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Je t'aime, un peu, beaucoup, passionnément… | Petite conférence sur l'amour par Jean-Luc NANCY
Éd. Bayard, coll. Petites conférence | sept. 2008 | 82 pp. - 12 €
Qu’est-ce que l’amour ? Voilà bien une question essentielle, présente dans le quotidien de tout un chacun et dans le questionnement du philosophe. Jean-Luc Nancy nous convie à effeuiller avec lui la marguerite, pour tenter d’y répondre. Aimer «un peu, beaucoup» est-ce de l’amour ? Non, l’amour est absolu et n’admet aucune quantification. Et «passionnément» ou «à la folie», est-ce encore de l’amour ? Peut-on aimer et détruire ?
Et qu'en est-il de l’amour de soi, de l’amour des parents pour leurs enfants ? De quoi parle t-on alors ? Les livres pour les enfants (on parle là de ceux à qui cette collection s’adresse et qui sont en classes primaires) sont pleins de bons sentiments et on s’y aime à tour de pages, mais y parle t-on réellement d’amour…
On ne dira jamais assez combien ces Petites conférences sont de grands livres qui, s’adressant aux enfants, respectent leur intelligence et contribuent à combler leur insatiable curiosité. On donnerait cher pour assister, telle une petite souris, à ces échanges entre le philosophe et son jeune auditoire. On devine, ici et là, quelques sourires, on lit quelques rires. On entend à la pertinence des questions des enfants, l’importance qu’ils attachent au sujet et la valeur qu’ils accordent à ceux qui prennent le temps de leur transmettre un savoir. Et puis, quelle merveille de parler d’amour aux enfants en ces termes : «l’amour ouvre à un très grand risque, mais ce risque est à la mesure du prix incroyable que nous donnons à quelqu’un d’autre. Nous donnons ce prix incroyable parce que nous en avons besoin, parce que nous recevons quelque chose. L’amour nous dit que nous ne sommes jamais vraiment bien quand nous sommes seuls, nous ne sommes pas faits pour être seuls, comme nous ne sommes pas faits pour être en grand groupe». Comme une manière de leur montrer le chemin...
Ariane Tapinos (février 2009)
10/02/2009 | Lien permanent
AU COEUR DE FUKUSHIMA Journal d'un travailleur de la centrale nucléaire 1F
manga
de Kazuto TATSUTA
Traduit du japonais et adapté par Frédéric Malet
Éd. Kana, coll. made in, mars 2016 - 9,90€
Volume 1 / Volume 2 à paraître en juin 2016
Dans sa préface, Karyn Nishimura-Poupée, correspondante de l’AFP au Japon, explique que « des dizaines de mangas sont paru au Japon sur la catastrophe dans les premières années suivant le drame, car le manga est pour les Japonais un media qui dépasse le divertissement ». Cette affirmation trouve ici une éclairante confirmation. Point de divertissement dans Au cœur de Fukushima, ni même de diversion sous la forme de commentaires ou de distance critique, mais un « journal d’un travailleur de la centrale nucléaire 1F » comme l’indique son sous-titre, scrupuleux et détaillé. Kazua Tatsuta a travaillé pendant six mois à la centrale de Fukushima Daichi ichi-efu (1F), jusqu’à atteindre la dose annuelle limite d’irradiation. Ouvrier et mangaka, il relate dans cet ouvrage, le quotidien des travailleurs de la centrale chargés d’assurer la décontamination du site. Il retranscrit dans le moindre détail ses journées de travail : trajets compliqués avec plusieurs véhicules selon les zones et la distance du réacteur, équipements, installations, relations avec les collègues, travail fragmenté et contrôles répétés des taux d’irradiation…
Il pourrait tout aussi bien s’agir d’un travail sur une chaine, à l’usine, avec ses conversations de vestiaires, ses cadences, ses pauses … Kazuto Tatsuta décrit par le menu le travail d’un ouvrier du XXIe siècle soumis à des conditions de travail très difficiles et touchant une rémunération scandaleusement faible au regard des risques encourus (payée en espèces et déduites de frais divers). Son témoignage vaut d’ailleurs autant pour cette immersion sociale que pour ce qu’il décrit du travail spécifique des ouvriers du nucléaire. Au point qu’on est parfois agacé par son manque de distance critique à l’égard de la société Tepco ou des autorités japonaises. Ce manga est l’exact opposé de Colère nucléaire* dans lequel Takashi Imashiro expose page après page, sa colère, sa désillusion, ses inquiétudes face à l’industrie du nucléaire au Japon. Pour autant, Au coeur de Fukushima est un témoignage passionnant et exceptionnel. C’est aussi un très beau manga au dessin limpide, précis, documentaire et documenté et à la narration fluide.
