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16/03/2011

L’Automne de Chiaki | roman de Kazumi YUMOTO

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Traduit du japonais par Ryôji Nakamura et René de Ceccaty
Éd. Seuil jeunesse, 2004 – rééd. Coll. Chapitre, 2009
160 pages – 8,50€

Chiaki et sa mère emménagent au Peuplier, une résidence tenue par une vieille dame qui ressemble à «un Popeye méchant». Chiaki a six ans et vient de perdre son père, mort dans un accident de voiture. Elle et sa mère choisissent le Peuplier au hasard de leurs promenades endeuillées et silencieuses. Une étrange amitié se noue peu à peu entre la petite fille triste et angoissée et la vieille dame rusée. La vieille femme propose à Chiaki de transmettre, après sa mort, des lettres à son père.


Beaucoup de ceux qui ont vu l’absence surgir dans leur vie, la mort interrompre le cours d’une existence qui leur était chère se reconnaîtront, sans doute, dans l’espoir et le soulagement qui habitent Chiaki. Elle qui peut, grâce à l’entremise de la vieille dame, atteindre son père à jamais absent. La mort surprend toujours, même si elle est parfois attendue. Elle suspend le fil d’une relation. Pour faire le deuil de son père, comme on dit, pour accepter l’irrévocabilité de son absence, Chiaki a besoin de pouvoir encore s’adresser à lui. Elle a aussi besoin de connaître les circonstances exactes de sa mort, faute de quoi, elle irait à la rencontre de son père par-delà sa conscience et sa volonté.

Avec douceur et finesse, Kazumi Yumoto nous transporte là où les sentiments n’ont pas de patrie. Son récit qui se déroule dans un univers nippon si éloigné du nôtre, prend alors une dimension d’universelle tendresse. Beaucoup de mélancolie, mais pour finir de l’espoir, dans ce très beau roman.

Ariane Tapinos
(première publication de l'article: avril 2004)

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