est unique {NOUVEAUTÉ}
Rob BIDDULPH
Traduit de l’anglais par Virginie Cantin-Sablé
Éd. Milan, février 2018 - 12,50€
« Charlie aime vivre comme bon lui semble et s'habiller comme elle le souhaite. Elle vit mal sa différence dans une société où tout le monde s'habille de la même manière et marche au même rythme. Elle décide de partir vers un lieu plus adapté à son mode de vie mais sa rencontre avec un nouvel ami original lui permet d'apprendre à assumer son identité. » @ Electre
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Edgar.jpgEdgar {NOUVEAUTÉ} Album - cd
Alain METS
Raconté par Marion AUBERT
Conception et réalisation sonore Ludovic ROCCA
Éd. Benjamin media, coll. taille M, février 2018 - 19,90€
« Après avoir escaladé des montagnes et traversé des plaines, Edgar, un petit cochon noir très très rare qui se sent très très seul, rencontre un troupeau de cochonnets roses un peu bizarres… » 4e de couverture
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Le nouveau pull-Over.jpgLa Famille Ohé. Le nouveau pull-over
Olivier JEFFERS
Traduit de l’anglais par Elisabeth Duval
Éd. Kaléidoscope, - 13,20€
« Les membres de la famille Ohé ont quelque chose de particulier : ils sont tous exactement pareils. Jusqu'au jour où l'un d'eux décide de se tricoter un joli pull-over orange. Un album sur la différence. » @Electre

La famille Totem.jpgLa Famille Totem
Alain SERRES & Laurent CORVAISIER (illustrations)
Éd. Rue du monde, avril 2008 - 14,50€
« Les portraits des membres de la famille Totem, peints à taille humaine sur des planches de bois, sont accompagnés de textes courts, traduits dans une langue différente pour chacun, et qui dévoilent une particularité de chaque membre de la famille. » @Electre

 

Gronouyot.jpgGronouyot
Stéphane SERVANT & Simone REA
Éd. Didier jeunesse, novembre 2017 - 14,20€
« Gronouyot est un lapin sans oreilles, sans queue et sans museau. A l'école, il est le centre d'attention des élèves et des moqueries. Il se tourne vers la lune pour découvrir le secret de l'acceptation de soi. Un album sur le thème de la différence. » @Electre

 
Je ne suis pas comme les autres.jpgJe ne suis pas comme les autres

Janik COAT
Éd. MeMo, coll. Tout-petits memômes, novembre 2006 - 14,20€
« Bestiaire qui fait l'éloge de la différence et explique avec humour que les animaux comme les humains ne sont pas tous identiques. » @Electre

 

Jésus Betz.jpgJésus Betz
Fred BERNARD & François ROCCA
Éd. Seuil Jeunesse, octobre 2001 - 18€
« Jésus Betz écrit une lettre à sa mère dans laquelle il raconte son histoire d'homme tronc à la mémoire d'éléphant et à la voix de soprano, tout en lui épargnant ses malheurs. Il finit par connaître le bonheur avec une acrobate muette. Baobab de l'album 2001 (Salon du livre de jeunesse de Montreuil). » @Electre

3e fils de M. John.jpgLe troisième fils de Monsieur John {NOUVEAUTÉ}
Nadine BRUN-COSME & Christiane DAVENIER
Éd. Sarbacane - Amnesty International, 1er semestre 2018 - 15,50€
« Monsieur John décide de planter une graine à chaque naissance de ses enfants. Si les deux premiers arbres suscitent les compliments des voisins, le troisième pousse de manière erratique. Lorsque les aînés partent de la maison, le dernier-né et le conifère biscornu sont reconnus à leur juste valeur. Un album sur la différence et la famille. » @Electre
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Petite casserole d'Anatole.jpgLa petite casserole d’Anatole
{Prix Janusz Korczak de littérature jeunesse 2018 - Sélection des petits- GS/CP}
Isabelle CARRIER
Éd. Bilboquet, mars 2009 - 13,50€
« Anatole traîne derrière lui une petite casserole, et au lieu de s'intéresser à ses qualités, les gens qui le croisent regardent surtout sa casserole... Sur le handicap et l'acceptation de la différence. Prix Sorcières 2010 » @Electre
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Plage réservée!.jpgPlage réservée !
Sophie LESCAUT
Éd. Le grand jardin, coll. Cultivons notre jardin, juillet 2017 - 14€
« Une famille d'ornithorynques se rend à la plage. Mais, une fois arrivés, ils se voient refuser l'entrée car la plage est interdite aux animaux à becs. Ils ne peuvent pas accéder non plus aux autres plages parce qu'ils ont des poils ou pour des raisons diverses mais ils refusent d'abandonner. » @Electre