Ariane Tapinos (avril 2016)
* Colère nucléaire, éditions Akata
1 - L’après catastrophe, , novembre 2015
2 - Aux manifs… , janvier 2016
25/04/2016 | Lien permanent
Yancuic le valeureux | album de Fabrice NICOLINO (texte) & Florent SILLORAY (ill.)
Yancuic, petit indien d’Amazonie, vient d’avoir dix ans, l’âge d’apprendre à pêcher le «poisson des trous». Il est orphelin: c’est son grand-père qui va l’initier, avec sagesse et une grande tendresse qui n’exclut pas une certaine dureté… Les enfants indiens doivent apprendre par eux-mêmes à survivre dans une nature splendide mais hostile. L’enjeu de cette expérience est dramatique pour Yancuic: s’il réussit il sera enfin considéré comme un grand, mais s’il échoue il perdra aussi son ami Sarilou, le petit singe apprivoisé qui est comme un frère pour lui. Car il a eu la bêtise de faire un pari avec Patzcu, un garçon brutal et jaloux: s’il ne capture pas un poisson des trous dès son premier jour de pêche, il devra donner son singe à Patzcu! Yancuic est courageux et intelligent, il connaît les dangers et les secrets de la rivière: quoique chétif et un peu rêveur, il peut gagner. Mais au cours de la pêche, un poisson-serpent le mord et l’empoisonne… Patzcu s’empare alors du singe. Yancuic, entre la vie et la mort, souffre de sa blessure, et encore plus de voir Sarilou maltraité par son nouveau maître. Pour sauver son ami singe, il tente un exploit: à peine guéri, il va pêcher tout seul à la Grande- Rivière. Et là, miracle, il aperçoit une troupe de dieux magnifiques, armés et casqués d’argent, peau blanche et cheveux jaunes…
L’aventure est prenante, imprégnée des antiques contes et croyances de ce monde indien encore isolé, préservé des certitudes de l’homme blanc. Les images peignent un éden verdoyant, plein de fraîcheur et d’une grande beauté. L’histoire a une issue heureuse pour le petit indien, mais le lecteur d’aujourd’hui contemple avec mélancolie ce monde qui avance, sans le savoir, vers une fin toute proche.
Mireille Penaud
(première publication de l'article: juillet 2007)
30/08/2009 | Lien permanent
Henri Meunier #2
Parce que nous aimons tout simplement son travail, ses textes poétiques, amoureux, engagés ou terriblement drôles, ses illustrations rétro, ses traits caricaturaux, ses collages ou ses peintures grasses (sa palette est large tant dans l’écrit que dans l’image)... Une occasion de redécouvrir l’ensemble de son travail et de partager une rencontre dans son atelier.
