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28/01/2012

LE GOÛT DE LA TOMATE

Goût tomate.gifRoman de Christophe LÉON
Éd. Thierry Magnier, coll. Petite poche
Oct. 2011, 43 pages – 5 €

Dans un monde totalitaire où jardins et cultures sont prohibées (les cultures de la terre, mais on devine que celles de l’esprit ne sont pas plus tolérées), un père et son fils cultivent clandestinement des plants de tomates. Pour Clovis, apprendre à planter, à arroser, à attendre… est une découverte aussi savoureuse que dangereuse. Ou quand le goût de la tomate est celui du fruit défendu, et dans cet univers de contrôle et d’interdits, c’est la liberté qui a ce goût-là.

Dans ce petit texte court et très facile à lire – comme le veut la collection Petite poche – Christophe Léon glisse, avec succès, des choses graves, dont ont sent qu’elles lui tiennent à cœur : la lutte contre les injustices et pour la préservation de la planète.

C’est drôle, touchant et ça fait réfléchir. Tout ça en 43 petites pages ! 

Ariane Tapinos (janvier 2012)

04/05/2011

Chico Mendes : « Non à la déforestation » | roman documentaire d'Isabelle COLLOMBAT

brésil,écologie,foret,luttes socialesÉd. Actes Sud Junior | coll. Ceux qui ont dit non | sept. 2010
96 pp. - 7,80 €

La forêt brésilienne suscite tous les appétits, en même temps qu'elle fait vivre nombre de petites gens. Populations autochtones et pauvres du Nordeste poussés vers l'Amazonie (la Nouvelle Frontière brésilienne) se confrontent ainsi aux intérêts de riches éleveurs de bovins, cultivateurs de soja et exploitants de bois tropicaux. Né dans une famille de seringueiros, qui arpentent la forêt pendant des heures chaque jour pour y cueillir la sève d'hévéa qu'ils transforment ensuite en caoutchouc, Chico Mendes est le protagoniste de ce roman de l'engagement. On le suit dès son enfance, tenant à s'éduquer pour assurer un sort meilleur à son entourage, découvrant le marxisme et devenant la figure qui rend sensible au monde entier le sort de la forêt amazonienne dans les années 1980.

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03/05/2011

À propos de 2 albums : TUVALU. Une île en tête & DANS LA FORÊT DU PARESSEUX

Tuvalu.gifTuvalu. Une île en tête
Album de BARROUX

Éd. Mango jeunesse, février 2011
12,50€ - imprimé en France

Dans la forêt du paresseux
Album «pop-up» d'Anouck BOISROBERT et Louis RIGAUD
Éd. Hélium, mars 2011
15,90 € - imprimé en Chine avec encres végétales et papier certifié FSC

dans foret paresseux.gifPeut-on tout dire aux enfants? La question se pose au moment d’aborder certains problèmes environnementaux, au fort potentiel anxiogène. Une forêt qui disparaît sous les assauts des bulldozers, un archipel noyé par les marées et qui sera bientôt submergé par les eaux du Pacifique… Ce sont les sujets de deux très beaux ouvrages parus en ce début d’année.

Anouck Boisrobert et Louis Rigaud nous présentent sous forme de pop-up une forêt où «tout est vert, tout est vie» et où le vert et les épaisseurs d’arbres cèdent page après page la place au blanc, sous les coups d’engins toujours plus nombreux, alors que les silhouettes humaines et animales s’enfuient en désordre. Seul le paresseux reste accroché à son arbre, le dernier à tenir bon, mais qui ne sera pas épargné pour autant. Sur une page blanche désolée vient un planteur d’arbres providentiel qui «travaille durement pour réparer le sol blessé». Dès la page suivante, les jeunes pousses qui apparaissent par le miracle de la tirette accueillent de nouveau… le paresseux, revenu d’on ne sait où. Et la forêt a repoussé, plus haute que jamais, laissant rouiller dans ses fourrés une pelleteuse abandonnée. Vitalité quasi-magique de la forêt, qui laisse imaginer que les ravages que nous infligeons à la nature sont réparables avec un peu d’huile de coude. Comme s’il ne fallait que du temps, comme si une forêt primaire pouvait retrouver un jour sa biodiversité, floristique et faunistique. Mais d’où reviennent le paresseux, les tapirs et les perroquets qui s’égaient dans la dernière double page? D’un séjour en club offert le temps des travaux par l’entreprise de déforestation?

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26/01/2011

Mama Miti, la mère des arbres | album

écologie,afrique,foret,agricultureClaire A. NIVOLA
Traduit de l'anglais par Ariel Marinie
Éd. Le Sorbier avec le soutien d'Amnesty International, coll. Les Ethniques, 2008
13 €

 «Au Kenya, Wangari Maathai est affectueusement surnommée Mama Miti, “la mère des arbres” en swahili… » Ce très bel album dresse le portrait de Mama Miti.

