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30/04/2009

Oiseaux penchés et chiens tordus | album de Jens BONNKE

oiseaux penchés.jpgExpressions toutes bêtes
Traduit et adapté de l’allemand par Violette KUBLER et Christian BRUEL
Éd. Être | mars 2009 | 18,50 €

Sur le principe connu de l’illustration au pied de la lettre d’expressions populaires imagées, ce recueil-album est très abouti. Son petit plus : la «lettre» d’origine est allemande, les expressions sont toutes animalières.

Chaque expression est donnée d’abord dans sa traduction littérale et illustrée («un oiseau penché»), accompagnée de son explication («désigne un individu pas très clair, un peu louche»), puis de son équivalente française («un drôle de zèbre») et, si l’on retourne le livre, on trouve la version originale allemande (Ein schräger Vogel – So bezeichnet man einen zwielichtigen Kerl). Cela paraît un peu lourd expliqué ainsi, mais le principe est simple, lisible et fonctionne très bien. On apprécie d’autant plus l’initiative de Christian Bruel de traduire et adapter le travail de Jens Bonnke que la langue allemande est devenue un parent pauvre du système scolaire français; en conséquence (?) les albums bilingues français/allemand sont aussi rares que… les ours dans les Pyrénées.

Histoire de tordre le cou à quelques idées reçues, on remarquera que la sagesse populaire a souvent recours aux mêmes images de chaque côté du Rhin : «un éléphant dans un magasin de porcelaine», «les rats quittent le navire», «quand le chat est sorti les souris dansent»… s’emploient à Hambourg comme à Bordeaux. Bien sûr, certaines images sont légèrement décalées: quand l’Allemand «pleure avec les loups», le Français «hurle» avec les mêmes; là où nous avons «un chat dans la gorge», nos voisins ont «une grenouille» au même endroit; de même notre «chair de poule» devient «une peau d’oie» dans le froid germanique. Une dernière, pour les enfants qui fuient la salle de bains: ils font comme le chat français à sa «toilette» ou l’allemand à sa «lessive» (sommaire, dans les deux cas).
Enfin, on pendra plaisir à découvrir des expressions totalement incongrues dans notre langue : «ficeler un ours sur quelqu’un», «donner du sucre au singe» ou encore «l’oiseau penché» et le «chien tordu» du titre… À vous de jouer et de découvrir ce que ces animaux nous disent, en vous jetant sur l’album!

Corinne Chiaradia (avril 2009)

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