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Rechercher : tu me prends en photo

TU ME PRENDS EN PHOTO

Photo.gifAlbum de Marie-Francine HÉBERT et Jean-Luc TRUDEL (ill.)
Éd. Les 400 coups, coll. Carré Blanc
4e trimestre 2011 – 11,90€

Un photographe et deux enfants. La petite fille s’adresse, silencieusement, à l’adulte: «Tu me prends en photo. Pour quoi donc…» Objet de l’attention du photographe, l’enfant se refuse à lui parler et c’est en silence qu’elle répond à la question qui jamais n’est posée : «Pourquoi ne parles-tu pas ?» De toutes les horreurs de la guerre et de la misère, celle qui empêche la fillette de parler c’est de savoir que le photographe n’est là que pour faire ses photos, qu’elle ne sera jamais vraiment sujet de son histoire qui s’étalera sur les pages des journaux, loin de chez elle, loin de sa guerre, de sa faim, de sa douleur. Elle sait que l’homme repartira, comme il est venu, richement vêtu, et que seule cette larme sur sa joue témoignera de son implication. 

Avec son texte répété comme une supplique et ses images aux tons sourds, cet album est d’une rudesse absolue. Aucune concession, aucun soulagement ne vient d’entre ses pages. Ici, à l’abri de la guerre, les visages de ces enfants nous diront-ils quelque chose de ce qu’ils vivent, là-bas? Comment témoigner sans trahir? Quelle est la nature de cette relation entre le photographe, adulte nanti et l’enfant en souffrance? Comment relier ces deux temporalités: celle de l’instant et celle de la durée des conflits et des peurs?

Un album qui, parce qu’il pose toutes ces questions, nous incite à tenter d’y répondre.

Ariane Tapinos (mars 2012)

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04/04/2012 | Lien permanent

Zoé tout court | roman de Charise Mericle HARPER

zoé tout court.gifTexte et illustrations M.C. Harper
Traduit de l’américain par Anne Delcourt | éd. Nathan | février 2009 | 158 pp. - 8 €

Dur de s’appeler Zoé quand trois autres filles de sa classe de CE2 portent le même nom. Notre héroïne propose, puisque les trois autres se voient accoler la première lettre de leur nom de famille à leur prénom, de s’appeler Zoé, tout court. Ce qui bien sûr va se transformer en «Zoé-tout-court», on l’aura deviné ! Cela ne lui plaît pas beaucoup, mais ne l’empêche pas de garder le moral. Il faut dire qu’elle a un secret, Zoé-tout-court, elle est un peu super héroïne (comme les «Moyens Superhéros» dont elle invente les histoires) : elle est capable de deviner quand quelqu’un est malheureux, «même s’il fait semblant d’être heureux et que c’est vraiment un bon acteur». Et là, Zoé est sûre que madame Luther, son excentrique voisine d’en face, qui est aussi enseignante dans son école, est malheureuse depuis que son chat Chiffon s’éloigne d’elle. Elle trouve assez vite une idée pour rendre le sourire à madame Luther…

Comme elle aime prendre des photos, Zoé photographie Chiffon, en fait des photocopie en taille réelle (de chat) et prend des photos (encore) du faux Chiffon dans des endroits de la ville (bibliothèque, supermarché, poste…) d’où il enverra des cartes postales à sa maîtresse. Pas sûr que madame Luther apprécie, surtout que Chiffon vient à disparaître et qu’elle interprète les cartes postales comme des demandes de rançon !

Histoire de chat ou pas, ce qui est réussi dans ce premier volet d’une série qu’on nous annonce longue chez Nathan, c’est le ton, et l’objet. Le ton est celui d’une gamine de 8, 9 ans, débrouillarde et malicieuse (comme il se doit), qui livre aux lecteurs (des gamins malicieux et très éveillés, comme tous les enfants de nos clients en librairie !) ses impressions sur le monde qui l’entoure et les drôles de personnages que sont parfois les adultes. L’objet, ensuite, c’est un petit livre relié rose (dommage… pour les garçons, ou plutôt leurs parents qui n’achèteront pas, à tort), émaillé d’amusants dessins et de quelques photos, notamment celles, savoureuses, de Chiffon en promenade. À lire après les «premières lectures» et avant les premiers grands romans.

