Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Mama Miti, la mère des arbres

BONNE NUIT HIBOU

sommeil,animaux,foretalbum
de Pat HUTCHINS
Traduit de l'anglais par Alice Seelow

Éd, Circonflexe, juin 2014- 13€

C'est le jour et Hibou sur sa branche essaie de dormir. Mais « Bzz, Bzz », les abeilles bourdonnent, « crunc, crunch », les écureuils croquent leurs noisettes, « cui-cui-cui » le rouge-gorge chante...
Le pauvre hibou arrivera-t-il à fermer l'oeil ?

Tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce classique, paru en 1972, le livre idéal pour accompagner les petits au moment du coucher ...À condition bien sûr d'avoir bien potassé ses cris d'oiseaux !

On découvre avec grand plaisir les illustrations qui s'étalent sur la double page, avec - au centre - l'arbre dans lequel niche hibou. Tandis que l'histoire se déroule, les animaux viennent s'ajouter sur les branches, l’œil ouvert de Hibou indiquant au lecteur lequel des animaux est le fauteur de trouble.

Un grand merci aux éditions Circonflexe (qui viennent également d'éditer Gare au renard !) pour cette nouvelle publication d'un incontournable de la grande Pat Hutchins dont beaucoup d'albums restent introuvables en France.  

Et pour celles et ceux qui souhaitent découvrir davantage le travail de Pat Hutchins , ci-dessous la liste de ses albums publiés en France : la plupart sont épuisés mais vous les trouverez peut-être dans votre bibliothèque préférée !

Suivez le bus !, éditions Le Livre de poche jeunesse, 1987 - Épuisé

Le plus monstrueux des monstres, éditions Flammarion, 1985 - Épuisé

Un chasseur, éditions Kaléidoscope, 2003 - Épuisé

A nous de jouer !, éditions Kaléidoscope, 2006, 12,20 €  - Toujours disponible !

Et bien sûr, Gare au renard, éditions Circonflexe, 2014, 13€ - Critique à lire sur notre blog : ici.

Nathalie Ventax (juillet 2014)

 

 

Lire la suite

16/07/2014 | Lien permanent

CŒUR DE HIBOU

famille,père,adoption,difference,grandirMagnifique album
d’Isabelle WLODARCZYK
& Anne-Lise BOUTIN

Éd. Rue du monde, mai 2013
16,50 €

Une louve poursuivie par des chasseurs confie son nouveau né à un hibou, avant de mourir. Le hibou l’élève comme son petit. Il le nourrit, le couvre de feuilles séchées, joue avec lui… Son cœur chavire quand son petit loup prononce ses premiers mots, « mi-loup, mi-hibou » et c’est avec une tendresse mêlée d’inquiétude qu’il regarde grandir « son petit qui ne lui ressemble pas ». 

Un jour, petit loup, voulant tout faire comme papa, s’élance du haut d’un arbre. La chute est rude et c’est son cœur qui est « un peu écorché » alors il s’enfuit loin dans la forêt. Heureusement, papa hibou retrouve son petit loup.

Cet album est exceptionnel à de nombreux égards. D’abord, les images d’Anne-Lise Boutin, avec ces beaux aplats de bleu et d’orange, ce vert vif du hibou et le noir profond du petit loup, sont d’une grande beauté. Ensuite il y a le texte d’Isabelle Wlodarczyk, tout en finesse et en tendresse. Un texte fait de mots simples qui disent l’amour réciproque d’un père et d’un fils. Enfin, il y a cette histoire à la fois toute simple, d’adoption, de filiation, de séparation et de retrouvailles et en même temps franchement audacieuse.

Il y a beaucoup (plus) de personnages masculins dans les albums mais si peu de papas qui s’occupent de leur progéniture. Ici, l’amour surgit « naturellement » dans le cœur du hibou dès qu’il a dans ses ailes ce nouveau-né que la vie lui a donné même s’il ne lui a pas donné vie. Ce père élève seul avec compétence et amour celui qui est devenu son fils. Certes, ils sont différents, « un jeune loup un peu hibou, et un vieux hibou au cœur de loup » mais ils s’aiment comme on aimerait que ce soit le cas dans toutes les familles.

