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LA POUPÉE DE TING-TING
album
de Ghislaine ROMAN & Régis LEJONC (illustrations)
Éd. Seuil Jeunesse, janvier 2015 – 15€
En rêve Ting-Ting voit son père fabriquer la poupée de bois qu’il lui a offert. Celle qui, parce qu’elle lui ressemblait avait-il dit, ne serait pas vendue au village. Au matin, Ting-Ting ne retrouve pas sa belle poupée et toute la journée elle s’inquiète de sa disparition, de plus en plus convaincue que sa mère l’a emportée avec toutes les autres qu’elle vend au marché. Sur les conseils de sa grand-mère, elle va confier ses craintes à un vieil arbre, un grand pin noueux…
Régis Lejonc a mis tout son talent au service de ce beau récit où il est question de transmission et de souvenir.
Avec ses paysages d’une Chine pauvre et intemporelle, La poupée de Ting-Ting suggère avec délicatesse que c’est dans nos rêves que vivent ceux qui nous ont quitté. Tel le père de cette fillette dont l’image est représentée par un dessin au trait simple qui se pose, comme en surimpression, sur la vie de Ting-Ting. Et parfois, les souvenirs s’incarnent dans les objets comme ici dans cette petite poupée aux joues colorées, et forment un lien un peu magique entre le monde des vivants et le souvenir de ceux qui nous ont quitté.
Ariane Tapinos (mars 2015)
20/03/2015 | Lien permanent
KIKI (king de la banquise) EST KAKI
album
de Vincent Malone & Jean-Louis Cornalba (illustrations)
Éd. Seuil Jeunesse, coll. L'ours qui pète, janvier 2014 - 5€90
Kiki, le petit pingouin King de la banquise, s'ennuie. Un défilé d'animaux en tout genre arrive alors, tirant Kiki et les petits poissons de tout ce calme. Et les intrus leur réservent de charmantes surprises. C'est ainsi que, un coléoptère, un trochilidé, deux canards colverts, un okapi à képi, des kangourous roux avec des couettes, des cataractes de crapauds à cornes, et une vache sacrée du Pakistan font leurs crottes respectives sur Kiki. Le visant drôlement bien d'ailleurs. Mais les mésaventures de Kiki ne s'arrêtent pas là : Il est également recouvert de crottes congelées de 444 pékins du Catalina de KLM et de tous les déchets toxiques de l'étoile de la mort. C'est de cette manière que Kiki devint Kaki. Tous ces cacas tombant sur ce pauvre Kiki, sont une illustration (pas très glamour) de ce que l'Homme jette dans les eaux. C'est un fait que la pollution des océans s’accroit chaque année et que tous nos déchets tuent la faune et la flore des mers et océans.
L'entracte des aventures de Kiki, présente en fin de volume, vient sensibiliser le jeune (et le moins jeune) lecteur au tri sélectif. C'est à nos enfants que nous laissons cette planète alors il faut leur apprendre à en prendre soin et cela commence avec des petits gestes du quotidien qui semblent dérisoires mais qui sont loin de l'être.
Enfin, j'aimerais faire une petite parenthèse sur la représentation (en page 20) du pétrolier, en arrière plan, qui est en train de sombrer près de la banquise de Kiki déversant avec lui des milliers de litres de pétrole. Cette illustration n'est pas commentée par les petits poissons accompagnant Kiki, elle parle suffisamment d'elle-même mais il est toujours bon de rappeler tout ce qui est jeté, accidentellement ou non dans la mer.
Marlène Demen (novembre 2015)
01/11/2015 | Lien permanent
COMMENT JE ME SUIS DÉBARRASSÉ DE MA MÈRE
roman
de Gilles Abier
Éd. Actes Sud junior, coll. Romans Ados, mai 2015, 123 pages – 12€
Deux garçons, deux filles, quatre histoires d’amour et de haine. Quatre nouvelles qui, à la lecture du cinquième chapitre, forment un roman
La mère d’Etienne est dépressive (maniaco-dépressive ?). Elle est à la fois indifférente et intrusive. Elle enchaine les petits amis jusqu’à Simon, un garçon beaucoup plus jeune qu’elle qui finit par la quitter lassé de sa possessivité et de sa jalousie maladive. Elle le harcèle… Etienne prend, avec l’accord du médecin, la douloureuse décision de la faire interner.
La mère de Jessie est aussi sa manager : elle la coach dans sa pratique du tennis. Elle est prête à tout pour que sa fille gagne les compétitions auxquelles elle participe. A tout et même au pire…
Alexis a trois raisons de ne pas aimer sa mère. Elle le lui rend bien et le laisse partir sans un regret.
