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LE POTAGER D'ALENA

Le potager d'Alena.jpgalbum
de Sophie VISSIÈRE
Éd. Hélium, mars 2017 – 13,90

« Ce matin, comme tous les matins, pour aller à l’école, je passe avec maman devant un champ en friche… »

Tous les matins, la jeune narratrice de cette histoire observe les transformations d'un champ qu'elle longe chaque jour pour aller à l'école. Un champ d'abord en friche, puis désherbé, enfin strié de noirs sillons, couvert de toutes petites pousses d'un beau vert brillant, et enfin de légumes bien alignés. La petite fille note ces changements au fil des jours et des saisons jusqu'au jour où surprise, elle découvre ce même champ labouré et vide de tous légumes... avant de les retrouver sur l'étal de la maraîchère un samedi matin au marché.

Ce qu'on découvre au fil des pages et que la petite fille ignore, c'est tout le travail d'Alena, la maraîchère qui quotidiennement sème, bêche, bine, arrose et patiente.

La mise en page de ce premier album de Sophie Vissière est élégante et inventive, alternant de larges images colorées du potager et des gros plans sur Alena et son travail. Un album poétique, contemplatif et délicat où on découvre comment les légumes passent de la terre à l'assiette, et le travail (de patience !) de celles et ceux qui prennent soin de la terre.

Claire Lebreuvaud (mars 2018)

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21/03/2018 | Lien permanent

LA PETITE CASSEROLE D'ANATOLE

handicap,differencealbum
d'Isabelle CARRIER
Éd. Bilboquet, mars 2009
13,50 €

« Anatole traîne toujours derrière lui sa petite casserole. Elle lui est tombée dessus un jour… On ne sait pas très bien pourquoi. […] À cause de cette petite casserole, Anatole n’est plus tout à fait comme les autres. » Anatole est un enfant différent, très sensible et plein de talents et de qualités. Seulement, à trainer sa petite casserole partout, il s’attire des regards pas toujours bienveillants et souvent sa petite casserole lui complique la vie : « peu de gens réalisent qu’Anatole doit faire deux fois plus d’efforts que les autres pour y arriver ».  Anatole décide un jour de se cacher, de se faire oublier mais, heureusement, « il existe des personnes extraordinaires. Il suffit d’en croiser une… » et Anatole va apprendre à faire avec ce qu’il est. Il va découvrir qu’il est doué pour beaucoup de choses et qu’il existe des moyens de trimballer sa petite casserole sans qu’elle prenne trop de place, sans surtout, qu’elle l’empêche d’être avec les autres et d’avancer dans la vie.

Cet album a connu dès sa parution un très grand succès et il n’y a rien d’étonnant à cela ! Isabelle Carrier parle – texte tendre et images épurées – avec une grande finesse de la différence, qu’elle soit handicap, maladie ou simple écart par rapport « à la norme ». Tant d’enfants et d’adultes traînent leur petite casserole et si peu d’albums en parlent avec une telle délicatesse et sans aucune mièvrerie. Anatole est touchant et même bouleversant parfois quand Isabelle Carrier nous rappelle cette évidence que pour lui, comme pour de nombreux enfants « handicapés », des choses simples nécessitent de gros efforts, ou qu’elle dit qu’il existe ces « personnes extraordinaires » qui savent écouter ces enfants et les aider.

 Ariane Tapinos (mars 2014)

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18/03/2014 | Lien permanent

Tu veux être ma copine ? | roman de Susie MORGENSTERN

9782211201032FS.gifIllustré par Claude K. Dubois
É
d. L'École des Loisirs | coll. Mouche | mars 2010 – 7,50€

Pas facile de se faire des amis quand on vient d’arriver dans une nouvelle école! C’est la douloureuse constatation que fait Hedwige. Sous prétexte que ses parents avaient le bon profil pour un nouvel emploi dans le centre de la France, à la campagne, elle se retrouve seule abandonnée dans la cour d’une école où tout le monde l’ignore et où tout à l’air interdit. C’est insupportable! Heureusement, Hedwige ne manque pas de motivation et elle décide de prendre les choses en main: puisque c’est un entretient d’embauche qui l’a mise dans cette situation, c’est un entretien d’embauche qui va l’en sortir!