Bibliographie commentée
Le Paradis / H.M. (texte) et Anouk Ricard (ill.) / Éd. du Rouergue, oct. 2001
Méêêêtro, boulot... / H.M. (texte et ill.) / Éd. du Rouergue, coll. 12 x 12, oct. 2001
Quand l’hiver arrive / H.M. (texte et ill.) / Éd. du Rouergue, coll. 12 x 12, mars 2002
Ronde de nuit / H.M. (texte et ill.) / Éd. du Rouergue, nov. 2002
Arrête ton cinéma / Guillaume Guéraud (texte) et H.M. (ill .) / Éd. du Rouergue, coll. Zig Zag, fév. 2003
Komunikation zéro / H.M. (texte) et Thierry Murat (ill.) / Éd. du Rouergue, mars 2003
La Môme aux oiseaux / H.M. (texte) et Régis Lejonc (ill.) / Éd. du Rouergue, avril 2003
Toc, toc, toc / H.M. (texte et ill.) /Éd. Thierry Magnier, coll. Tête de lard, avril 2003
Jacques et le Haricot magique / H.M. (texte) et Célestin (ill.) / Éd. du Rouergue, juin 2003
Le Cri / H.M. (texte) et Régis Lejonc (ill.) / Éd. du Rouergue, coll. 12 x 12, juin 2003
Ernest, l’enfant qui ne volait pas bien haut / H.M. (texte et ill.) / Éd. du Rouergue, avril 2004
La Famille Ogre / H.M. (texte et ill.) / Éd. L’Atelier du poisson soluble, sept. 2004
Au panier ! / H.M. (texte) et Nathalie Choux (ill.) / Éd. du Rouergue, oct. 2004
La Mer et Lui / H.M. (texte) et Régis Lejonc (ill.) / Éd. du Rouergue, nov. 2004
HENRI MEUNIER AUTEUR / ILLUSTRATEUR
Ernest, l’enfant qui ne volait pas bien haut
Henri Meunier
Éd. du Rouergue, coll. Varia, avril 2004Album
12 €
Ernest n’était pas un garçon très doué : "son humour ne volait pas bien haut. Ses résultats scolaires ne volaient pas bien haut." Pourtant, Ernest n’était pas un garçon comme les autres. Il lui suffisait d’agiter les bras pour s’envoler, pas bien haut, mais quand même ! Ernest était bien décidé à épater le monde entier, si bien qu’à force de regarder en l’air, le monde ne tournait plus très rond. Les autorités interdirent le moindre coup d’œil en l’air. Seule Émeline, amoureuse, osa braver les interdits et bientôt Ernest ne volait plus que pour elle. Le jour où elle déclara son amour, Ernest fut si surpris que ses bras lui en tombèrent... et c’est sur terre qu’ils s’embrassèrent... "Ernest eut l’impression de s’envoler plus haut, bien plus haut que d’habitude."
En jouant avec le format du livre et les points de vue, Henri Meunier nous invite à voyager à travers le monde. Les pages épaisses aux couleurs passées s’allient à merveille avec le côté rétro des petits écoliers en béret. C’est pourtant une histoire intemporelle qui nous est racontée. Un grand amour vaut mieux qu’un petit exploit, autrement dit : "Avoir deux bras c’est bien. Etre amoureux c’est mieux."
M.B.
La Famille Ogre
Henri Meunier
Éd. L’Atelier du poisson soluble, septembre 2004
Album
8 €
La Famille Ogre est l’une des rares infidélités d’Henri Meunier aux éditions du Rouergue, mais ce petit livre qui tient dans la main possède des atouts comparables à ses prédécesseurs : ceux d’un ouvrage pensé de bout en bout, où le format, la qualité du papier et les options graphiques contribuent à raconter l’histoire. Sous forme de jeu de cartes (huit en tout), l’auteur dresse le portrait d’une famille pas comme les autres, qui a fourni la matière ou l’arrière-plan de centaines de contes, à commencer par ceux de Charles Perrault. Henri Meunier a adopté une organisation par demi-pages : à gauche, le recto en couleur de la carte, un portrait en bonne et due forme qui retrouve la simplicité et l’impact des affichistes des années 50. À droite et en noir et blanc, le verso, en prose cette fois, agrémenté d’icônes et de dessins qui ne dépareraient pas dans l’almanach Vermot, les imagiers à l’ancienne et les versions illustrées des textes de la comtesse de Ségur.
