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16/07/2015

COMMENT JE ME SUIS DÉBARRASSÉ DE MA MÈRE

Comment je me suis….jpgroman
de Gilles Abier
Éd. Actes Sud junior, coll. Romans Ados, mai 2015, 123 pages – 12€

Deux garçons, deux filles, quatre histoires d’amour et de haine. Quatre nouvelles qui, à la lecture du cinquième chapitre, forment un roman

La mère d’Etienne est dépressive (maniaco-dépressive ?). Elle est à la fois indifférente et intrusive. Elle enchaine les petits amis jusqu’à Simon, un garçon beaucoup plus jeune qu’elle qui finit par la quitter lassé de sa possessivité et de sa jalousie maladive. Elle le harcèle… Etienne prend, avec l’accord du médecin, la douloureuse décision de la faire interner.

La mère de Jessie est aussi sa manager : elle la coach dans sa pratique du tennis. Elle est prête à tout pour que sa fille gagne les compétitions auxquelles elle participe. A tout et même au pire…

Alexis a trois raisons de ne pas aimer sa mère. Elle le lui rend bien et le laisse partir sans un regret.

Solène est affublée d’une mère ultra intrusive. Elle veut être partout, se mêle à ses amis, la suit sur les réseaux sociaux… Elle lui inflige ce que sa propre mère lui a fait subir, dans une version moins high tech, et plus encore…


Ces quatre personnages vont se rencontrer, dans le cinquième chapitre, à la sortie d’un concert, autour d’un petit garçon de six ans, Mathis. Un enfant qui lui aussi aimerait bien se débarrasser de sa mère.

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Gilles Abier excelle dans l’écriture de ces récits courts et percutants (il suffit de se rappeler de Accrocs – Actes Sud 2009 -, précédent recueil de nouvelles, elles aussi reliées entre elles pour former un roman). Ilatteint ici le sommet de son art avec ces textes tranchants qui mettent à mal l’amour filial et maternel. Avec ces récits, Gilles Abier interroge la complexité des relations entre une mère et son enfant. L’ambivalence de l’amour qui peut se muer en haine. C’est dérangeant mais c’est aussi un exutoire des sentiments qui à l’adolescence plus encore qu’à tout autre âge de la vie, mêlent les contraires.

C’est aussi, et surtout, remarquablement écrit. 

Ariane Tapinos (juillet 2015)

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