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VÉRO EN MAI (RÉEDITION)
album documentaire
de Pascale BOUCHIÉ & Yvan POMMAUX (illustrations)
Éd L'école des loisirs, (mai 2008) NE : avril 2018 - 16,50€
Véro vit avec sa famille– ses parents, son frère Vincent qui a seize ans et sa petite soeur Valérie – en banlieue parisienne. Du haut de ses neuf ans, elle assiste aux événements de mai 1968 : les grèves, les manifs, les occupations d’usines et de salles de classes, mais aussi les tensions entre son frère et ses parents et les disputes familiales autour des dernières informations.
Avec elle le lecteur en herbe d’aujourd’hui découvre le quotidien d’une famille de Français moyens à la fin des années soixante. Le cadre de vie – et jusqu’au plan de l’appartement de la famille de Véronique – les habitudes, les vêtements, les événements internationaux– l’assassinat de Luther King, la guerre du Viêt-Nam –tout y est, et plus encore : l’air du temps. Les petits détails qui permettent au lecteur du XXIe siècle de mesurer les évolutions entre son monde et celui de ses parents ou grand-parents. Sur le modèle du tout aussi réussi Avant la télé,Véro en mai (en référence au film de Louis Malle, Milou en mai ?) est un formidable documentaire, qui s’habille des couleurs de l’album (et qu’elles sont belles les couleurs de Nicole Pommaux !) et invite à une lecture partagée entre les générations. C’est aussi un« vrai » documentaire – et il y en a peu qui s’adressent aux enfants – sur Mai 68.
Loin des querelles de chapelles et des batailles d’arguties entre soixante-huitards et anti-soixante-huitards, ce livre propose, à travers l’image et le texte, la vision des événements de Mai 68 par une enfant de l’âge des lecteurs auxquels il s’adresse. Il donne à l’image toute sa valeur documentaire, dans une expression très cinématographique. En plus de l’information factuelle et historique, on y trouve le regard décalé et souvent malicieux de cette petite fille qui observe le monde qui l’entoure et écoute les conversations des adultes.
Sur la quatrième de couverture, c’est le célèbre pavé de Mai 68 qui parle : « Mai68 fut bien un pavé de désirs jeté dans une marre d’ennui, provoquant un grand plouf ! dont l’onde frémit encore. Tout a été dit sur ce mois-là de cette année-là. Qui n’a pas donné son avis ? Par quels yeux ne l’avons-nous pas vu ? Ceux d’un chat, d’un oiseau ? Un enfant ! C’est d’un enfant, de son regard que nous avons besoin ? Il y avait bien des enfants dans ce pays en 1968 ? »
Cette fois-ci tout est dit !
Ariane Tapinos (première publication : avril 2008)
D'autres albums d'Yvan Pommaux à retrouver sur notre blog : Avant la télé & J'veux pas y aller !
21/04/2018 | Lien permanent
LE SOURIRE DE LA MONTAGNE
Album
de François PLACE
Éd. Gallimard Jeunesse, octobre 2013
16 €
« J’ai fait graver ce sourire pour ceux qui viennent de loin et ceux qui viendront après nous. Dans mille, deux mille ou dix mille ans, qui peut savoir ce qu’ils en feront ? Ton sourire m’est tout aussi précieux »…
C’est, vous l’aurez compris, une histoire de transmission : transmission familiale d’un grand-père à sa petite-fille, d’un roi à son peuple, d’un vieux montagnard à des voyageurs, d’une culture à une autre culture, d’un temps passé à un temps futur, d’une sagesse présente à une sagesse universelle…
Le lecteur est transporté dans ce voyage initiatique à travers espace et temps par un texte et des images d’une grande maîtrise.
Merci à François Place de nous offrir cette belle fenêtre d’espoir, de sérénité et d’élan vers un avenir positif !
Josuan (février 2014)
PS : cet album évoque les statues monumentales des trois bouddhas de Bâmiyân, en Afghanistan. Ces splendides sculptures, inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco, on été détruites en mars 2001 par les talibans.
01/03/2014 | Lien permanent
L’INCROYABLE HISTOIRE DE JEMMY BUTTON Le garçon que Darwin ramena chez lui
Album
de Jennifer UMAN & Valério VIDALI
Design Typographique Alix Barzelay, traduit de l’anglais par Christine Mignot.