Dans le registre grinçant, le gag final est très amusant.
Boris Barbiéri
Méêêêtro, boulot...
Henri Meunier
Éd. du Rouergue, coll. 12 x 12, octobre 2001
Album
5,34 €
Des moutons "mêêêê" trottent "trot trot trot" jusqu’au "bout" de la falaise et tombent à "l’eau" ! Une fois montés au ciel, les moutons passent par la fenêtre de la chambre. Il n’y a plus qu’à les compter pour s’endormir : métro boulot dodo !
M. B.
Quand l’hiver arrive
Henri Meunier
Éd. du Rouergue, coll. 12 x 12, mars 2002
Album tout-petits
5,50 €
Les puces adorent quand l’hiver arrive... Elles préparent leur tenue pour le ski et partent à la montagne. Seulement voilà, à ne pas voir plus loin que le poil du chien juste devant, elles se trompent et finissent par attendre la neige... sur le sommet des bosses d’un chameau ! Les effets de cadre des illustrations aux traits spontanés donnent au texte un rythme (d)étonnant !
M. B.
Ronde de nuit
Henri Meunier
Éd. du Rouergue, novembre 2002
Album
11 €
Les confidences du "montreur de lune" sur les mystères de la nuit et le voyage de la lune...
Toc, toc, toc
Henri Meunier
Éd. Thierry Magnier, coll. Tête de lard, avril 2003
Album tout-petits
6,50 €
Il y a foule dans la carapace de la tortue : Isabelle la souris y trouve Philippe ; David le lapin cherche Caroline ; le coq et sa famille rejoignent les Dupont ; Robert le cochon a rendez-vous avec Yolande ; Christian le crocodile entre aussi rejoindre Valérie ; Grégoire l’éléphant réussit à se faire une place pour rencontrer Jana... mais pas de Josiane pour Antoine le diplodocus ! Il lui faudra aller tenter sa chance à la " Méga teuf " d’à côté, chez Sophie l’escargot...
On retrouve dans ce petit cartonné le même style d’illustrations de Quand l’hiver arrive, tant par l’utilisation des couleurs que l’humour déployé dans l’image.
Absurde, naïf et décalé, ce petit livre est tout simplement très drôle !
M.B.
HENRI MEUNIER AUTEUR
Au panier !
Henri Meunier (texte) et Nathalie Choux (ill.)
Éd. du Rouergue, octobre 2004
10,50 €
Album à partir de 5 ans
Livre sur la différence, les conséquences d’un État policier, sur le droit de libre circulation et de résidence.
Dans un parc, une femme noire, un chat vert et un drôle d’oiseau sans papiers d’identité se font arrêter par la police... Un jeune garçon semblant être "bien de chez nous" avoue, sans qu’on le lui ait demandé, ne pas avoir de papiers non plus, et monte dans le fourgon. Malin, il dénonce le soleil qui vient de l’est ; ni une ni deux, le policier l’enferme avec les autres... Tous ensemble, ils retrouvent le sourire, tandis que le policier se retrouve dans le noir... Tel est pris qui croyait prendre !
Une manière simple de dénoncer les abus d’un État obscurantiste et policier.
M.B.
Le Cri
Henri Meunier (texte) et Régis Lejonc (ill.)
Éd. du Rouergue, collection 12 x 12, juin 2003
Imagier
5,50 €
Imagier atypique des cris d’animaux... et de toi !
Jacques et le Haricot magique
Henri Meunier (texte) et Célestin (ill.)
Éd. du Rouergue, juin 2003
Album
10,50 €
Où le haricot magique amène Jacques dans la salle de bain d’une pin-up... "oups, la la la bourde" et reçoit un coup de pied au derrière par Gérard, le mari de la dame.
Komunikation zéro
Henri Meunier (texte) et Thierry Murat (ill.)