 
P'tit bossu.jpgLe P’tit bossu qui en avait plein l’dos {Prix Janusz Korczak de littérature jeunesse 2018 - Sélection des petits- GS/CP}
Gigi BIGOT & Pauline COMIS (illustrations)
Éd. Didier Jeunesse, mai 2017 - 12,50€
« Souffre-douleur de ses camarades, un garçon bossu s'envole loin de son village grâce à des ailes qui ont poussé à l'endroit de sa bosse. Solidaires, oiseaux, fleurs et champs s'enfuient en laissant derrière eux une terre désolée. Des années plus tard, une fillette originaire du même endroit recherche le petit bossu pour ramener la couleur et la vie au village. Sur l'acceptation des différences. » @Electre
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Qautre petits coins.jpgQuatre petits coins de rien du tout
Jérôme RULLIER
Éd. Mijade, coll. Les petits Mijade, avril 2012 - 5,20€
« Petit Carré joue avec ses amis les Petits Ronds, mais lorsque la cloche sonne il ne peut pas rentrer par la porte comme ses amis. Malgré tous ses efforts, Petit Carré ne sera jamais rond, alors chacun cherche une solution pour lui permettre d'entrer dans la grande maison. Un album sur le partage et l'exclusion. » @Electre

 
Regarde en haut!.jpgRegarde en haut !
{Prix Janusz Korczak de littérature jeunesse 2018}

Jung JIN-HO
Adapté du coréen par Alain Serres
Éd. Rue du monde, coll. Coup de cœur d’ailleurs, septembre 2015 - 16€
« Suji, dont les jambes ne fonctionnent plus, regarde tout ce qui passe en bas dans la rue. Un jour, un garçon la remarque et s'allonge sur le sol pour qu'elle puisse bien le voir. » @Electre
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S'unir c'est se mélanger.jpgS’unir c’est se mélanger : une histoire de poules

Laurent CARDON
Éd. Père Fouettard, mai 2016 - 16€
« Lorsque le coq blanc disparaît du poulailler, les poules, convaincues de la culpabilité du renard, dé

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15/02/2018 | Lien permanent

DROIT AU BUT

football

Nouvelles
de W. Crouch, P. Dixon, A. Gibbons, M. Hardcastle, A. MacDonald
Illustrations de Pierre Bailly
Traduit de l’anglais par Bertrand Ferrier
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Folio junior Histoires courtes
Juin 2004 [1997], 126 pp. - 5,50 €

Cinq nouvelles réservées aux fans de foot : dans chacune d’elles les matches et la technique se tirent la part du lion. Ceci dit, l’ensemble est plutôt plaisant dans la diversité des situations et des caractères et, au-delà des anecdotes, chaque histoire est une variation sur l’esprit d’équipe et l’amour du sport.

Côté filles, trois histoires sur cinq ont un élément féminin.

• Dans la première (« Que du bonheur ! » d’Alan Gibbons), la sœur de l’un de joueurs - qui plus est, pakistanaise - est au cœur de l’enjeu d’un tournoi local, la Coupe de foot des jeunes, dont les vainqueurs recevront un prix en argent, à affecter à un projet de solidarité : or Ramila est très malade et la victoire aiderait à financer son opération aux États-Unis. Toutefois Ramila n'intervient pas en tant que personnage actif dans l’histoire, juste comme une figure tutélaire, un argument (de poids !) à la motivation des joueurs.

