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UN FROID DE LOUP

un froid de loup.gifAlbum
d'Ivan CANU & Gianni DE CONNO
Traduit de l’italien par Faustina Fiore
Éd. Casterman, sept. 2013
13,95 €

À l’approche de l’hiver, le loup cherche un ami « car il en a assez de passer d’interminables journées froides et blanches dans la solitude ». Hélas, sa triste réputation va le conduire à une longue quête…

Le grand format de cet album convient à merveille pour mettre en scène le cadre du récit. Les images somptueuses, telles des tableaux, traduisent sur le vif les rencontres animalières dans de grands espaces froids et désolés qui disent avec force la solitude du loup.
Les tons sourds, les effets floutés, créent une atmosphère tout en retenue, pleine d’émotion.

Le texte, plein de finesse et de précision, conte avec poésie les tribulations successives du loup.

Un vrai coup de cœur pour cet album d’une grande qualité littéraire !

Josuan (octobre 2013) 

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26/10/2013 | Lien permanent

UN ROYAUME SANS OISEAUX

Un royaume sans oiseaux.gifAlbum
de Gilles BAUM & Thierry DEDIEU
Éd. Seuil jeunesse, sept. 2013
15 €

Un maharadjah ayant perdu son oiseau de compagnie décrète que les oiseaux de son royaume doivent être abattus et menace de mort tout sujet qui ne respecterait pas cet ordre. Mais Râhi, lui, veut garder ses oiseaux…

Les images très typées, aux couleurs vives, se déploient sur chaque double page, donnant vigueur et mouvement aux personnages de l’histoire. Le texte d’une apparente simplicité délivre un message fort et actuel qui témoigne de l’engagement des auteurs. Le récit, où début et fin se répondent, est parfaitement construit.
Ce très bel album séduit tant par ses images que par la richesse de la réflexion qu’il entraîne.

Un grand merci aux auteurs pour ce superbe ouvrage !

Josuan (octobre 2013)

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28/10/2013 | Lien permanent

COMMENT CACHER UN LION

animal de compagnie,voleur

Album
de Helen STEPHENS
Traduit de l’anglais par Rémi Stefani
Éd. Casterman, avril 2013 – 13,95 €

Un lion décide de se rendre au village pour s’acheter un chapeau mais les villageois effrayés le pourchassent et le lion se cache dans le jardin d’Iris. Enfin : il essaie de se cacher, parce que la niche pour chien qu’il a investie est bien trop petite pour lui et la petite fille a très vite fait de le repérer. Iris adopte l’animal et s’emploie à cacher sa présence à ses parents. Pas facile et un jour, arrive ce qui devait arriver : la maman d’Iris tombe nez à truffe avec le lion endormi dans son salon. La bête doit s’enfuir de nouveau et trouve refuge au milieu des deux lions de pierre qui se dressent face à l’hôtel de ville.

C’est en rendant un fier service aux habitants du village qu'il gagnera le droit de ne plus se cacher et aussi… le chapeau qu’il désirait tant !

L’histoire n’est pas très originale mais elle fonctionne bien et les illustrations, un peu rétro, réservent quelques belles images de ce grand lion jaune bien sympathique.

Ariane Tapinos (été 2013)

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30/08/2013 | Lien permanent

TOUT UN MONDE SOUS LA NEIGE

tout un monde neige.gif

Album de Kate MESSNER & Christopher SILAS NEAL (ill.)
Traduit de l’américain par Lola Salines
Éd. Gründ
Oct. 2011 – 9,95 €

La neige a recouvert les sous-bois. Tout est blanc et lisse et les skis crissent sur la neige. Mais que se passe-t-il sous la neige ? Une musaraigne slalome entre les stalactites, des campagnols cherchent leur dîner pendant que des castors le savourent, que des grenouilles sommeillent et que les ours hibernent… 

Le soir, après avoir longtemps glissé sur la neige, la petite fille s’endort blottie sous ses couvertures et rêve de tous ces animaux qui « mangent, dorment, se cachent et jouent vraiment sous la neige d’hiver » comme nous l’apprennent quelques pages documentaires. 

