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Rechercher : Le monstre qui mangeait le noir

Probouditi ! | album de Chris VAN ALLSBURG

probouditi.jpgTraduit de l’américain par Isabelle Reinharez | Éd. L’École des loisirs, mars 2007 |  12,50 €

Calvin est un garçon facétieux, qui prend un malin plaisir à tourmenter sa petite sœur, Trudy. Pour son anniversaire, Calvin assiste avec son copain Rodney à un spectacle de magie : les deux garnements voient Lomax le Magicien hypnotiser une dame et la persuader qu’elle est… une poule. Et s’ils « transformaient » Trudy en chien, ce serait drôle non ? L’embêtant, c’est qu’ils ont oublié la formule magique – Probouditi ! – permettant de « réveiller » Trudy, qui fait très bien le chien, jappements, léchouilles et bave comprise…

Une histoire malicieuse, sur le principe du « Tel est pris qui croyait prendre », servie par le graphisme si particulier de Chris Van Allsburg, qui se prête si bien au fantastique et au mystère sous des allures faussement hyperréalistes. On ne saura qu’à la toute dernière ligne que Trudy – pour une fois – s’est bien amusée aux dépens de son frère et a beaucoup apprécié, merci, la glace qu’elle a englouti en trois grandes bouchées car « c’est comme ça que mangent les chiots » (dixit Rodney).
À noter que cette histoire d’amour fraternel contrarié, somme toute très universelle et intemporelle, met en scène une famille noire-américaine, sans que le racisme ou la ségrégation n’ait rien à y voir : les héros sont noirs et le petit copain – Rodney, ça sonne irlandais ? - blanc. Difficile aussi de dater l’histoire, même si les vêtements et l’environnement matériel nous font beaucoup songer aux années soixante, dans une ville du Sud… L’album, tout en sépia et baigné de lumière (et quelle lumière : l’auteur excelle vraiment dans le travail des éclairages, à faire sentir la chaleur, la moiteur de cet après-midi ensoleillée) n’en est que plus attachant.

Corinne Chiaradia (janv. 2009)

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14/01/2009 | Lien permanent

Voyage à Birmingham 1963 | roman de Christopher Paul CURTIS

31787.gifTraduit de l’américain par Frédérique Pressmann | éd. L'École des Loisirs, coll. Médium, 1997 | 224 pp. - 8,80 €

Dans la famille Watson, il y a la mère Wilona, originaire d’Alabama et qui a tout le temps froid (il faut préciser que les Watson vivent à Flint, dans le Michigan, tout au nord des États-Unis), le père Daniel à l’humour bien trempé, le fils aîné, Byron «officiellement (...) jeune délinquant» depuis qu’il a atteint l’âge de treize ans, Kenny, le cadet, dont le cerveau fonctionne à toute vitesse et Joetta, la petite dernière.À eux tous, ils forment «la famille bizarre», drôle et fantasque. Et vu par les yeux (qui louchent) de Kenny, le monde des Watson est plein d’aventures et de fantaisie. La vie est rude (et parfois très, très froide) mais avec un peu d’humour, elle est surtout faite de tendresse partagée. Et puis, au Nord, les Noirs ne subissent ni la ségrégation, ni les violences du Ku Kux Klan. Alors ce voyage vers Birmingham et sa moiteur étouffante des derniers jours d’été, sera aussi celui de la découverte d’une autre réalité. Celle qui explosera dans une église baptise de Birmingham, le 15 septembre 1963, faisant quatre victimes - des adolescents - et de nombreux blessés.

Rien de macabre dans ce merveilleux roman. Au contraire, la vie qui déborde et qui avance dans le chaos du monde. Une famille traversée par l’histoire de la lutte pour les droits civiques, comme elle traverse elle-même les États-Unis du Nord au Sud. Avec une très grande finesse, Christopher Paul Curtis raconte aux plus jeunes la vie d’une famille noire-américaine au cœur des années 60 et, à travers le quotidien, leur parle de l’histoire de son pays.