• La cinquième nouvelle (« Droit au but » de William Crouch) a pour cadre une équipe en perte de vitesse, dont la cohésion est malmenée par Sydney, un avant-centre exécrable mais surtout le fils du gros sponsor des Dale. Tous les joueurs rêvent de se débarrasser de Sydney (qui d’ailleurs n’aime pas le foot) sans fâcher son père… La solution viendra du côté des deux filles de cette équipe mixte : l’une grâce à son ingéniosité, l’autre la balle au pied, sauveront l’équipe…

• Enfin, « L’affaire est dans le sac ! » de Peter Dixon, clôt le recueil du côté du clin d’œil, nous invitant à partager les tourments de l’immodeste Jason, capitaine de l’équipe de Tanner, condamné à admirer de loin l’irrésistible Thalia, laquelle, bien que capitaine des supporters et pom pom girl, préfère la compagnie d’un « Grand Nul » à celle du futur David Beckham…

Corinne Chiaradia (première publication : mars 2007).

 

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30/06/2014 | Lien permanent

Le Nouveau

le nouveau.gifAlbum Noël
Didier Lévy (texte) et Matthieu Roussel (ill.)
Éd. Sarbacane | 4e trimestre 2004 - 14,90 €

Robert est un jeune homme ambitieux, publicitaire de son état. Un jour, ou plutôt une nuit qu’il roule sur une petite route de montagne, sa voiture tombe en panne. Il s’enfonce dans la forêt (et dans la neige) à la recherche de quelqu’un pour l’aider et… il tombe nez à nez avec le Père Noël et ses lutins! Le vieux monsieur barbu lui annonce qu’il est le nouveau Père Noël. Robert n’en croit rien et se fâcherait même si le lutin Django ne lui réparait vite fait sa voiture. De retour dans la vie «normale», Robert s’aperçoit vite que Django le suit partout mais qu’il est le seul à pouvoir le voir. Cela n’arrêtera pas Robert dans son irrésistible ascension sociale et professionnelle. Il prend de l’embonpoint, fume des cigares de plus en plus gros et atteint enfin le dernier étage de la tour. Il est le «Grand Chef». Un soir, il croise sa fille de dix-huit ans qui quitte la maison (il avait trouvé le temps de faire un enfant à sa femme) et sa femme lui annonce qu’elle le quitte. Robert comprend soudain (il était temps, mais mieux vaut tard que jamais, paraît-il) qu’il est passé à côté de sa vie. Dès le lendemain, tout change: il ne va plus travailler, ne quitte plus son pyjama, demande pardon à sa fille et se laisse pousser la barbe. Il part avec sa femme se promener dans la montagne et croise… les lutins qui l’attendent avec un beau manteau rouge et un tout nouveau traîneau (du genre vaisseau spatial).

Voilà un album qui sort du lot des gentils livres de Noël! Tout est insolent et amusant dans ce drôle de livre. La figure du publicitaire symbole de la réussite sociale n’est pas nouvelle (on pense au personnage joué par Kirk Douglass dans L’Arrangement, magnifique film d’Elia Kazan, ou dans le registre plus humoristique au mari de Samantha dans la célèbre série Ma sorcière bien aimée) mais la solution que Robert apporte au constat de l’échec de sa vie personnelle ouvre des perspectives nouvelles! Les images (de synthèse?) aussi sont à la fois très référencées (très sixties, justement) et très originales. Cerise sur le gâteau, le titre en lettres d’or brille de mille feux. Délicieusement kitsch. Comme dans Angelman, leur précédent album chez le même éditeur, Didier Lévy et Matthieu Roussel réussissent un cocktail décoiffant. À mettre entre toutes les mains…

Ariane Tapinos

(première publication de l'article : 1er décembre 2004)