Cet ouvrage, entre album et documentaire, est très simple et très beau à la fois. Tout en blanc et bleu glacé, avec des touches de bruns là où les animaux se nichent, il évoque avec justesse le froid de l’hiver et la beauté des paysages enneigés. On se prend à regretter de vivre dans des contrées où la neige n’envahit que les pages des livres pour enfants…

Ariane Tapinos (janvier 2012)

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23/01/2012 | Lien permanent

UN AIR DE FAMILLES

Un air de familles.gifAlbum
de Béatrice BOUTIGNON
Éd. Le Baron perché, janvier 2013
16 €

Le grand livre des petites différences

Qu’est-ce que c’est une famille ? Une mère ourse qui élève seule ses cinq petits depuis que « papa est parti », un éléphanteau baigné par ses deux parents, des parents manchots avec leur deux fils dont l’un est un pingouin adopté, deux mamans renardes qui lisent des histoires à leur petit, une tribu de mangoustes qui patauge dans l’océan, « papa et Léon, son nouvel amoureux »qui font du vélo avec leurs petites grenouilles…

C’est moins subtil que le très regretté L’Heure des parents de Christian Bruel et Nicole Claveloux (éditions Être, 1999), mais cette énumération de toutes les configurations familiales vient à point nommé en cette période de débats sur le « mariage pour tous ».  Ce sont les enfants, écureuils, lapins, poules, lionceaux, lamas… qui, chacun à leur tour, présentent leur famille. À travers des scènes du quotidien – le bain, le coucher, les jeux – joliment illustrées, cet album se prête à toutes les discussions et il y a fort à parier que les enfants ne seront pas les plus surpris !

Ariane Tapinos (février 2013)

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30/05/2013 | Lien permanent

UN JOUR JE SERAI LIBRE

esclavage,etats-unis,fleuve,musiqueLivre-CD
Écrit et illustré par Sophie KOECHLIN
Récit par Marion Bouquinet
Musique sélectionnée par Stéphane Koechlin
Éd. Kanjil

Octobre 2012 – 25,90 €

Au milieu du XIXe siècle en Louisiane, Noé, petit garçon d'une dizaine d'années, vit dans une plantation de coton. Esclave, comme ses parents, il est vendu au propriétaire du Virginia, un bateau à aubes qui navigue sur le Mississipi. Pour Noé commence la vie de mousse. Quand ses tâches quotidiennes lui en laissent le temps, il écoute les récit de Jeffrey, le pilote qui lui raconte des anecdotes extraordinaires de la vie sur le fleuve et découvre également la musique. Grâce à la nature qu'il observe sur les rives du fleuve, et aux chants des hommes d'équipage le soir sur le pont, Noé garde en lui cet espoir : un jour, c'est sûr, il sera libre.

Situé quelques années avant la guerre de Sécession et l'abolition de l'esclavage, le récit de Sophie Koechlin nous entraîne sur les rives du Mississipi à la découverte des origines du Blues. Magnifiquement illustrées, documentées – on trouve en fin d'ouvrage une présentation des musiciens et des morceaux présents sur le CD, ainsi qu'une histoire succinte de l'esclavage... – les aventures de Noé évoquent l'univers de Mark Twain et permettront aux plus jeunes lecteurs (et aux moins jeunes !) de découvrir les origines et les grands noms du Blues.

Nathalie Ventax (mai 2013)

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20/06/2013 | Lien permanent

PABLO TROUVE UN TRÉSOR

Pablo trouve un trésor.jpgalbum
de Andrée POULIN & Isabelle MALENFANT (illustrations)
Éd. Les 400 coups, coll. Carré blanc, 2e trimestre 2014 – 13€

Chaque jour, Pablo et sa grande sœur Sofia, escaladent la montagne de déchets qui se trouve non loin du bidonville dans lequel ils habitent. Les pieds dans les ordures, ils bravent la saleté du lieu et la méchanceté de ceux qui se comportent en maitres des ordures et rançonnent les enfants. De leur récolte dépend la survie de leur famille. Un trésor – aussi modeste soit-il – a le pouvoir d’améliorer l’ordinaire et de faire rêver les enfants.

Au milieu des images grises de la décharges et du bidonville, Pablo, Sofia, et le chien qui les accompagne, sont les seules tâches de couleur, avec ici et là, dans le monceau d’immondices, quelques reflets colorés qui sont autant de promesses et peut-être même des trésors. Leurs rêves de poulet, de bonbons au miel, de glace… aussi sont colorés mais leur univers reste saturé de gris.

