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Les Enfants rats | roman d'anticipation de Françoise JAY
Éd. Plon jeunesse | oct. 2009 | 218 p. - 13€
2025, dans un pays qui pourrait être le nôtre. Crise écologique, crise économique, absence de volonté politique: un monde sépare les nantis des plus déshérités. La pauvreté a explosé et aspire tous ceux qui se retrouvent aux franges du système. À la perte d’emploi succède la perte du logement et une fois dans la rue, les adultes ne survivent pas longtemps. Les enfants se regroupent en bandes et peuplent les égouts. Retournés à l’état quasi sauvage, ces «hordes» d’enfants qui vivent de rapines dans un univers extrêmement violent, sont appelés les «enfants rats».
Irielle a dix-sept ans et lutte depuis une dizaine d’années pour ne pas devenir une enfant rat. Elle a adopté un bébé (les nourrissons indésirables sont jetés dans les égouts), un petit garçon qu’elle a appelé Jode. Il a six ans et leur petite famille s’agrandit avec l’arrivée de Moïsa, une petite fille de quelques jours qu’Irielle sauve de la noyade lors d’une de ses rares mais indispensables incursions dans les égouts. À eux trois, ils tentent de rester humains, loin du monde des adultes qui se soucie peu de ces enfants errants, et à l’abri des hordes d'enfants rats qui tuent tous ceux qu’ils n’intègrent pas à leurs bandes. Mais les rangs des laissés-pour-compte, salariés pauvres, ouvriers exploités, familles entières jetées à la rue ne cessent de croître et bientôt, la révolte gronde…
En grossissant le trait, dans un hypothétique futur, la science-fiction permet de dénoncer les travers du présent. Les enfants des rues – et des égouts – existent déjà dans certains pays et les villes d’Occident sont remplies de campements de fortune. Les inégalités ne cessent de croître (ou plus exactement, pour ce qui est de la France, les revenus ont progressé dans les mêmes proportions aux deux extrémités de l’échelle, 16% entre 1997 et 2005, ce qui ne veut pas dire la même chose selon que l’on gagne 40 370€ ou 9 500€ en moyenne par an…)* La crise économique est là. La crise écologique est à nos portes. Alors ce monde terrifiant que décrit Françoise Jay c’est peut-être bien celui qui nous attend si nous n’y prenons garde. Et son roman est une manière intelligente de faire réfléchir les plus jeunes, ceux qui demain auront le monde entre leurs mains.
Ariane Tapinos (octobre 2009)
* Chiffres INSEE, cités par Louis Maurin dans Télérama n° 3102 du 27 juin au 3 juillet 2009.
24/10/2009 | Lien permanent
TORNADE
roman
de Jennifer BROWN
Traduit de l'anglais (Etats-unis) par Céline ALEXANDRE, éd. Albin Michel Jeunesse, coll. Wiz, mars 2015, 280 pages -14,90€
Jersey, lycéenne d'Elisabeth, Missouri, vit un quotidien assez ordinaire entre ses trois meilleurs amis, sa petite sœur fana de danse qui vit littéralement en justaucorps et peut se montrer très agaçante, sa mère qui bien sûr l'accable de corvées en toute injustice, un père absent et un beau-père solide et calme. Le jour où la tornade dévaste la petite ville d'Elisabeth, Jersey vient d'envoyer promener sa petite sœur, de se disputer avec sa mère juste avant leur départ pour le cours de danse. C'est donc seule, réfugiée dans la cave de sa maison que l'adolescente affronte le cataclysme.
"A l'école, nous avions des alertes deux fois par an depuis toujours. Nous en discutions en classe, à la maison. La météo ne cessait de parler de tornade. Mais jamais-pas une seule fois-on ne nous avait dit ce qu'il fallait faire après."
C'est de cet après la catastrophe dont il va surtout être question dans ce roman.
Délaissée par un beau-père dévasté par le chagrin et finalement décevant, Jersey va être confiée à son père naturel et à sa famille. Durs, froids, pleins de haine pour la mère de l'adolescente, Jersey se retrouve coincée entre un père alcoolique, des demi sœurs malveillantes, et des grands-parents bien décidés à lui faire payer en corvées l'espace qu'elle occupe dans la maison déjà pleine. Mais comme rien n'est jamais tout noir ou tout blanc, Jersey découvrira aussi bienveillance, compassion là où elles ne les attendait pas, et quelques secrets de famille...
