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LA TERRIBLE HISTOIRE DE PETIT BISCUIT
délicieux Album
Carl NORAC, illustré par Magali LE HUCHE
Ed. Sarbacane, mars 2020 - 15€90
Munchy est un biscuit unique, il est né dans la fameuse et très chic biscuiterie Munch et il fait partie du très sélect assortiment royal. C'est ainsi, quand tu es un biscuit, on te met en boîte même si ça ne t'emballe pas.
Munchy est un biscuit carré aux faux airs des célèbres friandises de la non moins célèbre biscuiterie nantaise… Mais si, ces p'tits biscuits dont on aime grignoter les quatre coins avant d'en croquer le cœur, vous voyez ? Avec une différence tout de même, c'est que Munchy, notre petit biscuit a la chance de posséder deux jambes. Un détail qui va s'avérer salutaire quand il décide de mettre les voiles avec son ami Saint Nicolas, histoire d'échapper à son funeste destin : finir sa vie en petits morceaux dans la bouche d'un gourmand !
Après avoir vu son compagnon d'évasion finir écrabouillé sous les talons d'une grosse botte rouge, Munchy pris de panique, se rue dans une autre boutique, et le voilà en un rien de temps précipité dans la vitrine de la boulangerie de Monsieur Proust dans un panier avec des biscuits beaucoup moins chics.
Tout ça pour ça ! Sauf que les yeux de Munchy plongent dans ceux de la belle Madeleine… Chabadabada… C'est le coup de foudre ! Un histoire d'amour à faire fondre vos cœurs de P'tits Lu… Jusqu'au jour où...
«Munchy crie. Personne ne l’entend. La dame mange sa fiancée. En plus, pas d’un coup : elle la déguste, par petits bouts. C’est horrible . »
S'en suivra toute une série d'aventures aussi folles que tragi-comiques. Carl Norac signe un conte aussi cruel que croustillant, teinté d'un humour noir aussi irrésistible qu'une madeleine tout juste sortie du four, le tout joliment emballé par le trait espiègle de Magali Le Huche. Un album...à croquer !
Défi madeleine
Faire fondre 125g de beurre, ajouter 125g de sucre et un sachet de sucre vanillé. Ajouter 4 œufs, un à un, puis 125g de farine et 1 sachet de levure, touiller le tout délicatement. Remplir les moules à madeleine beurrés et faire cuire 10mn à 170 degrés.
Envoyez-nous une photo de vos plus belles œuvres culinaires, à l’adresse suivante : comptines@comptines.fr nous les publierons sur le blog.
Claire Lebreuvaud
29/03/2020 | Lien permanent
LES POUPÉES C'EST POUR LES FILLES
Album
de Ludovic FLAMANT (textes)
& Jean- ENGLEBERT (illustrations)
Éd. Pastel, coll. Off-Pastel, octobre 2013
10 €
Un petit garçon reçoit une poupée à son anniversaire et en fait immédiatement son jouet préféré. Maman tolère (le cadeau vient de sa sœur), papa se met en colère et décide illico d’aller acheter « un vrai jouet de garçon ». Le petit garçon veut une poussette pour sa poupée. Il repart, en pleurs, avec une boîte à outils. Qu’à cela ne tienne : aidé de sa grande sœur, il va fabriquer… une poussette !
Voici un petit album absolument réjouissant qui aborde avec finesse tous les clichés des jouets genrés et, un brin malicieux, la résistance d’un père (de beaucoup de pères ?) à ce qu’il vit manifestement comme une atteinte à sa propre virilité au travers de ce qu’il projette sur son fils. Heureusement que sa femme lui rappelle « pourquoi ton fils ne pourrait pas s’occuper d’un bébé, tu l’as bien fait toi ! » parce que si de nombreux pères trouvent désormais naturel de s’occuper de leur bébé, peu voient d’un bon œil leur rejeton en faire autant. Comme si cela n’avait rien à voir…
Un autre album (Nils, Barbie et le problème du pistolet) traduit du norvégien et paru cette année aux éditions Albin Michel Jeunesse abordait le même sujet, mais celui de Ludovic Flamant et Jean-Luc Englebert, par sa forme graphique et son humour, devrait toucher un plus large public et conduire, on peut l’espérer, quelques pères à s’interroger sur leurs pratiques éducatives.