Ariane Tapinos (janv. 2009)

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14/01/2009 | Lien permanent

Chicago, je reviendrai | roman de Gisèle BIENNE

E109971.gifÉd. L'École des Loisirs, coll. Médium, 2008 | 156 pp. - 9,50 €

1964, Sylvie est choisie, dans le cadre d’un programme d’échange, pour passer un an aux États-Unis, à Chicago. Elle débarque dans une riche famille américaine où chacun est à sa place : la mère ultra occupée par son travail de professeure d’histoire de l’art à l’université, le père par son business, la fille aînée Paula (quinze ans) par le dating (les rendez-vous galants) et Charles, six ans, par ses jeux d’enfants. Seule Alberta, la domestique noire, manifeste de l’affection et de l’intérêt pour Sylvie. Les Griffin ne sont pas méchants et vivent dans un des rares quartiers de la ville où la ségrégation n’a pas cours, mais leur vie bien organisée laisse peu de place à l’improvisation. Pour eux, la présence de la lycéenne française est un peu comme une preuve supplémentaire de leur bon goût et de leur ouverture d’esprit. Un trophée social, un signe extérieur de richesse. Sylvie n’est pas dupe et est bien décidée à découvrir une autre Amérique. Celle de la culture noire, du jazz, de la lutte pour les droits civiques...

Premiers amours (celui laissé en France, ceux qui se nouent aux États-Unis), premiers engagements, première séparation d’avec la famille… Le roman de Gisèle Bienne est tout en finesse. Il sent l’histoire vécue et le souvenir présent. Il porte un témoignage sur une époque révolue et une autre manière d’être adolescente.

Ariane Tapinos (déc. 2007)

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14/01/2009 | Lien permanent

LA FILLE MIRAGE

fille mirage .gifRoman noir
d'Elise BROACH
Traduit de l’américain par Etaïnn Zwer
Éd. du Rouergue, coll. doAdo noir
Mars 2013, 313 pages – 15 €

Trois adolescents se rendent en voiture à Phoenix. Alors qu’ils traversent, de nuit et sous une pluie violente, le désert du Nouveau Mexique, leur voiture heurte quelque chose. Ils découvrent le corps d’une jeune femme… L’ont-ils tuée ?

Pendant que l’enquête se déroule au milieu de leurs doutes et de leurs craintes, Lucy, son frère Jamie et Kit, s’installent chez Beth, une artiste qui vit isolée dans le désert.

Jamie s’éprend de Beth, Kit cesse de se moquer de Lucy. Lucy quant à elle est obsédée par cette inconnue abandonnée au milieu de nulle part…

Un très beau roman qui se lit comme un thriller.Qui est cette jeune fille morte sur la route, qu’est-ce qui l’a conduit à cette fin tragique ? Et surtout un livre sur l’adolescence qui fuit, l’amour qui naît…

Au sortir de cette aventure, au sortir du désert, les trois adolescents ont  changé. Ils ont définitivement quitté une certaine insouciance. Les liens qui les unissent se sont modifiés.

Un livre qui sent l’Amérique et ses immensités vides et en même temps remplies de tant de nos mythologies modernes. Une Amérique dont les grands espaces révèlent tout un champs des possibles, comme une métaphore de l’adolescence, des vies en devenir.

Ariane Tapinos (mai 2013)

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14/06/2013 | Lien permanent

JE VEUX ENLEVER LA NUIT

sommeil,nuit,famille,lapin,parentsalbum
de Hélène GAUDY & Simone REA (illustrations)
Éd. Cambourakis, août 2015 -14 €

Oskar le lapin n'aime pas la nuit. La nuit est noire, la nuit n'a pas de couleurs, pendant la nuit il est obligé de porter un pyjama, de ne pas jouer, de ne pas bouger... « La nuit, ça l'ennuie », et Oskar aimerait bien pouvoir l'enlever pour profiter encore et encore de la journée.
Alors maman lapin va devoir expliquer que la nuit a ses propres couleurs, qu'on peut s'y inventer des histoires et écouter ses bruits...
Dans un texte plein de poésie et de douceur, Hélène Gaudry raconte la peur du noir, le refus de dormir, la frustration de devoir rejoindre son lit tous les soirs alors qu'il y a encore tant de choses à faire et à découvrir.