Éd. Circonflexe, octobre 2013 - 14€
Orundicello vit sur une petite île lointaine de la Terre de Feu, perdue au milieu de l’océan. Un jour, un capitaine de la flotte anglaise aborde la côte et propose à sa famille, en échange d’un précieux bouton, de prendre en charge son éducation. Orundicello, devenu Jemmy Button, va suivre l’équipage pour « s’instruire comme ceux de la classe supérieure chrétienne et victorienne… dans l’espoir qu’il civilise à son tour les natifs ». Trente deux ans plus tard, il quitte l’Angleterre et revient dans son île…
Ce livre est inspiré d’une histoire vraie dont les détails figurent en fin d’ouvrage.
La grande originalité est de proposer par le média de l’album, à de jeunes lecteurs, une réflexion sur les notions de « sauvage » et de « civilisé ». Les illustrations pleine page, d’une grande qualité, accompagnent le texte tout en y ajoutant leur part de narration. Les images, pleines de détails, d’humour, de trouvailles, sont le fruit de la collaboration très réussie entre une artiste anglaise et un illustrateur italien.
Cet album a d’ailleurs été récompensé à la 4e CJ Picture Book Arward et sélectionné pour l’exposition des illustrations de la Foire du Livre pour enfants de Bologne.
Un vrai coup de cœur que nous vous invitons à découvrir très vite !
Josuan (février 2014)
26/02/2014 | Lien permanent
ARNO ET SON BALLON
Album
de Yvonne JAGTENBERG
Adapté du néerlandais par Alain Serres
Éd. Rue du monde
Juin 2014 - 16 €
Les parents d’Arno lui ont offert un beau et vrai ballon de football et le petit garçon décide d’aller dehors jouer avec. Il le porte bien serré contre lui de peur de l’abîmer. À quelques rues de chez lui il y a un grand terrain de foot, mais les deux équipes qui s’y affrontent sont au complet et n’ont donc pas besoin d’Arno. En revanche, le garçon qui regarde le match depuis la ligne de touche veut bien jouer avec lui. Encore leur faut-il une cage pour les buts… En quête du terrain et des buts dont ils ont besoin, ils rencontrent une fille et un grand garçon. Ce dernier les mène tous les quatre dans un champ bordé de deux paires d’arbres qui feront des parfaits buts. Ils peuvent enfin jouer et quand Arno rentre chez lui il est un tard, le ballon n’est plus aussi neuf mais peu importe, le match était formidable !
Pas question ici de compétition mais du plaisir de jouer, de faire des rencontres et de partager avec des amis. Un album qui, avec ses dessins un peu naïfs aux couleurs fraîches et dont on aperçoit les traits, a beaucoup de charme. Il a également le mérite de montrer la diversité des personnes (trois garçons, une fille, trois blancs, un noir) et de leurs lieux de vie (la ville, la campagne, une citée). Le texte est simple mais le récit est bien rythmé, grâce à une habile mise en page qui distingue le temps de la promenade et des rencontres et l’accélération du match.
Ariane Tapinos (juin 2014)
24/06/2014 | Lien permanent
CHARLIE & PAPY
Album
de Amy HEST (texte)
et Helen OXENBURY (illustrations)
Traduit de l’anglais par Alice Delarbre
Éd. Flammarion Père Castor, janvier 2014
12 €
Tom écrit à son grand-père pour lui demander quand il viendra enfin le voir et rencontrer son petit chien Charlie – que nous avions, nous lecteurs, déjà eu la chance de découvrir dans l’adorable Bonne nuit Charlie. Papy lui répond qu’il sera là dimanche, mais que n’ayant « jamais eu ce genre d’ami », il ne peut promettre de s’entendre avec Charlie. Dimanche arrive et Tom et Charlie vont à la gare chercher Papy. Il neige à gros flocons et à peine ont-ils quitté la gare avec Papy qu’une bourrasque emporte sa casquette. Bien sûr… Charlie, n’écoutant que son courage, s’enfonce dans la neige pour récupérer le couvre chef. Et voilà le début d’une amitié sincère entre le vieil homme et le jeune chien !