Ariane Tapinos (été 2013)

 

Lire la suite

20/07/2013 | Lien permanent

LA FILLE DU SAMOURAÏ

Fille du samourai.gifAlbum de Fred BERNARD (texte)
& François ROCA (illustrations)
Éd. Albin Michel Jeunesse
Août 2012 – 19 €

Dans un théâtre, des spectateurs médusés assistent au « XVIIIe Concours d’histoires vraies ou presque consacré aux îles de l’Orient ». Après qu’un vieux Chinois ait raconté l’histoire d’un matelot « devenu pirate, invincible grâce à un petit arbre qui lui était poussé sur la tête »*, un couple apparaît sur scène. L’homme, jeune, est un Européen habillé à l’orientale, la femme porte un kimono et a le visage masqué par un voile. Tomé, c’est le nom du jeune homme, déclare qu’on peut l’appeler « Tome II » et raconte son histoire et celle sa compagne Tomo Musahi dont il a découvert le visage, entièrement tatoué de fins idéogrammes.

Leur histoire, c’est celle de Tomé, échoué sur un île du Japon après avoir essuyé une tempête en mer. Recueilli par un vieil homme aveugle et sa fille Tomo, il apprend la « Voie de la tactique des samouraïs » et « l’Art de l’union de l’esprit et du sabre ». Seul cet enseignement lui permettra de combattre les Guerriers-Démons et de sauver Tomé. Cette dernière participera également au combat final et c’est son chant qui viendra à bout d’un terrible dragon…

Comme toujours, les images de François Roca sont somptueuses. À la fois sombres et lumineuses, elles forment avec le beau texte de Fred Bernard, un récit magique et envoûtant. On retrouve ici, comme dans leurs précédents albums, le goût des deux artistes pour l’aventure, les voyages mais aussi le cirque, le cabaret et le tournant du siècle dernier, époque où les voyages étaient encore synonymes de mystères et les scènes de théâtre les réceptacles de tous lesdésirs d’exotismes de l’Occident.

Un album qui régalera les plus grands comme les adultes nostalgiques des lectures de leur enfance…

Ariane Tapinos (septembre 2012)


* on reconnaîtra la citation… de L’Homme Bonsaï, un des plus beaux albums de Fred Bernard et François Roca (éd. Albin Michel Jeunesse, 2003).

Lire la suite

16/09/2012 | Lien permanent

Haut les pattes ! | album (hilarant) de Catharina VALCKX

Haut les pattes.jpgÉd. L’École des loisirs | sept. 2010 - 12,50€

Billy est le fils d’un célèbre bandit mais son père s’inquiète qu’il n’ait pas assez mauvais caractère pour faire un bon bandit. Le père décide de faire passer son fils aux travaux pratiques: il lui confie un pistolet (non chargé, parce qu’il faut tout de même être prudent pour une première fois) et lui recommande de prendre une voix sévère pour dire «Haut les pattes!» aux animaux qu’il menacera de son arme.
Voilà donc Billy pas très enthousiaste qui se lance à la recherche d’une première victime. Un petit animal pour commencer… Il aperçoit un ver de terre et se dit qu’il fera un bon client, pas trop gros ni trop impressionnant. Il a juste oublié qu’un ver de terre n’a pas de pattes! Donc, «Haut les pattes» se révèle assez inefficace…

Accompagné de Jean-Claude – c’est le nom du ver – il avise une souricette qui se prélasse sous un arbre. Une fille, pense t-il, voilà qui devrait être facile! Mais Josette, la souris discute: «Haut les pattes», d’accord, mais quelle patte? Patte avant, patte arrière? Tous trois reprennent la route en rigolant quand un lapin vient à leur rencontre et les dépasse sans même marquer un temps d’arrêt lorsque Billy sort son «Haut les pattes» de grand bandit. C’est que le lapin est poursuivit par un renard. Et que finalement, Billy aura l’occasion de montrer sa témérité et son grand courage. De quoi rendre très fier son bandit de papa!

