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17/03/2011

Route 225 | roman de Chiya Fujino

Routes 225.gifTraduit du japonais par Silvain Chupin
Éd. Thierry Magnier, coll. Roman
novembre 2003, 254 pages - 9,50 €

Tokyo, de nos jours. Eriko est envoyée par sa mère à la recherche de son petit frère Daigo, qui tarde à rentrer de l’école. Elle le retrouve dans un parc où il a ses habitudes. Perdu dans ses pensées, il se berce sur une balançoire. Attitude étrange, mais à part une drôle d’inscription sur le dos de la chemise de Daigo, le monde qui les entoure est encore celui que lui et sa sœur connaissent. C’est lorsqu’ils tentent de rentrer chez eux que les choses changent, imperceptiblement. Ils retrouvent enfin le chemin de leur maison mais leurs parents ne sont plus là. Peu à peu, ils acquièrent la conviction qu’ils sont dans un autre monde, presque identique au leur mais pourtant différent. Un monde duquel leurs parents sont absents. Un monde où une amie de Daigo est revenue d’entre les morts, un monde où Yoshinobu Takahashi, le célèbre joueur de Base-ball a pris du ventre...


Cet étrange roman nous plonge dans un univers doublement bizarre: celui du Japon si proche et si lointain, celui, fantastique, dans lequel Eriko et Daigo sont prisonniers. L’ambiance est lourde et presque effrayante. On oscille entre le banal et le fantastique, entre le rire et la peur. Dès les premières pages, le ton est donné et la balançoire de Daigo est comme une métaphore de ce flottement entre deux mondes. Au fil de l’histoire se dessinent des rapports entre le frère et la sœur qui sont ceux de n’importe quels adolescents: un mélange d’affection et de cruauté. Au-delà du roman quasi de science-fiction, très Quatrième dimension, cette lecture plonge le lecteur occidental dans un univers qui, tout en lui paraissant familier, est radicalement différent du sien. La multitude de références culturelles japonaises y participe et ajoute à l’intérêt du récit. En refermant ce drôle de livre, on doute encore de ce qui nous a été raconté et de la signification de l’aventure d’Eriko et Daigo… Et ce doute prolonge la lecture et le plaisir.
Ariane Tapinos
(première publication: juillet 2005)

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