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Les arbres pleurent aussi | album d'Irène COHEN-JANCA et Maurizio A. C. QUARELLO
Éd. Rouergue et Fondation pour la mémoire de la Shoah | mars 2009 | 14 €
Un vieux marronnier rapporte les événements dramatiques qui se sont déroulés sous ses branches, au 263 Canal de l’Empereur à Amsterdam, dès juillet 1942.
Ce bouleversant témoignage, écrit sur un mode poétique, s’accorde parfaitement avec les images délicates aux tons bistres, sépias puis bruns, évoquant les croquis et photos anciennes qui nous restent de cette époque.
La typographie change au fil du récit pour évoquer les interdits faits aux juifs ou pour mettre en valeur les citations du journal d’Anne Frank.
Nous admirons la grande subtilité d’écriture qui mêle harmonieusement le récit actuel du marronnier et le récit passé du journal d’Anne.
Le texte d’une très grande sobriété, économe de mots mais riche de sens, évoque les atrocités de la guerre en laissant des perspectives d’espoir offertes par le renouveau de la nature.
Un regard original et profond, très poignant, qui sans nul doute saura sensibiliser les jeunes générations au devoir de mémoire.
Josuan (8 avril 2009)
07/05/2009 | Lien permanent | Commentaires (1)
Martin Luther King Libre de croire | documentaire de Jean-Michel BILLIOUD
Illustrations Olivier BALEZ (couv.) et Judith GUEYFIER | Éd. Bayard jeunesse, coll. Libre de croire, fév. 2006 | 62 pp. - 11,90 €
Ce très beau documentaire s'ouvre sur une BD qui retrace, en quelques pages, le début du boycott des bus de Montgomery en décembre 1955. Puis il consacre un long chapitre à «ses combats», avant une double page qui donne quelques repères sur le racisme (Qu'est-ce que c'est ? La loi en France ...) Enfin, il se conclut sur des paroles de Martin Luther King.
Le mélange de photos (notamment celles, splendides, de King lui-même, qui ouvrent chaque chapitre) et de dessins est très réussi et la maquette est superbe, en particulier l'utilisation de la couleur dans la typographie.
Quand au texte de Jean-Michel Billioud, il est précis et regorge d'informations parfois méconnues. De petits encadrés donnent des précisions sur un événement ou un personnage (JFK, Le Black Power, la guerre du Viêtnam...) et permettent une lecture assez ludique d'un ouvrage par ailleurs très sérieux. En cela, il est beaucoup plus riche que le précédent.
Ariane Tapinos (sept. 2006 - Citrouille n° 45)
20/01/2009 | Lien permanent
La Première Fois on pardonne | roman d'Ahmed KALOUAZ
Éd. du Rouergue | coll. doAdo | oct. 2010
92 pp. - 9€
Voilà trois semaines qu’Élodie séjourne, à la campagne, chez sa grand-mère. Trois semaines qu’elle se plonge dans les albums photos familiaux à la recherche d’une famille heureuse que ses parents, elle et sa sœur, ne forment plus depuis longtemps. Au fil des heures passées à scruter les photos, elle débusque les traces de la violence: mots et coups qui peu à peu ont envahi leur quotidien.
Le lecteur suit Élodie dans les méandres de sa mémoire familiale mais aussi sur les chemins de campagne, ceux de l’enfance de sa mère et de sa grand-mère, sur les traces de sa famille et d’elle-même. Peu à peu, on comprend que sa mère, après des années d’humiliations et de coups, a réussi à se mettre à l’abri de son mari violent. Elle a confié sa fille cadette Élodie à l’amour de sa propre mère et a trouvé refuge dans un centre d’accueil pour femmes battues. Mères et filles, Élodie et sa grande sœur Marie, leur grand-mère et leur mère, ont retrouvé le chemin du dialogue et du bonheur partagé.
