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22/10/2011

LE RÉCIT DU VIEIL ANTONIO | conte écrit par le sous-commandant MARCOS et illustré par Benoît MOREL

mexique,couleur,indienOu comment les Indiens du Mexique racontent la belle et indispensable diversité du monde
Traduit par Françoise Escarpit
Éd. Oskar jeunesse, coll. Trimestre Hors série
nov. 2011, 47 p. - 14,95 €

Il en va des livres comme des chats: ils ont plusieurs vies. Parce qu’ils croisent des générations de lecteurs mais aussi, parfois, parce qu’ils passent d’un éditeur à un autre, d’une forme à une autre… C’est le cas du très bel album, La Grande Histoire des couleurs, paru aux éditions Syros en 2006, qui retrouve une seconde jeunesse, aux éditions Oskar, dans la forme des courts romans de la collection Trimestre. Sous le titre Le Récit du vieil Antonio ou comment les Indiens du Mexique racontent la belle et indispensable diversité du monde, le sous-commandant Marcos, traduit par Françoise Escarpit et ici, adapté par Thierry Lenain, nous raconte comment les couleurs sont venues au monde et comment le perroquet multicolore en est devenu le dépositaire «afin que les hommes et les femmes de la terre n’oublient pas que les couleurs, comme les idées sont nombreuses. Et qu’ils trouveront le bonheur quand toutes ces couleurs et toutes ces idées auront une place dans le monde». 

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07/01/2010

La Poupée cassée | album de Marie-Danielle CROTEAU & Rachel MONNIER

poupée cassée.gifUn conte sur Frida Kahlo

Éd. Les 400 coups (Montréal), coll.  Au pays des grands | 2e trim. 2009 | 10€

Cet album s'inscrit dans une collection d'une grande originalité qui reconstruit le monde d'un artiste d'une façon singulière.

Ce conte-là, inspiré par la vie de l'artiste mexicaine Frida Kahlo, est la métaphore d'un rêve de la vie brisée de ce peintre. La poupée cassée évoque à la fois l'accident grave dont fut victime Frida Kahlo et l'émergence de son art, grand message d'espoir. Le texte, solidement documenté, est fractionné en épisodes courts, dans une typographie très lisible. Il est accompagné d'illustrations aux couleurs chaudes qui évoquent l'œuvre de l'artiste et nous plongent dans l'ambiance de ses tableaux.

Une belle réussite qui donne envie de découvrir ou de mieux connaître la vie et l'œuvre de Frida Kahlo.

Josuan (déc. 2009)

 

 

 

04/05/2009

Oasis dans le Pacifique | roman de Jaime Alfonso SANDOVAL

oasis dans pacifique.gifTraduit de l’espagnol (Mexique) par Aleksandar Grujicic
[titre original : República mutante]
Éd. Thierry Magnier | mars 2009 | 288 pages – 11 €

Dès les premières lignes le ton est donné: «Ceci est un livre sur des personnes désagréables et en particulier sur une famille assez horripilante: la famille Topete Ruiz, ma famille». C’est Pepe junior qui parle, frère jumeau de Flora – adolescente renfrognée et paranoïaque ayant un goût prononcé pour l’horreur et l’apocalypse – et fils de don Pepe Topete, inventeur contrarié à l’imagination si débordante qu’elle mène souvent à un cheveu de la catastrophe atomique. La mère ? Pepe la qualifie de «mélange d’infirmière et de super-héroïne frustrée». Rien ne prédestinait cette famille mexicaine sans ressources – mais non sans histoires! – à faire partie des quelques milliers d’autres, sélectionnées de par le monde pour former les premiers bataillons de colons d’un nouveau pays, la République de Pangée, une île rêvée, créée et dirigée par l’inestimable don Augusto Barnaby (révérence svp). On s’en doute, le cadeau est un rien empoisonné, l’utopie écologiste fondatrice de ce nouvel état prend en fait racine sur des montagnes de déchets et s’enlise dans la tyrannie et les luttes de pouvoir. La famille Topete Ruiz survivra-t-elle à ce guet-apens? Résumons: la mère se désespère lorsqu’elle découvre que son nouvel intérieur a tout du carton-pâte recyclé, Flora se réjouit d’avance de découvrir les monstres mutants tapis dans les entrailles puantes de l’île, et le jeune Pepe s’interroge: doit-il craindre le pire ou encore admirer son père quand celui-ci accepte de devenir le nouveau grand «ingénieur» de Pangéopolis?

Nombreuses sont les péripéties et déconvenues qui émaillent ce récit et en font une lecture réjouissante. À mi-chemin entre «La Famille Adams» et Le Meilleur des mondes, le roman de Jaime Alfonso Sandoval est un régal pour qui apprécie l’humour noir, la politique-fiction… et le dépaysement. C’est cruel, très politiquement incorrect, écologiquement douteux: bref, revigorant.

Corinne Chiaradia (avril 2009)