Les illustrations, pleines de délicatesse de Simone Rea, déroulent autour d'Oskar et de sa maman les petits rituels d'une vie de famille bien rodée et créent une histoire dans l'histoire : pendant que maman tâche de raisonner son tout-petit, papa fait la vaisselle (et finit par préparer le biberon des soirées difficiles ), le chat fait les cent pas ... Autant de petits détails qui esquissent tendrement  ce moment d'intimité familiale.

Un très bel album, subtil et poétique à lire presque sur la pointe des pieds pour accompagner petits et grands quand il est l'heure de rêver.

Nathalie Ventax (janvier 2016)

 

 

 

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30/12/2015 | Lien permanent

CHICAGO, JE REVIENDRAI !

Chicago.jpgroman
de Gisèle BIENNE
Éd. L'école des loisirs, coll. Médium, septembre 2007, 165 pages - 9,70€

1964, Sylvie est choisie, dans le cadre d’un programme d’échange, pour passer un an aux États-Unis, à Chicago. Elle débarque dans une riche famille américaine où chacun est à sa place : la mère ultra occupée par son travail de professeure d’histoire de l’art à l’université, le père par son business, la fille aînée Paula (quinze ans) par le « dating » (les rendez-vous galants) et Charles, six ans, par ses jeux d’enfants. Seule Alberta, la domestique noire, lui manifeste de l’affection et de l’intérêt. Les Griffin ne sont pas méchants et vivent dans un des rares quartiers de la ville où la ségrégation n’a pas cours, mais leur vie bien organisée laisse peu de place à l’improvisation. Pour eux, la présence de la lycéenne française est un peu comme une preuve supplémentaire de leur bon goût et de leur ouverture d’esprit. Un trophée social, un signe extérieur de richesse. Sylvie n’est pas dupe et est bien décidée à découvrir une autre Amérique. Celle de la culture noire, du jazz, de la lutte pour les droits civiques...

Premiers amours (celui laissé en France, ceux qui se nouent auxÉtats-Unis), premiers engagements, première séparation d’avec la famille... Le roman de Gisèle Bienne est tout en finesse. Il sent l’histoire vécue et le souvenir présent.Il porte un témoignage sur une époque révolue, et une autre manière d’être adolescente. 

Ariane Tapinos (première publication décembre 2007)

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28/02/2018 | Lien permanent

Les Orphelines | pièce de théâtre de Marion AUBERT

Orphelines.jpgÉd. Actes Sud Papiers, coll. Heyoka Jeunesse | nov. 2009 - 10€

«MONSIEUR
(au public)
Il y a des pays, lorsqu’une petite fille vient au monde, les mamans sont tout étonnées. Il y a des pays, lorsqu’un petit garçon vient au monde, les papas courent dans la rue. Ils achètent du champagne rosé. Ils font cuire une dinde. Il y a des pays, lorsqu’un petit garçon vient au monde, on tue le veau gras. On pend partout des lampions. Des guirlandes. Les parents sont tellement heureux. Ils dansent. Ils font les fous. Ils remercient Dieu. Les mamans sont fières de leurs petits garçon. C’est une grâce d’avoir un garçon dans certains pays. Les garçons sont tellement précieux. Il y a des pays, lorsqu’une petite fille naît, c’est un malheur. La ville devient toute grise. Le cœur de la maman tombe. Le papa est très en colère contre la maman parce qu’elle ne sait faire que des filles. Vous imaginez, vous? C’est un peu comme si c’était un monstre, une petite fille, dans ces pays-là. Il y a des pays, lorsqu’une petite fille vient au monde, on la tue. On ne veut pas d’elle. Le village ne veut pas d’une petit fille pareille.
(À Violaine:)
“Moi, je suis là pour mener une enquête sur les petites filles disparues”, je dis comme ça.
»