Avec l’aide d'Hortense, la vieille voisine qui s’occupe d’elle après l’école, Hedwige installe son bureau (deux gros coussins) au milieu de la cour de récré et c’est parti pour l’examen des candidates au titre de meilleure copine! De «Es-tu plutôt mayonnaise ou Ketchup?» à «Tu veux être ma copine?», Hedwige dresse donc un questionnaire qu’elle va soumettre aux enfants de son école au cours d’entretiens particuliers qui vont s’avérer très décevants… Les ressources humaines sont-elles la réponse à la solitude? Entre Inès qui préfère son chien, Céline qui s’en fiche et Léna qui veut trop en faire, Hedwige commence à douter de l’efficacité de son projet et si les entretiens qu’elle fait passer aux élèves de sa classe sont autant de petits portraits plein de sensibilité qui lui permettent (ainsi qu’au lecteur!) de se familiariser avec son nouvel environnement, les résultats se font attendre …

Avec tendresse et humour Susie Morgenstern signe ici un roman destiné aux plus jeunes lecteurs qui pose des questions essentielles et sur la difficulté de s’intégrer dans une nouvelle ville, une nouvelle école… et bien sûr, sur l’amitié.

Nathalie Ventax, mai 2010.

 

 

 

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05/05/2010 | Lien permanent

Haut les pattes ! | album (hilarant) de Catharina VALCKX

Haut les pattes.jpgÉd. L’École des loisirs | sept. 2010 - 12,50€

Billy est le fils d’un célèbre bandit mais son père s’inquiète qu’il n’ait pas assez mauvais caractère pour faire un bon bandit. Le père décide de faire passer son fils aux travaux pratiques: il lui confie un pistolet (non chargé, parce qu’il faut tout de même être prudent pour une première fois) et lui recommande de prendre une voix sévère pour dire «Haut les pattes!» aux animaux qu’il menacera de son arme.
Voilà donc Billy pas très enthousiaste qui se lance à la recherche d’une première victime. Un petit animal pour commencer… Il aperçoit un ver de terre et se dit qu’il fera un bon client, pas trop gros ni trop impressionnant. Il a juste oublié qu’un ver de terre n’a pas de pattes! Donc, «Haut les pattes» se révèle assez inefficace…

Accompagné de Jean-Claude – c’est le nom du ver – il avise une souricette qui se prélasse sous un arbre. Une fille, pense t-il, voilà qui devrait être facile! Mais Josette, la souris discute: «Haut les pattes», d’accord, mais quelle patte? Patte avant, patte arrière? Tous trois reprennent la route en rigolant quand un lapin vient à leur rencontre et les dépasse sans même marquer un temps d’arrêt lorsque Billy sort son «Haut les pattes» de grand bandit. C’est que le lapin est poursuivit par un renard. Et que finalement, Billy aura l’occasion de montrer sa témérité et son grand courage. De quoi rendre très fier son bandit de papa!

Catharina Valckx nous a habitués aux histoires drôles et malicieuses mais celle-ci est une des plus réussies depuis Coco Panache. On ne se lasse pas de ce gentil bandit et de ses drôles de compagnons. Avouez que menacer d’une arme un invertébré en lui criant «Haut les pattes», il fallait y penser!

Ariane Tapinos (octobre 2010)

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07/11/2010 | Lien permanent

Le Noël de Rita et Machin

Noël Rita et Machin.gifalbum Noël
Jean-Philippe ARROU-VIGNOD (texte) & Olivier TALLEC (ill.) 
Éd. Gallimard Jeunesse | sept. 2006
5,90 €

Rita et Machin, qui ne sont pourtant jamais en retard d’une bêtise, ne sont pas du tout prêts pour le grand jour: ce soir c’est Noël et ils en sont encore à écrire leur lettre au Père Noël. Et là, ni la petite fille rusée, ni son drôle de compagnon à quatre pattes, ne manquent d’idées: panoplie de chien policier, sac de croquettes aux anchois… Pour la décoration, la restauration et l’animation, ils ne sont pas non plus à court d’idées originales. Guirlande de saucisses, bûche au chocolat en poudre et son coulis de potiron, concert de rock’n roll. Surtout, ne pas oublier le casse croûte du Père Noël. Et de préférence ne pas le manger. Après la fête: tout le monde au lit et il ne reste plus qu’à attendre, mais là, Rita, comme Machin, sont beaucoup moins doués…

Rita est une adorable petite fille espiègle, dans la lignée des Olivia et autres Louise Titi. À la première, Olivier Tallec emprunte les taches de couleur (rouge) dans un univers en noir et blanc. Comme pour la seconde, Jean-Philippe Arrou-Vignod prête à Rita son talent pour les mots qui mêlent humour et tendresse. En lisant son texte, on entend la voix claire, vive et décidée de sa petite héroïne rigolote. Les traits d’Olivier Tallec ont l’air d’avoir été dessinés à main levée, ils ont quelque chose d’aérien et donnent à ses personnages un mouvement permanent qui traduit à merveille la vivacité de Rita et de son ami canin, un peu comme dans les aventures de Calvin et Hobbes.