Ariane Tapinos (avril 2009)

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13/04/2009 | Lien permanent

COMMENT JE ME SUIS DÉBARRASSÉ DE MA MÈRE

Comment je me suis….jpgroman
de Gilles Abier
Éd. Actes Sud junior, coll. Romans Ados, mai 2015, 123 pages – 12€

Deux garçons, deux filles, quatre histoires d’amour et de haine. Quatre nouvelles qui, à la lecture du cinquième chapitre, forment un roman

La mère d’Etienne est dépressive (maniaco-dépressive ?). Elle est à la fois indifférente et intrusive. Elle enchaine les petits amis jusqu’à Simon, un garçon beaucoup plus jeune qu’elle qui finit par la quitter lassé de sa possessivité et de sa jalousie maladive. Elle le harcèle… Etienne prend, avec l’accord du médecin, la douloureuse décision de la faire interner.

La mère de Jessie est aussi sa manager : elle la coach dans sa pratique du tennis. Elle est prête à tout pour que sa fille gagne les compétitions auxquelles elle participe. A tout et même au pire…

Alexis a trois raisons de ne pas aimer sa mère. Elle le lui rend bien et le laisse partir sans un regret.

Solène est affublée d’une mère ultra intrusive. Elle veut être partout, se mêle à ses amis, la suit sur les réseaux sociaux… Elle lui inflige ce que sa propre mère lui a fait subir, dans une version moins high tech, et plus encore…

Ces quatre personnages vont se rencontrer, dans le cinquième chapitre, à la sortie d’un concert, autour d’un petit garçon de six ans, Mathis. Un enfant qui lui aussi aimerait bien se débarrasser de sa mère.

mère,famille,adolescence,violence,relation mère-fille,relation mère-fils

Gilles Abier excelle dans l’écriture de ces récits courts et percutants (il suffit de se rappeler de Accrocs – Actes Sud 2009 -, précédent recueil de nouvelles, elles aussi reliées entre elles pour former un roman). Ilatteint ici le sommet de son art avec ces textes tranchants qui mettent à mal l’amour filial et maternel. Avec ces récits, Gilles Abier interroge la complexité des relations entre une mère et son enfant. L’ambivalence de l’amour qui peut se muer en haine. C’est dérangeant mais c’est aussi un exutoire des sentiments qui à l’adolescence plus encore qu’à tout autre âge de la vie, mêlent les contraires.

C’est aussi, et surtout, remarquablement écrit. 

Ariane Tapinos (juillet 2015)

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16/07/2015 | Lien permanent

JE PRENDS L'AVION

Je prends l'avion.jpgdocumentaire
de Dominique FOUFELLE Mother VOLCANO (illustrations)
Éd. De La Martinière Jeunesse, juin 2015

Des préparatifs (bagages, animaux domestiques…) à l’atterrissage (passer la douane, récupérer ses bagages, décalage horaire) en passant par le vol lui même (vitesse, équipage, repas…), à la lecture de ce documentaire vous saurez tout, absolument tout ce qu’il faut savoir pour prendre l’avion ! Didactique et ludique à la fois, avec ses images très stylisées et riches en pictogrammes et son format à l’italienne,  il détaille toutes les étapes d’un voyage en avion et on y trouve de nombreuses informations le plus souvent absentes des autres documentaires sur le même sujet. 

Des informations bien utiles : comment passer les contrôles de sécurité, combien dure réellement un voyage en avion en tenant compte des trajets ville – aéroports et des temps d’embarquement, comment se repérer dans un aérogare et lire les panneaux d’affichages, qu’est-ce qu’un décalage horaire… ou un peu moins indispensable : pourquoi ne peut-on ouvrir les hublots ou emmener son éléphant en avion (ni son rongeur), ou encore son camembert si on va dans certains pays comme les Etats-Unis … 

Et, ne boudons pas notre plaisir, on y trouve également une petite mention bien utile  « On dit toujours « le pilote », « le mécanicien »,  « le contrôleur »… Mais aujourd’hui, il y a des femmes dans tous les métiers de l’aéronautique : pilote, contrôleuse, mécanicienne. Pas seulement des hôtesses ! »

Un documentaire indispensable pour celles et ceux qui ont la chance de partir en voyage cet été !

Ariane Tapinos (juillet 2015)

avion,voyage,vacancesSur le même sujet, moins détaillé mais très adapté aux plus petits : Voyage en avion,  de Stéphane Ledu & Catherine Brus, aux éditions Milan, coll. Mes P’tits docs, 2007.