Rien de révolutionnaire dans ce joli album mais on ne se lasse pas des images pleines de tendresse d’Helen Oxenbury. Son trait est aussi juste qu’il s’agisse du museau de Charlie, du minois de Tom ou du regard attendri de Papy. Et il y a si peu (mais de plus en plus) d’albums dans lesquels les grands-parents ne sont pas un prétexte à aborder les sujets de la mort ou de la maladie, qu’il serait dommage de bouder notre plaisir.
Ariane Tapinos (février 2014)
cf. Note de lecture sur Bonne nuit Charlie
10/03/2014 | Lien permanent
ON N'EST PAS DES POUPÉES. Mon premier manifeste féministe

Album
de Delphine BEAUVOIS (texte)
& Claire CANTAIS (illustrations)
Éd. La ville brûle, coll. Jamais trop tôt, sept. 2013
13 €
De magnifiques collages qui mêlent photos, dessins, motifs, sur fond de grands aplats de couleurs, au service d’un « premier manifeste féministe » qui s’assume avec humour et intelligence. Si l’égalité des sexes a le vent en poupe, il est encore bien rare que les albums (les éditions Talents Hauts exceptées), se revendiquent du féminisme. Qui n’a pas entendu quelqu’un-e dire « je ne suis pas féministe mais… ». Ici, rien de tel, ces petites filles, à qui personne n’aura l’idée de reprocher d’avoir brûlé leurs soutiens-gorge (un des grands mythes de l’antiféminisme), s'affirment haut et fort : elles ont des choses à dire et revendiquent de choisir une manière de grandir qui leur laisse le choix d’être les femmes qu’elles souhaitent.
Le livre se termine sur une belle double page qui présente de courtes biographies de femmes célèbres ou imaginaires (Rosie, l’ouvrière en bleu de travail qui symbolise les femmes ayant remplacé les hommes dans les usines américaines durant la Seconde Guerre mondiale).
Un album ludique et beau à déclamer dans toutes les cours de récré !
Ariane Tapinos (octobre 2013)
13/10/2013 | Lien permanent
YEGHVALA la belle sorcière
Album de Catherine JEANDRIN
et Nathalie NOVI
Éd. Didier Jeunesse
Septembre 2012 - 14,20 €
Cet album de conte reprend des thématiques connues, des personnages traditionnels qui appartiennent à l’imaginaire universel, mais il s’inscrit dans la culture tsigane.
Une nuit d’hiver, la petite Yeghvala naît dans une modeste roulotte. Cette fillette va connaître un destin exceptionnel : elle est marquée du sceau des sorcières.
Celles-ci, venues des quatre coins du monde, se penchent sur son berceau et lui font chacune un don. Devenue une très belle jeune fille aux longs cheveux, Yeghvala use de ses pouvoirs magiques pour séduire Zlato le forgeron… L’histoire nous est contée à deux voix : le texte et les images s’harmonisent pour transporter le lecteur dans cet univers magique. Des formulettes prennent part au récit qu’elles scandent et sont mises en valeur par un jeu de typographies colorées.
Les illustrations aux couleurs vibrantes, le plus souvent pleine page ou double page sont d’une grande qualité expressive.
Le récit d’une belle densité réserve des surprises, des rebondissements qui enchanteront les lecteurs. Un album de grande qualité à recommander sans réserve !
Josuan (novembre 2012)
27/12/2012 | Lien permanent
L'OURS QUI AIMAIT LE SUCRE D'ÉRABLE
Album de Lynd WARD
Adapté de l’américain par Catherine Bonhomme
Éd. Le Genévrier, coll. Caldecott
Août 2012 – 17 €
Voici l’histoire de Johnny Orchard qui décida qu’il était grand temps que sa maison s’orne, comme celles de ses voisins, d’une belle peau d’ours. Mais en lieu et place d’une peau de plantigrade, c’est un ourson qu’il ramène de la forêt ! Un ourson très gourmand et qui grandit vite, bien trop vite au goût des habitants du village dont il saccage les récoltes et les provisions. Johnny est sommé de reconduire son compagnon dans la forêt. Mais chaque fois l’ours retrouve le chemin de la ferme du village. Il ne reste plus à Johnny qu’une bien triste chose à faire. À moins… À moins que la gourmandise de l’ours et son goût prononcé pour le sucre d’érable ne lui offrent une autre issue…
Tout a le charme du passé dans ce bel album aux tons bruns qui évoque la vie dans les forêts d’Amérique du Nord. C’est une jolie histoire, dont la fin, ici racontée comme joyeuse, nous paraît aujourd’hui sans doute moins heureuse. Illustré à la manière de Norman Rockwell, typique des images des années 50, cet album se prête aussi bien à une lecture faite à des petits qu’à une première lecture pour un plus grand qui lit déjà tout seul. Un album qui, par son côté vintage, pourrait bien rassembler plusieurs générations de lecteurs !