Éd. du Rouergue, coll. Varia, mars 2003
Album
10 €
Pas facile de communiquer pour les petits extra-terrestres qui se rencontrent dans l’espace à bord de leurs vaisseaux spatiaux... De ne pas se faire entendre et de ne rien comprendre, ça laisse circonspect, c’est désespérant, ça énerve. Finalement, malgré toutes ces différences et même grâce à elles, nos bonhommes de l’espace réussiront à s’unir pour combattre l’énorme méchant menaçant.
Quel plaisir de comprendre à demi mots ces signes bizarres venus de l’espace, ces dialogues de sourds, et de partager la lecture de l’album avec ceux qui ne savent pas encore lire les textes terrestres.
M.B.
La Mer et Lui
Henri Meunier (texte) et Régis Lejonc (ill.)
Éd. du Rouergue, novembre 2004
Album
13 €
La mer, "brave fille, romantique et naïve", a accepté de rentrer dans une bouteille pour les beaux yeux d’un capitaine à la retraite. Elle "se raconte. Le capitaine écoute".
Parfois, le capitaine renverse la mer dans son salon et s’y baigne ou y pêche. Leur amour est parfait mais les habitants de la terre sont orphelins de la mer. Les baigneurs, les marins, les albatros... Tous réclament le retour de la mer. Alors le capitaine "rend la mer à la mer" et n’en garde qu’ "une petite goutte de rien du tout " pour " se retrouver de temps en temps en tête à tête, la mer et lui".
La réussite de cet album splendide tient notamment à une parfaite adéquation du texte et de l’image. Henri Meunier et Régis Lejonc sont tous les deux auteurs et illustrateurs, au gré des histoires et des livres qu’ils racontent. Ici leur travail se complète, se répond à merveille. Le texte est d’une poésie subtile et tendre. Les images magnifiques ont la couleur de la mer ou celle de la rouille des bateaux. Elles sont lumineuses et nous invitent à un merveilleux voyage à travers le monde et l’art (certaines illustrations évoquent très directement des tableaux).
A.T. (nov. 04)
La Môme aux oiseaux
Henri Meunier (texte) et Régis Lejonc (ill.)
Éd. du Rouergue, coll. Varia, avril 2003
Album
15 €
Du propre aveu d’Henri Meunier, La Môme aux oiseaux est l’histoire d’amour de deux enfants (de deux petits enfants), thème assez rare dans les albums jeunesse. D’autant plus rare lorsque les sentiments sont bien au rendez-vous mais effleurés avec la légèreté d’une plume (d’oiseau). Le sentiment est partout en ces pages ; pourtant, il est aussi difficile à apprivoiser que la môme elle-même. Il se réfugie donc dans des paysages terrassants de beauté imaginés par Régis Lejonc, paysages intérieurs (les gros plans extatiques du narrateur et de la môme) et vastitude où la petite fille, chaque matin, réitère le rituel de l’envol de l’oiseau sorti, on ne sait comment, de ses mains. À dire vrai, l’intime et l’infini ne font qu’un ici, fusionnent pour notre bonheur : puissance de l’amour, ce "minuscule" sentiment qui grandit jusqu’à la dimension du ciel. Les illustrations de Régis Lejonc baignent dans la dimension onirique, une brume aux reflets dorés ou argentés.
Des peintures dont la netteté est absente, au profit de contours évanescents, mal définis par nature, des formes qui s’épanchent les unes dans les autres comme si l’univers n’était qu’une intense circulation de formes, un agencement évoluant perpétuellement au gré des tourments intérieurs - car l’amour est un tourment, une succession d’épiphanies à la beauté mélancolique et douloureuse résolue finalement dans l’harmonie du sentiment partagé.
L’album orchestre la parcimonie du texte (un retrait fonctionnant comme un appel d’air à l’imaginaire, au rêve) et le caractère imposant de l’illustration : une qualité également présente dans La Mer et lui. Un grand livre, qui a tout à voir avec la poésie, l’insaisissable, l’irrationnel. Ça doit être sûrement possible de faire plus beau, mais ça ne sera pas facile.
