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15/03/2011

Makka Kishu, l’homme qui voulait posséder tous les chevaux du monde | album de Jean-Michel Morel (texte) & Philippe Moriaud (ill.)

Makka Kishu.gifÉd. Points de suspension
mars 2005 - 14 €

Ce conte, imaginé par Jean-Michel Morel et illustré avec vigueur par Philippe Moriaud, est l’histoire d’un cavalier et de sa quête de possession, éperdue et dérisoire. Makka Kishu est harnaché comme un samouraï, casqué, botté, cuirassé comme s’il partait à la guerre. Mais il part juste poursuivre une obsession: avoir tous les chevaux du monde. Blancs, noirs, bais, gris, il les veut tous et aucun n’est à l’abri de son acharnement. Lorsqu’il croise la route d’un troupeau de chevaux, rien ne peut arrêter le cavalier rouge: ni le spectacle des jongleurs, ni les jeux des enfants, ni les sourires des femmes ou l’appel à l’aide des vieillards.


Mais Makka Kishu court en vain: son palefrenier finira par lui apprendre qu’il y a des chevaux sur tous les continents et que son rêve est sans fin. L’homme comprend trop tard son erreur et quand il se retourne jongleurs, enfants, femmes et vieux ont disparu. Vaincu, le guerrier ôte enfin son casque… et apparaît alors le visage d’un vieil homme, barbe blanchie et silhouette frêle. Seul, il va gravir à pied la montagne où réside le vieux sage à tête d’éléphant. Sur ses conseils, il ne restera plus à Makka Kishu qu’à enseigner aux hommes la valeur du temps qui passe et les «persuader qu’il y a mieux à faire qu’accumuler les biens».

La morale, ainsi formulée, plombe un peu la fin de l’histoire. Mais le conte se lit aisément – il est d’une facture très classique bien que situé sous des latitudes lointaines (mais non précisées: les grandes plaines ventées évoquent les steppes mongoles, tandis que le costume et le sabre de Makka l’apparentent au guerrier japonais). L’histoire est portée par les illustrations colorées et énergiques, aux courbes fougueuses qui traversent les doubles pages. L’illustrateur joue habilement de l’échelle des plans (très large, façon panoramique de cinéma ou très serré sur un visage, parfois dans la même image) et il a disséminé dans les ombres, les nuages et les paysages tout un monde d’animaux «fantômes» qui accompagnent la folle quête du héros.

Corinne Chiaradia
(première publication: juillet 2005)

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