On a adoré les quatre précédentes aventures de la petite fille brune à la tête toute ronde et de son gros chien pataud, on adore ce dernier opus qui brille des feux de la fête de Noël.

Ariane Tapinos

(première publication de l'article : 14 décembre 2006)

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02/12/2009 | Lien permanent

Doko ? Doko ? Petites sorties en ville | album jeux de HASEGAWA Yoshifumi


Doko Doko.gifTraduit du japonais par Patrick Honnoré
Éd. Picquier Jeunesse
sept. 2007 - 16,50 €

Ça ressemble à un album de Charlie: ça en a le format (et même un peu plus grand), ça en reprend le principe: il faut chercher de petits détails dans l’image, mais ce n’est pas un énième album du petit bonhomme au T-shirt à rayures rouges. C’est un ovni graphique qui nous vient du pays du manga par l’intermédiaire de l’éditeur avisé et fin connaisseur de l’Asie qu’est Philippe Picquier. Et disons-le tout de suite: c’est génial, insolent et hilarant!

Takeshi cherche les toilettes de la fête foraine ou son grand-père aux bains publics. Les parents de Yoshie ont perdu leur fille entre les stands de loterie, de calamars grillés et le podium où s’exprime le candidat aux élections. Un gros gourmand cherche les sushis à la crevettes au milieu de toutes sortes de sushis, sashimis, makis. Monsieur Hirotaka ne trouve plus sa dulcinée dans la foule compact du métro. Etc, etc...

Les images ne ressemblent à rien de ce que l’on connaît – personnages à grosses têtes et aux traits à peine esquissés dans des décors presque enfantins – et explosent de couleurs et de mille détails savoureux. Chacune raconte aussi un peu la vie quotidienne au Japon: les bains pris en commun (et retrouver le grand-père de Takeshi parmi une multitude de bonshommes tous tout-nus n’est pas une mince affaire), les sushis bars, les matchs de base ball et jusqu’à l’intérieur (un rien déjanté) d’une famille japonaise. Ces petites sorties en ville sont malignes, ludiques et très drôles. Elles sont aussi l’occasion d’approcher un autre type d’images que celui auquel notre regard occidental est habitué. 

Ariane Tapinos
(première publication: octobre 2007)

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13/03/2011 | Lien permanent

LETTRE D’INFORMATION # 2 – automne 2009

comptines et cie.png

 

 

Au menu de cet automne 2009...


rue de garmann.jpgSAMEDI 17 OCTOBRE à 15 H
dans le cadre du festival Lettres du monde 09 / EN NORD
Rencontre avec Stian Hole
Cet auteur-illustrateur norvégien a été révélé en France grâce à la publication de ses deux albums L'Été de Garmann (Prix du meilleur album de la Foire de Bologne 2007 et Prix Sorcières 2009) et La Rue de Garmann, tous deux publiés aux éditions Albin Michel jeunesse. Il vient à Bordeaux à l'invitation de Lettres du monde, dans le cadre de la manifestation consacrée aux littératures nordiques.
Pour connaître tout le programme EN NORD c'est ici.
Pour lire une critique (élogieuse of course!) de L'Été de Garmann, c'est ici.

La rencontre sera animée par Nathalie Ventax de la librairie Comptines, avec l'aide très précieuse de Jean-Baptiste Coursaud, traducteur littéraire.

 



quelles couleurs!.jpgATTENTION CHANGEMENT DE DATE : VENDREDI 20 NOVEMBRE à 18 H
Rencontre - DE vernissage
et grignotage
avec
Régis Lejonc

À l'occasion de la parution, aux éditions Thierry Magnier, de Quelles couleurs! un album nuancier époustoufflant. Cinq ans de travail pour un livre inclassable, de 200 pages, qui rassemble des images de la cultures populaire, du cinéma, de la chanson, de la bande dessinée… parce que comme le dit Régis «sans couleurs, le monde serait invisible à nos yeux!»
DU 20 OCTOBRE AU 20 NOVEMBRE Exposition d'originaux de Quelles couleurs!