L'album donne une irrésistible envie de fredonner les paroles de Xavier, la très belle chanson d’Anne Sylvestre dans laquelle un petit garçon, sommé de jouer avec une auto plutôt que de pouponner un ourson, la berce tendrement. Anne Sylvestre de conclure : « Je dois pourtant vous rassurer sur Xavier. Il a passé sans avanies son permis. Ses sentiments pour son auto sont normaux. Tous ne peuvent pas en dire autant bien souvent. Vous voyez, vous voyez, tout finit par s’arranger »…
Ariane Tapinos (octobre 2013)
18/10/2013 | Lien permanent
ANTON ET LE CADEAU DE NOËL
Album
de Ole KÖNNECKE
Traduit de l’allemand par Bernard Friot
Éd. De La Martinière jeunesse
Novembre 2013 – 12,50 €
Anton, parti se promener avec Ours Gustav, trouve un cadeau tombé, sous ses yeux, du traineau du Père Noël. Anton, est un petit garçon bien élevé et, désireux de rendre le paquet à son propriétaire, il se met en route à la recherche du Père Noël. Il entreprend un long voyage dans un paysage brumeux et enneigé, bientôt plongé dans la nuit. Il fait d’étranges rencontres et c’est finalement sur le dos d’un élan (et accompagné d’un ours qui joue de l’accordéon) qu’il atteindra son but, et le cadeau son destinataire…
Depuis le savoureux, Anton et les filles, paru en 2005, c’est toujours un plaisir de retrouver ce petit garçon naïf et inventif.
Dans cet album – étonnamment publié aux éditions De La Martinière jeunesse plutôt qu’à L’École des loisirs comme les quatre précédents – Anton est dépourvu de ses camarades de jeu, à peine entraperçus dans le brouillard intense, aux côtés de créatures fantastiques ; le livre raconte, à la première personne, son long chemin qui le mènera, comme un rêve, au matin de Noël. C’est un album un peu différent, donc, plus long et dans lequel les images tiennent une place plus importante : moins illustratives, elles plongent le lecteur dans l’épaisseur silencieuse d’une nuit magique, en jouant sur des cadres et des mises en pages différents où dominent la légèreté cotonneuse de la neige et l’intensité de la nuit.
Côté texte, ici comme à L’École des loisirs, c’est à un auteur, Bernard Friot, qu’est confiée sa traduction (Florence Seyvos pour les albums publiés à L’École des loisirs), si bien qu’ Anton et le cadeau de Noël est une belle lecture qui préserve tous les mystères de Noël.
Ariane Tapinos (décembre 2013)
03/12/2013 | Lien permanent
Le Chat Botté | conte de Charles PERRAULT, illustré par ALBERTINE
Éd. La Joie de lire | mars 2009 | 13,50 €
À sa mort un vieux meunier ne possédait qu’un moulin, un âne et un chat, que ses trois fils se partagent. Le plus jeune hérite du chat. Qu’en faire ? Il renonce à le manger quand l’animal se met à parler et lui promet la richesse, en échange d’une paire de bottes et d’un sac. Fièrement botté, le chat a plus d’un tour dans son sac… Usant de flatterie et de ruse, l'animal s’invente un maître – le marquis de Carabas – auquel il prête des serviteurs et des propriétés : champs, château… Fin psychologue, le chat convainc le Roi de la grandeur de son maître, se débarrasse d’un ogre vaniteux et transforme le pauvre fils du meunier en séduisant marquis propre à épouser une princesse.