Ariane Tapinos (octobre 2012)
10/11/2012 | Lien permanent
Odd et les Géants de Glace | roman de Neil GAIMAN
Illustré par Brett Helquist
Traduit de l’anglais par Valérie Le Plouhinec
Éd. Albin Michel | coll. Wiz | novembre 2010
141 pages – 10 €
Odd, douze ans, est un garçon plutôt malchanceux: son père est mort deux ans plus tôt, sa seule tentative d’abattage d’arbre s’est soldée par un accident qui l’a rendu à moitié infirme. Il affiche en prime un sourire exaspérant quelles que soient les circonstances, ne laissant aucune prise aux commérages qui font tout le sel de la vie de son petit village norvégien (entre deux raids vikings, s'entend).
Pour couronner le tout, sa mère s’est remariée avec le gros Elfred qui fait un beau-père plutôt passable quand il n’a pas bu. Enfin, l’hiver s’éternise alors que le mois de mars est déjà arrivé, confinant Odd et tous les habitants du village dans la salle communale où cette cohabitation forcée commence à échauffer les esprits.
Pour échapper aux bagarres, aux querelles… et aux odeurs, Odd quitte donc la grande salle pour se réfugier dans l’ancienne hutte paternelle, raflant au passage un demi saumon qui devrait lui permettre de manger pendant quelques temps… C’est sans compter la visite surprise d’un renard qui va entraîner le jeune garçon dans une aventure digne de celles des beaux seigneurs chevauchant de fiers destriers dont sont remplies les chansons maternelles. Un très beau conte inspiré d’un épisode de la mythologie nordique, dans lequel on retrouve l'humour du grand conteur qu'est Neil Gailman. Nathalie Ventax
(novembre 2010)
10/12/2010 | Lien permanent | Commentaires (1)
Le Crabe et le Singe | album de Junji KINOSHITA et Kon SHIMIZU (ill.)
Traduit du japonais pas Yachiko Gamo et adapté par Barbara Pillot | Éd. Picquier Jeunesse, octobre 2008 | 15,50 €
Madame Crabe trouve un jour un noyau de kaki et comme elle raffole de ces fruits sucrés et juteux, elle décide de semer le noyau dans son jardin. Elle soigne sa plantation et surveille impatiemment les progrès de l’arbre à kakis. Quand enfin il a atteint sa taille adulte et s’est couvert de fruits mûrs et appétissants, elle se rend compte que ses pinces ne lui permettent pas de grimper les cueillir. Un singe, qui l’observait depuis la montagne, vient lui proposer son aide.
Il grimpe et… s’installe au faîte de l’arbre pour s’empiffrer de kakis. Madame Crabe enrage et quand elle reçoit sur sa carapace un kaki, elle donne naissance à une multitudes de petits crabes. Ces derniers font, eux, preuve d’une grand patience et, avec l’aide d’un marron sauteur, d’une guêpe, d’une bouse de vache, d’un grand bâton, d’un énorme mortier et des «meilleures boulettes de millet de tout le Japon», ourdissent un plan pour se venger du singe indélicat.
Cette histoire japonaise qui date de la fin des années cinquante n’a pas pris une ride. Les images, en noir, gris et blanc, avec des touches de rouge (les crabes, les kakis et quelques fleurs) sont d’une délicieuse simplicité très moderne. Le texte est drôle et sonore (plein de clac clac clac, de bzzzz, de pof pof pof, de clopi-clopa et de broloum broloum) et la punition du singe digne d’un film burlesque ! Et comme le conte se termine quand le singe est, comme Madame Crabe avant lui, «aplati comme une crêpe»… alors l’histoire peut recommencer…
Ariane Tapinos (février 2009)
20/02/2009 | Lien permanent








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