Le dernier roman de Jennifer Brown - auteure du très remarqué Hate List - est tout sauf un scénario de film catastrophe mais bel et bien un roman sur la perte, le deuil et l'identité. La situation de Jersey -adolescente ordinaire avec une situation familiale compliquée - est évoquée sans pathos : l'adolescente, comme ceux qui sont chargés d'elle, est loin d'être parfaite, et c'est ce refus de manichéisme qui donne au roman un réalisme marquant. Jennifer Brown réussit encore une fois le tour de force de nous livrer un roman sensible sans mélodrame, une tranche de vie adolescente qui touche tous ses lecteurs.
Nathalie Ventax (mai 2015)
29/05/2015 | Lien permanent
CLASSE DE LUNE
album sans texte
de John HARE {Etats-Unis}
Éd. L’école des loisirs, mai 2019 – 14€
Certains albums mettent du temps à s’installer, à trouver leur public, parents et enfants, leur place sur les étagères des bibliothèques publiques ; d’autres, comme celui-ci sont immédiatement des classiques, des incontournables qui enchantent grands et petits.
Cette Classe de Lune est, comme son nom l’indique, une sortie sur la Lune. Avec découverte des cratères, bonds lunaires et observation de la Terre. Les enfants sont tous habillés d’une combinaison d’astronaute (présumons que comme l’auteur de ce livre, ces enfants sont américains) et affublés d’un casque. Un enfant pourtant se distingue : il porte un cahier et des crayons de cire. Pendant que ses camarades découvrent les pierres de lune, bien calé contre un rocher, il dessine la Terre si belle et si bleue depuis l’espace. Si bien installé qu’il s’endort et à son réveil, il voit l’astronef s’envoler, le laissant seul… Seul ? Pas si sûr !
Les drôles de créatures qui peuplent la Lune lui font la fête, à lui et à ses crayons.
Heureusement, la classe a fait demi-tour et vient le récupérer mais avant de partir, il faut tout nettoyer et ne laisser aucune trace de son passage sur l’astre lunaire. Aucune ?
A vous de voir !
La grâce de cet album vient du fait qu’il mêle ce qui est connu (et reconnu avec plaisir par le petit lecteur) – la sortie ou le voyage scolaire – et ce qui est magique, poétique, impossible et qui fait tellement rêver : le voyage interstellaire.
De plus, John Hare arrive à donner vie aux sentiments de ses petits personnages alors même que leurs visages nous restent cachés jusqu’à la dernière image. Là encore, leurs sentiments nous sont proches alors même que leur aventure est extraordinaire.
Et il en faut du talent pour raconter, sans mots, cette Classe de Lune !
Ariane Tapinos (juin 2019)
03/06/2019 | Lien permanent
TOM FAIT DU FOOT
album
de Élisabeth DE LAMBILLY & Marie-Aline BAWIN (illustrations)
Éd. Mango Jeunesse, août 2011 – 8€
C’est mercredi et Tom va enfin pouvoir essayer sa toute nouvelle tenue de foot sur le terrain. Sur le terrain justement, il retrouve son meilleur ami, Hugo et son voisin Louis mais aussi plusieurs filles.
Avant de pouvoir toucher la balle, il faut s’échauffer, puis faire quelques exercices avec le ballon. Enfin, le match peut commencer. Et quel match ! Tirage de maillot, croc en jambe… Thomas, l’entraineur, est obligé de rappeler quelques règles élémentaires du jeu qui, si elles sont enfreintes, l’obligeront à distribuer cartons jaunes et rouges. La partie reprend et avant la fin du match, Tom marque un but.
Tom est le petit héros d’une vingtaine d’albums (dont, malheureusement la plupart n’existent plus qu’en format de poche). C’est un adorable petit lapin, très policé qui évolue dans un monde un rien bcbg ou les petites lapines jouent certes au foot mais portent des nœuds dans les oreilles tandis que maman lapin arbore un collier de perles. Pour autant, les albums de Tom sont très ancrés dans le quotidien des petits et celui-ci ne fait pas exception. Ce match de football est celui que tous les petits joueurs du mercredi reconnaitront !