Ce texte d'Ahmed Kalouaz est magnifique. On retient son souffle de bout en bout durant ces quelques quatre-vingt dix pages. À la fois parce que la construction du récit fait qu’on ignore longtemps si la mère d’Élodie est toujours en vie et parce qu’on a peur de troubler le frêle équilibre que la jeune fille a trouvé dans ce coin de campagne habité par l’histoire maternelle.
Autour d’Élodie, personnage central du roman, se dessinent en creux les portraits trois autres femmes: la mère, la grand-mère et Marie. Et bien sûr, celui du père d’Élodie, un homme éduqué, accordeur de piano, qui est devenu un tyran jaloux cherchant à contrôler chaque faits et gestes de son épouse. De ces trois générations de femmes blessées par la violence d’un homme, Ahmed Kalouaz fait un roman incroyablement subtil tissé de mots aériens qui, comme un nuage s’effilochant dans un ciel d’orage, laissent entrevoir la brutalité et la douleur.
À lire absolument.
Ariane Tapinos
(février 2011)
04/03/2011 | Lien permanent
QUI SUIS-JE ?
album-jeu
de Claire DÉ
Éd. des Grandes Personnes, septembre 2018- 24,50€
« Qui suis-je ? Suis-je un fruit pensant ? Un fruit tendre avec sentiments ? … Je suis le magnifique fruit du dragon ! Et moi, l'incroyable papaye verte ! Suis-je un fruit exotique ? Un fruit d'été ou d'hiver ?»
En 34 portraits photos, Claire Dé s'amuse avec les fruits et légumes dans un livre frise de 7 mètres de long à afficher recto ou verso pour découvrir l'incroyable diversité de ce que nous pouvons mettre dans nos assiettes. Mis en situation, sculptés, disposés en nature morte, reproduisant des visages, se transformant en instruments de musique ou en déguisements, le dernier opus de cette artiste toujours surprenante vous donnera envie de jouer avec la nourriture et de découvrir les saveurs de cette petite galerie survitaminée. Fruit d’un projet de plusieurs mois au cours desquels elle a installé son appareil photo dans les crèches et centre aérés, ces portraits d’enfants et de fruits se répondent joyeusement.
« En résidence en 2017 dans les villes de Vaulx-en Velin et de Loudun, j’ai installé un studio photographique dans la salle de vie des bébés, tout en leur apportant à chacune de mes visites, de beaux fruits du monde entier. De ces séances de jeux gourmands est né cet album où fruits et enfants ne semblent former qu’une seule et même famille. »*
Un ouvrage qui se feuillette, s'expose ou se transforme en jeu de devinettes et d'associations (grâce aux cartes détachables qui sont fournies avec le livre) et que l'on peut explorer à loisirs en rêvant d'une bonne salade de fruits.
Nathalie Ventax (octobre 2018)
18/10/2018 | Lien permanent
ADIEU, MES 9 ANS !
roman
de Valérie ZENATTI
Éd, École des Loisirs, coll. Neuf, mars 2007- 8,20 €, 76 pages.
Dans un mois et six jours, Tamara aura dix ans, l'âge où les choses sérieuses commencent. Tamara cherche à comprendre ce qui va changer en elle, se voit-on grandir ? Une coccinelle posée sur le journal attire son attention sur une publicité « la faim tue toutes les quatre secondes », c'est le déclic, Tamara va commencer à s’intéresser au monde qui l'entoure et à regarder le journal télévisé avec ses parents. « Dans les jours qui ont suivi, c'est devenu une drogue. J'avais besoin de regarder les informations, tous les soirs. Le journal télévisé a commencé à ne pas me suffire, je me suis mise à écouter la radio. Je ne savais plus où donner de la tête.(...) ça me tordait le ventre et la poitrine quand j'y pensais, ça me coupait l'appétit, je me suis mise à avoir peur pour moi et pour tous les enfants . »
Désemparée, Tamara comprend qu'elle ne peut pas compter sur les adultes pour changer le monde et décide de prendre les choses en main...Il ne lui reste plus qu'une chose à faire, devenir Présidente de la République le plus vite possible.