Catharina Valckx nous a habitués aux histoires drôles et malicieuses mais celle-ci est une des plus réussies depuis Coco Panache. On ne se lasse pas de ce gentil bandit et de ses drôles de compagnons. Avouez que menacer d’une arme un invertébré en lui criant «Haut les pattes», il fallait y penser!

Ariane Tapinos (octobre 2010)

Lire la suite

07/11/2010 | Lien permanent

Orage sur le lac | roman d'Ester ROTA GASPERONI

orage sur lac.gifÉd. L'École des loisir, coll. Médium | 1995 | 308 pages - 10,40€

Eva Raffaelli est écolière à Milan. Elle aime bien sa maîtresse, mademoiselle Soratti, et les belles maximes qu'elle fait réciter aux enfants. Eva ne comprend pas pourquoi ses parents ne partagent pas son enthousiasme pour la morale mussolinienne. Son père serait-il l'un des ces «intellectuels antifascistes», insulte suprême dans les cours d'école de l'Italie de la Seconde Guerre mondiale? Eva voudrait pouvoir aimer (et se faire aimer de) tout le monde: son architecte de père, son frère, sa maîtresse, ses camarades, son chien, le beau Guido… Mais son père disparaît subitement et la famille doit fuir la ville, puis partir se réfugier toujours plus loin dans les montagnes. Eva apprendra bientôt le sens du libre-arbitre… et de la discrétion. Elle devra aussi réfréner certains élans de son cœur et faire ses propres choix sans mettre en péril ni sa famille ni ses amis.

À huit ans, Eva découvre la politique à hauteur de pupitre. Au cours des pérégrinations qui composent le récit passionnant de ses années de guerre, la petite fille aura l'occasion de mettre des visages sur les catégories abstraites que sont «les partisans», «les fascistes», «les traîtres». Elle apprendra qu'il existe moult nuances entre le noir et le blanc, nuances que la guerre occulte. Pensées et sentiments contradictoires se bousculent chez l'enfant qui n'en demandait pas tant: le beau et le bien ne sont pas toujours où elle les attend et elle apprend que si des actes indignes sont parfois commis au nom d'une juste cause, nos ennemis peuvent avoir des qualités, ils n'en demeurent pas moins nos ennemis... Récit d'inspiration autobiographique (et premier roman de son auteure, écrit directement en français), Orage sur le lac est une œuvre d'une grande richesse d'évocation psychologique, politique et historique; écrite sur un ton vif (à la première personne), elle peut presque se lire comme un roman d'aventures.

Corinne Chiaradia
(première publication de l'article: septembre 2006)


PS : Ester Rota Gasperoni a poursuivi la biographie d'Eva (et de ses émigrations successives) sur deux volumes :


arbre capulies.gifL'Arbre de Capulies
éd. Actes Sud junior, janvier 2006 - 9,50€
Après la guerre, Eva émigre en Amérique du Sud avec sa famille, là elle découvre le mépris avec lequel les Blancs aisés traitent les Indiens.

année americaine.gifL'Année américaine
éd. L'École des loisirs, coll. Médium,1997 - 8,80€
Nouveau déracinement pour Eva, qui quitte l'Amérique du Sud pour partir étudier à l'université aux États-Unis.