Ariane Tapinos (juillet 2014)
13/07/2014 | Lien permanent
Le Monstre qui mangeait le noir | album Joyce DUNBAR, illustré par Jimmy LIAO
Traduit de l’anglais par Alice Boucher | Éd. Bayard jeunesse | février 2009 - 12,50 €
Jojo a du mal à s’endormir le soir. Il a peur des ombres sous son lit et se dit qu’un monstre pourrait bien s’y cacher. Et justement… Ce soir il y a un monstre. Un tout petit monstre mais qui a une très grande faim. Le petit monstre se fait donc les dents sur les jouets qui traînent dans la chambre, mais le plastique ou la peluche ne sont pas à son goût. Il avise une boîte percée d’un petit trou par lequel il aperçoit le noir qui emplit la boîte, et il découvre que le noir c’est bon. Très bon même.
Et le voilà parti à la recherche de toujours plus de noir pour assouvir son immense faim. Noir des cavernes, noir des terriers, noir en salade ou en sandwich… Il avale goulûment tous les noirs de la terre et du ciel. Et bientôt l’univers est éclairé d’une inépuisable lumière. Les chats, les chauves-souris, les chouettes, les ours, et les humains aussi, n’en peuvent plus de ce jour infini. Et même le petit monstre, devenu énorme, est triste, seul dans la lumière. Il retourne chez Jojo qui ne peut plus dormir dans la lumière et le place entre ses bras sombres où il s’endort enfin. Bientôt, le monstre rend le noir et redevient tout petit, entre les bras de l’enfant qui dort.
Après Les Ailes, La Lune perdue et La Forêt des songes, trois livres sans texte, ou presque, Jimmy Liao se fait, un peu, plus bavard et grâce au texte de Joyce Dunbar, nous raconte, avec ses dessins toujours très reconnaissables, cette fausse histoire pour s’endormir le soir. Une vraie histoire pour réfléchir, intelligemment et sans la lourdeur de certains albums «à thème», sur les dangers qui guettent la terre si les hommes n’y prennent pas garde. Ce petit monstre amateur du noir, c’est aussi l’humanité boulimique d’énergie et de consommations. Qui, à trop produire, pourrait bien assécher la terre et la plonger dans le noir. C’est aussi l’ignorance qui se répand sur le monde. À nous d’être moins gourmands, plus vigilants et plus responsables, et le monstre restera petit, maîtrisé entre nos bras.
Ariane Tapinos (mars 2009)
24/03/2009 | Lien permanent
Route 225 | roman de Chiya Fujino
Traduit du japonais par Silvain Chupin
Éd. Thierry Magnier, coll. Roman
novembre 2003, 254 pages - 9,50 €
Tokyo, de nos jours. Eriko est envoyée par sa mère à la recherche de son petit frère Daigo, qui tarde à rentrer de l’école. Elle le retrouve dans un parc où il a ses habitudes. Perdu dans ses pensées, il se berce sur une balançoire. Attitude étrange, mais à part une drôle d’inscription sur le dos de la chemise de Daigo, le monde qui les entoure est encore celui que lui et sa sœur connaissent. C’est lorsqu’ils tentent de rentrer chez eux que les choses changent, imperceptiblement. Ils retrouvent enfin le chemin de leur maison mais leurs parents ne sont plus là. Peu à peu, ils acquièrent la conviction qu’ils sont dans un autre monde, presque identique au leur mais pourtant différent. Un monde duquel leurs parents sont absents. Un monde où une amie de Daigo est revenue d’entre les morts, un monde où Yoshinobu Takahashi, le célèbre joueur de Base-ball a pris du ventre...
(première publication: juillet 2005)
17/03/2011 | Lien permanent
LA LETTRE À LA MÈRE NOËL
Album
de Léna ELLKA & Laetitia LESAFFRE
Éd. Talents hauts, coll. Des livres pour les filles ET les garçons
Octobre 2012 – 12,50 €
Alors qu’elle s'apprête à adresser sa lettre au Père Noël, Chloé est prise d’un doute… et si le Père Noël était une Mère Noël ? Impensable pour Martin qui a plein d’arguments à opposer à cette possibilité : une Mère Noël ne pourrait pas réparer le traineau, se faire obéir des rennes, trouver son chemin, porter plein de cadeaux… Et elle aurait, même, toujours selon Martin, le vertige tout-là haut dans son traineau et peur de se salir en passant par la cheminée. C’est pourtant bien maman qui a réparé le camion de Martin et c’est elle aussi qui porte les courses !