«Il y a des pays, lorsqu’une petite fille vient au monde, on la tue»… Un grand écrivain, Monsieur, mène une enquête sur ces petites filles disparues, celles qui sont tuées à la naissance. Il est fait prisonnier dans un monde imaginaire, par des fillettes menées par Violaine. Auprès d’elles, il va apprendre la dure vie de ces enfants et des femmes qui sont leurs mères.
Avec trois personnages et quelques marionnettes, Marion Aubert nous entraîne dans un univers entre réalité et cauchemar, dans des limbes où vivent ces enfants non-nées ou tuées à la naissance. Avec ce procédé, elle réussit à parler de ce – de celles –  qui n’existe(nt) pas. En creux, elle dit la violence et la haine qui mènent à ces crimes répétés, renouvelés dans l’indifférence quasi-générale. Ne serait cet écrivain, ce Monsieur, qui s’est donné la tâche d’enquêter sur ce crime silencieux, personne ne parlerait de ces absentes. En rendant une voix à ces petites filles, incarnées par des marionnettes, elle trouve le moyen de s’adresser à de jeunes enfants et de leur dire des choses graves, des choses d’adultes qui les concernent pourtant. Elle leur parle d’amour et de haine, de désespoir et peut-être un peu d’espoir aussi.

L’écriture de Marion Aubert a un ton particulier, une musique fine et délicate où se mêlent humour et gravité dans une langue ciselée, précise, riche. C’est un régal d’intelligence et un bonheur de lecture. Il faut se plonger dans cet univers un peu baroque et décalé qui dit mieux le monde tel qu’il est que beaucoup de textes plus collés au réel. Il faut lire à voix haute (ou, encore mieux, aller au théâtre*) ce texte splendide qui parle aux enfants en empruntant leurs mots, avec cet mélange de naïveté et de lucidité qui les caractérise. Il faut écouter le Diablon et la Diablonne présenter l’histoire de Violaine et de ses petites amies et savourer leur dernier dialogue, en forme d’épilogue:

«La Diablonne
Est-ce que la pâte à petite fille est moins bonne?
Le Diablon
Moi, je me demande s’il y a un défaut dans le moule à petites filles.
La Diablonne
Moi, je me demande si le moule à petite fille c’est un moule à petit garçon cassé.
Le Diablon
Moi, je dis: “Non, non. Il y a deux moules différents
”»

Ariane Tapinos (février 2010)

* À Alès, les 7 & 8 avril 2010 et à Rouen les 20, 21 & 22 avril 2010, mise en scène Johanny Bert
Spectacle coproduit par La Grande Ourse - Scène Conventionnée Jeunes Publics (Villeneuve-Les-Maguelone)

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08/03/2010 | Lien permanent

J'veux pas y aller! | album d'Yvan POMMAUX

J'veux pas y aller.jpgIllustrations d'Yvan et Nicole POMMAUX
éd. Bayard jeunesse | sept. 2009 | 10,90€