Lire la suite

06/12/2008 | Lien permanent

Deux albums de Martha ALEXANDER

Nouveau BB.jpgQuand le nouveau bébé arrive, moi, je m’en vais
On ne m’a jamais demandé si je voulais une petite sœur

Traduits de l’américain par Dominique Mols
éd. Pastel
| mars 2010 – 9€ chaque album

Ces albums sont une réédition - bienvenue - de livres parus aux éditions Duculot. Mais pourquoi donc ne pas le mentionner sur les nouvelles éditions ?

on ne m'a jamais demandé.gifDès le titre – à rallonge – de chacun de ces deux petits albums carrés, le décor est planté, le propos affirmé: Olivier ne voit pas d’un très bon oeil l’arrivée d’un bébé et ne sait vraiment pas quoi faire de cette petite sœur.

Il se découvre un intérêt soudain renouvelé pour ses propres affaires de bébé, que maman entend récupérer pour l'enfant à naître et il n’a pas du tout envie de céder son lit à barreau, transformé en cage pour ses animaux en peluche. Et si toutes ces manœuvres de maman montrent qu’elle ne l’aime plus, eh bien, il la mettra à la poubelle ou… il ira vivre dans une cabane dans un arbre.

Maman finira par le convaincre qu’être grand frère c’est plutôt agréable, avant que n’arrive cette petite sœur dont Olivier ferait bien cadeau à quelqu’un de son entourage. Si ce n’est que quand il trouve enfin une volontaire, sa petite sœur, elle, ne l’entend pas de cette oreille et pleure jusqu’à ce qu’Olivier la reprenne dans ses bras. Et le petit garçon de conclure «tu es drôlement plus intelligente que je ne pensais».
Deux albums dont on peut déjà dire, sans risque, qu’ils deviendront des classiques tant ils disent avec une économie de moyens et beaucoup d’humour, les sentiments ambivalents qui agitent les enfants lorsque la famille s’agrandit!

Ariane Tapinos (janvier 2010)

À lire de la même auteure, le génial
N'ai pas peur, Teddy! Je te protégerai des bêtes sauvages
,
réédité récemment aux éditions Pastel.
Teddy.jpg

 

Lire la suite

01/02/2010 | Lien permanent

MALALA pour le droits des filles à l'éducation

Malala.jpgalbum
de Raphële FRIER  & Aurélia FRONTY (illustrations)
Éd. Rue du monde, coll. Grands portraits, novembre 2015 – 17,50€

Malala grandit dans un village du Pakistan au sein d’une famille aimante. Son père, Ziauddin Yousafzai, s’affranchit des traditions de son peuple, les Pachtounes, et élève sa fille, Malala, comme son fils, Khushal.  Et quand en janvier 2009, les talibans ferment l’école que fréquente Malala, il l’autorise à exprimer sa colère devant les caméras de la télévision pakistanaise. C’est que Malala, qui a tout juste 12 ans en 2009, a un caractère bien trempé et des convictions chevillées au corps. A 14 ans, elle est célèbre dans son pays où elle reçoit le Prix national de la jeunesse pour la paix et elle créé une fondation pour l’éducation.
C’en est trop pour les talibans qui, le 9 octobre 2012, prennent d’assaut le bus scolaire qui la ramène chez elle et tirent sur Malala. Bien que grièvement blessée à la tête, Malala lutte encore, contre la mort cette fois, et est transférée dans un hôpital de Grande Bretagne où elle va subir plusieurs opérations. En 2014, alors qu’elle n’a que 17 ans, elle reçoit le Prix Nobel de la paix.

Comme dans chaque album de cette collection unique, quelques pages documentaires viennent utilement compléter ce beau portrait de cette jeune femme exceptionnelle à qui Aurélia Fronty prête sa somptueuse palette de couleurs.

Les enfants de France ont de la chance d’avoir de si beaux livres qui leur parlent avec intelligence des enfants du monde et un peu d’eux-mêmes aussi.