Valérie Zenatti livre un roman sur le désarroi des enfants qui se confrontent la réalité et la violence du monde. La quête de Tamara la conduit à l'incompréhension et à la peur « Pourquoi le monde est si inquiétant, soudain? Pourquoi toute cette souffrance, ces gens qui meurent, qui ont mal ? Où étaient-ils quand j'avais quatre ans et que j 'apprenais à faire de la trottinette ? » Il lui faudra beaucoup d'inventivité et de persévérance pour parvenir à trouver sa solution et intéresser un interlocuteur (et quel interlocuteur !) qui partage son désarroi et son envie de prendre le taureau par les cornes pour changer le monde.
Nathalie Ventax (janvier 2015)
31/12/2014 | Lien permanent
MON ETRANGE PETITE SOEUR ET LES PRISONNIERS D'ALACTRAZ
Roman
de Gennifer CHOLDENKO, traduit de l'américain par Marie Leymarie, éd. Pocket Jeunesse, coll. Littératures, janvier 2006 - 15,22€
Le 4 janvier 1935, Caribou, douze ans, commence une nouvelle vie. Son père vient de trouverun emploi de gardien-électricien à Alcatraz et c’est sur cette île rocailleuse de cinq hectares, qui renferme une des prisons les plus célèbres du monde, que la famille Flanagan prend un nouveau départ. En cette période de crise, c’est une chance pour tout le monde et surtout pour Nathalie, la« petite » grande sœur de Caribou qui doit intégrer l’école d’Esther P. Marinoff, un institut moderne où – toute la famille l’espère – elle pourra faire des progrès et peut-être guérir. Car Nathalie est autiste et ses parents ne savent plus quoi faire pourqu’elle ait une vie « normale », tant ils se sentent dépassés par cette maladie qui n’a même pas encore de nom. Pour Caribou qui doit jongler entre son statut de « nouveau », sa passion pour le base-ball, le règlement strict de la vie sur l’île et le temps qu’il passe à s’occuper de sa soeur, la vie n’est pas rose, et elle devient même très difficile avec les intrigues que noue cette peste de Flora (la fille du directeur de la prison) et auxquelles elle veut absoluement le faire participer. Mais habiter à la même adresse que le mythique Al Capone apporte aussi quelques avantages et son lot d’aventures quotidiennes, comme Caribou ne va pas tarder à s’en apercevoir...
Gennifer Choldenko, dont c’est le deuxième roman, nous entraîne dans la petite communauté qui vit au pied du pénitencier. Les enfants des familles de gardiens, de gestionnaires de la prison font de ce microcosme un terrain de jeu fabuleux, d’où le danger n’est pourtant jamais absent. On se réjouit aussi de voir figurer à la fin du roman les notes de l’auteur sur ses recherches, tout à fait intéressantes (et assorties d’une bibliographie, SVP !) qui sont un véritable petit dossier historique sur des anecdotes évoquées dans le roman. Si le récit gravite essentiellement autour des problèmes engendrés par l’autisme de Nathalie, on ne tombe pas non plus dans le pathos : cette chronique familiale qui allie suspense, humour et aventures, reste, malgré son sujet très sérieux, une lecture vraiment distrayante.