C’est la veille de la rentrée et Pablo a décidé qu’il n’irait pas à l’école. Il a croisé les bras sur son torse, comme font les petits pour dire «non» et c’est en fronçant les yeux qu’il va se coucher. Sa mère essaie bien de l’amadouer avec une histoire, celle d’Atalante qui courrait plus vite que les garçons et avait promis d’épouser celui la battrait à la course, mais Pablo reste sur son refus. Et «les garçons courent plus vite que les filles, et puis c’est tout». Et c’est ainsi qu’il s’endort. Mais cette nuit-là… Cette nuit-là, la chambre de Pablo – comme celle d’un autre petit garçon très en colère dans un album paru il y a plus de quarante ans – se transforme en jungle. Les feuillages du papier peint se meuvent, les peluches s’animent, une rivière traverse la pièce. Le lit de Pablo devient un radeau, entouré d’animaux qui l’enjoignent d’aller à l’école. Le radeau s’échoue sur une plage où l’attend une «très jolie princesse de la jungle». Pablo lui propose une course et, comme dans l’histoire de sa mère, il sème sur leur chemin trois pommes d’or qui, distrayant Atalante (c’est le nom de cette petite princesse à la peau d’ébène), permettent à Pablo d’emporter la course d’un cheveu. Pablo s’endort sur sa victoire. À son réveil il est conduit en ronchonnant à l’école. Là, devant l’école Maurice Sendak, il aperçoit la petite fille de son rêve. Elle s’appelle Atalante et Pablo lui offre une belle pomme en signe d’amitié.

Avant même l’irruption de la nature sauvage dans la chambre de Pablo, l’expression furieuse de son visage rappelle celle de Max obligé d’aller dans sa chambre sans avoir mangé. Et alors que les références à Max et les Maximonstres courent tout au long de l’album d’Yvan Pommaux (parsemé également d’allusions à ses propres ouvrages), le nom de l’école de Pablo confirme, s’il en était besoin, l’hommage d’un grand artiste à un autre. Pablo et Max ont en commun de s’opposer aux adultes qui les élèvent et, comme tous les enfants du monde et aussi ceux des livres, ils doivent renoncer à la toute-puissance du petit enfant pour grandir et s’ouvrir aux autres. Max renonce à être le terrible roi des Maximonstres, Pablo se décide à aimer l’école où il y a des filles comme dans les livres. Et pour l’un comme pour l’autre, grandir passe par l’imaginaire et le rêve.

Le trait d’Yvan Pommaux est très différent de celui de Maurice Sendak et ses couleurs – celles que depuis des années son épouse Nicole offre à ses livres – sont plus soutenues, plus présentes dans l’image, mais dans les deux albums les auteurs ont choisi de disposer le texte à l’écart des images comme pour en permettre une lecture plus complète, plus détaillée. Et si les différences entre les deux livres sont aussi nombreuses que leurs ressemblances (les animaux de la chambre de Pablo existent dans la nature contrairement aux monstres de Max, il y a un être humain – et féminin – dans le rêve de Pablo et ce dernier est sans doute plus «raisonnable» que Max…), ils rendent tous deux hommage à l’immense richesse de l’imagination enfantine, un bien précieux dont les artistes, plus que les autres, ont su garder le souvenir.

Avec ce très bel album, Yvan Pommaux nous rappelle qu’il existe une histoire de la littérature jeunesse dans laquelle s’inscrivent les livres d’aujourd’hui, comme l’histoire individuelle s’inscrit dans l’histoire familiale et collective. Ces livres, qui sont passés entre les mains de plusieurs générations sans prendre une ride, sont ceux qui donnent du sens à notre travail de libraire, ceux que nous débusquons aujourd’hui, en faisant le pari qu’ils résisteront au temps.

Ariane Tapinos (octobre 2009)

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07/12/2009 | Lien permanent

Le Courage du papillon | roman de Norma FOX MAZER

9782226189523-X.jpgTraduit de l’américain par Jean Esch | Éd. Albin Michel Jeunesse, coll. Wiz | janv. 2009 | 304 pp. – 13 €
[EO New York 2008, The Missing Girl]

Les cinq filles de la famille Herbert sont comme «une volée d’oiseaux» : voilà ce que pense l’homme en gris qui, tous les jours, les observe à l’arrêt de bus, en chemin pour l’école. Toutes ne sont pas belles (Beauty, l’aînée de presque 18 ans, il la surnomme la vieille ou la laide), ni spirituelles (Fancy, 12 ans, c’est « l’idiote ») mais leur innocence, leur insouciance le fascinent. Une vraie aubaine, pour lui qui n’a même plus le droit d’approcher d’une école… Et aucune d’elles ne voit en lui une menace, d’ailleurs elles ne le voient même pas, toutes à leurs préoccupations familiales, amoureuses, scolaires…