Rares sont les albums sur la pauvreté et celui-ci est, à ce titre, remarquable. Parce qu’il peut se lire comme l’histoire d’une aventure pleine de dangers, il peut permettre d’aborder utilement ce sujet avec des enfants qui seront surement surpris de découvrir que pour Pablo et Sofia un livre est un trésor…

Ariane Tapinos (mars 2015) 

A lire, dans la même collection : Tu me prends en photo, de Marie-France Hébert et Jean-Luc Trudel (2011)

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18/03/2015 | Lien permanent

UN CHANT DE NOËL

Un chant de Noël.jpgalbum conte
de Charles DICKENS & Roberto INNOCENTI (illustrations)
Traduit de l'anglais par Marcelle Sibon
Éd. Gallimard Jeunesse, (première édition 1996 pour le texte, 1990 pour les illustrations) NE :octobre 2015, 152 pages - 25€

Le Chant de Noël de Dickens, - chant en cinq couplets dans lequel le vieux Scrooge, irascible et avare homme d'affaires, obnubilé par l'argent - est visité par les fantômes des Noëls passés, présents et futurs, et apprend à célébrer Noël, est un classique que l'on ne présente plus.
Les éditions Gallimard rééditent enfin ce grand texte dans un très beau format illustré par Roberto Innocenti.

Extrêmement documentées, les illustrations de Roberto Innocenti reconstituent un Londres en pleine industrialisation, où les fêtes de Noël sont célébrées par des enfants en haillons. 

L'éclairage « à la bougie » et la dimension intimiste des scènes et des intérieurs pourtant plus familiers, plus clairs et joyeux, peinent à contrebalancer la présence menaçante de la ville où règne le froid et la misère. La joie qui transparaît sur les visages - même des plus pauvres -,  les guirlandes de houx, les châtaignes grillées et les épluchures d'oranges sont autant de petits indices qui évoquent les fêtes de Noël mais ne font pas oublier l'envers moins reluisant de ce décor de fêtes.

« Faisons leur voir une place hypothétique de Londres, une ruelle habitée par des fantômes, des miséreux, une ville parmi les pires du monde, mauvaise, sale et polluée. Je voulais faire respirer au lecteur l'air chargé de fumées et de poussières de charbon (...) ,bref montrer l'enfer d'une industrialisation insoucieuse des désastres provoqués en échange de gains faciles.»¹ Le but visé par Roberto Innocenti en illustrant ce conte était de lui conférer un cadre, un décor particulier et reconnaissable... Mission accomplie avec son sens du détail, sa minutie et son talent coutumiers. Le contraste entre le texte plein d'espoir, célébrant la compassion, l'humanité, le partage - bref , toutes les valeurs associées traditionnellement à Noël - et les aspects les plus sombres de l'illustration donnent un contexte réaliste au conte de Dickens et en font une édition incontournable pour tous ceux, jeunes ou vieux, qui souhaitent découvrir, ou redécouvrir l'un des textes les plus connus de Charles Dickens.

Nathalie Ventax (décembre 2015)
¹ in Le conte de ma vie. Entretiens avec Roberto Innocenti
, Rossana Dedola et Roberto Innocenti, éditions Gallimard, novembre 2015.

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29/11/2015 | Lien permanent

UN RÊVE DE LIBERTÉ

égalité,genre,travail,annees 60,loi1965, le droit du travail des femmes
album & documentaire
de Marion LE HIR DE FALLOIS & Solenne LARNICOL (illustrations)
Éd. Kilowatt, coll. Un jour ailleurs, février 2017 - 15,80€

Claire a quitté Paris pour s’installer avec sa mère dans une petite ville. Or dans la France des années 60, à fortiori à l’extérieur de la capitale, la situation de Claire est exceptionnelle : seule enfant de parents divorcés dans sa nouvelle école, où ne vont que des filles, Claire est surtout la fille de la première - et bien sûr unique - femme médecin de la ville. Dans la famille de Sylvie, qui devient très vite la meilleure amie de Claire, tout est très différent et les ambitions professionnelles de sa mère ne sont encore qu’à l’état de rêves.

