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24/10/2009

Les Enfants rats | roman d'anticipation de Françoise JAY

enfants rats.gifÉd. Plon jeunesse | oct. 2009 | 218 p. - 13€

2025, dans un pays qui pourrait être le nôtre. Crise écologique, crise économique, absence de volonté politique: un monde sépare les nantis des plus déshérités. La pauvreté a explosé et aspire tous ceux qui se retrouvent aux franges du système. À la perte d’emploi succède la perte du logement et une fois dans la rue, les adultes ne survivent pas longtemps. Les enfants se regroupent en bandes et peuplent les égouts. Retournés à l’état quasi sauvage, ces «hordes» d’enfants qui vivent de rapines dans un univers extrêmement violent, sont appelés les «enfants rats».
Irielle a dix-sept ans et lutte depuis une dizaine d’années pour ne pas devenir une enfant rat. Elle a adopté un bébé (les nourrissons indésirables sont jetés dans les égouts), un petit garçon qu’elle a appelé Jode. Il a six ans et leur petite famille s’agrandit avec l’arrivée de Moïsa, une petite fille de quelques jours qu’Irielle sauve de la noyade lors d’une de ses rares mais indispensables incursions dans les égouts. À eux trois, ils tentent de rester humains, loin du monde des adultes qui se soucie peu de ces enfants errants, et à l’abri des hordes d'enfants rats qui tuent tous ceux qu’ils n’intègrent pas à leurs bandes. Mais les rangs des laissés-pour-compte, salariés pauvres, ouvriers exploités, familles entières jetées à la rue ne cessent de croître et bientôt, la révolte gronde…


En grossissant le trait, dans un hypothétique futur, la science-fiction permet de dénoncer les travers du présent. Les enfants des rues – et des égouts – existent déjà dans certains pays et les villes d’Occident sont remplies de campements de fortune. Les inégalités ne cessent de croître (ou plus exactement, pour ce qui est de la France, les revenus ont progressé dans les mêmes proportions aux deux extrémités de l’échelle, 16% entre 1997 et 2005, ce qui ne veut pas dire la même chose selon que l’on gagne 40 370€ ou 9 500€ en moyenne par an…)* La crise économique est là. La crise écologique est à nos portes. Alors ce monde terrifiant que décrit Françoise Jay c’est peut-être bien celui qui nous attend si nous n’y prenons garde. Et son roman est une manière intelligente de faire réfléchir les plus jeunes, ceux qui demain auront le monde entre leurs mains.

Ariane Tapinos (octobre 2009)

* Chiffres INSEE, cités par Louis Maurin dans Télérama n° 3102 du 27 juin au 3 juillet 2009.

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