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01/12/2009 | Lien permanent

La Ville | album d'Armin GREDER

Traduit de l’anglais Claude Dagail | Éd. La compagnie créative, janv. 2009 | 15 €

laville2.jpgDans une grande ville vivait une femme avec son fils. Elle l’aimait tant qu'à la mort de son mari «elle se promit de faire en sorte qu’il soit protégé des terribles événements de la vie» et qu’elle quitta la ville «pour trouver un endroit où il serait à l’abri, où rien ne pourrait lui faire du mal». Elle s’installa loin de tout et des hommes. Elle l’aima chaque jour d’avantage. Puis, «par une nuit sans lune, elle mourut». Son fils reste d’abord des jours entiers à la regarder et à attendre qu’elle vienne à son secours. Enfin, il quitte la seule maison qu’il avait toujours connue et, transportant le squelette de sa mère, se met à la recherche d’un endroit où vivre.

Il erre des jours et des nuits «puis, un jour, la nuit le surprit…» Pour se défendre, il lâche le sac d’os qui pesait tant sur ses épaules et, au matin, décide de les enterrer et de prendre «la route pour trouver la ville».

Difficile de raconter un tel album, qui dit tant de choses avec une telle économie de mots et des images si sobres et belles. Le livre précédent d’Armin Greder, L’île, était terrifiant, beau et dérangeant, celui-ci est bouleversant. Il coupe le souffle. Il mérite une lecture attentive et renouvelée. Une lecture qui prenne la mesure de son propos. Aimer c’est parfois enfermer, grandir se séparer, vivre sortir de l’isolement et de la nuit pour marcher en pleine lumière vers les autres.

Pas un mot, pas un trait de crayon de trop, pour raconter cette histoire universelle, belle et triste mais pleine d’espoir.
Mais des mots, il en faut quelques-uns pour dire l’extraordinaire travail de cette petite, vraiment petite, maison d’édition qu’est La compagnie créative et du soin que sa fondatrice et animatrice, Claude Dagail, apporte aux livres qu’elle édite et qu’elle traduit souvent, comme c’est le cas ici, avec tant de talent. À l’heure où chacun, grands et petits éditeurs, produit (et sur-produit) son nouvel Harry Potter ou son album à thème, La compagnie continue son travail d’orfèvre au service d’une littérature jeunesse de création, sans concession sur le fonds et sans compromis sur la forme (et ce petit dernier est un objet superbe, imprimé en Italie…)

Alors, vraiment : Bravo !

Ariane Tapinos (février 2009)

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20/02/2009 | Lien permanent

ADAM ET THOMAS

shoah,juif,guerre,nature,amitiéroman
de Aharon APPELFELD
Traduit de l’hébreu par Valérie Zenatti. Illustrations de Philippe Dumas
L’école des loisirs, mars 2014, 151 pages – 15€

Adam et Thomas sont deux enfants juifs de neuf ans déposés par leurs mamans respectives dans la forêt. Tout deux ont été exfiltrés du ghetto pour échapper aux rafles. La mère d’Adam, comme celle de Thomas, lui a promis de revenir le chercher. En attendant, il leur faut survivre dans la forêt, affronter la faim, le froid et les nombreuses questions qui les habitent. Pourquoi les juifs sont-ils persécutés ? Pourquoi les enfants juifs sont-ils pourchassés ? D’où vient la haine ? Que signifient les rêves ? Comment parler aux animaux ? Adam et Thomas sont très différents. Leurs échanges, comme leur vie dans la forêt sont riches en questionnement et découvertes.

Les grands écrivains pour adultes ne font pas toujours de grands livres pour enfants. Celui-ci, premier roman pour enfants de l’écrivain israélien Aharon Appelfeld, magnifiquement illustré par Philippe Dumas, est immense.  Bien sûr il est inspiré de la vie de son auteur, lui aussi obligé, à huit ans, de survire dans la forêt après s’être échappé d’un camp nazi mais de cette expérience terrible et vraie, Aharon Appelfeld a  fait un conte qui atteint l’universel. Peut-être parce que comme il le dit lui même, il est des situations qui plongent le réel dans l’imaginaire :

« Je me suis retrouvé seul dans la forêt, responsable de ma propre survie. Une situation sortie droit d’un conte, même si elle était ma réalité ».