Beauty, Mim, Stevie (Faithful), Fancy et Autumn ont chacune leurs rêves secrets, leurs colères, leurs soucis… et partagent aussi un peu de ceux de leurs parents. La famille Herbert est plutôt démunie depuis que le père, Huddle*, est incapable de travailler à la suite d’une blessure et que Blossom, la mère, étouffe son angoisse dans le tabac et la nourriture. Mais c’est une famille aimante et remuante, vivante en un mot ! Alors, quand il est question de « prêter » Stevie à la tante Bernice qui vit seule dans le New Hampshire, c’est la panique, des pleurs généralisés, un branle-bas de combat au milieu duquel l’absence d’Autumn au brunch dominical passe presque inaperçue…

Sans dévoiler la fin, disons que l’auteur est relativement elliptique sur les agissements de l’homme, une fois son rapt effectué : gifles, séquestration, baisers et caresses douteuses, nous n’en saurons pas plus mais c’est amplement suffisant pour motiver la rage de fuir d’Autumn – et le qualificatif de « monstre » que Fancy accordera finalement au kidnappeur. Fancy à qui reviendra le dernier mot de l’histoire, en forme de conte à faire peur.

La tonalité brillante, l’innocence colorée de la couverture du livre pourraient laisser penser à un roman « léger », une énième histoire pour jeunes filles romantiques, mais ce n’est qu’apparences et, n’est-ce pas, il ne faut pas s’y fier. Cette histoire-là est tendue comme un thriller, faisant découler l’angoisse du quotidien. L’alternance des points de vue participe de cette tension. Alternativement, l’histoire est racontée par trois des filles. Beauty – son « plan » pour quitter Malory et ses 5000 habitants, ses rêves fleur bleue de grande fille laide et ses soucis d’aînée/seconde maman – les chapitre de Beauty sont écrits à la 3° personne « elle » ; Fancy – la petite qui ne grandit pas, se débat avec « la Pulsion », invente des chansons pour éloigner ce qu’elle ne comprend pas – Fancy dit « Je » ; Autumn – la cadette qui a autant de difficultés avec l’orthographe qu’avec la forte personnalité de ses sœurs, Autumn doute de tout… et elle dit « tu ». L’auteure imbrique ces récits anodins et celui de l’homme qui les observe et désire en faire « ses » filles, de sorte que, un peu comme dans De la tendresse de Cormier, on se dit que l’inévitable horreur nous attend toujours à la page suivante. Une manière très efficace de faire monter l’angoisse du lecteur (et son avidité à poursuivre), tout en laissant dans l’ombre nombre de détails et nombre de questions en suspens. Une manière également de nous rendre les victimes potentielles très familières, très attachantes. Brrr…

Corinne Chiaradia (février 2009)

* je ne suis pas angliciste, mais ce roman présente une étonnante collection de noms propres improbables…

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15/03/2009 | Lien permanent

PRÉSIDENT-E-S FICTIONS

A table, président !.jpgA table Président ! {ROMAN JL}
Yann MENS
Éd. Thierry Magnier, coll. Petite poche, première édition 2002, mars 2017, pages - 3,90€
Dans la famille Toucouleur, le père est dentiste, la mère institutrice et les enfants… de toutes origines. Le narrateur c’est Arsène et il a joué un drôle de tour à ses parents en s’inscrivant à un jeu TV dont le premier prix est un repas (chez eux) avec le président de la République et Madame…
CRITIQUE À LIRE ICI

Ah, si j'étais président !.jpgAh, si j'étais président ! {ALBUM}
Catherine LEBLANC 
& Roland GARRIGUE
Éd. P'tit Glénat, coll. Vitamine, janvier 2012, - INDISPONIBLE
« Un petit garçon rêve de devenir président de la République et dévoile son programme : nommer son meilleur copain Premier ministre, fournir des pistolets à eau aux soldats, faire construire des cabanes... »
©Electre 