 



max décide effort.jpglili fait commande.jpgmax ne pense zizi.jpg

 

 

 

 

 

 

 

SAMEDI 21 NOVEMBRE de 14H30 à 17H
Rencontre - signature avec
Dominique de Saint Mars

L'auteure de la série des Max et Lili, aux éditions Calligram.

On ne présente plus Max et Lili: deux enfants, frère et sœur, qui découvrent les petits et gros tracas de la vie mais aussi les joies du quotidien, et accompagnent, au fil de près de 90 histoires, les enfants d'aujourd'hui.
Textes de Dominique de Saint Mars, illustrations de Serge Bloch, éditions Calligram (dernier volume: Max décide de faire des efforts, septembre 2009)

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11/10/2009 | Lien permanent

Bon anniversaire | documentaire d'Emma ADBÅGE

bon anniversaire.gifTraduit du suédois par Sylvain Briens
Éd. Notari (Genève), coll. L'oiseau sur le rhino | janv. 2010 - 16€

Qui n'a pas rêvé étant enfant que ce soit tous les jours son anniversaire? L'auteure de ce drôle de documentaire prend la question très au sérieux et interroge les mille et un cas d'anniversaires qui sont dans la nature. Son tour du monde commence par la Suède: sacrés Suédois qui le jour de leur anniversaire disent qu'ils «remplissent l'année»… et de quoi remplit-on une année? Et pourquoi les adultes ne semblent pas toujours aussi excités et heureux que les enfants en ce jour fatidique? Pourtant certaines grandes personnes sont fêtées avec pompe et trompette («Bon anniversaire au roi!» s'exclame une passante, tandis que son compagnon pense «Bahhh!»). Et si l'on songe au règne animal - les hamsters qui ne vivent que deux ans, les libellules quelques jours ou les tortues plus que centenaires, quid de leurs anniversaires respectifs? La Suède qui en plus d'un roi a aussi quelques vénérables humains centenaires, les honore d'un télégramme (du roi justement) et d'un passage à la télé, ce que ne font pas les parents pourtant bien tentés de marquer chaque mois, voir chaque semaine de leur petite merveille de bébé! Et si l'on fêtait son anniversaire tous les jours? Imaginez les montagnes de cadeaux, la taille du gâteau, le nombre de bougies!!… et la lassitude qui s'en suivrait.

L'album illustre sur le mode humoristique toutes les situations évoquées (un grand-père refuse de souffler ses quatre-mille-cent-soixante bougies, ce qui, à un anniversaire par semaine et 52 semaines par an, lui donne en gros 80 ans). Entre réalisme et loufoquerie, le documentaire pose sur un mode décalé assez efficace la question du découpage temporel et du relativisme: nos années d'hommes sont des minutes de mouches, l'exception n'est goûteuse et désirée que parce que la règle l'est beaucoup moins. Et si l'on remplissait une année de 365 fêtes d'anniversaire on négligerait d'en conserver le souvenir dans l'album photo de la famille! Un documentaire original, et plus profond qu'en apparence.

Corinne Chiaradia (février 2010)

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13/03/2010 | Lien permanent

LE RENARD QUI NE VOULAIT PAS MOURIR

Renard qui ne voulait pas mourir.jpgalbum
de Kathrin SCHÄRER
Traduit de l’allemand (Suisse) par Julie Duteil, éd. Minedition, septembre 2015 – 14,20€

Un jour que le renard a attrapé une « petite belette malingre » qui s’en prenait aux pommes de son pommier, celle-ci lui échange sa survie contre la promesse de réaliser son vœu « toujours et à jamais ». Le renard lui demande alors que « tout ceux qui volent ou grimpent sur mon pommier y restent coincés à jamais ». La « belette ferme les yeux et se tortille dans tous les sens » et le renard est exaucé : les petits animaux, oiseaux, insectes, chats… se retrouvent collé sur les branches du pommier qui acquiert très vite une sombre réputation. Le renard peut enfin profiter de la vie et vieillit tranquillement jusqu’au jour où… la mort vient le chercher. Le renard est terrifié mais n’en perd pas la tête pour autant : il demande à la mort, en guise de dernier repas, de lui cueillir une belle pomme rouge dans l’arbre. Et voilà la mort collée elle aussi au pommier !