Quand elle revient des États-Unis après ses études, Wangari Maathai trouve son Kenya natal bien changé:  les villageois ne font plus pousser leur nourriture mais l’achètent désormais en magasin et la plupart des arbres a été coupée pour agrandir les surfaces agricoles. La population s’est appauvrie et la malnutrition s’installe.

La disparition des arbres étant en grande partie la cause des changements, la jeune femme va expliquer aux femmes de son village comment replanter. Elle crée un mouvement qui va s’étendre à tout le pays et toucher toute la population: plus de trente millions d’arbres seront ainsi replantés au Kenya et de nombreux programmes locaux, notamment pédagogiques, voient le jour dans le pays.

Nathalie Ventax
(janvier 2011)

13/03/2010

La Grande Épopée des petits pois | documentaire d'Andy CULLEN & Simon RICKERTY

grande épopée PPois.gifTexte français d'Emmanuelle Pingault
Éd. P'tit Glénat, coll. Vitamine | janvier 2010 - 10€


À vrai dire on hésite un peu avant d'écrire «documentaire» pour parler de cet album qui raconte la vie aventureuse du petit pois et de ses nombreux frères, depuis leur conception (enfin: leur plantation par l'agriculteur) jusqu'à leur arrivée dans l'assiette de nos chères têtes blondes (ou rousses, ou brunes ou…) Des têtes rondes qui toutes s'exclament: «Pouah! Nous on en veut pas de vos petits pois!», avant de se raviser devant la supplique de deux mini boules vertes implorant «Goutez-nous, Majestés!»

Donc l'idée serait de raconter la vie des petits pois pour nous les faire aimer… On a envie de dire: est-ce bien sérieux? Quand on voit le fermier à quatre pattes dans son champ pour planter une à une ses pépites vertes on se demande vraiment si l'on n'a pas affaire à un vrai-faux documentaire dont l'humour british (c'est une adaptation de l'anglais) nous échappe un peu. Et puis l'on poursuit la lecture par une leçon d'industrie agro-alimentaire carrément anti-écolo: les petits pois font le tour de la Terre dans leurs avions pour atterrir en boîtes ou surgelés au supermarché. Le lecteur alors compatit aux mines déconfites des bambins devant leurs assiettes de pois «tout beaux, tout chauds». Et il - le lecteur - est maintenant persuadé d'être face à un album didactique dont l'objectif caché serait de nous encourager à manger des légumes frais! Un peu tortueux quand même…

Corinne Chiaradia (février 2010)

30/01/2010

Les poissons savent-ils nager ? | album d'Alex COUSSEAU (texte) & Nathalie CHOUX (ill.)

poissons savent-ils nager.gifÉd. Sarbacane | octobre 2009 | 34 pages – 14,90€

«Un jour les poissons auront le mal de mer. Ils se laisseront pousser des bras et des jambes et ils sortiront tous de l’océan, petits et grands.» Et quand cela arrivera, eh bien, la fin du monde ne sera pas très loin! Parce que les poissons voudront les mêmes choses que les êtres humains, et naturellement ils en feront trop et la chaîne alimentaire sera bouleversée, les arbres abattus, hommes et poissons quitteront la Terre à la recherche de nouvelles ressources et les poissons finiront… à l’eau! Alors le poisson vivra-t-il un jour en harmonie avec l’être humain? Possèdera-t-il portefeuille en cuir de vachette et fusil? Pas de panique!

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17/01/2010

10 façons d’assassiner notre planète | nouvelles

10 façons assassiner.gifNouvelles réunies et présentées par Alain GROUSSET
Éd. Flammarion, coll. Tribal, mars 2007, 142 pages – 7€

De la glaciation à l'invasion des déchets, voici dix nouvelles par dix grands auteurs de science-fiction et autant de scénarios pour en finir avec la planète Terre! Réchauffement planétaire, surpopulation, menace nucléaire, cet opus évoque les grandes menaces qui pèsent sur notre planète.

 

 

 

15/01/2010

Une faim de crocodile | album de PITTAU & GERVAIS

une faim crocodile.gifÉd. Gallimard jeunesse, coll. Giboulées, fév. 2007 – 14 €

Le premier jour, à peine sorti de l'œuf, le crocodile a faim; une ÉNORME faim qui fait faire de drôles de bruits à son estomac. Tout petit, il s'attaque d'abord à un moustique et à tous les insectes qui croisent son chemin, mais bientôt, devenu grand, il engloutit tout ce qui vole et marche à quatre pattes ou nage dans les océans. Jamais rassasié, il mange les arbres et même l'herbe. Le sixième jour, il ne reste plus rien sur la terre: «rien que de la terre et descailloux». Alors il se met à grignoter la terre jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un tout petit bout «qui l'empêche de tomber au fond de l'espace». C'est alors que, le septième jour, prenant sa queue pour un serpent, il se met à se manger lui-même, et n'en laisse pas une miette!