C’est que, jusqu’à la loi du 13 juillet 1965, les femmes mariées ne peuvent ouvrir un compte en banque, ni exercer une profession sans l’autorisation de leur mari.

Claire et Sylvie ne vivent pas au temps des dinosaures, elles appartiennent à la génération des grands-parents des écoliers et écolières d’aujourd’hui et contrairement à leurs propres mères, elles pourront chacune exercer librement le métier de leur choix.

Il n’est jamais inutile de rappeler aux enfants que ce qu’ils croient acquis depuis la nuit des temps en matière de droits sociaux est en fait le fruit de conquêtes récentes qu’il leur appartiendra de préserver. C’est là le principal mérite de cet album qui permet d’ouvrir une discussion autour de l’égalité des droits entre les femmes et les hommes et qui, à travers les images de ces petites filles en blouses grises occupées à faire les majorettes le jeudi après-midi, raconte, comme le dit la chanson « un temps que les moins de vingt ans… ». L’histoire est du reste complétée par quelques pages documentaires (et une recette de gâteau !) qui mettent en perspective l’évolution des droits des femmes en France et ailleurs.

On regrettera seulement que le sous-titre de l’album « 1965, le droit du travail des femmes » puisse laisser penser aux enfants d’aujourd’hui que les femmes ne travaillaient pas avant cette date (ce qui est d’ailleurs contredit par la mère de Claire), alors qu’elles ont toujours travaillé et formaient déjà 39% de la population active en 1906*. Surtout, si les femmes sont entrées massivement sur le marché du travail au cours du XXe siècle, c’est avant tout du fait de l’évolution de leur accès à l’éducation et de la maitrise de leur fécondité.

Ariane Tapinos (mars 2017)

* Jeanne-Marie Wailly, Les différentes phases du travail des femmes dans l’industrie, Cairn.info

Retrouvez ici toutes nos critiques sur les questions d'égalité des sexes.

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06/03/2017 | Lien permanent

UN AMOUR DE BALLON

Un amour de ballon .jpgalbum
de Komako SAKAÏ
Adapté du japonais par Florence Seyvos
Éd. L'école des loisirs, mars 2005 - 12,70€

Ce jour-là, le marchand a donné un ballon à Akiko. Pour ne pas perdre ce joli ballon jaune sur le chemin du retour, la maman d’Akiko le lui a attaché au doigt. Et comme il s’est envolé à peine arrivé à la maison, elle l’a lesté avec une cuillère. Toute la journée Akiko va jouer avec son ballon, comme avec un ami. Elle lui parle et partage même son goûter avec lui. Mais voilà qu’une bourrasque emporte le beau ballon et qu’il est maintenant coincé entre les branches d’un arbre. Quel désespoir pour la petite Akiko qui avait rêvé de le serrer dans ses bras pour s’endormir. 

Elle est triste et son petit visage poupin se couvre de larmes devant cette séparation trop brutale. Mais alors qu’elle est couchée, elle a l’idée de regarder par la fenêtre et y découvre son ballon luisant dans la nuit comme un clair de lune qui ne serait que pour elle. Rassurée par cette présence, à bonne distance, elle va pouvoir s’endormir.

Depuis Le Ballon rouge d’Albert Lamorisse, on sait qu’un ballon peut être un merveilleux compagnon de jeu et combler bien des vides. Alors, même si Pascal est bien plus grand qu’Akiko et qu’il doit affronter tous les voyous de Paris et plein d’adultes imbéciles, cet Amour de ballon, nous fait irrésistiblement penser à ce grand classique du cinéma pour enfants et de la littérature de jeunesse. Deux époques, deux continents, mais dans les histoires, les enfants s’amusent toujours avec un rien et s’inventent des amis qui consolent leurs peines. Après le magnifique Moi, ma maman à moi..., publié aux éditions de La Joie de Lire, Komako Sakaï nous revient avec cette histoire toute simple et pleine de tendresse. Cette auteure japonaise, dont on apprend par le catalogue de l’École des loisirs qu’elle a reçu une importante distinction dans son pays, a un talent inimitable pour restituer les expressions du tout petit et nous faire partager ses tourments affectifs. On a hâte de découvrir d’autres œuvres de cette jeune femme décidément très douée.

Ariane Tapinos (première publication de l'article : mai 2005)
 

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02/02/2015 | Lien permanent

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