Chloé, pas convaincue par les arguments de Martin, décide de tenter sa chance et d’envoyer sa lettre à la Mère Noël. Laquelle pour la remercier d’avoir cru en elle (il faut dire que « Tout le monde croit encore au Père Noël ! »), l’invite à venir découvrir la fabrique des jouets et à faire un tour dans les étoiles…
À Comptines, ça fait longtemps qu’on savait que le Père Noël était une femme (et les libraires qui portent les cartons de livres, aussi), voilà que l’information va enfin se répandre… Comme quoi, il n’est pas interdit de croire encore au Père ou à la Mère Noël !
Ariane Tapinos (décembre 2012)
27/11/2012 | Lien permanent
MADAME CERISE ET LE TRÉSOR DES PIES VOLEUSES
album
de Sandra POIROT CHERIF
Éd. Rue du monde, septembre 2014 – 17€
Madame Cerise perd ses clefs, se perd, perd un peu la tête… Pourtant, elle se rappelle bien le jour où, à neuf ans, elle a dévalé la grande descente du verger sur son vélo tout neuf. Elle se rappelle également plein de choses sur les pies. C’est que peut-être une pie lui aurait volé ses clefs. Et quand elle rentre chez elle, à la nuit tombée, elle ne sait plus très bien qui des pies voleuses, de la boulangère ou de l’institutrice, l’a mise en retard.
Monsieur Cerise a eu le temps de s’inquiéter. Parfois, la nuit aussi il s’inquiète quand il regarde tendrement sa belle endormie et se dit qu’elle « devient de plus en plus légère ». D’autres soirs, c’est Madame Cerise qui se demande si « elle devient de plus en plus toc toc ».
Le mot « maladie » n’apparaît qu’une seule fois (et jamais celui de « Alzheimer ») dans ce bel album, très touchant. Parce que tout autant que la maladie, c’est l’amour qui transparait dans ces pages. L’amour qui unit Monsieur et Madame Cerise, jusque dans la vieillesse et malgré la maladie. L’amour qui donne à Monsieur Cerise la belle idée de coudre à sa dame une robe merveilleuse qui lui raconte leur vie ensemble pour qu’elle en garde le souvenir tout contre son cœur.
Sandra Poirot Cherif réussit le tour de force de faire un album plein de tendresse et de poésie sur une maladie qui ravage les âmes et met à mal les proches. Un livre avec de beaux personnages qui ne se résument pas à leur grand âge ni à leurs souffrances.
Ariane Tapinos (octobre 2014)
02/11/2014 | Lien permanent
45 titres pour réfléchir sur la guerre, le racisme, l’intolérance... (avril 2001)
C’est seulement une connerie, la guerre ? Et la justice, où est-elle sans limites ? "Arabe", quel rapport avec "musulman" ? Comme lire se conjugue souvent au présent du verbe réfléchir, nous vous proposons une sélection d’ouvrages sur les thèmes de la guerre, du racisme, de l’intolérance...
L’État du Monde
encyclopédie
La Découverte et Syros
Le racisme
coll. Mieux comprendre
Gamma / École active
Vivre ensemble : la violence
Guide pour un enfant citoyen
Bayard jeunesse
Mon premier livre de citoyen du Monde
Bernard Épin et Serge Bloch
Rue du Monde
Dire non à la violence
Emmanuel Vaillant
Les essentiels - Milan junior
Savoir faire face au racisme
Emmanuel Vaillant
Les essentiels - Milan junior
Résiste ! Contre la violence
B. Costa-Prades et M. Boisteau
Syros jeunesse
Pourquoi les guerres ?
Gilles Perrault
Coll. Petit point - Le Seuil
Toutes différentes ! Les religions du Monde
Emma damon
Bayard jeunesse
Petit livre pour dire non à l’intolérance et au racisme
F. Dutheil et H. Fellner
Bayard poche / Astrapi
Le racisme expliqué à ma fille
Tahar Ben Jelloun
Le Seuil
La laïcité
J.M. Ducomte
Les essentiels - Milan junior
Le Monde Arabe
M. Kacimi
Milan - coll. Les encyclopes
Au temps des sultans
F. Maruéjol et G. Hoffman
Casterman
La non-violence expliquée à mes filles
J. Sémelin
Le Seuil
La Paix, faut s’accrocher
coll. regards sur le Monde
P.E.M.F.