Les adultes reconnaîtront sans mal l'espèce humaine dans ce crocodile affamé qui, dans le temps prêté à Dieu par les croyants pour créer le monde, réussit à détruire la terre qui le fait vivre, au point d'entraîner sa propre disparition. Pour autant, la fable n'a rien d'une démonstration et conserve toute sa saveur... Avec un texte court et simple et de magnifiques illustrations, ce crocodile gourmand fera la joie des petits tout en incitant les grands à la réflexion sur le devenir de notre belle et fragile planète.

Ariane Tapinos
(première publication de l'article: mars 2007)

 

30/08/2009

Le Grand Livre pour sauver la planète | documentaire de Brigitte BEGUE et Anne-Marie THOMAZEAU

Grand livre sauver planète.gifIllustrations de PEF
Direction éditoriale Alain Serres
Avec la participation de Yann Arthus-Bertrand, Allain Bougrain-Dubourg, Jean-Louis Étienne, Jean-Marie Pelt et Aminata Traoré
éd. Rue du Monde | juin 2009 | 128 pp. - 22,50€

Tout savoir sur l'écologie, le retour du retour. Le Grand Livre pour sauver la planète n'est le premier ni de sa collection (chaque question de société a son Grand Livre chez Rue du Monde), ni du concept «bouquin encyclopédique et de sensibilisation des 8-13 ans aux questions d'écologie». Le résultat est encore une fois impressionnant, riche non seulement en illustrations (les gags de Pef et des photos en noir et blanc dont on sent que certaines acceptent mal de quitter leurs couleurs originelles), mais aussi en informations, dans le texte principal et dans ses à-côté (les «bonnes nouvelles», «alertes», autres notes marginales et grands témoins dont l'entretien clôt chaque séquence de deux chapitres). Le livre, pour foisonnant qu'il soit, respire agréablement, sa langue et sa mise en page sont claires.

La progression est assez classique, qui met d'abord en avant de grands dossier environnementaux (eau, forêt, air et pollutions, climat, déchets). Chacun est abordé depuis son versant scientifique, avec force chiffres, avant de devenir un thème de société. Toujours la même hésitation au sujet de l'écologie, discipline scientifique devenue pensée politique. Une approche sociale (l'indispensable solidarité avec nos 6 milliards de colocataires de la planète Terre) vient compléter l'ouvrage, qui s'achève sur des réponses (les éco-gestes, l'engagement associatif) à la malheureuse question: «mais qu'est-ce qu'on peut faire? ». Air connu donc, et ici Rue du Monde ne rompt pas avec les bonnes habitudes.

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Quand nous aurons mangé la planète | album d'Alain SERRES & Silvia BONANNI

quand nous aurons mangé.gifÉd. Rue du Monde | juin 2009 - 14€

Quand nous aurons mangé la planète est une variation sur l'adresse des Indiens Cree aux colons nord-américains: «Quand le dernier arbre aura été abattu et le dernier poisson pêché, alors vous vous rendrez compte que l'argent ne se mange pas». Les richesses environnementales que nous sommes désormais en mesure de détruire sont illustrées une par une (banquise, forêts, animaux) dans la première partie de l'ouvrage. Viennent ensuite les conséquences de cet usage inconsidéré: les êtres humains sont devenus des Midas, incapables de manger l'argent et l'or qui sont tout ce qui leur reste. La situation – traitée graphiquement de manière moins catastrophiste que dans le texte – est dépassée par la présence possible d'un enfant «aux poches remplies de graines de vie».
Silvia Bonanni tire parti de l'organisation thématique du propos pour construire des doubles pages dont chacune a sa couleur et son ambiance visuelle. Elle travaille avec le collage, qui lui permet de faire entrer dans l'album des objets bruts, éléments tantôt naturels, tantôt artificiels, sans logique apparente. Le feuillage d'un arbre peut être figuré avec un tissu ou la carte routière d'une campagne, tandis que les billes de bois sont faites de bois. Le résultat consiste en de grands tableaux sans relief et d'apparence naïve, qui donnent une impression d'étrangeté.
Le propos d'Alain Serres répond-il à l'ambition affichée en quatrième de couverture, à savoir écrire «une histoire qui donne envie aux enfants de faire tourner la planète un peu plus rond»? On a du mal à comprendre comment cet objet très beau, bâti autour d'un paradoxe exprimé avec une grande force, peut être aussi œuvre didactique. Ou bien il faudra l'accompagner, pour expliquer aux plus petits comment l'être humain peut menacer d'engloutir les dernières glaces de cette banquise où il ne figure pas. Et qui est ce «nous» mystérieux et culpabilisant qui mange ainsi la planète…

Aude Vidal (juillet 2009)