Solène est affublée d’une mère ultra intrusive. Elle veut être partout, se mêle à ses amis, la suit sur les réseaux sociaux… Elle lui inflige ce que sa propre mère lui a fait subir, dans une version moins high tech, et plus encore…
Ces quatre personnages vont se rencontrer, dans le cinquième chapitre, à la sortie d’un concert, autour d’un petit garçon de six ans, Mathis. Un enfant qui lui aussi aimerait bien se débarrasser de sa mère.
Gilles Abier excelle dans l’écriture de ces récits courts et percutants (il suffit de se rappeler de Accrocs – Actes Sud 2009 -, précédent recueil de nouvelles, elles aussi reliées entre elles pour former un roman). Ilatteint ici le sommet de son art avec ces textes tranchants qui mettent à mal l’amour filial et maternel. Avec ces récits, Gilles Abier interroge la complexité des relations entre une mère et son enfant. L’ambivalence de l’amour qui peut se muer en haine. C’est dérangeant mais c’est aussi un exutoire des sentiments qui à l’adolescence plus encore qu’à tout autre âge de la vie, mêlent les contraires.
C’est aussi, et surtout, remarquablement écrit.
Ariane Tapinos (juillet 2015)
16/07/2015 | Lien permanent
MONSIEUR BOUT-DE-BOIS
album
de Julia DONLADSON & Axel SCHEFFLER (illustrations)
Traduit de l'anglais par Anne Krief
Éd. Gallimard Jeunesse, octobre 2008 - 13,50€
Monsieur Bout-de-Bois vit heureux entouré de sa femme et de leurs trois petits Bout-de-Bois. Sa vie bascule quand un matin il part courir et est attrapé par un chien dont le maître se pique de lancer et relancer Monsieur Bout-de-Bois. Heureusement, le gardien du parc intervient et rappelle l’interdiction faite aux chiens de s’y promener sans laisse. Mais le soulagement de Monsieur Bout-de-Bois est de courte durée et cette mésaventure n’est que la première d’une longue série qui le conduira très, très loin de chez lui. Il passe de mains en mains (voire de pattes en pattes) et personne, jamais personne n’entend sa plainte : « je ne suis pas une branche », « je ne suis pas une épée de chevalier ». Pas plus qu’il n’entend les avertissements : « Monsieur Bout-de-Bois ho !, Monsieur Bout-de-Bois, attention… ! ». Le temps passe, les saisons défilent et Monsieur Bout-de-Bois a perdu tout espoir de retrouver les siens. Le voilà endormi dans le foyer d’une cheminée… « Personne ne peut-il le réveiller ? ».
C’est alors qu’un drôle de bonhomme tente de passer par la cheminée…
Tous les albums de Julia Donaldson et Axel Scheffler, à commencer par le désormais célèbre Gruffalo, ont ces mêmes qualités : des histoires bien écrites et amusantes, avec de savoureux effets de répétition et des images pleine de fantaisie.
Cet improbable (mais qu’est-ce qui est donc probable dans l’univers loufoque de nos deux créateurs) Monsieur Bout-de-Bois est drôle et touchant. Notamment, quand, alors qu’il croit sa dernière heure arrivée, il rêve à sa femme et ses enfants… Et comme dans un conte de Noël, c’est alors qu’il n’a plus d’espoir qu’il est enfin sauvé !
C’est ce mélange entre classicisme et douce dinguerie qui fait le charme incomparable des albums de Julia Donaldson et Axel scheffler.
Ariane Tapinos (novembre 2015)
27/11/2015 | Lien permanent
FILLE DE PRÉSIDENTE. Sans papiers et sans problèmes
roman
de Pascale PERRIER
Éd. Oskar éditeur, coll. La Vie, février 2017, 192 pages 14,95€
Fille de présidente de la République, quelle aubaine ! Les dorures de l’Elysée, un chef-cuisinier qui vous concocte des biscuits bretons à la demande et aucune obligation de vider le lave-vaisselle…
Sauf que pour Angèle, 15 ans, être la fille de la présidente de la République, ce n’est pas franchement la vie de château (ou de palais présidentiel si vous préférez) ! Tout d’abord, sa chambre ressemble à un musée : aux oubliettes le bureau suédois repéré dans un catalogue, il ne trouvera pas place entre le lit Louis XVI et les deux vases Ming offerts au Général de Gaulle au siècle dernier. Ensuite, Angèle doit non seulement cohabiter avec un conseiller en communication insupportable, mais également avec un garde du corps omniprésent qui sent la frite froide (ce qui, avouez-le, est un brin gênant quand vous avez un rendez-vous galant). Ajoutez à cela, une mère caricaturée tous les soirs aux Marioles de l’info et qui semble plus préoccupée par les frasques de son ministre de la santé que par les soucis existentielles de sa fille, des huissiers qui rôdent partout, … La vie de fille de présidente est loin d’être de tout repos !
