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30/08/2009

Yancuic le valeureux | album de Fabrice NICOLINO (texte) & Florent SILLORAY (ill.)

yancuic.gifÉd. Sarbacane, 2e trimestre 2007
66 pages - 15,90 €

Fabrice Nicolino, dont on connaît les ouvrages les plus récents sur les pesticides ou les agro-carburants (1), investit le domaine de la fiction pour faire passer ses préoccupations écologistes. Son héros, Yancuic, est un jeune garçon qui vit dans la forêt amazonienne au moment où les premiers hommes blancs pénètrent le continent sud-américain. L’histoire ne se joue pas autour de cette rencontre, mais autour d’un défi, dont l’enjeu est Sarilou, un petit singe dont Yancuic a su gagner l’amitié. Le défi perdu, Sarilou devient la propriété d’un autre enfant, cruel et violent, qui le laisse mourir, jusqu’à ce que…

Le récit des malheurs du petit singe est touchant, et peut nous engager à nous demander si nous éprouvons de l’empathie pour l’animal, ou pour l’enfant qui l’aime; quels devoirs nous avons envers les animaux. L’interrogation de notre rapport à la nature est subtile, étroitement mêlée à la fiction et jamais prise en charge explicitement par l’auteur. Plutôt qu’à un formatage des futurs éco-citoyens, ce genre d’ouvrage participe à la formation culturelle et sensible d’une génération ouverte sur les questions d’écologie.

Aude Vidal
(première
publication de l'article: 20 octobre 2008)

(1) Pesticides: Révélations sur un scandale français, avec François Veillerette, éd. Fayard, 2007; La Faim, la bagnole, le blé et nous: une dénonciation des biocarburants, éd. Fayard, 2007.


PS À consulter également: le point de vue de Mireille Penaud sur Yancuic le valeureux, publié dans la Vitrine de l’été 2007 de Comptines & compagnie et reproduit ici.

Demain le monde | documentaire de Philippe GODARD

demain le monde.gifIllustrations d'Elizabeth FERTÉ et Vincent ODIN
Éd. De La Martinière | septembre 2007
| 204 pp. – 21 €

Rappelez-vous, 2007, l’année où l’on découvre l’écologie : Nicolas Hulot ou Al Gore permettent au grand public de s’inquiéter enfin de l’effet de serre ou de la biodiversité. Côté édition jeunesse, on ne laisse pas passer l’occasion de ce surgissement médiatique, et les nouveautés du documentaire jeunesse ont souvent à voir avec le «développement durable». Souvent orientés «les gestes pour sauver notre planète», ces bouquins mettent en scène l’éco-citoyenneté. Parfois de manière assez fine, quand une double page «au supermarché» voit commenté chaque point noir: surgelés, produits suremballés, surconsommation de viande, etc. Mais toujours de façon partielle, car l’éco-citoyenneté est justement un concept qui refuse une compréhension globale des problèmes écologiques. Mis de côté les enjeux de l’inégalité ou de l’organisation sociale, il ne reste plus qu’une unanimité de bon aloi. Aussi le simplisme relatif de ces titres n’est-il pas dû uniquement à la volonté de s’adresser à un public très jeune.

Philippe Godard propose des documentaires pour un lectorat plus âgé, pré-ado ou ado. Cela lui permet de présenter l’écologie comme une idéologie à part entière, dans son opposition à une autre idéologie, le productivisme. Son Dico de l’écologie (La Martinière, 2006) ne présente donc pas que des entrées sur des sujets techniques (énergie, déchets, climat, etc), mais aussi des figures de l’écologie, théoriciens ou acteurs politiques.
Demain le monde, sans se réclamer de l’écologie, présente sous une forme quasi-encyclopédique les difficultés auxquelles seront confronté-e-s plus que jamais le monde et ses habitant-e-s. Problèmes environnementaux, mais aussi sociaux (démographie, inégalités, migrations, guerres, etc) ou géopolitiques. Ces trois parties, très équilibrées, de l’ouvrage, sont complétées par des questions de l’auteur sur des sujets qui lui tiennent à cœur. Citons: «Demain, le travail sera-t-il encore nécessaire?», qui aborde le choix entre fuite en avant de la production/consommation ou réduction du temps de travail. Ou encore «La vitesse nous fait-elle gagner du temps?», question paradoxale que l’écologie a su poser au monde devant les exploits techniques de la vitesse et de la simultanéité.

Le livre est d’une lecture (mais on suggère plutôt la consultation régulière) très agréable. 200 pages maquettées de manière dynamique, avec des dessins pleins d’humour, où l’on rebondit sans cesse d’un encadré à un texte bien rythmé, en passant par quelques cartes, tableaux ou schémas. L’engagement et la précision du propos se rejoignent dans une volonté de faire savoir, de faire comprendre, quel que soit l’âge de la vie.