Ariane Tapinos (novembre 2015)

Aurélia Fronty a illustré un autre portrait de femme exceptionnelle, dans la même et très belle collection  : Wangari Maathai la femme qui plantait des millions d'arbres (texte de Franck Prévot, rue du monde 2011)

Autres albums d'Aurélia Fronty à retrouver sur notre blog : Fil de fée (textesde Philippe Lechermeier, Gautier-Languereau 2009), Au sommet des Andes (texte de Françoise de Guibert, Hatier Jeunesse, 2008), Même les mangues ont des papiers (texte de Yves Pinguilly, Rue du monde, 2006), Ce qui arriva à Monsieur et Madame Kintaro (Ttexte de Muriel Bloch, Gallimard Jeunesse, 2005), Une si belle entente (texte de Noëlla Kim & Virginie Aladjidi, Chan-Ok 2012).

Lire la suite

03/11/2015 | Lien permanent

LE RENARD QUI NE VOULAIT PAS MOURIR

Renard qui ne voulait pas mourir.jpgalbum
de Kathrin SCHÄRER
Traduit de l’allemand (Suisse) par Julie Duteil, éd. Minedition, septembre 2015 – 14,20€

Un jour que le renard a attrapé une « petite belette malingre » qui s’en prenait aux pommes de son pommier, celle-ci lui échange sa survie contre la promesse de réaliser son vœu « toujours et à jamais ». Le renard lui demande alors que « tout ceux qui volent ou grimpent sur mon pommier y restent coincés à jamais ». La « belette ferme les yeux et se tortille dans tous les sens » et le renard est exaucé : les petits animaux, oiseaux, insectes, chats… se retrouvent collé sur les branches du pommier qui acquiert très vite une sombre réputation. Le renard peut enfin profiter de la vie et vieillit tranquillement jusqu’au jour où… la mort vient le chercher. Le renard est terrifié mais n’en perd pas la tête pour autant : il demande à la mort, en guise de dernier repas, de lui cueillir une belle pomme rouge dans l’arbre. Et voilà la mort collée elle aussi au pommier !

Renard est désormais invincible mais autour de lui, tout ceux qu’il aime vieillissent et meurent (c’est qu’ailleurs, la mort se présente sous une autre forme). Renard vieillit et se retrouve seul. Et si finalement la mort était utile à la vie ? 

Cet album, ici résumé à gros traits, est plein de finesse et … de tendresse ! C’est qu’un album ne se réduit pas à l’histoire qu’il conte, aussi intelligente soit-elle. C’est dans les images de Kathrin Schärer, pleine de bienveillance pour son lecteur, que passent toutes les émotions de la vie même : la peur de renard face à la mort, son appétit de vie, sa tristesse quand peu à peu ceux qui lui sont proches disparaissent, son corps meurtrit par les années qui n’en finissent plus de passer… et surtout, son air enfin soulagé quand la mort et lui, réconciliés, s’enlacent.

Un album magnifique qui parle tout autant de la mort que de la vie mais qui met en lumière ce que la seconde doit à la première.

Ariane Tapinos (septembre 2015)

De Kathrin Schärer (et Lorenz Pauli), à lire sur notre blog, Un bon troc (éd. Âne bâté, 2012).
En suivant ce lien, vous pouvez retrouver tous les albums (et romans) sur le même sujet et notamment le magnifique La visite de le petite mort de Kitty Crowther (éd. Pastel).

 

Lire la suite

27/09/2015 | Lien permanent

UN AMOUR DE BALLON

Un amour de ballon .jpgalbum
de Komako SAKAÏ
Adapté du japonais par Florence Seyvos
Éd. L'école des loisirs, mars 2005 - 12,70€

Ce jour-là, le marchand a donné un ballon à Akiko. Pour ne pas perdre ce joli ballon jaune sur le chemin du retour, la maman d’Akiko le lui a attaché au doigt. Et comme il s’est envolé à peine arrivé à la maison, elle l’a lesté avec une cuillère. Toute la journée Akiko va jouer avec son ballon, comme avec un ami. Elle lui parle et partage même son goûter avec lui. Mais voilà qu’une bourrasque emporte le beau ballon et qu’il est maintenant coincé entre les branches d’un arbre. Quel désespoir pour la petite Akiko qui avait rêvé de le serrer dans ses bras pour s’endormir. 

