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Rechercher : Mama Miti, la mère des arbres

TROP PARFAITE !

famille,deuil,violRoman
de Gigliola ALVISI
Traduit de l'italien par Françoise Liffran
Éd. La Joie de Lire, coll. Hibouk
Janvier 2013, 304 pages - 13,90 €

Un père pilote de chasse qui travaille à l'OTAN (élu à l'unanimité « Papa le plus sexy de la classe » depuis que ses copines l'ont vu en maillot de bain !) et une mère  ex-mannequin, toujours impeccable, super organisée, qui travaille dans une agence avec les plus grands stylistes : les parents de Lucrezia, 13 ans, sont un couple parfait.

Tout cet idéal pèse d'ailleurs un peu lourd : Lucrézia aimerait parfois être un peu moins parfaite et un peu plus comme ses amies. Aussi, quand le couple-parfait lui annonce l'arrivée d'un petit frère ou d'une petite sœur, Lucrézia, quelque peu sceptique, se demande comment « Maman-parfaite » va supporter l'irruption d'un nouveau-né dans son petit monde parfait et elle se prend à rêver d'un bébé qui serait un petit monstre, une véritable peste... histoire de secouer un peu toute cette perfection. Elle sera servie bien au-delà de ses attentes.

Les rêveries machiavéliques de l'adolescente s'écroulent lorsque sa mère doit être hospitalisée pour poursuivre sa grossesse ; la petite peste bouleverse beaucoup trop tôt le planning des grandes vacances et l'organisation familliale et la grande question est posée : qui va s'occuper de Lucrézia pendant que sa mère est à l'hôpital ? Son père a rendez-vous à Bruxelles, la grand-mère maternelle ne pense qu'à sa cure thermale, la tante refuse toute annulation de ses vacances sur une île VIP avec Phiphi son amoureux... Ce sera donc la tante Mariella, la sœur de son père que Lucrézia n'a jamais vue, qui s'occupera d'elle. Adieu Milan, bonjour les Pouilles ! La tante Mariella est mariée à l'oncle Tonino, qui ressemble à Hagrid, elle a quatre fils, quatre cousins plutôt hostiles qui voient en Lucrezia est l'image vivante d'une poupée Barbie, exception faite du plus petit qui passe son temps à brailler et à lui tirer les cheveux. Autant dire que les vacances ne s'annoncent pas de tout repos.

Du partage de la salle de bain au patois local, en passant par la découverte de lourds secrets de famille, Lucrezia a beaucoup de choses à apprendre pour apprécier cette partie pas-si-parfaite de la famille... Heureusement, elle ne manque pas de ressources et se révèle être une héroïne pleine de surprises qui aura fort à faire pour devenir une grande sœur parfaite !

Portrait d'une famille meurtrie par les non-dits et les apparences, le roman de Gigliola Alvisi est servi par un style vivant, trés agréable à lire, d'où l'humour n'est pas absent et ce malgré la gravité des thèmes abordés. Un choc tragi-comique des cultures, teinté de bonne humeur, dont le lecteur ressort avec beaucoup de questions… et avec le sourire !  

Nathalie Ventax (mai 2013)

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17/06/2013 | Lien permanent

NOUS LES MENTEURS

famille,secret,etat-unisroman
de E. LOCKHART
Traduit de l'américain par Nathalie Peronny, éd. Gallimard Jeunesse, mai 2015, 275 pages, -14,50 €

« Bienvenue dans la splendide famille Sinclair. Chez nous, il n'y a pas de criminels. Pas de drogués. Pas de ratés. Les Sinclair sont sportifs, beaux, sveltes. Nous sommes une vieille fortune. Nos sourires sont étincelants, nos mentons carrés, nos services de fond de court agressifs.(...) Nous sommes les Sinclair. Chez nous personne n'est dépendant. Personne n'a tort. »

À bientôt dix-huit ans, Cadence est l'aînée des sept petits-enfants de la très respectable famille Sinclair. Depuis toujours, elle passe tous ses étés sur la petite île de Beechwood - l'île privée de la famille - sur laquelle Harris Sinclair son grand-père a fait construire trois maisons, une pour chacune de ses filles.
Cadence y retrouve ses cousins Johnny et Mirren, et Gat, le neveu du nouveau conjoint de la mère de Johnny qui depuis leurs huit ans a rejoint les Sinclair dans leur retraite estivale. Surnommés « les Menteurs » par le reste de la famille, les cinq enfants grandissent ensemble de parties de pêche en pique-niques, soudés et protégés par la vie idyllique et recluse qu'ils mènent sur l'île. Jusqu'à « l' été quinze », celui qui va bouleverser la vie de Cadence.