 

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25/07/2015 | Lien permanent

L’HISTOIRE VRAIE DES GRANDES PHOTOS

photo,cinema,histoiredocumentaire
de David GROISON & Pierangélique SCHOULER
Éd. Actes Sud Junior, mai 2014 – 16,50€

Après les passionnants Prises de vue. Décrypter les photos d’actu. (2012) et Photoshopées. Les images disent-elles la vérité (2013), voici le nouveau documentaire sur la photo de David Groison et Pierangélique Schouler. Il s’agit ici d’analyser 20 photos célèbres, de découvrir le contexte dans lequel elles ont été prises et de comprendre ce qui a présidé à leur postérité. Grands moments ou faits sociaux de l’Histoire récente (le débarquement, du 6 juin 1944, le bombardement d’Hiroshima, le travail à la chaine, l’apartheid…), ou personnages connus (James Dean, Albert Einstein ou Marilyn Monroe), ces photos sont devenues des archétypes, des icones.

Elles sont porteuses de sens au-delà de ce qu’elles représentent et c’est ce qui rend leur histoire si intéressante. Comment ont-elles été prises ? Ont-elles été modifiées ? Ont-elles eu immédiatement un grand succès ou sont-elles devenues célèbres longtemps après ? Qui est le, la photographe ?

photo,cinema,histoireAutant de questions auxquelles les deux auteurs répondent avec le langage clair auquel ils nous ont habitués dans leurs deux précédents ouvrages. Ce documentaire – qui intéressera les adolescents mais également les adultes – participe d’une éducation du regard au croisement de l’histoire et de l’art.

Ariane Tapinos (mai 2014)

A noter : Ce livre est paru avec deux couvertures. Un peu gadget mais amusant !

A lire également sur notre blog, la critique de Prises de vue. Décrypter les photos d’actu

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25/05/2014 | Lien permanent

LE PETIT PHOTOGRAPHE DE BAMBA

afrique,photoalbum
de Christian EPANYA
Éd. du Sorbier, mai 2007 - 13,20€

Amadou est né et vit dans le petit village de Bamba. Bien que fils de pêcheur, il déteste l’eau. Sa passion, c’est de collecter toutes sortes d’objets hétéroclites avec lesquels il joue et fabrique d’autres objets. C’est ainsi qu’un jour, il trouve une vieille boîte de conserve rouillée et, avec les instructions dénichées dans un vieux journal, il fabrique un appareil photo. Ses débuts de photographe sont pour le moins difficiles,mais à force de persévérance et de passion surtout, il devient un vrai photographe.

Entré comme apprenti dans son studio, il apprend le métier auprès de Papa Diallo, le seul photographe de toute la région. Plus tard, il remplace le maître et transforme le studio à son idée. Photographe de toutes les grandes occasions (mariages,fêtes, célébrations...), il propose également à ses clients de les photographier devant de faux décors, de grands trompe-l’oeil très réalistes. Ainsi, « ceux dont l’aventure vers l’Europe s’était arrêtée à Bamako et qui voulaient faire croire au village qu’ils étaient bien partis posaient devant un décor représentant un gros avion » ou frimaient devant la tour Eiffel...

On retrouve dans ce bel album tout le talent Christian Epanya, celui du très beau Taxi-brousse de Papa Diop (éd Syros, 2005). Ses images, de véritables tableaux,racontent comme aucunes autres, l’Afrique des petits villages, de ladébrouillardise et de la solidarité. Il aborde avecfinesse, et humour, les questions de l’exil et de la relation sidécalée de l’Afrique avec l’Europe.

Ariane Tapinos (première publication : juillet 2007)

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27/04/2014 | Lien permanent

PRISES DE VUES. Décrypter la photo d’actu

Prises de vue.gifDocumentaire de David GROISON & Pierangélique SCHOULER
Éd. Actes Sud Junior, mars 2012 – 16€

Nous vivons dans un monde saturé d’images et d’images-chocs: guerres, catastrophes naturelles, faits divers, exploits sportifs… D’où viennent ces images ? Comment sont-elles pensées, cadrées ? Que nous disent-elles, que nous cachent-elles aussi ? Autant de questions (et bien d’autres) que ce petit (par le format presque carré) documentaire aborde avec clarté. Et le résultat est tout simplement passionnant !