B.B.
Le Paradis
Henri Meunier (texte) et Anouk Ricard (ill.)Éd. du Rouergue, octobre 2001Album
10,37 €
Josette la dinde s’enfuit de la ferme, George le cochon aussi. Bob l’avion quitte son aéroport et Ernest le cheval son cirque. Quant à Léonie, la dernière des baleines, elle part en croisière. Mais où vont-ils tous ? Au Pôle Nord peut-être ? Au Paradis bien sûr ! Et le Paradis, qu’est-ce que c’est ? Un endroit où les choses qui ne servent plus ont une deuxième chance, un manège où tout le monde a droit à un tour de plus ? Le Paradis c’est peut-être là où vivent les choses usées, celles qui n’existent pas, "les rêveurs, les enfants... et les pingouins évidemment !"
N. V.
17/12/2008 | Lien permanent
BIBLIOGRAPHIE ECOLOGIE - ROMANS
10 façons d’assassiner notre planète - [SF] /Nouvelles /ado
Nouvelles réunies et présentées par Alain Grousset
Éd. Flammarion, coll. Tribal, (première édition, mars 2007) NE : janvier 2011, 142 pages – 7,50€
« « - Horrible, dit-il. Des millions et des millions de morts. Les villes détruites, l'air pollué, et aucun espoir d'en réchapper. Aucun espoir, nulle part au monde. Il se détourna et regarda encore une fois par la fenêtre, contemplant l'enfer. Il songeait : « C'est donc ainsi que ça devait se passer... C'est donc ainsi que le monde meurt. » Pollution, surpopulation, guerre atomique... nombreux sont les scénarios catastrophes qui pourraient mener la Terre à sa perte. Depuis longtemps, les grands noms de la science-fiction, de Philip K. Dick à Pierre Bordage, se sont essayés à l'exercice. Et si les hommes finissaient par assassiner leur planète... 10 façons d'imaginer le pire. » Site éditeur
Avec un peu d’amour et beaucoup de chocolat - Roman ado
Vol. 2 L’écolo
Christian Grenier
Éd. Oskar, août 2014, 173 pages – INDISPONIBLE
Emma est en retard pour prendre son train. Elle hésite à s'arrêter pour acheter une revue. Si elle le fait… elle va rater son train. Si elle ne s'arrête pas, elle l'aura… Deux versions possibles qui débouchent sur deux récits différents. Dans celui-ci, Emma rate son train et rencontre Marcus, un jeune étudiant spécialiste du réchauffement climatique.
Carbone diaries : le journal de Laura Brown - [SF] / Roman ado
Vol. 1 2015
Lloyd Saci
Traduit de l’anglais par Sylvie Denis
Éd. Pocket Jeunesse, mai 2012, 328 pages – 16,90€
« Laura Brown était une adolescente insouciante, jusqu'à la Grande Tempête qui a dévasté l'Angleterre. Depuis, elle a dû renoncer à tout ce qu'elle aimait : jouer dans son groupe punk, prendre un bon bain chaud, discuter toute la nuit sur son téléphone portable... Et tout cela à cause des restrictions d'énergie imposées par le gouvernement ! Désormais chacun doit gérer un nombre de points « Carbone », ce qui rend la vie infernale. Mais Laura trouve la parade : confier à son journal ses aventures tragi-comiques dans un monde qui pourrait bien, un jour, devenir le nôtre. Et tout cela à cause des restrictions d'énergie imposées par le gouvernement ! Désormais chacun doit gérer un nombre de points « Carbone », ce qui rend la vie infernale. Mais Laura trouve la parade : confier à son journal ses aventures tragi-comiques dans un monde qui pourrait bien, un jour, devenir le nôtre.. » Site éditeur
Lire notre critique {ICI}
Carbone diaries : le journal de Laura Brown - [SF] / Roman ado
Vol. 2 2017
Lloyd Saci
Traduit de l’anglais par Alexis Boissel
Éd. Pocket Jeunesse, août 2013, 388 pages – 16,90€