L'été de ses quinze ans, Cadence est la dernière du petit groupe à arriver sur l'île. Son père vient de quitter la famille, et elle vit désormais seule avec sa mère qui est déterminée à annihiler toute trace de l'existence de son ex-mari. C'est aussi le premier été que les Sinclair passent sans Tipper, leur grand-mère, qui est morte d'une crise cardiaque huit mois plus tôt. C'est surtout l'été où Cadence prend conscience qu'elle est désespérément amoureuse de Gat .
À la fin du mois de juillet, Cadence est découverte seule sur la plage, prostrée, blessée et sans aucun souvenir de ce qu'il lui est arrivé.
Le mystérieux accident la laisse amnésique, souffrant de maux de tête qui la paralysent et contre lesquels on lui prescrit trop de médicaments. Son état général est si préoccupant que sa mère lui interdit de retourner l'été suivant sur Beechwood. Mais ce qui préoccupe le plus Cadence, c'est le silence de ces « menteurs » et les quelques bribes de souvenirs qui ne lui laissent que peu d'indices pour reconstituer le puzzle de cet été fatidique qui a si brutalement interrompu le rythme quasi immuable des traditions de la famille Sinclair.

Avec sa perfection de façade et son silence qui « est un vernis protecteur contre la douleur » la famille Sinclair fascine et forme avec les libres et lumineux « menteurs » un ensemble discordant qui ne peut qu'entraîner un désastre d'ailleurs annoncé. Au-delà du suspense engendré par l'enquête de Cadence pour retrouver ses souvenirs, le roman d 'E. Lockhart reste avant tout un portrait de famille en clair-obscur dont l'atmosphère et des personnages demeurent inoubliables.

Nathalie Ventax (juillet 2015)

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26/07/2015 | Lien permanent

LE SECRET DE GRAYSON

genre,fille,garçon-fille,adolescence,orphelin,etats unisroman
de Ami POLONSKY
Traduit de l’américain par Valérie Le Plouhinec
Éd. Albin Michel Jeunesse, coll. Litt’, septembre 2016,  334 pages - 15,90€

Grayson a 12 ans et depuis la mort de ses deux parents dans un accident de voiture alors qu’il n’avait que 4 ans, il vit avec sa tante Sally et son oncle Evan, le frère de son père et leurs deux enfants : Jack qui a à peu près son âge et le petit Brett. Pour son entourage, il est un adolescent ordinaire. Un peu timide et renfermé mais rien qui laisse deviner ses tourments intérieurs. Pourtant, depuis aussi longtemps qu’il s’en souvient, Grayson s’est toujours perçu comme une fille. Une fille enfermée dans un corps de garçon dont les transformations lui échappent de plus en plus.

Pendant longtemps, il suffisait à Grayson d’imaginer que ses longs T-shirts étaient des robes ou que ses grands bermudas étaient de belles jupes, pour que, rassuré, il puisse se faire croire que son apparence correspondait bien à son sentiment intérieur. Avec l’adolescence, les changements du corps mais également ceux des relations entre lui et le monde extérieur, ces stratagèmes sont de plus en plus inefficaces et par voie de conséquence, sa souffrance de plus en plus intolérable.
Il ne cesse de se demander comment ses parents le percevaient. Il sait, confusément, qu’il était en sécurité avec eux.

Sur un coup de tête, il décide de se présenter aux auditions organisées par son professeur de littérature, M. Finnegan, pour une pièce qui retrace le mythe de Perséphone. Surtout… il décide de se présenter pour le rôle titre - un personnage de femme donc - et l’obtient !

Bien sûr, cela ne va pas sans de nombreuses difficultés notamment avec sa tante Sally qui est terrifiée à l’idée qu’on se moque de Grayson et peut-être aussi ébranlée dans ses certitudes. Son oncle Evan quant à lui essaie d’accepter la réalité qui s’impose peu à peu à eux ; surtout depuis qu’ils ont retrouvé une lettre de la mère de Grayson dans laquelle elle raconte à sa propre mère comment elle accepte que Grayson soit la fille qu’il veut être de tout son corps et de toute son âme.