Ce classique des contes de Perrault est reproduit dans sa version originale et très élégamment illustré par Albertine. L’artiste n’a pas modernisé artificiellement le vieux conte, mais a mis à profit son style très personnel pour en souligner l’intemporalité. Ses images vivement colorées, où le vert et le rouge dominent, présentent une alliance de délicatesse (finesse du trait, détails précieux) et d’incongruité (corps très étirés, disproportionnés, décors décalés : la serviette fleurie du roi, la robe à faux-cul de la princesse…) qui fait toute la saveur de son travail et illustre très bien le réalisme-fantastique propre au conte. Le traitement récurrent de deux motifs déclinés à chaque page en est un bon exemple : le décor floral – herbes folles, fleurs et céréales perchées sur de très très longues tiges – semble tout droit sorti de l’imagination d’un peintre qui aurait longuement observé la nature pour mieux la distancer ; la forme oblongue du moulin surmontée d’une cocasse petite pique se retrouve elle dans le bonnet du meunier, sur les pâtisseries, la vaisselle, le carrosse ou même la poitrine de la princesse ! C’est charmant (au sens envoûtant, comme un filtre de fantaisie), drôle et tout à fait en accord avec l’imaginaire du conte.
Corinne Chiaradia (avril 2009)
18/05/2009 | Lien permanent
Oiseaux penchés et chiens tordus | album de Jens BONNKE
Expressions toutes bêtes
Traduit et adapté de l’allemand par Violette KUBLER et Christian BRUEL
Éd. Être | mars 2009 | 18,50 €
Sur le principe connu de l’illustration au pied de la lettre d’expressions populaires imagées, ce recueil-album est très abouti. Son petit plus : la «lettre» d’origine est allemande, les expressions sont toutes animalières.
Chaque expression est donnée d’abord dans sa traduction littérale et illustrée («un oiseau penché»), accompagnée de son explication («désigne un individu pas très clair, un peu louche»), puis de son équivalente française («un drôle de zèbre») et, si l’on retourne le livre, on trouve la version originale allemande (Ein schräger Vogel – So bezeichnet man einen zwielichtigen Kerl). Cela paraît un peu lourd expliqué ainsi, mais le principe est simple, lisible et fonctionne très bien. On apprécie d’autant plus l’initiative de Christian Bruel de traduire et adapter le travail de Jens Bonnke que la langue allemande est devenue un parent pauvre du système scolaire français; en conséquence (?) les albums bilingues français/allemand sont aussi rares que… les ours dans les Pyrénées.
Histoire de tordre le cou à quelques idées reçues, on remarquera que la sagesse populaire a souvent recours aux mêmes images de chaque côté du Rhin : «un éléphant dans un magasin de porcelaine», «les rats quittent le navire», «quand le chat est sorti les souris dansent»… s’emploient à Hambourg comme à Bordeaux. Bien sûr, certaines images sont légèrement décalées: quand l’Allemand «pleure avec les loups», le Français «hurle» avec les mêmes; là où nous avons «un chat dans la gorge», nos voisins ont «une grenouille» au même endroit; de même notre «chair de poule» devient «une peau d’oie» dans le froid germanique. Une dernière, pour les enfants qui fuient la salle de bains: ils font comme le chat français à sa «toilette» ou l’allemand à sa «lessive» (sommaire, dans les deux cas).
Enfin, on pendra plaisir à découvrir des expressions totalement incongrues dans notre langue : «ficeler un ours sur quelqu’un», «donner du sucre au singe» ou encore «l’oiseau penché» et le «chien tordu» du titre… À vous de jouer et de découvrir ce que ces animaux nous disent, en vous jetant sur l’album!
Corinne Chiaradia (avril 2009)
30/04/2009 | Lien permanent
VALSE DE NOEL
album
de Boris VIAN & Nathalie CHOUX (illustrations)
Éd. Grasset jeunesse, coll. La Collection, octobre 2017 - 19,90€.
« La Collection » (judicieusement nommée !) des éditions Grasset jeunesse est à l’initiative d’un nouveau projet… Et c’est un très bel album de noël ! Après Le petit jardin de Poésie de Robert Louis Stevenson illustré par Ilya Green et Les Histoires naturelles de Jules Renard illustré par Jean-François Martin, c’est à Nathalie Choux de se prêter à l’exercice en illustrant cette Valse de Noël de Boris Vian.