« Un an a passé... La vie de Laura Brown est toujours rythmée par les restrictions d'énergies, ses deux petits copains potentiels et son groupe punk. Mais les Dirty Angels sont expulsés de Londres lors d'une manifestation étudiante. S'ensuit une tournée à travers l'Europe à bord d'un vieux van : entre la guerre pour l'eau, les interventions militaires et les trahisons en amitié comme en amour, Laura doit se battre pour garder son insouciance... De quoi alimenter son journal ! » Site éditeur
Céleste ma planète - [SF] / Roman jeune lecteur
Thimotée de Fombelle
Illustré par Julie Ricossé
Éd. Gallimard jeunesse, coll. Folio junior, février 2009, 96 pp. - 4 €
« Elle est apparue un matin dans l'ascenseur. On a monté cent quinze étages en silence. Puis elle est entrée dans l'école, comme moi. Pendant la récréation, elle est restée dans la classe. Moi, penché au parapet de la terrasse de verre, je me répétais : «Ne tombe pas, ne tombe pas, ne tombe pas». J'avais peur de tomber amoureux. À l'heure du déjeuner, elle est partie et n'a jamais remis les pieds au collège. Il fallait que je la retrouve. Quand une histoire d'amour se fait combat écologique... Une réflexion sur l'environnement et l'avenir de la planète, où l'on retrouve toute la poésie de Timothée de Fombelle. Prix du Festival du livre jeunesse d'Annemasse. » Site éditeur
Lire notre critique {ICI}
Chico Mendès : non à la déforestation - Biographie / ado
Isabelle Collombat
Éd. Actes Sud Junior, coll. Ceux qui ont dit non, septembre 2010, 95 pages – 8€
« Chico n'a que neuf ans quand son père l'emmène pour la première fois récolter le latex au cœur de la forêt amazonienne. Chico est seringueiro, comme son père. Sa famille vit dans et de la forêt, ils l'aiment et la respectent mais la vie y devient de plus en plus compliquée... Le petit garçon rêve plus que tout d'apprendre à lire et à écrire, pour ne plus dépendre totalement du patron. Quand Euclide, un ancien militaire, lui propose de lui transmettre son savoir, Chico est aux anges et cette rencontre va changer sa vie. Au fil des pages, le lecteur suit le parcours du jeune homme, désormais leader du syndicat des seringueiros, et son combat poignant pour la forêt contre ces hommes qui veulent abattre les arbres de plus en plus vite afin de développer une agriculture intensive.
En 1987, Chico est désormais soutenu par des hommes du monde entier, convaincus comme lui qu'il faut préserver cette fantastique réserve animale et végétale car défendre les arbres, c'est défendre les hommes et refuser les injustices ; mais dans son pays tout le monde ne voit pas ses actions d'un très bon œil... » Site éditeur
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Chouette - [policier] / Roman ado
Carl Hiaasen
Traduit de l’américain par Yves Sarda
Éd. Gallimard Jeunesse, coll. Folio Junior (première édition, 2003), 344 pages – 7,70€
« Roy Eberhardt vient d'arriver en Floride, et il ne s'y plaît pas. C'est tout plat et les brutes du collège y sont aussi stupides qu'ailleurs. Dana Matherson en est un bon exemple. Mais si, dans le bus de l'école, Dana n'avait pas écrasé la tête de Roy contre la vitre, celui-ci n'aurait jamais aperçu cet étrange garçon qui courait pieds nus. Il n'aurait pas pris part à cette affaire bizarre et croisé d'autres habitants inattendus de Floride, alligators, serpents à sonnette (et à paillettes!), mignonnes petites chouettes menacées, sans oublier quelques individus plutôt exotiques ! La vie en Floride devient enfin excitante... Brillant, drôle, excentrique, le premier roman pour la jeunesse de Carl Hiaasen illustre aussi son combat pour préserver la vie sauvage et la beauté de son pays » Site éditeur