Ce n’est pas l’écriture qui fait l’intérêt de ce roman mais, outre son sujet, une astuce scénaristique intéressante : comme les parents de Grayson ne sont plus là, sa petite enfance reste dans une zone d’ombre qui met le lecteur dans la même position que Grayson, celle d’ignorer, et de découvrir plus tard, grâce aux lettres de sa mère à sa grand-mère, à quand remonte ce sentiment d’inadéquation entre son être et son corps.

Le personnage du professeur Finnegan est intéressant, dans la tradition, très Cercle des poètes disparus, de ces enseignants qui font accoucher les adolescents de leur être véritable.
Le tout est un peu attendu mais bien mené et l’équilibre entre l’oncle compréhensif et la tante ulcérée est une inversion intéressante du cliché habituel.

Ariane Tapinos (janvier 2017)

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22/01/2017 | Lien permanent

UNE PLANÈTE DANS LA TÊTE

dictature,handicapRoman dérangeant
de Sally GARDNER
Traduit de l’anglais par Catherine Gibert
Éd. Gallimard Jeunesse, sept. 2013
254 pages – 14,90 €

Dans un monde totalitaire où règne la Mère Patrie et ses lois d’exclusion, un jeune garçon survit tant bien que mal avec son grand-père, dans la Zone 7, la zone des déshérités, des inadaptés et des opposants silencieux au régime.

Standish est dyslexique, considéré comme idiot par tous sauf par Hector, son seul ami, le fils de ses voisins, échouésaux marges de la société, pour mauvaise attitude envers la Mère Patrie.

Cet endroit délaissé et désolé est dominé par un étrange bâtiment entouré de grillages. Un jour, Hector va chercher leur ballon de l’autre côté des barrières. Peu après, il disparaît…

Standish est prêt à tout pour retrouver son ami et dénoncer le mensonge d’État, entretenu par les dirigeants pour maintenir le peuple dans la soumission.

Avec ses chapitres très courts et son écriture heurtée, ponctuée d’exclamations (« merde et remerde »), Une planète dans la tête est un étrange roman qui parle tout à la fois de la résistance à la tyrannie et de la différence et du handicap. Comme de nombreux romans, il adopte le point de vue de son narrateur « différent », voire défaillant et immerge le lecteur dans un mode de pensée déstabilisant, parfois même dérangeant.

D’autant qu’on ne sortira pas plus de ce monde clos et désespérant que du cerveau décalé de Standish. Le récit de Sally Gardner appelle à la discussion autant sur le fond que sur la forme. Après cette lecture un rien éprouvante, on ne saurait trop vous recommander une promenade dans la nature et un échange avec des personnes bienveillantes.

Ariane Tapinos (octobre 2013)

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22/11/2013 | Lien permanent

TAPAGE NOCTURNE

école,violence,violence conjugaleRoman jeune lecteur de Nicole AMRAL
Éd. Oskar, mai 2012
55 pages – 7,75 €

Antoine a le coup de poing facile et à peine arrivé, en cours d’année, en CM2 dans sa nouvelle école, c’est la bagarre. Direction le bureau de la directrice où il doit effectuer de longs devoirs au titre de punition. Antoine se contrôle quelques temps. Jusqu’à ce jour, où, à la cantine, un garçon se moque de lui et de sa mère. Alors le jeune garçon frappe, encore et encore. Antoine qui croit que « tapage nocturne » c’est « quand un mari bat sa femme en pleine nuit » va devoir fréquenter le bureau de Sylvie, la rééducatrice. 

Là, il va apprendre que ce n’est pas parce que son père est violent que la violence est son seul horizon. Avec Sylvie, il va découvrir la confiance et l’amitié d’autres éclopés de la vie. Et sa mère, devant la transformation de son fils va prendre conscience de l’importance de mettre des mots sur les coups de son mari.

Ce court roman qui voit un enfant violent – victime de la violence des adultes - s’apaiser grâce à l’intervention, dans l’école, d’une rééducatrice est comme un plaidoyer pour les défunts RASED. Oui, l’école, si elle prend la mesure des difficultés de certains élèves et le temps de les aider, est un lieu d’apprentissage qui conduit les enfants vers leur autonomie.