Aude Vidal
(première publication de l'article: 11 mars 2008)

Yancuic le valeureux | album de Fabrice NICOLINO (texte) & Florent SILLORAY (ill.)

yancuic.gifÉd. Sarbacane, 2e trimestre 2007
66 pages - 15,90€

Yancuic, petit indien d’Amazonie, vient d’avoir dix ans, l’âge d’apprendre à pêcher le «poisson des trous». Il est orphelin: c’est son grand-père qui va l’initier, avec sagesse et une grande tendresse qui n’exclut pas une certaine dureté… Les enfants indiens doivent apprendre par eux-mêmes à survivre dans une nature splendide mais hostile. L’enjeu de cette expérience est dramatique pour Yancuic: s’il réussit il sera enfin considéré comme un grand, mais s’il échoue il perdra aussi son ami Sarilou, le petit singe apprivoisé qui est comme un frère pour lui. Car il a eu la bêtise de faire un pari avec Patzcu, un garçon brutal et jaloux: s’il ne capture pas un poisson des trous dès son premier jour de pêche, il devra donner son singe à Patzcu! Yancuic est courageux et intelligent, il connaît les dangers et les secrets de la rivière: quoique chétif et un peu rêveur, il peut gagner. Mais au cours de la pêche, un poisson-serpent le mord et l’empoisonne… Patzcu s’empare alors du singe. Yancuic, entre la vie et la mort, souffre de sa blessure, et encore plus de voir Sarilou maltraité par son nouveau maître. Pour sauver son ami singe, il tente un exploit: à peine guéri, il va pêcher tout seul à la Grande- Rivière. Et là, miracle, il aperçoit une troupe de dieux magnifiques, armés et casqués d’argent, peau blanche et cheveux jaunes…

L’aventure est prenante, imprégnée des antiques contes et croyances de ce monde indien encore isolé, préservé des certitudes de l’homme blanc. Les images peignent un éden verdoyant, plein de fraîcheur et d’une grande beauté. L’histoire a une issue heureuse pour le petit indien, mais le lecteur d’aujourd’hui contemple avec mélancolie ce monde qui avance, sans le savoir, vers une fin toute proche.

Mireille Penaud
(première publication de l'article: juillet 2007)

04/05/2009

Oasis dans le Pacifique | roman de Jaime Alfonso SANDOVAL

oasis dans pacifique.gifTraduit de l’espagnol (Mexique) par Aleksandar Grujicic
[titre original : República mutante]
Éd. Thierry Magnier | mars 2009 | 288 pages – 11 €

Dès les premières lignes le ton est donné: «Ceci est un livre sur des personnes désagréables et en particulier sur une famille assez horripilante: la famille Topete Ruiz, ma famille». C’est Pepe junior qui parle, frère jumeau de Flora – adolescente renfrognée et paranoïaque ayant un goût prononcé pour l’horreur et l’apocalypse – et fils de don Pepe Topete, inventeur contrarié à l’imagination si débordante qu’elle mène souvent à un cheveu de la catastrophe atomique. La mère ? Pepe la qualifie de «mélange d’infirmière et de super-héroïne frustrée». Rien ne prédestinait cette famille mexicaine sans ressources – mais non sans histoires! – à faire partie des quelques milliers d’autres, sélectionnées de par le monde pour former les premiers bataillons de colons d’un nouveau pays, la République de Pangée, une île rêvée, créée et dirigée par l’inestimable don Augusto Barnaby (révérence svp). On s’en doute, le cadeau est un rien empoisonné, l’utopie écologiste fondatrice de ce nouvel état prend en fait racine sur des montagnes de déchets et s’enlise dans la tyrannie et les luttes de pouvoir. La famille Topete Ruiz survivra-t-elle à ce guet-apens? Résumons: la mère se désespère lorsqu’elle découvre que son nouvel intérieur a tout du carton-pâte recyclé, Flora se réjouit d’avance de découvrir les monstres mutants tapis dans les entrailles puantes de l’île, et le jeune Pepe s’interroge: doit-il craindre le pire ou encore admirer son père quand celui-ci accepte de devenir le nouveau grand «ingénieur» de Pangéopolis?

Nombreuses sont les péripéties et déconvenues qui émaillent ce récit et en font une lecture réjouissante. À mi-chemin entre «La Famille Adams» et Le Meilleur des mondes, le roman de Jaime Alfonso Sandoval est un régal pour qui apprécie l’humour noir, la politique-fiction… et le dépaysement. C’est cruel, très politiquement incorrect, écologiquement douteux: bref, revigorant.

Corinne Chiaradia (avril 2009)

24/03/2009

Le Monstre qui mangeait le noir | album Joyce DUNBAR, illustré par Jimmy LIAO

9782747027960.jpg

Traduit de l’anglais par Alice Boucher | Éd. Bayard jeunesse | février 2009 - 12,50 €

Jojo a du mal à s’endormir le soir. Il a peur des ombres sous son lit et se dit qu’un monstre pourrait bien s’y cacher. Et justement… Ce soir il y a un monstre. Un tout petit monstre mais qui a une très grande faim. Le petit monstre se fait donc les dents sur les jouets qui traînent dans la chambre, mais le plastique ou la peluche ne sont pas à son goût. Il avise une boîte percée d’un petit trou par lequel il aperçoit le noir qui emplit la boîte, et il découvre que le noir c’est bon. Très bon même.

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12/03/2009

Céleste, ma planète | roman de Thimothée de FOMBELLE

9782070623242.jpgIllustré par Julie RICOSSÉ
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Folio junior | février 2009 | 96 pp. - 4 €

A peine arrivée, Céleste a disparu... Le narrateur, un garçon de quatorze ans qui vit seul au cœur du monde déshumanisé de !ndustry, l’entreprise pour laquelle travaille sa mère, se met à sa recherche. Il retrouve Céleste, tout en haut de la tour parking, au milieu des effluves des gaz d’échappement. Cachée par ses parents, elle est malade. Son visage et son corps sont couverts de taches. Et ces taches, il les reconnaît, lui qui passe le plus clair de ses heures de solitude à dessiner des cartes du monde : elles représentent les endroits de la terre qui sont en danger. Amazonie, Antarctique, océans asséchés…

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