Et pour Angèle, les choses se compliquent encore le jour, où son dernier bulletin de math (catastrophique) fait la Une du Canard Déchainé. Contrainte de changer de lycée, elle fait la connaissance d’Andreï, jeune arménien sans papier menacé d’expulsion.
Après un premier tome pétillant où l’on découvrait les coulisses d’une élection présidentielle*, ce second tome nous plonge dans l’envers du décor élyséen à travers les yeux d’Angèle, une jeune fille au caractère bien trempé et à l’humour ravageur, prête à tout, et surtout à bousculer le protocole, quitte à taquiner le petit jeu des influences, pour venir en aide à un camarade de classe. A quelques jours, du premier tour, un roman réjouissant !
Claire Lebreuvaud (avril 2017)
* Fille de présidente, Pascale Perrier, éditions Oskar, juin 2016.
18/04/2017 | Lien permanent
JOUR DE VOTE : DES PRÉSIDENTS ET DES PRÉSIDENTES
A quelques heures du premier tour des élections présidentielles, nous vous proposons quelques portraits de présidents, sérieux ou loufoques. Des albums, des romans, des documentaires plein de président et de quelques présidentes, pour parler de ce grand moment démocratique.
Bonne lecture et… bon vote !
Mode d'emploi :
Certains des livres de cette bibliographie, parfaitement subjective et donc totalement incomplète, font l'objet d'une critique : il suffit de suivre les liens indiqués.
Les textes entre guillemets reproduisent des informations données par les éditeurs.
ICI Les fictions, albums & romans
ICI Les documentaires
ICI Aux urnes les enfants !
ICI Quelques présidents d'ailleurs
ET PAR LÀ Notre bibliographie, établie, il y a dix ans, en mars 2007 : La politique expliquée aux enfants
22/04/2017 | Lien permanent
OURSE ET LAPIN : Drôle de rencontre
Album au format roman
de Julian GOUGH & Jim FIELD (illustrations)
Traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Rose-Marie VASSALLO
Éd. Père Castor Flammarion, janvier 2017 -10,50 €
Ourse hiverne paisiblement dans sa caverne lorsque quelque chose lui frôle le museau... Réveillée en sursaut, elle découvre que non seulement elle a été tirée de son sommeil beaucoup trop tôt (il neige encore!) mais qu'en plus quelqu'un lui a dérobé toutes ses réserves de miel, saumon et autres délicieuses larves de hanneton. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, notre joyeuse plantigrade décide alors de profiter de l'occasion pour accomplir un de ses rêves : construire un bonhomme de neige.
C'est en roulant une magnifique boule de neige vers le haut de la colline qu'elle fait la rencontre de Lapin. Le rongeur, plutôt acariâtre est aussi le responsable de la disparition du garde-manger d'Ourse – ce qui ne l'empêche pas d' éduquer cette dernière sur le principe de la gravité, des avalanches et de leurs conséquences terribles sur les terriers des lapins... Autant dire que la relation entre les deux animaux ne commence pas sous les meilleurs auspices et il faudra une vieille carotte noircie, la révélation d'un secret honteux et un loup affamé pour sceller cette nouvelle amitié.
Drôle et plein d'informations absolument incontournables sur la vie secrète des lapins, ce roman graphique est à mettre dans les pattes des jeunes lecteurs qui pourront (ou non) le partager avec leurs parents.
Nathalie Ventax (février 2017)
03/02/2017 | Lien permanent
LES PALSOUS. Un conte de Noël
album
de André BOUCHARD
Éd. Seuil jeunesse, octobre 2016 – 13,50 €
« Dans la famille Palsou, il y a Maman, Papa, les jumeaux Carole et Albert, Henri et moi, Charles. Ça fait six. Avec six bouches à nourrir, faut faire les courses souvent ! »
Mais faire les courses, pour le famille Palsou, c'est un problème, parce que comme leur patronyme l'indique, dans la famille Palsou, des sous il n'y en a pas tant que ça Il n'y en a même vraiment pas assez pour remplir à satiété les six estomacs de la famille. Alors même si les enfants adorent le quartier qui est plein de cachettes et de copains de tous les horizons, même s'ils se marrent bien à l'école de Mr Nicolas qui leur apprend la soudure et la couture (entre autres), il y a quand même un gros problème : les adultes qui ne savent plus rire, qui font une tête d'enterrement et qui c'est sûr, vont leur gâcher Noël. Une seule solution : école du rire obligatoire pour tous les parents. Mais comme les enfants vont vite le découvrir« enseigner la rigolade aux vieux » s'avère plus difficile que prévu et il faudra toute l'aide du mystérieux Mr Nicolas et d'une cocotte magique pour redonner le sourire aux adultes et organiser un très joyeux Noël.
