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17/04/2018

À 18 ANS DEMANDONS L’IMPOSSIBLE ! Mon journal de mai 68

A 18 ans demandons….jpgroman
de Adeline REGNAULT
Dossier documentaire de Elsa Neuvile
Éd. Casterman, avril 2018, 208 pages - 12€

Septembre 1967, Madeleine quitte la maison familiale de Courbevoie et s’installe dans une « chambre de bonne » à Paris, dans le quartier de Montmartre. Alors que commence sa nouvelle vie de sorbonnarde (elle est inscrite en Lettres à la Sorbonne), elle décide de raconter son quotidien et de confier ses états d’âmes à un tout nouveau journal intime.

Et elle en a des choses à raconter ! Cette toute nouvelle liberté d’abord, sa découverte de la vie parisienne (et estudiantine), ses lectures, sa quête de l’amour… mais aussi, les premières revendications des étudiants qui étouffent dans un monde encore très corseté et des amphis qui explosent sous l’effet de l’arrivée des enfants du baby boom.
Avec sa bande d’amis, Martine, Mimile, Phil, Jean, Pierrot… entre Nanterre et Sorbonne, elle participe activement aux « évènements de mai » et exprime sur les murs de la ville et dans les manifestations son désir de liberté et son espoir d’une vie différente de celle de ses parents et notamment de sa mère.


C’est d’ailleurs dans les allers et retours qu’elle fait entre Courbevoie et Paris, entre famille et ami.e.s, que se lit le grand bouleversement de Mai 68. Dans cet écart entre la vie des parents et les aspirations des enfants. Et notamment dans les échanges qu’elle a avec sa mère, Solange, qui se révèle bien plus ouverte d’esprit que ne l’imaginait Madeleine.

Avec ce roman, Adeline Regnault nous plonge au plus cœur des événements et plus encore de l’esprit de Mai 68. Son écriture est subtile, toute en retenue pudique, jusqu’à donner parfois à son héroïne un ton un peu naïf qui la rend encore plus réelle. Le lecteur et la lectrice s’émerveillent avec elle, découvrent et ressentent cet immense espoir propre à l’époque mais aussi à cet âge de tous les possibles.
Elle instille aussi, tout aussi subtilement, les questions propres à la place des femmes dans la société de l’époque mais aussi au cœur de ce mouvement qui certes prépare le terrain aux revendications féministes qui suivront mais est parfois bien masculin.

Le roman, très centré sur les événements parisiens et estudiantins, est judicieusement complété par un intéressant dossier documentaire qui comprend une bibliographie, une filmographie (documentaire), la reproduction d’affiches et de slogans.

On peut peut-être regretter la présence de nombreuses notes au fil du roman. Certaines sont inutiles et la plupart auraient pu être transformées en informations à adjoindre au dossier documentaire.

Ariane Tapinos (avril 2018)

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