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08/10/2016

L'AMOUR, LE JAPON, LES SUSHIS ET MOI

Amour,Japon, sushis et moi.jpgroman
de N.M. ZIMMERMANN
Éd. Albin Michel, coll. Litt’, octobre 2016, 387 pages - 15,90€

Lucrèce et Maximilien, respectivement 15 et 6 ans, suivent leur mère au Japon où elle est invitée à travailler à l’université de Nagoya. Leur père a été porté disparu après une avalanche dans l’Himalaya quatre ans plus tôt ; rien ne les retient en France. D’autant que leur mère passionnée par le Japon féodal leur a transmis son attrait pour ce pays et que Lucrèce fait du japonais depuis plusieurs années.

Les voici donc partis au pays du soleil levant, flanqués de leur chien, Tropbeau qui comme son nom - choisi par Maximilien - ne l’indique pas, ressemble à une serpillère.

Lucrèce est plutôt bien préparée à cette immersion nippone et fait preuve de beaucoup de bonne volonté mais le décalage culturel est immense. La nourriture est étrange, les pâtisseries ne se distinguent que par leur aspect multicolore mais sont toutes gorgées de sucre, trier les déchets relève d’une science compliquée… Mais le plus dur, ce sont les relations sociales. Lucrèce est une adolescente chaleureuse et curieuse et elle a bien du mal à ne pas dire ce qui lui passe par la tête. Or sorti de l’intérêt poli pour le folklore français (la Tour Eiffel romantique, le mariage pour tous…), les autres lycéens semblent se désintéresser de Lucère, la Gaijin, l’étrangère.

Pour Maximilien c’est différent. Avec sa bouille entourée de boucles blondes, il n’a pas besoin de faire beaucoup d’efforts pour devenir la coqueluche des adultes. Toujours perdu dans son imagination, il peuple leur appartement de monstres japonais, pas nécessairement malveillants mais parfois un peu encombrants.
Pour autant, Lucrèce est bien décidée à s’intégrer même si elle doit pour cela s’inscrire au Club des amateurs de sushis, qui ne compte que quatre membres inactifs au possible. A force de se mêler des affaires des autres… elle finira par se faire des amis et plus si affinités.


Un roman très drôle qui fait inévitablement penser, en bien moins cruel, au roman, d’Amélie Nothomd, Stupeur et tremblements. L’immersion de Lucrèce et de sa famille dans la culture nippone débouche sur des situations plus souvent drôles que cruelles mais on y retrouve le même mélange d’admiration et d’étonnement face à la société japonaise.

Un joli portrait de famille tendre et amusant. Une mère fantasque et touchante qui se débrouille comme elle peut pour élever seule ses enfants et faire face à l’absence douloureuse de leur père. Maximilien pense qu’il a été enlevé par le Yéti…

Et puis, c’est aussi un roman sur l’amitié et l’amour naissant. Un vrai roman pour adolescent-e-s !

Ariane Tapinos (octobre 2016)

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