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10/05/2017

MANOEL Le liseur de la jungle

manoel.gifroman jeunes lecteurs
de Matthieu SYLVANDER & Perceval BARRIER (illustrations)

Éd. L'école des loisirs, avril 2017, 128 pages – 13,50€

Manoel est un tatou. Un magnifique tatou, jeune et vigoureux, à la carapace brillante (ce qui attire bien entendu les convoitises des braconniers locaux) qui vit tranquillement au Brésil au bord du Rio Solimões. C’est aussi un tatou extrêmement cultivé, fervent lecteur de tout ce qui lui passe sous la patte, des notices de montage de meubles Ikea à la poésie japonaise du XIVe siècle.  
Un jour, son ami Luizao -qui connaît son goût immodéré pour la lecture- lui offre un exemplaire des «Histoires comme ça » de R. Kipling en lui précisant  que le recueil renferme une histoire qui concerne directement les tatous[1]. Mal lui en prend. Notre tatou fort courroucé réalise lors de sa lecture que ce Monsieur Kipling ne connaît vraisemblablement rien aux tatous et se met en tête de retrouver l’auteur  pour lui dire ses quatre vérités et surtout, pour lui demander  de publier un démenti.

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18/06/2014

LE GARDIEN

footballRoman ado
de Malcolm PEET
Traduit de l’anglais par Olivier Malthet
Éd. Gallimard jeunesse
Avril 2004, nouvelle édition mai 2014.

232 pp. - 12,90 €

« On le surnomme El Gato, c’est-à-dire "le chat". Il vient de remporter la Coupe du Monde de football au terme de la plus spectaculaire finale de l’histoire. Il est célébré sur la planète entière comme le meilleur des gardiens de but. Mais nul ne connaît son secret. En exclusivité pour un ami journaliste, il dévoile ici l’incroyable histoire de sa vie. Au fin fond de la forêt amazonienne, une mystérieuse rencontre lui a donné le goût du football, la force de gagner, et beaucoup plus encore... Aux rythmes du football et de la forêt équatoriale, le récit envoûtant d’un héros magnifique. » (4° de couv.)

Sans conteste l’un des meilleurs romans de notre biblio foot. Par sa qualité d’écriture, sa puissance évocatrice et son étrangeté qui emportent l’adhésion au-delà de l’intérêt pour le sport. On croit avoir affaire à un récit du type « naissance et ascension d’un champion » et l’on se retrouve confronté aux souvenirs d’un homme complexe, pétri de doutes et moins attaché à sa réussite qu’à ses origines, aussi troubles soient-elles.

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10/05/2013

ITAWAPA

Itawapa.gif

Roman
de
Xavier-Laurent PETIT
Éd. L’École des loisirs, coll. Médium
Janvier 2013, 197 pages – 14,50 €

Prologue : 1974, de monstrueuses machines, conduites par des hommes, envahissent le territoire des indiens Kalawas. La confrontation brutale se termine en massacre. Hommes et arbres sont décimés.

2010, Talia est sans nouvelle de sa mère, ethnologue, partie en mission au cœur de la forêt amazonienne. Avec son grand-père, caractériel et alcoolique, et un officier de police romantique et doué pour la photographie, elle part à la recherche de sa mère. Destination Itawapa, un lieu tellement isolé dans la forêt amazonienne qu’il n’apparaît sur aucune carte. Là où vit l’Ultimo, le dernier représentant d’une tribu indienne, menacé par des projets de forages pétroliers auxquels la mère de Talia est partie s’opposer.

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30/08/2009

Yancuic le valeureux | album de Fabrice NICOLINO (texte) & Florent SILLORAY (ill.)

yancuic.gifÉd. Sarbacane, 2e trimestre 2007
66 pages - 15,90 €

Fabrice Nicolino, dont on connaît les ouvrages les plus récents sur les pesticides ou les agro-carburants (1), investit le domaine de la fiction pour faire passer ses préoccupations écologistes. Son héros, Yancuic, est un jeune garçon qui vit dans la forêt amazonienne au moment où les premiers hommes blancs pénètrent le continent sud-américain. L’histoire ne se joue pas autour de cette rencontre, mais autour d’un défi, dont l’enjeu est Sarilou, un petit singe dont Yancuic a su gagner l’amitié. Le défi perdu, Sarilou devient la propriété d’un autre enfant, cruel et violent, qui le laisse mourir, jusqu’à ce que…

Le récit des malheurs du petit singe est touchant, et peut nous engager à nous demander si nous éprouvons de l’empathie pour l’animal, ou pour l’enfant qui l’aime; quels devoirs nous avons envers les animaux. L’interrogation de notre rapport à la nature est subtile, étroitement mêlée à la fiction et jamais prise en charge explicitement par l’auteur. Plutôt qu’à un formatage des futurs éco-citoyens, ce genre d’ouvrage participe à la formation culturelle et sensible d’une génération ouverte sur les questions d’écologie.

Aude Vidal
(première
publication de l'article: 20 octobre 2008)

(1) Pesticides: Révélations sur un scandale français, avec François Veillerette, éd. Fayard, 2007; La Faim, la bagnole, le blé et nous: une dénonciation des biocarburants, éd. Fayard, 2007.


PS À consulter également: le point de vue de Mireille Penaud sur Yancuic le valeureux, publié dans la Vitrine de l’été 2007 de Comptines & compagnie et reproduit ici.

Yancuic le valeureux | album de Fabrice NICOLINO (texte) & Florent SILLORAY (ill.)

yancuic.gifÉd. Sarbacane, 2e trimestre 2007
66 pages - 15,90€

Yancuic, petit indien d’Amazonie, vient d’avoir dix ans, l’âge d’apprendre à pêcher le «poisson des trous». Il est orphelin: c’est son grand-père qui va l’initier, avec sagesse et une grande tendresse qui n’exclut pas une certaine dureté… Les enfants indiens doivent apprendre par eux-mêmes à survivre dans une nature splendide mais hostile. L’enjeu de cette expérience est dramatique pour Yancuic: s’il réussit il sera enfin considéré comme un grand, mais s’il échoue il perdra aussi son ami Sarilou, le petit singe apprivoisé qui est comme un frère pour lui. Car il a eu la bêtise de faire un pari avec Patzcu, un garçon brutal et jaloux: s’il ne capture pas un poisson des trous dès son premier jour de pêche, il devra donner son singe à Patzcu! Yancuic est courageux et intelligent, il connaît les dangers et les secrets de la rivière: quoique chétif et un peu rêveur, il peut gagner. Mais au cours de la pêche, un poisson-serpent le mord et l’empoisonne… Patzcu s’empare alors du singe. Yancuic, entre la vie et la mort, souffre de sa blessure, et encore plus de voir Sarilou maltraité par son nouveau maître. Pour sauver son ami singe, il tente un exploit: à peine guéri, il va pêcher tout seul à la Grande- Rivière. Et là, miracle, il aperçoit une troupe de dieux magnifiques, armés et casqués d’argent, peau blanche et cheveux jaunes…

L’aventure est prenante, imprégnée des antiques contes et croyances de ce monde indien encore isolé, préservé des certitudes de l’homme blanc. Les images peignent un éden verdoyant, plein de fraîcheur et d’une grande beauté. L’histoire a une issue heureuse pour le petit indien, mais le lecteur d’aujourd’hui contemple avec mélancolie ce monde qui avance, sans le savoir, vers une fin toute proche.

Mireille Penaud
(première publication de l'article: juillet 2007)