Comme un poisson dans l’eau - [policier] / Roman ado
Carl Hiaasen
Traduit de l’américain par Yves Sarda
Éd. Gallimard Jeunesse, coll. Grand format littérature, février 2007, 288 pages – 11,70€
« Le jeune Noah a des soucis ! Son père a coulé un bateau qui déversait illégalement ses eaux sales dans leur jolie baie de Floride, et se retrouve en prison. Comment Noah peut-il le tirer de ce mauvais pas ? Avec l'aide d'un matelot farfelu, d'une barmaid au grand cœur et de sa jeune sœur, l'intrépide Abbey, Noah met sur pied un plan si fou qu'il pourrait bien stopper la pollution, sauver les plages menacées, et prouver que le méchant n'est pas celui qu'on croit... Le roman de Carl Hiaasen, « Chouette », a reçu le prestigieux “Newbery Honor”. » Site éditeur
Lire notre critique {ICI}
Les enfants de Noé - [SF] / Roman ado
Jean Jouvert
Éd. L’école des loisirs, coll. Médium, janvier 1988, 207 pages – 8,50€
« En février 2006, des expériences dans la zone polaire provoquent une gigantesque tempête qui ensevelit l'hémisphère nord sous plusieurs mètres de neige, paralysant toute activité. Quelques années plus tard, un jeune homme, Simon, raconte la longue lutte pour la survie matérielle et spirituelle qu'il a menée avec sa famille, dans leur chalet des Alpes, au coeur de ce déluge blanc. Dans leur arche perdue, le père, la mère et les deux enfants affrontent de multiples périls, la solitude, la peur, parfois l'angoisse, mais finalement c'est l'ingéniosité et l'espoir qui l'emportent. Ils réinventent des gestes ancestraux qu'ils croyaient oubliés. Auprès d'eux, leurs animaux familiers les aident, de diverses manières, à surmonter l'épreuve. Dans les livres qui les entourent, et dont le père lit chaque soir quelques pages au coin du feu, ils puisent aussi des leçons d'amour et de courage. Roman d'anticipation, récit d'aventures, fable écologique, ce livre est aussi une méditation sur la fragilité du monde où nous vivons, et comme un manuel de survie pour les futurs naufragés de la société industrielle. » Site éditeur
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Le goût de la tomate - [SF] / Roman jeune lecteur
Christophe Léon
Éd. Thierry Magnier, coll. Petite poche, (première édition octobre 2011) NE : mai 2015, 42 pages – 3,90 €
« Dans ce monde-là, on ne mange plus que de l’artificiel, les jardins ont disparu : il est interdit de cultiver, cueillir, récolter. Clovis et son père Marius font pousser en grand secret un plant de tomates. Une fois au moins, Clovis goûtera un produit frais, au goût de liberté… » Site éditeur
Lire notre critique {ICI}
L’héritage d’Anna : une fable sur le climat et l’environnement - [SF] / Roman ado
Jostein Gaarder
Traduit de norvégien par Céline Romand-Monnier
Éd. Seuil Jeunesse, coll. Fictions, février 2015, 224 pages – 14€
« Anna, jeune norvégienne d'aujourd'hui préoccupée par le sort de la planète, découvre qu'elle peut communiquer, à travers d'étranges rêves très réalistes, avec son arrière-petite-fille. cette dernière, vivant presque un siècle plus tard l'alerte sur l'état dramatique dans lequel se trouve la planète. Anna n'a alors plus qu'une obsession : trouver le moyen d'influencer le présent pour garantir à ses descendants un avenir meilleur et, surtout, plus vert. Une fable écologiste pleine d'optimisme, par l'auteur du Monde de Sophie. » Site éditeur