Elle est triste et son petit visage poupin se couvre de larmes devant cette séparation trop brutale. Mais alors qu’elle est couchée, elle a l’idée de regarder par la fenêtre et y découvre son ballon luisant dans la nuit comme un clair de lune qui ne serait que pour elle. Rassurée par cette présence, à bonne distance, elle va pouvoir s’endormir.

Depuis Le Ballon rouge d’Albert Lamorisse, on sait qu’un ballon peut être un merveilleux compagnon de jeu et combler bien des vides. Alors, même si Pascal est bien plus grand qu’Akiko et qu’il doit affronter tous les voyous de Paris et plein d’adultes imbéciles, cet Amour de ballon, nous fait irrésistiblement penser à ce grand classique du cinéma pour enfants et de la littérature de jeunesse. Deux époques, deux continents, mais dans les histoires, les enfants s’amusent toujours avec un rien et s’inventent des amis qui consolent leurs peines. Après le magnifique Moi, ma maman à moi..., publié aux éditions de La Joie de Lire, Komako Sakaï nous revient avec cette histoire toute simple et pleine de tendresse. Cette auteure japonaise, dont on apprend par le catalogue de l’École des loisirs qu’elle a reçu une importante distinction dans son pays, a un talent inimitable pour restituer les expressions du tout petit et nous faire partager ses tourments affectifs. On a hâte de découvrir d’autres œuvres de cette jeune femme décidément très douée.

Ariane Tapinos (première publication de l'article : mai 2005)
 

Lire la suite

02/02/2015 | Lien permanent

L'ABEILLE À MIEL

Abeille à miel.jpgalbum documentaire
de Kirsten HALL & Isabelle ARSENAULT (illustrations)
Éd. La Pastèque, juin 2018 - 16€

Perchons-nous sur un arbre pour regarder ce qui se passe dans le champ : « A perte de de vue (…) poussent, sauvages et libres des fleurs » et ce petit bruit insistant, ce bourdonnement, ce ronronnement, c’est une abeille. Avec ses congénères, elle bat des ailes et tourbillonne à la recherche de la fleur la plus belle, celle qui lui fournira le plus sucré des nectars. De fleurs en fleurs, les abeilles butinent et transportent du pollen. De retour à la ruche, elles s’activent : elles mâchent et mâchent encore jusqu’à obtenir du miel qu’elles vont stocker dans des alvéoles. Leur travail accompli, l’été touche à sa fin, l’hiver pointe et elles se reposent avant de repartir, virevoltantes dès que la nature s’éveille au printemps.

Sous la forme d’un bel album coloré à grand renfort de jaune et orange fluo, ce documentaire explique en termes simples le travail des abeilles et comment, grâce à elles, de la fleur naît le délicieux miel de nos tartines.

Ici les abeilles ont des têtes mignonettes et souriantes - quoique bien moins rondes que celle de leur illustre cousine Maya, héroïne de dessin animé - mais leur activités sont elles bien sérieuses.

Et comme nous l’explique Kirsten Hall dans une intéressante postface, ces insectes nous sont utiles pour égayer nos petits déjeuners (ou sucrer toutes sortes de mets) mais surtout, en répandant le pollen, elles participent à la biodiversité (selon l’INRA elles participent à la pollinisation de 80% des espèces de plantes à fleurs).

Après cette lecture, les enfants verront peut-être différemment ces petites bêtes au bourdonnement parfois agaçant et aux piqûres douloureuses. Peut-être même suivront-ils le conseil de Kirsten Hall et écriront-ils à leur « représentant local » (l'album nous vient du Québec) pour prendre la défense des abeilles !

Ariane Tapinos (août 2018).

Lire la suite

12/09/2018 | Lien permanent

Page : 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20