Treize thèmes ou notions sont abordés au fil de l’ouvrage: le point de vue, le champ et le hors-champ, l’échelle, le net et le flou, les lignes de force, la légende… Chaque notion est introduite par plusieurs photos et développée au travers d’un entretien avec l’auteur de l’une de ces photos (dans quelles conditions la photo a-t-elle été prise, quelle était l’intention du photographe?)

Au final, c’est une sorte de petit vademecum à l’usage de tous (adolescents et adultes) pour apprendre à regarder les images de l’actualité et, par là, quitter la position passive qui est trop souvent la nôtre devant le flux continu d’images que nous impose un monde pris de vitesse et épris d’informations.

Ariane Tapinos (mars 2012)

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07/04/2012 | Lien permanent

C'EST QUI LE PETIT ?

C’est qui le petit.gifImagier photo
de Virginie VALLIER (photos)
&
Corinne DREYFUSS (textes)
Éd. Thierry Magnier
Mars 2013 – 12,30 €

Qu’est-ce qui est petit, qu’est-ce qui est grand ? Est-ce que c’est une question de taille, de regard, de distance ? Est-on toujours le petit d’un plus grand ? Avec de très belles photos qui mettent en regard un petit et un  grand (mais pas toujours celui qu’on croit : un bateau en papier est bien plus grand qu’un vrai bateau navigant sur la ligne l’horizon…), Corinne Dreyfuss et Virginie Vallier (l’auteure des photos), nous invitent à aborder toutes ces questions. Leur imagier rassemble dix-huit associations, inspirées des contes, des comptines et des jeux d’enfants, qui forment une invitation à un « petit atelier de philosophie » pour les plus petits et tous ceux qui se demandent encore : c’est quoi devenir grand ?

Ariane Tapinos (mars 2013)

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12/06/2013 | Lien permanent

QUE S'EST-IL PASSÉ ?

Que s'est-il passé?.jpgalbum 
de Nicolette HUMBERT
Édition La joie de Lire, Coll. « Tout-petits photo », décembre 2013 – 10€

Sur la page de gauche, un dessin à la peinture à l'eau. Sur la page de droite de grandes traces ont gâché le dessin. Que s'est-il passé ? Sur la page de gauche, un petit voilier attend sur la rive. Sur la page de droite, le voilà parti ! Que s'est-il passé ? A gauche, quelqu'un arrose ses salades, mais voilà que sur la droite, un gros lapin a l'air bien coupable … Que s'est-il passé ?

En dix paires de photos aux couleurs et lumières remarquables, Nicolette Humbert laisse les tout-petits mener l'enquête dans un univers familier et champêtre. On y retrouve les objets du quotidien, mais aussi des petites bêtes, des fruits, des fleurs... 

 

Un imagier photo idéal pour se raconter les petits événements du quotidien, pour jouer à trouver toutes les différences entre la photo d'origine et celle qui suit, pour commencer à comprendre, tout en douceur les relations de cause à effet (rien de moins!).

Nathalie Ventax (mai 2015)

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16/06/2015 | Lien permanent

TU ME RACONTES TES TATOUAGES ?

Tu me racontes tes tatouages?.jpgalbum
de Alison MCGHEE & Eliza WHEELER (illustrations)
Traduit de l'américain par Laurana Serres-Giardi
Éd. Rue du monde, coll. Coups de coeur d'ailleurs, mai 2016 – 16€

Plutôt qu'une histoire du soir piochée dans un livre, P'tit bonhomme demande à son père de lui raconter  l'origine de ses tatouages. Que d'histoires sont gravées sur le corps de ce papa, et toutes empreintes d'amour et de poésie : un dragon, souvenir d'un livre d'enfant, un manège, souvenir du jour où il a embrassé une jolie fille, et enfin un cœur et de curieux chiffres en son centre...

Un joli album délicat et tendre, une petite bulle de poésie piochée dans la jolie collection « Coup de cœur d'ailleurs » des éditions Rue du monde.

Claire Lebreuvaud (mai 2016)

D'autres - excellents - titres dans la même collection à retrouver sur notre blog :
Regarde en haut
Que caches-tu dans ton dos ?
Bébé lézard, bébé bizarre

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22/05/2016 | Lien permanent

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