« Un jeu et une contrainte sont proposés aux illustrateurs : un temps très court (…) et réaliser des images avec une palette limitée à 3 ou 4 couleurs. (…) « La Collection « est conçue comme un terrain de jeux pour les illustrateurs, un moment de dialogue entre des textes d’hier et des images d’aujourd’hui, un lieu de collaboration entre littérature, art et graphisme. »
C’est avec des couleurs assez éloignées de sa palette habituelle que Nathalie Choux illustre les différents couplets de cette valse tourbillonnante. Les couleurs de noël sont bien là mais assourdies, conférant à l’ensemble un éclat un peu désuet qui ne trahit pas la fantaisie et l’ironie émanant du texte de Boris Vian.
Personne n'est oublié dans les huit couplets qui composent cette valse : des enfants (bien évidemment sages !) aux soldats qui se battent, en passant par les travailleurs et les clodoches ou les dames de province. Chacun de ces petits portraits est un clin d’œil un peu goguenard - mais non dénué de tendresse - à l’imagerie de Noël, et l’occasion de délivrer le message pacifiste cher à son auteur :
« C’est une valse éternelle
Pour ceux qui préfèrent
Plutôt que de faire la guerre
Croire au Père Noël... »
Nathalie Ventax (novembre 2017)
29/11/2017 | Lien permanent
ARNO ET SON BALLON
Album
de Yvonne JAGTENBERG
Adapté du néerlandais par Alain Serres
Éd. Rue du monde
Juin 2014 - 16 €
Les parents d’Arno lui ont offert un beau et vrai ballon de football et le petit garçon décide d’aller dehors jouer avec. Il le porte bien serré contre lui de peur de l’abîmer. À quelques rues de chez lui il y a un grand terrain de foot, mais les deux équipes qui s’y affrontent sont au complet et n’ont donc pas besoin d’Arno. En revanche, le garçon qui regarde le match depuis la ligne de touche veut bien jouer avec lui. Encore leur faut-il une cage pour les buts… En quête du terrain et des buts dont ils ont besoin, ils rencontrent une fille et un grand garçon. Ce dernier les mène tous les quatre dans un champ bordé de deux paires d’arbres qui feront des parfaits buts. Ils peuvent enfin jouer et quand Arno rentre chez lui il est un tard, le ballon n’est plus aussi neuf mais peu importe, le match était formidable !
Pas question ici de compétition mais du plaisir de jouer, de faire des rencontres et de partager avec des amis. Un album qui, avec ses dessins un peu naïfs aux couleurs fraîches et dont on aperçoit les traits, a beaucoup de charme. Il a également le mérite de montrer la diversité des personnes (trois garçons, une fille, trois blancs, un noir) et de leurs lieux de vie (la ville, la campagne, une citée). Le texte est simple mais le récit est bien rythmé, grâce à une habile mise en page qui distingue le temps de la promenade et des rencontres et l’accélération du match.
Ariane Tapinos (juin 2014)
24/06/2014 | Lien permanent
LES ROIS DE LA SAPE
album
de Christian EPANYA
Éd. Océan Jeunesse, mai 2014 – 15€
Vous croyez qu’un sapeur est un pompier ou un militaire ? C’est que vous ne connaissez pas encore les sapeurs de Khinshasa, les membres de la SAPE : la « Société des ambianceurs et des personnes élégantes » autrement appelés « princes de la mode » ou « rois de la sape ». C’est des tenants de ce mouvement, né dans les années post indépendance au Congo, qu’il est question ici. Élembu, un étudiant installé à Kinshasa, la bruyante et surpeuplée capitale de la République Démocratique du Congo, a ses habitudes au salon de coiffure de Tonton Likambo. Alors qu’il s’y rend, il est moqué par un groupe de sapeurs qui commente méchamment les tenues des passants, sûr de sa supériorité en élégance. Conseillé par Tonton Likambo et fourni en tenues adéquates par le fripier Ngombe, Élembu participe au grand concours de mode des sapeurs qui se tient quelques semaines plus tard dans un hôtel de Kinshasa. Et emporte le titre de « roi de la sape » faisant fuir le groupe de dandys malveillants !