Avec un texte simple et bref, Nicole Amral s’adresse aux plus jeunes et leur dit de faire confiance à l’école…

Ariane Tapinos (juin 2012)

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02/08/2012 | Lien permanent

MOI, AMBROSE, ROI DU SCRABBLE

humour,amitié,allergies,grèceRoman de Susin NIELSEN
Traduit du canadien par Valérie Le Plouhinec
Éd. Hélium, mai 2012
198 pp. – 13,90 €

Ambroise est un collégien presque comme les autres. Presque, parce qu’il est allergique aux arachides. Pour ça et aussi parce que son père est mort brutalement, d’une rupture d’anévrisme, quelques semaines avant la naissance d'Ambroise, sa mère vit dans la crainte permanente que quelque chose arrive à son fils. Elle l'isole du monde extérieur et déménage au moindre pépin. Et bien sûr, à force de déménagements et de vie marginale, il ne se fait pas que des amis. Alors quand il se retrouve à l’hôpital après que trois affreux jojos aient glissé une cacahuète dans son sandwich, sa mère décide de le scolariser à distance.
Voilà Ambroise reclus dans le petit appartement en sous-sol qu’ils louent à un vieux couple de Grecs, les Economopoulos. À priori rien de très excitant en perspective… Mais c’est sans compter sur Cosmo, le fils – ex-taulard et ex-drogué – des Economopoulos et sur leur passion commune pour le scrabble (enfin, surtout pour la présidente du club en ce qui concerne Cosmo). 

Et si Ambroise y trouve son compte, le lecteur aussi ! Susin Nielsen nous fait sourire à chaque page et rire bien souvent. Sa galerie de personnages est aussi savoureuse que la cuisine de madame Economopoulos. Ambroise et Cosmo forment un duo digne d’un film de Jacques Webber. À lire absolument, à tout âge !

Ariane Tapinos (juin 2012)

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30/06/2012 | Lien permanent

Les Amis | roman de Kazumi Yumoto

Les amis.gifTraduit du japonais par Jean-Christian Bouvier
Éd. L’École des loisirs, coll. Neuf
[1992] mars 2004, 309 pages - 11,50€
Sélection pour le prix sorcières 2005 - Roman jeunes lecteurs

Les Amis est un roman surprenant sur la vie, la mort, l’amitié… Kiyama nous raconte l’expérience unique qu’il a partagée avec ses deux amis, Yamashita et Kawabe lorsqu’ils avaient environ dix ans. Le décès de la grand-mère de Yamashita est l’occasion pour les trois camarades de classe de s’interroger sur la mort: c’est quoi la mort? Ça ressemble à quoi un mort? Comment se déroule un enterrement, que devient-on quand on est mort?… Kawabe a repéré un vieil homme vivant dans une vieille maison «que le temps semble avoir oubliée» et dont sa mère dit «qu’il n’en a certainement plus pour très longtemps à vivre»… Il a l’idée saugrenue de surveiller le vieil homme et attendre qu’il meure… pour voir.

Tour de garde après tour de garde, les trois amis feront bientôt connaissance avec le vieillard, qui en profite pour leur faire faire de multiples travaux dans sa maison. Malheureusement pour leur expérience, ils lui redonneront le goût de vivre! Ils apprendront à connaître ce vieillard malicieux, découvriront son passé et l’accompagneront finalement pendant ses derniers jours.

Cette histoire est à la fois très touchante et drôle, elle aborde avec beaucoup de finesse les questions de la vie et de ses différentes étapes. Cette rencontre inoubliable pour les trois amis marquera le passage de l’enfance à l’adolescence. On est ému de voir grandir les jeunes garçons et nous grandissons un peu avec eux, autour de ce vieil homme.

Marie Buraud
(première publication: juillet 2005)

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17/03/2011 | Lien permanent

L’Automne de Chiaki | roman de Kazumi YUMOTO

9782021000818FS.gif

Traduit du japonais par Ryôji Nakamura et René de Ceccaty
Éd. Seuil jeunesse, 2004 – rééd. Coll. Chapitre, 2009
160 pages – 8,50€

Chiaki et sa mère emménagent au Peuplier, une résidence tenue par une vieille dame qui ressemble à «un Popeye méchant». Chiaki a six ans et vient de perdre son père, mort dans un accident de voiture. Elle et sa mère choisissent le Peuplier au hasard de leurs promenades endeuillées et silencieuses. Une étrange amitié se noue peu à peu entre la petite fille triste et angoissée et la vieille dame rusée. La vieille femme propose à Chiaki de transmettre, après sa mort, des lettres à son père.

