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24/03/2009

Le Monstre qui mangeait le noir | album Joyce DUNBAR, illustré par Jimmy LIAO

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Traduit de l’anglais par Alice Boucher | Éd. Bayard jeunesse | février 2009 - 12,50 €

Jojo a du mal à s’endormir le soir. Il a peur des ombres sous son lit et se dit qu’un monstre pourrait bien s’y cacher. Et justement… Ce soir il y a un monstre. Un tout petit monstre mais qui a une très grande faim. Le petit monstre se fait donc les dents sur les jouets qui traînent dans la chambre, mais le plastique ou la peluche ne sont pas à son goût. Il avise une boîte percée d’un petit trou par lequel il aperçoit le noir qui emplit la boîte, et il découvre que le noir c’est bon. Très bon même.


Et le voilà parti à la recherche de toujours plus de noir pour assouvir son immense faim. Noir des cavernes, noir des terriers, noir en salade ou en sandwich… Il avale goulûment tous les noirs de la terre et du ciel. Et bientôt l’univers est éclairé d’une inépuisable lumière. Les chats, les chauves-souris, les chouettes, les ours, et les humains aussi, n’en peuvent plus de ce jour infini. Et même le petit monstre, devenu énorme, est triste, seul dans la lumière. Il retourne chez Jojo qui ne peut plus dormir dans la lumière et le place entre ses bras sombres où il s’endort enfin. Bientôt, le monstre rend le noir et redevient tout petit, entre les bras de l’enfant qui dort.

Après Les Ailes, La Lune perdue et La Forêt des songes, trois livres sans texte, ou presque, Jimmy Liao se fait, un peu, plus bavard et grâce au texte de Joyce Dunbar, nous raconte, avec ses dessins toujours très reconnaissables, cette fausse histoire pour s’endormir le soir. Une vraie histoire pour réfléchir, intelligemment et sans la lourdeur de certains albums «à thème», sur les dangers qui guettent la terre si les hommes n’y prennent pas garde. Ce petit monstre amateur du noir, c’est aussi l’humanité boulimique d’énergie et de consommations. Qui, à trop produire, pourrait bien assécher la terre et la plonger dans le noir. C’est aussi l’ignorance qui se répand sur le monde. À nous d’être moins gourmands, plus vigilants et plus responsables, et le monstre restera petit, maîtrisé entre nos bras.

Ariane Tapinos (mars 2009)

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