On retrouve dans cet album tout ce qui fait le charme des ouvrages de Christian Epanya : une Afrique urbaine, colorée et contemporaine. Comme dans ses précédents albums, il nous plonge au cœur de la réalité quotidienne des villes et villages de l’Afrique de l’Ouest et un peu au-delà. Une réalité qui met l’humain au cœur du récit et des images, loin des clichés sur un continent peuplé de lions et de girafes !
Ariane Tapinos (juin 2014)
A lire également sur notre blog, les critiques de Malin comme 10 singes, Le petit photographe de Bamba et Le Taxi-Brousse de Papa Diop.
04/06/2014 | Lien permanent
L'ANNIVERSAIRE
Album
de Pierre MORNET
Éd. Autrement, octobre 2013 – 16,50€
« Je tombe de sommeil. Tombe et retombe en enfance. Je me souviens. »
Une femme ferme les yeux, s’endort et se réveille en enfance. Elle est une petite fille en robe bleue pastel. C’est le jour de son anniversaire. Au cours d’une partie de cache-cache, elle pénètre dans la forêt et, surprise par l’orage, traverse les ténèbres avant de rejoindre la lumière éclatante d’une amitié naissante. Comment retrouver cette petite fille aussi blonde qu’elle est brune et dont elle doit se séparer au sortir de son rêve ? La Reine de la nuit lui accordera-t-elle de la revoir ?
« Je me souviens. C’est à nouveau le printemps. Aujourd’hui, c’est mon anniversaire. »
Évocation d’un souvenir d’enfance, promenade onirique, réflexion sur le temps qui passe et l’accès possible à l’enfance qu’offre le rêve, L’Anniversaire est un album de toute beauté. Pierre Mornet est un grand artiste et un illustrateur trop rare.
Ici, il est également auteur d’un texte envoûtant et mélancolique comme ses images. L’Anniversaire est un voyage entre rêve et réalité, passé et présent. Un voyage dans lequel le lecteur est emporté par la puissance évocatrice des tableaux somptueux de Pierre Mornet, magnifiquement mis en valeur par le format et la mise en page de l’album. Un voyage vers des contrées imaginaires – « des paysages obscurs et fantastiques » – qui sont pourtant familières parce qu’elles semblent appartenir à notre propre mémoire.
Ariane Tapinos (octobre 2013)
16/10/2013 | Lien permanent
UNE PLANÈTE DANS LA TÊTE
Roman dérangeant
de Sally GARDNER
Traduit de l’anglais par Catherine Gibert
Éd. Gallimard Jeunesse, sept. 2013
254 pages – 14,90 €
Dans un monde totalitaire où règne la Mère Patrie et ses lois d’exclusion, un jeune garçon survit tant bien que mal avec son grand-père, dans la Zone 7, la zone des déshérités, des inadaptés et des opposants silencieux au régime.
Standish est dyslexique, considéré comme idiot par tous sauf par Hector, son seul ami, le fils de ses voisins, échouésaux marges de la société, pour mauvaise attitude envers la Mère Patrie.
Cet endroit délaissé et désolé est dominé par un étrange bâtiment entouré de grillages. Un jour, Hector va chercher leur ballon de l’autre côté des barrières. Peu après, il disparaît…
Standish est prêt à tout pour retrouver son ami et dénoncer le mensonge d’État, entretenu par les dirigeants pour maintenir le peuple dans la soumission.
Avec ses chapitres très courts et son écriture heurtée, ponctuée d’exclamations (« merde et remerde »), Une planète dans la tête est un étrange roman qui parle tout à la fois de la résistance à la tyrannie et de la différence et du handicap. Comme de nombreux romans, il adopte le point de vue de son narrateur « différent », voire défaillant et immerge le lecteur dans un mode de pensée déstabilisant, parfois même dérangeant.
D’autant qu’on ne sortira pas plus de ce monde clos et désespérant que du cerveau décalé de Standish. Le récit de Sally Gardner appelle à la discussion autant sur le fond que sur la forme. Après cette lecture un rien éprouvante, on ne saurait trop vous recommander une promenade dans la nature et un échange avec des personnes bienveillantes.
Ariane Tapinos (octobre 2013)
22/11/2013 | Lien permanent