Beaucoup de ceux qui ont vu l’absence surgir dans leur vie, la mort interrompre le cours d’une existence qui leur était chère se reconnaîtront, sans doute, dans l’espoir et le soulagement qui habitent Chiaki. Elle qui peut, grâce à l’entremise de la vieille dame, atteindre son père à jamais absent. La mort surprend toujours, même si elle est parfois attendue. Elle suspend le fil d’une relation. Pour faire le deuil de son père, comme on dit, pour accepter l’irrévocabilité de son absence, Chiaki a besoin de pouvoir encore s’adresser à lui. Elle a aussi besoin de connaître les circonstances exactes de sa mort, faute de quoi, elle irait à la rencontre de son père par-delà sa conscience et sa volonté.

Avec douceur et finesse, Kazumi Yumoto nous transporte là où les sentiments n’ont pas de patrie. Son récit qui se déroule dans un univers nippon si éloigné du nôtre, prend alors une dimension d’universelle tendresse. Beaucoup de mélancolie, mais pour finir de l’espoir, dans ce très beau roman.

Ariane Tapinos
(première publication de l'article: avril 2004)

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16/03/2011 | Lien permanent

Ce type est un vautour | album de SARA et Bruno HEITZ

ce type est vautour.gifÉd. Casterman, coll. Les Albums Casterman | février 2009 | 13,95 €

Cet album nous a dérangées à la première lecture par la force des images et le réalisme du texte, parfois cru. Le sujet douloureux et délicat de la recherche affective d’une mère qui élève seule sa petite fille évolue peu à peu vers une situation violente.
Des relectures nous permettent d’apprécier le texte et les images qui nous plongent dans un quotidien tellement fréquent que l’on oublie d’y réfléchir; c’est le grand mérite de cet album.
Le choix du chien comme narrateur permet une vision distanciée mais objective de la situation. Il est à la fois témoin et acteur puisqu’il remplit son rôle de gardien et protège la famille. Il assiste au déchirement de la femme, «Elle», tiraillée entre son rôle de mère et son désir de femme pour «le type» à l’harmonica.
Le récit, organisé en différentes scènes, ponctuées tour à tour par deux phrases – «Ce type est un vautour», «Ce bar est un enfer» – qui participent à la montée en puissance de l’action, trouve un apaisement final.
Les gravures, très colorées, cernées de noir vibrent à l’unisson du texte et présentent le décor du point de vue du chien.

Nous avons apprécié la qualité éditoriale de cet album qui mérite d’être partagé.
Il nous semble plutôt destiné à de jeunes adolescents

Josuan (8 avril 2009)

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07/05/2009 | Lien permanent

Un jour en ville | album de Julien ROUX

Un jour en ville.jpg Éd. Thierry Magnier | oct. 2009 | 12,50€

Un petit garçon qui habite à la montagne interroge sa maman: «Comment c’est la grande ville. Raconte moi!» Et sa maman de raconter… Les «maisons remplies de fenêtres», les grues, les voitures, les policiers, les gens dans le métro, le travail, la pauvreté, la culture, la fête… Du petit matin jusqu’à la nuit, la ville s’offre à l’enfant dans le récit de la mère. La ville se déploie, s’anime. Des hommes et des femmes l’habitent, y vivent, y travaillent, y dansent.

Un trait noir et quelques touches de rouge, Julien Roux donne à voir la Ville.  Lieu du collectif et de la solitude, de l’activité diurne et nocturne, des plaisirs et des souffrances. Un jour en ville est un petit livre (trop petit, on aimerait voir ses magnifiques images en grand) au format à l’italienne qui rend hommage à toutes les villes dans ce qu’elles ont de profondément humain, avec leurs joies et leurs travers. Avec des images qui sont comme autant de symboles de la vie urbaine, Julien Roux dresse un magnifique et émouvant portrait de la ville. C’est une mère qui s’adresse à son enfant, mais c’est aussi un artiste qui s’adresse à son lecteur et offre sa vision d’un monde urbain en mouvement constant. Un jour en ville est le premier livre de Julien Roux, un artiste plasticien dont le travail se met ici à hauteur d’enfants, avec un court texte très simple qui permet de passer d’une image à l’autre mais sans en épuiser les sens.

Ariane Tapinos (octobre 2009)

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07/10/2009 | Lien permanent

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