Renard est désormais invincible mais autour de lui, tout ceux qu’il aime vieillissent et meurent (c’est qu’ailleurs, la mort se présente sous une autre forme). Renard vieillit et se retrouve seul. Et si finalement la mort était utile à la vie ? 

Cet album, ici résumé à gros traits, est plein de finesse et … de tendresse ! C’est qu’un album ne se réduit pas à l’histoire qu’il conte, aussi intelligente soit-elle. C’est dans les images de Kathrin Schärer, pleine de bienveillance pour son lecteur, que passent toutes les émotions de la vie même : la peur de renard face à la mort, son appétit de vie, sa tristesse quand peu à peu ceux qui lui sont proches disparaissent, son corps meurtrit par les années qui n’en finissent plus de passer… et surtout, son air enfin soulagé quand la mort et lui, réconciliés, s’enlacent.

Un album magnifique qui parle tout autant de la mort que de la vie mais qui met en lumière ce que la seconde doit à la première.

Ariane Tapinos (septembre 2015)

De Kathrin Schärer (et Lorenz Pauli), à lire sur notre blog, Un bon troc (éd. Âne bâté, 2012).
En suivant ce lien, vous pouvez retrouver tous les albums (et romans) sur le même sujet et notamment le magnifique La visite de le petite mort de Kitty Crowther (éd. Pastel).

 

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27/09/2015 | Lien permanent

VIVANTS

Vivants.jpgalbum
de Thierry LENAIN & Betty BONE (illustrations)
Éd. Sarbacane - Amnesty International, août 2016 - 14,90€

« Je suis moi. Tu es toi… Si on était pareils, on ne serait pas vraiment deux » et ce serait bien moins amusant ! Voilà, en quelques mots, résumé le propos de Thierry Lenain et Betty Bone dans ce bel album, véritable ode à la diversité. Dans ce dialogue enlevé entre deux personnages (un frère et sa sœur nous dit la 4e de couverture mais ce pourrait être une mère et son fils…) il est question de ce qui fonde la pluralité humaine : la différence. Bien sûr, c’est tentant de se voir identiques, tellement proches qu’on se comprend sans avoir besoin de se parler, qu’on aime et déteste les mêmes choses, et ainsi de ne jamais avoir peur l’un de l’autre. Mais à être pareils on deviendrait interchangeables et « quand on mourrait, personne ne s’en apercevrait vraiment. Si on était pareils, on serait personne. » CQFD !

Avec cet album, Thierry Lenain et Betty Bone prennent part aux débats qui nous agitent depuis des mois et répondent à leur manière, légère mais profonde, aux extrémistes de tous poils qui voudraient nous faire tous entrer dans un moule identique (comme par exemple celui ce qui impose aux femmes de recouvrir leur corps ou celui qui leur enjoint de le découvrir).

Le texte est - comme toujours sous la plume de Thierry Lenain - intelligent et engagé mais aussi enlevé et amusant. Les images de Betty Bone sont un peu déroutantes avec ces personnages au long cou mais à y regarder de plus près, elles sont - par leur gamme de couleurs acidulées, leur mouvement et leur fraicheur - incroyablement adaptées à la vivacité du texte. Et le travail graphique autour du texte - typographie cursive et mots ou expressions soulignés, surlignés, entourés… à la manière d’une leçon de grammaire - est tout à fait remarquable.

Thierry Lenain accueille les lecteurs avec ces mots : «  Pour les enfants. Je vous dis là ce que la vie m’a appris, et ce que je suis en mesure de vous dire à l’âge qui est le mien. » Une dédicace qui est un peu comme ce que la littérature jeunesse, écrite par des adultes pour des enfants, se doit d’être…

Ariane Tapinos (septembre 2016)

Retrouvez nos critiques des livres de Thierry Lenain en suivant ces liens : La dernière année du Père Noël, H.B., Julie capable, Mademoiselle Zazie a trop d'amoureux, Moi Dieu Merci qui vis ici, Mademoiselle Zazie a t-elle un zizi ?, Quand l'amour court, Mademoiselle Zazie a de gros nénés.

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25/09/2016 | Lien permanent

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