Le grand livre contre le racisme
A. Jacquard ...
Rue du Monde
La guerre d’Éliane
P. Barbeau
Souris Histoire - Syros jeunesse
Les guerres, la paix
G. Hervé
Cahiers Citoyens - Syros jeunesse
Flon-Flon et Musette
Elzbieta
Lutin poche - l’école des loisirs
Le chat de Tigali
D. Daeninckx
Mini Syros - Syros jeunesse
Intolérance
E. Lardy
Cahiers Citoyens - Syros jeunesse
L’oasis d’Aïcha
A. Halley
Mini Syros - Syros jeunesse
Ma famille vient d’Algérie
P. Geffard
Cahiers Citoyens - Syros jeunesse
Un jour, j’arrêterai la guerre
T. Lenain et P. Mornet
Nathan
Vive la France !
T. Lenain et D. Durand
Nathan
Côté coeur
Rascal et Girel
Pastel
La guerre
Anaïs Vauglelade
l’école des loisirs
Le messager
F. Recknagel et V. Barankova
Épigones
C’est ma carotte !
C. Collinet et P. Tortel
Matou
Hommes de couleur !
J. Ruillier
Bilboquet
Peau noire, peau blanche
Y. Bichet et M. Vautier
Gallimard jeunesse
Les pierres du silence
J. Vénuleth
Le livre de poche jeunesse
Si tu veux être mon amie
G. Fink et M. Akram Sha’ban
Gallimard - coll. Pages blanches
Nakusha l’indésirable
L. Binet
Syros jeunesse
Fils de guerre
X.L. Petit
Medium - l’école des loisirs
Le colonel des petits pois
C. Oster
Neuf - l’école des loisirs
Ailleurs : rien n’est tout blanc ou tout noir
Moka
Medium - l’école des loisirs
Un doute sur la couleur
N. Silver
Medium - l’école des loisirs
Vis ta vie Nina
M. Brami
Grasset jeunesse
Le petit soldat qui cherchait la guerre
M. Ramos
Pastel
Paroles de non-violence
coll. Paroles
Albin Michel
Paroles de tolérance
coll. Paroles
Albin Michel
Le racisme : de la traite des noirs à nos jours
série Histoire
Autrement junior
Le soleil dans la poche
T. Lenain et C. Merlin
Casterman - coll. Mystère
16/12/2008 | Lien permanent
RÊVES EN NOIR
Roman policier
de Jo WITEK
Éd. Actes Sud Junior, coll. Romans Ados Thriller
Janv. 2013, 268 pp. – 14,50 €
Jill a seize ans. C’est une adolescente brillante et volontaire. Aveugle depuis sa petite enfance, déterminée à être comme toutes les filles de son âge, elle n’a que mépris et colère pour ceux qui la jugent à l’aune de son handicap. À la suite d’un accident, elle se met à rêver en images. Elle voit dans ses nuits ce qu'il lui est impossible de distinguer le jour. Puis elle découvre que ces images sont bien réelles : ce sont celles d’événements à venir… Évoluant depuis des années dans un paysage sombre et indistinct, Jill ne peut que partir à la poursuite de ses rêves prémonitoires. Elle plonge alors dans une dangereuse histoire de trafic d’objets volés, sur les traces d’un affreux malfrat mais aussi d’un jeune homme dont la beauté des traits lui a été révélée dans ses rêves.
D’emblée, Jo Witek nous immerge dans le monde de la nuit et nous donne à lire l’immensité des difficultés auxquelles les non-voyants et mal-voyants doivent faire face. S’habiller harmonieusement, effectuer un trajet inconnu, faire des courses… Supporter toutes ces réflexions qui vont de la bêtise au mépris et dans lesquelles il faut savoir pourtant reconnaître, rarement, un peu de compassion. Et puis Jill est une adolescente comme les autres : en révolte contre le monde des adultes, un monde qui est également celui des voyants.
Au-delà de l’intrigue policière, bien menée mais moins envoûtante que dans son roman précédent, Peur Express, Jo Witek nous entraîne dans une passionnante découverte de l’univers des aveugles qui apparaît comme une autre lecture de celui qui nous est accessible, à nous, voyants, mais qui donne à réfléchir sur notre capacité à envisager d’autres manières d’être au monde.
Ariane Tapinos (janvier 2013)
20/05/2013 | Lien permanent