Calamity Mamie.jpgCalamity Mamie
et le Président {PREMIÈRE LECTURE}
Arnaud Alméras
& Frédéric Joos
(illustrations)
Éd. Nathan Jeunesse, coll. 
Premiers romans, n° 74, première édition 2006, mars 2012, mars 2012 - 5,80€
« A l'occasion des Journées du patrimoine, Calamity Mamie entraîne Elise et Romain visiter le palais de l'Elysée. Les gaffes de la mamie vont les amener jusqu'au président de la République en personne. »
©Electre

Crotte !.jpgCrotte ! ou Comment les pigeons ont disparu et ont été remplacés par les aigles {ALBUM}
Davide CALI & Christine Christine

Éd. Nathan Jeunesse, juin 2016 - 10€
« Un jour comme tant d’autres, Monsieur le Président sort de son palais présidentiel, et voilà qu’une crotte de pigeon lui tombe sur le nez. »
4e de couverture

Dessine moi ton président.jpgDessine moi... ton président idéal : les enfants de toute la France rêvent leur président
 {ALBUM} - NOUVEAUTÉ
Victor
DE COSTER (propos recueillis par)
Éd. Du Rêve, Rêves de mômes, mars 2017, 32 pages - 9€
« L'auteur a sillonné la France à la rencontre d'enfants âgés de 5 à 9 ans en leur demandant de décrire leur président de la République. A partir de leurs réponses, il a composé 28 portraits illustrés. »
©Electre

Essie.jpgEssie
… Et si j'étais présidente ? {PREMIÈRE LECTURE} - NOUVEAUTÉ
Claire CLÉMENT & ROBIN
Éd. Bayard Jeunesse, coll. Bayard poche. Mes premiers J'aime lire Essie, n° 21, avril 2017, 32 pages - 5,90€

« En France, l’élection présidentielle se prépare ! Les Français veulent élire un président qui les rendra heureux. Ah, comme Essie aimerait être celle qui fait le bonheur de tous… Aussitôt dit, aussitôt Essie est présidente et habite au palais de l’Elysée. Normal quand on est la personne la plus importante de France ! Mais elle a aussi beaucoup de travail, et une ennemie impitoyable prête à tout pour prendre sa place… » 4e de couverture

Fille de présidente Sans papiers….jpgFille de présidente
Sans papiers et sans problèmes
 {ROMAN JL} - NOUVEAUTÉ
Pascale PERRIER
Éd. Oskar éditeur, coll. La Vie, février 2017, 192 pages 14,95€
« Pourquoi Angèle ne peut-elle pas vivre une vie normale ? Depuis qu’elle est fille de présidente, tout va de travers. Elle est suivie en permanence par un garde du corps, ses moindres faits et gestes sont scrutés par les medias, elle est obligée de respecter le protocole, et surtout elle n’a pas les mains libres pour aider un camarade de classe menacé d’expulsion. Heureusement, elle ne manque ni d’énergie, ni d’humour pour dénouer les situations complexes ! »
4e de couverture

CRITIQUE À LIRE ICI          

Fille de présidente.jpgFille de présidente L'élection 
{ROMAN JL}
Pascale PERRIER
Éd. Oskar, coll. La Vie, juin 2016, 189 pages - 14,95€
« Angèle Sénéchal-Lebac est une ado comme les autres, enfin presque. Sa mère, Cécile Sénéchal, députée, se présente aux élections présidentielles ! Mais la vie politique n’est pas de tout repos : entre meetings, campagne, interviews, recherche de slogans, coups bas entre candidats, le quotidien d’Angèle est quelque peu chamboulé.
Et que se passera t-il si finalement sa mère devient présidente de la République ? » 4e de couverture.