André Bouchard signe ici une histoire de Noël à l'humour grinçant mais finalement pas aussi déprimante que la triste situation des pauvres Palsou ne le laissait envisager. Bien sûr, le bidonville de la famille Palsou et de leurs voisins et amis n'est pas franchement propice à l'atmosphère festive, mais la magie de Noël est bien là, même cachée par la misère ambiante. Des personnages hauts en couleurs viennent enluminer ce décor sinistre, et l'on rigole finalement beaucoup dans ce conte à l'ironie mordante qui n'hésite pas à rappeler « qu'on peut rire de n'importe quoi avec n'importe qui à condition d'avoir le ventre plein ! » Et si les adultes (ces cancres!) préfèrent pleurer (même de joie) au lieu de se tordre de rire, et bien tant pis pour eux !
Nathalie Ventax (novembre 2016)
29/11/2016 | Lien permanent
LE MANTEAU DE MON GRAND-PÈRE
album
de Jim AYLESWORTH & Barbara McCLINTOCK (illustrations)
Traduit de l’américain par Catherine Bonhomme
Éd. Circonflexe, coll. Albums, août 2016 - 13,50€
Inspiré d’une chanson du folklore yiddish « J’avais un petit manteau », ce bel album, pourtant paru en 2014 aux Etats-Unis, se présente sous une forme un peu désuète mais pleine de charme qui n’est pas sans faire penser aux albums d’Uri Shulevitz. Il retrace l’histoire d’un homme ou plutôt du bout de tissus qui lui appartient et à partir duquel il confectionnera le manteau de son mariage, puis une veste, un gilet, une cravate et jusqu’au jouet de tissus de son petit fils qui finira en nid pour une famille de souris. Ce faisant, le temps aura passé, les générations se seront succédées et cet homme, arrivé en Amérique tout jeune et « avec trois fois rien dans ses bagages » d’immigrant sera devenu américain.
C’est là que réside l’originalité de cette nouvelle interprétation de cette chanson : alors que les versions précédentes (Le Schmat doudou, de Joëlle Jolivet, éditions Syros, 2009 et Joseph avait un petit manteau de Simms Taback, éditions Le Genévrier, 2011) insistaient sur le fait de grandir et les séparations qui en découlent, l’album de Jim Ayleswoth et Barbara McClintock met en avant le destin d’un immigré qui construit sa vie dans un nouveau pays à force de labeur. Un pays qui deviendra le sien et celui de sa famille. Dans chacune des versions cependant, il est question de transmission, puisque à la fin, du morceau de tissu, il ne reste rien « sauf cette histoire » !
Et ici… la recette des « Cookies de mon grand-père ».
Ariane Tapinos (octobre 2016)
17/11/2016 | Lien permanent
LA DRÔLE DE PETITE BONNE FEMME
album
de Arlene MOSEL & Blair LENT (illustrations)
Traduit de l’américain par Catherine Bohnomme
Éd. Le Genévrier, coll. Caldecott, octobre 2015 - 17€
Caldecott Medal 1973
Une « drôle de petite bonne femme » vivait au Japon, il y a très longtemps. Elle aimait beaucoup rire et faire des boulettes de riz. Un jour, une de ses boulettes lui échappe et roule dans une brèche dans le sol. En tentant de la rattraper, la petite femme, toujours rigolarde, se retrouve sur un étrange chemin bordé de statues de Jizo, divinités bienveillantes. Ces dieux de pierre lui enjoignent de se méfier des Onis, créatures démoniaques qui peuplent les sous sols. Attrapée par l’un d’entre eux, elle est conduite dans leur repère où elle est forcée de cuisiner des quantités de boulettes de riz, à la mode Oni, c’est à dire avec un peu de magie. Mais sa malice et son comique naturel vont la tirer de ce mauvais pas. Rentrée chez elle, avec la spatule magique volée aux Onis, elle devient la reine de la boulette de riz !
Savoureuse adaptation d’un conte populaire japonais recueilli par Lafcadio Hearn, cet album est aussi amusant que son héroïne, une petite femme toute ronde sanglée dans un kimono rouge. Entrainé à sa suite à la poursuite d’une boulette de riz, le lecteur découvre un monde souterrain peuplé de créatures étranges et inquiétantes. Alors que le voyage de la « drôle de petite bonne femme » se poursuit dans les profondeurs de la terre, l’image livre à celui qui la regarde une double lecture de ce qui se déroule sous terre et de ce qui continue de se passer à la surface. Sous terre, l’image est en couleur (vert, orange, brun), à la surface, la maison abandonnée par son habitante est au trait noir, on y aperçoit un homme, sans doute à la recherche de la petite bonne femme disparue, on y voit le temps qui passe, alors que sous terre, les péripéties se succèdent.
Un bel album - qui mérite bien sa Médaille Caldecott - qui nous plonge dans le folklore japonais avec ce conte qui fait peur tout en faisant rire.
Ariane Tapinos (avril 2016)
05/05/2016 | Lien permanent