Voilà des années que j’écris de petites notices sur les livres qui m’ont plus et celle-là ne vient pas facilement. Chaque fois que je démarre une phrase, je suis submergée par l’émotion. Adam et Thomas me brûle les mains et le cœur. Chaque fois que je le feuillète, que je lis un extrait ou que je contemple une image, mon cœur se retourne dans ma poitrine. Comme si cette plongée dans l’enfance, la nature, le rapport au monde, au fait de grandir… me ramenait à une expérience personnelle moi qui ait connu une enfance banale de gamine privilégiée. 

Peut-être que cette capacité de livrer un récit où se mêle le tragique et l’espoir, l’intime et l’universel, fait la matière des chefs d’œuvres. Adam et Thomas est un livre unique, déjà un classique. Un inestimable cadeau fait par un immense écrivain à ceux dont il dit qu’ils ont « un contact premier avec toute chose (…) un rapport à la fois très direct et spirituel aux objets, aux êtres. »

Ariane Tapinos (article publié, en novembre 2014 dans le numéro 69 de la revue Citrouille).

* Toutes les citations sont extraites de l’entretien réalisé par L’école des loisirs avec Aharon Appelfeld et disponible sur le site de l’éditeur.

 

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28/11/2014 | Lien permanent

A TABLE, PRÉSIDENT !

A table, président !.jpgRoman
de Yann MENS
Éd. Thierry Magnier, coll. Petite poche, première édition 2002, mars 2017, pages - 3,90€

Dans la famille Toucouleur, le père est dentiste, la mère institutrice et les enfants… de toutes origines : Fatoumata, l’aînée est née au Mali, Rajiv en Inde, Arsène en Belgique et Elisa, la petite dernière est née Colombie. Le narrateur c’est Arsène et il a joué un drôle de tour à ses parents en s’inscrivant à un jeu TV dont le premier prix est un repas (chez eux) avec le président de la République etMadame.

Il y a presque trente ans, un président, un vrai, s’invitait à dîner chez ceux qu’on appelait alors « Français moyens ». Nul doute que Yann Mens a gardé en mémoire les ingrédients de cette soupe démago-médiatique pour brosser le portrait de ce personnage qui aime tout et tout le monde (paysans, étudiants,épiciers, policiers, Africains, dentistes, ouvriers, footballeurs, spaghettis et tutti quanti). C’est parfois drôle,mais on grince quand même un peu des dents quand le faux apôtre de l’amour universel réussit à s’attirer la sympathie de la famille en lançant un juron (« les salsifis c’est de la merde ! ») et acceptant pour sa peine de faire la vaisselle, sous l’œil goguenard de Madame.



Et hop ! un peu de mousse sur les mains, et voilà l’homme devenu proche, quant à l’homme politique…
La politique est un sujet trop rare dans la fiction jeunesse. Mais les enfants ont-ils vraiment besoin des livres pour apprendre à chanter la comptine du « tous menteurs »  ? Dommage.

NB : dans le code typographique français, aucun métier,aucune fonction – d’ouvrier à poète, pape ou président – n’appelle de capitale en début de mot.Il ne suffit pas d’une majuscule pour imposer le respect… de la politique.

Corinne Chiaradia (première publication : février 2006)

PS : Du même auteur et dans la même collection, nous préférons Ce soir, y a match (éd. Thierry Magnier, coll. Petite poche, 2003) : Un tournoi international de foot à la télé est l’occasion pour les quatre enfants Toucouleur de tester, pour de rire (… ou presque), leur attachement à leurs patries d’origines. L’affaire se complique au fur et à mesure des éliminations, des paris et des alliances entre frères et sœurs, on passe du« on » aux « ils » selon que l’équipes supportée a gagné ou non. C’est toujours très politiquement correct, mais bien plus drôle et imaginatif que le précédent. On sourit au portrait de la famille,mère comprise, qui se rassemble et s’écharpe devant la télé, tandis que le père s’endort contre le frigo.La caricature – des supporters et de la famille multicolore– est affectueuse.

 

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