La présidente.jpgLa présidente 
{ALBUM} 
Geoffroy DE PENNART
Éd. Kaléidoscope, septembre 2010 - 13,20€
« Carlotta l'hippopotame vient d'être élue présidente de la république de Chamboulie. Elle doit très bientôt être reçue à Chicania par le roi Victor Ier avec lequel elle souhaite aborder la question des droits de l’homme... » ©Electre


Nico.jpgLa visite de la Présidente
{PREMIÈRE LECTURE}

Hubert BEN KEMOUN & Régis FALLER 
(illustrations)
Éd. Nathan Jeunesse, coll. 
Premiers romans, n° 151
Nico, première édition 2008, mars 2012, 29 pages - 5,80€
« Toute la classe de Nico se prépare pour la visite de la présidente de la République : il faut décorer la classe, apprendre une chanson très longue, trouver des questions... Mais le jour J, la Présidente... »
©Electre

Président du monde.jpgLe président du monde{ALBUM} 
Germano ZULLO & Albertine ZULLO (illustrations)
Éd. La Joie de lire, septembre 2016 - 15,90€
« Le Président du Monde est un homme très occupé. Son téléphone sonne sans arrêt ; entre ses dossiers prioritaires, urgents ou confidentiels, il ne sait plus où donner de la tête. Sans parler de ses conseillers qui rêvent tous d’une promotion et qui le harcèlent sans vergogne et la presse qui pose toujours des questions indiscrètes. Mais un jour un monstre s’échappe du lac de Tout-là-haut et menace la ville. C’est la panique ! Le président ne sait plus que faire et comme à chaque fois qu’il est perdu, il appelle sa maman… qui lui conseille de ne rien faire et de venir manger son gigot avant qu’il ne soit froid. Mais le monstre n’a pas dit son dernier mot. 
Une fable politico-rigolote qui plaira aussi bien aux enfants qu’aux adultes… mais pas pour les mêmes raisons. Les couleurs pétantes et les lignes généreuses d’Albertine alliées à l’humour grinçant et subtil de Germano Zullo font merveille. À mettre entre toutes les mains ! »
Site éditeur

CRITIQUE À LIRE ICI

Lettre au président du monde.jpgLettre au président du monde : les droits de l'enfant : à Iqbal Masih{ROMAN JL}
Eric SIMARD & Simard Irène SCHOCH(illustrations)
Éd. Oskar, coll. XXX, première édition 2007, octobre 2011,  72 pages - INDISPONIBLE
« Un petit garçon écrit au président du monde sa souffrance et sa colère contre le monde des adultes qui maintient les enfants dans une condition épouvantable. Suivi d'un dossier documentaire illustré. » 
©Electre


Lulu, présidente!.jpgLulu, présidente !

{ALBUM} 

Daniel PICOULY & Frédéric PILLOT (illustrations)
ÉD. Magnard jeunesse, Coll. Lulu, première édition 2007, mars 2017 - 12,50€
« Rien-ne-sert se présente à l'élection du président des animaux de la forêt. Les animaux de Lulu s'opposent à son projet et supplient cette dernière de se porter également candidate. »
©Electre

 

Méchant Kurt !.jpgMéchant Kurt ! {ROMAN JL}
Erlend LOE
Traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud
Éd. La Joie de Lire, janvier 2007, 121 pages - 8€
Kurt veut pouvoir prendre des décisions importantes et être interviewé dans le magasine « Votre argent » : il décide de devenir Premier Ministre. Il bombarde Bud – son petit dernier – chef de campagne et commence la chasse aux électeurs. La campagne s’annonce mouvementée d’autant que la dame qui est Premier Ministre se représente et qu’elle est hyper-sympa et hyper-populaire, et que Kurt n’est pas exactement un bon perdant...
CRITIQUE À LIRE ICI

Premier de la classe.jpgPremier de la classe
 {ROMAN JL}
Mikaël Ollivier
& Martin Veyron
(illustrations )

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26/03/2017 | Lien permanent

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