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02/12/2008

Les Loups noirs | album de Béa DERU-RENARD et Neil DESMET (ill.)

loups noirs.jpegÉd. Pastel, mars 2005 - 13 €
(À partir de 5 ans)

C’est une vallée où tous vivent en paix et en harmonie. Lions, cochons, renards, girafes ou poules s’entraident et s’apprécient. Hélas, deux affreux loups, Benito et Augusto espionnent les paisibles animaux et vont rapporter à leur chef, l’abominable Adolphe, que dans la vallée «toutes les couleurs sont mélangées» et «chacun fait ce qu’il veut, où il veut, quand il veut». Les loups décident donc de mettre de l’ordre dans ce mélange et déboulent dans la vallée pour «trier et ranger» : «les emplumés avec les emplumés, les tachetés avec les tachetés… Malheur à ceux qui ne sont pas d’accord». Les uns sont parqués derrière des barbelés ou envoyés dans des laboratoires, les autres expulsés. Pour les volailles, les loups construisent de grands fours dans lesquels elles sont jetées «sans espoir de retour».

Les habitants de la vallée décident de faire appel au «petit peuple de l’ombre» (tous les insectes) pour lutter contre les loups noirs. Les puces s’attaquent à leur pelage, les vers à leurs repas. Les araignées les emprisonnent de leurs toiles. «C’est la libération». Les loups sont jugés et condamnés à des travaux d’intérêt général, en accord avec leur sens de l’ordre et de la propreté : ramasser les vieux papiers, réparer les objets…

A la différence des autres albums sur le sujet (à l’exception notable de Que la bête meure de Calvo et Maus de Spiegelman), Les Loups noirs choisit la fable animalière pour nous raconter des horreurs bien humaines. Surtout, à travers cet artifice, il s’adresse à des enfants petits (à partir de cinq ans) et peut permettre d’aborder avec eux les questions de la tolérance et du métissage, mais aussi d’évoquer cette période si sombre de notre histoire. La fable pourrait être générale (comme dans L’agneau qui ne voulait pas être un mouton, de Didier Jean et Zad, chez Syros, sur la résistance), mais s’y trouvent quelques éléments assurément identifiables par des adultes et qui peuvent permettre de passer du général, du moral, à l’événement historique. On objectera que l’histoire n’a pas retenu les mêmes responsabilités pour l’un (Benito) que pour l’autre (Adolphe) et qu’Augusto (Pinochet ?) n’a pas participé aux mêmes horreurs. Mais en faisant du loup Adolphe le chef de la meute, les auteurs signifient bien que tous ne sont pas à mettre au même plan. De toutes les façons, les enfants auxquels cet ouvrage s’adresse ne seront pas en mesure d’en saisir la portée historique sans l’aide d’un adulte. À lui d’en faire une lecture juste ! Seul bémol, une image pose sans doute un problème de représentation historique : celle où l’on voit les poules qui sortent (mortes) du four, avec une auréole au-desssus de la tête… Une représentation très chrétienne de la mort pour signifier celle de millions de juifs…

Ariane Tapinos (février 2005)

Grand-père | album de Gilles RAPAPORT

grand-père.jpgÉd. Circonflexe, 2002 - 12 €
[première publication : mars 1999]
À partir de 10 ans

L’histoire de grand-père c’est celle de tout un peuple. Celle de ces juifs venus de Pologne pour vivre en France, la patrie des droits de l’Homme. Celle des étrangers qui choisissent de défendre leur nouvelle patrie et s’engagent dans la Légion étrangère. Celle des juifs déportés parce que juifs. Celle d’un homme «battu, tondu, tatoué» («Considérez si c’est un homme…»). Celle d’un corps qui résiste quand la volonté a rendu les armes. Celle d’une question qui le hantera toujours : pourquoi a-t-il survécu quand tant d’autres sont morts ? Gilles Rapaport nous livre là une œuvre ambitieuse. Le récit d’une vie qui traverse le siècle. L’urgence de transmettre le témoignage avant que ne s’éteignent les témoins. La mise en image de la pire expérience de déshumanisation entreprise par l’homme. Les wagons à bestiaux, les coups, les hommes entassés sur des paillasses, la mort partout présente. Un livre indispensable.

Ariane Tapinos (février 2005)

 

Tous les prix mentionnés sur ce site le sont à titre indicatif, ils correspondent à la date de rédaction du contenu de la page.

L’Étoile jaune | album d'Henri SØRENSEN et Carmen Agra DEEDY (ill.)

étoile jaune.jpgÉditions Mijade | 2003 | 11 €
À partir de 9 ans

Le roi du Danemark a-t-il, comme le dit la légende, porté l’étoile jaune en signe de protestation contre la politique des envahisseurs nazis ? A-t-il sauvé ainsi les juifs de son pays, impossibles à reconnaître parmi la population danoise qui, comme son souverain, a arboré l’étoile jaune ? Est-ce important, finalement, que cette histoire soit véridique ? Dans tous les cas, le roi du Danemark a courageusement résisté aux nazis. Le propos du livre est bien plus politique qu’il n’y paraît de prime abord. À travers l’attitude d’un homme exceptionnel, et le soutien de sa population, on comprend que la collaboration n’était pas une fatalité. Cette histoire, celle d’un Juste, n’amoindrit pas l’horreur de la Shoah. Bien au contraire, elle prouve que dans un monde où l’antisémitisme était banal, il n’en était pas moins tout à fait immoral. La résistance était possible, même si elle prenait des formes inattendues. Le récit est servi par de très belles illustrations, à la manière de peintres comme Delvaux. Le travail sur les couleurs est également à signaler : des couleurs sombres et grises quand vient l’envahisseur, la lumière qui revient quand les Danois, solidaires de la minorité juive, portent l’étoile jaune. Un livre d’histoire et d’espoir.

Ariane Tapinos (février 2005)

01/12/2008

L’Étoile d’Erika & Rose Blanche | albums de Roberto INNOCENTI

étoile erika.jpgL’Étoile d’Erika
Ruth VANDER ZEE (texte) et Roberto INNOCENTI (ill .)
Traduit de l'anglais par Emmanuelle Pingault | Éd. Milan Jeunesse, 3e Trimestre 2003 | 14 €
(À partir de 8 ans)
L’auteure nous raconte l’histoire d’Erika, rencontrée par hasard sur le bord d’un trottoir de Rothenburg, en Allemagne. Erika ne sait rien de ses origines : ni le nom de ses parents, ni sa date et son lieu de naissance, ni même son propre nom. Elle sait seulement que sa mère l’a lancée tout bébé du train qui les emmenait vers les camps de la mort. Elle sait aussi que sur le bord de la voie, à un passage à niveau, des gens l’ont trouvée et conduite à une femme qui lui a donné le prénom qu’elle porte aujourd’hui. Le reste, elle ne peut que l’imaginer.

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Lettre de Comptines et Cie : n°1 à n°3

 

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