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20/02/2009

La Ville | album d'Armin GREDER

Traduit de l’anglais Claude Dagail | Éd. La compagnie créative, janv. 2009 | 15 €

laville2.jpgDans une grande ville vivait une femme avec son fils. Elle l’aimait tant qu'à la mort de son mari «elle se promit de faire en sorte qu’il soit protégé des terribles événements de la vie» et qu’elle quitta la ville «pour trouver un endroit où il serait à l’abri, où rien ne pourrait lui faire du mal». Elle s’installa loin de tout et des hommes. Elle l’aima chaque jour d’avantage. Puis, «par une nuit sans lune, elle mourut». Son fils reste d’abord des jours entiers à la regarder et à attendre qu’elle vienne à son secours. Enfin, il quitte la seule maison qu’il avait toujours connue et, transportant le squelette de sa mère, se met à la recherche d’un endroit où vivre.


Il erre des jours et des nuits «puis, un jour, la nuit le surprit…» Pour se défendre, il lâche le sac d’os qui pesait tant sur ses épaules et, au matin, décide de les enterrer et de prendre «la route pour trouver la ville».

Difficile de raconter un tel album, qui dit tant de choses avec une telle économie de mots et des images si sobres et belles. Le livre précédent d’Armin Greder, L’île, était terrifiant, beau et dérangeant, celui-ci est bouleversant. Il coupe le souffle. Il mérite une lecture attentive et renouvelée. Une lecture qui prenne la mesure de son propos. Aimer c’est parfois enfermer, grandir se séparer, vivre sortir de l’isolement et de la nuit pour marcher en pleine lumière vers les autres.

Pas un mot, pas un trait de crayon de trop, pour raconter cette histoire universelle, belle et triste mais pleine d’espoir.
Mais des mots, il en faut quelques-uns pour dire l’extraordinaire travail de cette petite, vraiment petite, maison d’édition qu’est La compagnie créative et du soin que sa fondatrice et animatrice, Claude Dagail, apporte aux livres qu’elle édite et qu’elle traduit souvent, comme c’est le cas ici, avec tant de talent. À l’heure où chacun, grands et petits éditeurs, produit (et sur-produit) son nouvel Harry Potter ou son album à thème, La compagnie continue son travail d’orfèvre au service d’une littérature jeunesse de création, sans concession sur le fonds et sans compromis sur la forme (et ce petit dernier est un objet superbe, imprimé en Italie…)

Alors, vraiment : Bravo !

Ariane Tapinos (février 2009)

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