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28/01/2012

DERNIER MÉTRO

dernier métro.gifRoman de Christophe LÉON
Éd. La joie de lire, coll. Encrage
Janvier 2012, 130 pages – 13,50 €

13 février 1962, Daniel suit le cortège funèbre des victimes de la répression policière qui s’est abattue sur les manifestants réunis, cinq jours plus tôt aux alentours du métro Charonne, pour dénoncer les exactions de l’OAS. Il a seize ans et vit seul avec Maurice, son père, depuis le décès de sa mère et le départ de sa sœur aînée, lassée d’être traitée comme la domestique du foyer. Maurice, ouvrier dans l’atelier de peinture des usines Renault à Billancourt, syndicaliste et adhérent au Parti communiste français, comme son propre père avant lui, est de tous les combats contre les injustices. Ce jour-là, pourtant, au cimetière du Père-Lachaise, devant le Murs des Fédérés, Daniel est seul…

Le récit reprend alors, une quinzaine de jours plus tôt, pour revenir à ce soir du 13 février 1962 où la vie de Daniel bascule pour toujours. 

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30/06/2010

Le Dernier Danseur de Mao | témoignage de Li CUNXIN

Danseur Mao.jpgTraduit de l’américain par Isabelle Saint-Marti
É
d. L’École des loisirs, coll. Médium documents, mars 2010, 389 pp. - 14,80€

Plus qu’un documentaire, voici un étonnant témoignage. Celui d’un Chinois, Li Cunxin, né en1961 dans un village pauvre de la province de Shandong, qui deviendra danseur étoile aux États-Unis avant de faire sa vie en Australie où il écrira ce livre, publié une première fois en France en 2003 (éditions First).

Li est l’avant-dernier d’une famille de sept garçons. Ses parents travaillent la terre et luttent pour nourrir leurs enfants et les élever dignement. Lorsque qu’il a neuf ans, et alors que la Révolution culturelle bat son plein, Li est choisi pour intégrer l’École de danse de Madame Mao. Il y passera sept années à trimer pour forger son corps et son caractère. Devenu l’un des meilleurs élèves de son école, tant par ses talents artistiques que par son engagement politique au sein des jeunes Gardes rouges, et alors que le régime communiste, après la mort de Mao, relâche son étreinte sous l’effet de la politique de la porte ouverte de Deng Xiaoping, il est désigné pour aller promouvoir la danse chinoise aux États-Unis dans le cadre d’un échange culturel avec une école de danse de Houston. Ébranlé par les richesses et les libertés de l’Occident, et amoureux d’une jeune américaine, il passe à l’Ouest dans des conditions rocambolesques. Désormais, sa vie est du côté du «capitalisme pourri», loin des siens, de son village, de sa famille…

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07/11/2009

Biblio chute du Mur de Berlin

Mur7.JPG1989 / 2009… Que tombent les murs
13 août 1961 – 9 novembre 1989: en vingt-huit ans et quelques mois, des kilomètres de béton ont symbolisé – symbole ô combien tangible – la partition du monde occidental en deux blocs antagonistes. À l’automne 1989 les fondations de l’ouvrage étaient déjà sérieusement sapées, et les signes du renoncement à la bataille de l’un des deux protagoniste – l’URSS agonisante – se multipliaient déjà depuis plusieurs mois… Il fallait pourtant que ce symbole s’effondre physiquement, qu’il soit attaqué, percé, enjambé, ravagé, traversé par des hommes et des femmes libres de le mettre à bas en toute impunité pour ébranler notre incrédulité de westis confortablement installés devant leur poste de télévision. La transmission de ce passé – la Guerre froide, l’utopie et la dictature communistes, la déchirure entre Est et Ouest, les individus ballottés ou luttant pour se faire une place et une dignité – est un enjeu de mémoire collective et individuelle dans lequel la littérature jeunesse a un rôle à jouer. Non qu’il faille assigner des «missions» didactiques aux romans ou aux albums, mais parce que l’imaginaire romanesque est un moyen, dérisoire mais puissant, de lutter contre la violence de l’oubli. Ou comme le dit beaucoup mieux que moi Édouard Glissant, «La mémoire est innombrable mais partagée, l’oubli est une arme sans grâce»(1).

Les enfants nés depuis la chute du Mur de Berlin ont aujourd’hui vingt ans. Ils seront bientôt parents à leur tour. Ils n’ont pas connu ce mur-là mais la société dans laquelle ils vivent s’est construite sur ses gravats et ils assistent parfois – trop souvent – à l’érection de nouveaux murs, à la perpétuation et au renouvellement des ségrégations pour lesquelles l’imagination humaine semble illimitée. C’est dans cet esprit que nous livrons ici quelques suggestions bibliographiques pour les guider dans une mémoire vivante. Une manière de rejoindre les préoccupations d’Édouard Glissant et Patrick Chamoiseau quand ils concluent: «Les murs menacent tout le monde, de l’un et l’autre côté de leur obscurité. Ils achèvent de tarir ce qui s’est desséché sur ce versant du dénuement, ils achèvent d’aigrir ce qui s’est angoissé sur l’autre versant, de l’abondance. La relation à l’autre (à tout l’autre, dans ses présences animales, végétales, et culturelles, et par conséquent humaines) nous indique la part la plus haute, la plus honorable, la plus enrichissante de nous-mêmes. Que tombent les murs.» (2)

(1) in. Une nouvelle région du monde, éd. Gallimard, 2006.
(2) in Quand les murs tombent, éd. Galaade,  2007.

Mur1.JPGMur2.JPGMur5.JPG

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06/11/2009

Le Mur | album de Peter SIS

mur SIS.gifMon enfance derrière le rideau de fer
éd. Grasset jeunesse | oct. 2007 | 16,90€

Avec Le Mur, Peter Sís conclut une (provisoire?) trilogie du souvenir, entamée avec Les Trois Clés d'or de Prague en 1994 et poursuivie avec Tibet. Les Secrets d'une boîte rouge en 1998. Trois livres qui cernent le rapport de l'auteur à son pays natal, la Tchécoslovaquie, et à la ville où il a grandi, Prague. Trois livres qui s'inscrivent, en même temps qu'ils lui échappent, dans l'histoire récente du pays - le communisme, la Guerre froide, le Bloc de l'Est... Trois livres qui explorent les espaces de liberté que l'auteur a su se ménager avant son exil américain dans les années 80.
Dès les pages de garde, on repère immédiatement l'emplacement du Bloc de l'Est sur le planisphère. Par un premier effet de loupe, on discerne la place de la Tchécoslovaquie. Loupe qui obéit strictement aux lois de la cartographie, ce qui n'est pas le cas d'une seconde loupe, qui  nous montre Prague cette fois. Un rond au milieu indique simplement: «Chez moi».

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