01/03/2014 | Lien permanent
LUNERR
Roman fantastique et poétique
de Frédéric FARAGORN
Éd. L’école des loisirs, septembre 2012
191 pages – 14,20 €
Un jour, alors qu’il est perdu dans ses pensées, le regard tourné vers l’extérieur par la fenêtre toute proche, Lunerr est interrogé par le maître. Surpris, à la question « Si tu ne peux trouver ton bonheur dans l’île, où peux-tu bien le trouver ? », il répond « Ailleurs ». Mais dans la cité de Keraël, véritable île cernée par des étendues désertiques et pierreuses, le mot « ailleurs » est banni. Pour avoir enfreint la règle, Lunerr doit quitter l’école sur le champ et sa mère, sur qui la faute et la honte retombent, est chassée par ses employeurs. Pour subsister, elle accepte un emploi de domestique auprès de l’homme le plus puissant mais aussi le plus mystérieux de Keraël, Ken Werzh. Ce dernier prend bientôt à son service le jeune Lunerr comme secrétaire particulier et lui révèle d’inestimables et effrayants secrets…
Frédéric Faragorn nous plonge dans une ambiance qui rappelle celle du très beau roman de Lois Lowry, L’Élue. Le monde de Keraël est un monde archaïque (même si on découvre à la fin que…) aux rites sévères et aux règles strictes. Lunerr, comme Kira l’héroïne de Lois Lowry, est habité par un destin qui le dépasse et qui se cache derrière une vie de privations et de malheurs. D’autres éléments, comme les Pitwaks, sorte d’animal domestique attaché à une personne (et celui de Lunerr n’a pas sa langue dans sa poche) font penser à l’univers de Philipp Pulman. Comme chez l’une et l’autre de ces grands auteurs, on retrouve dans ce roman une poésie, un ton, qui emportent le lecteur bien au-delà de la fantasy jusqu’aux frontières d’un certain mysticisme incarné ici par Lunerr quittant Keraël détruite à la tête d’une petite troupe, tel Moïse chassé d’Egypte.
Ariane Tapinos (novembre 2012)
24/11/2012 | Lien permanent
LA GRANDE ÉPOPÉE DE PETIT POUCE
Album conte
de Yui TOGO (texte)
& Marie CAUDRY (illustrations)
Éd. Picquier jeunesse, coll. Contes d’un soir de printemps
Septembre 2012 – 12 €
Un vieux couple se lamentait de ne pas avoir d’enfant. Chaque matin il se rendait au temple, priant d’avoir une descendance, jusqu’au jour où le pouce de la vieille femme vint à enfler et qu’en sortit un tout petit garçon. Ses parents décidèrent de l’appeler Petit Pouce et l’élevèrent avec amour. Des années plus tard, bien que n’ayant pas du tout grandi, Petit Pouce décide de découvrir le monde. À la ville, il devient (tout-petit) samouraï et garde de la fille du seigneur. Dans la région, un ogre faisait des ravages dévorant humains et animaux. Un jour, le monstre s’en prend à la princesse. Vite avalé par l’ogre, c’est de l’intérieur que Petit Pouce va le libérer de son insatiable faim et par là, gagner l’estime et la reconnaissance de tous. Et c’est l’ogre, enfin apaisé, qui lui donnera taille humaine.
Dès la parution de La Balade de Max (Albin Michel jeunesse) en 2007, Marie Caudry affirmait un style bien à elle, où une multitude de traits se fondent dans de grands aplats de couleurs, toujours un peu assourdies ; où d’infinis détails habitent de grands décors, où personnages humains et animaux se mêlent, les uns souvent affublés de caractéristiques propres aux autres (casque à oreilles, masques…) Le tout dégageant une incroyable poésie pleine d’humour, de légèreté et de gravité conjuguées. Son talent s’affirme de livres en livres et ici épouse à merveille ce beau conte japonais, premier d’une nouvelle collection aux éditions Picquier jeunese. Comme la grande Kitty Crowther et quelques autres, Marie Caudry réussit cette alchimie entre enfance et âge adulte. Entre travail d’artiste et livre pour enfant.
Ariane Tapinos (septembre 2012)
12/10/2012 | Lien permanent
DANS LA NUIT BLANCHE ET ROUGE
Roman historique et fantastique
de Jean-Michel PAYET
Éd. Les Grandes Personnes
Septembre 2012, 507 pp. – 18 €
Pétrograd, février 1917. La Russie est en guerre, le peuple a faim et soif de liberté, le régime tsariste est à bout de souffle. Tsvetana Kolipova, jeune comtesse de dix-sept ans, s’engage aux côtés de ceux qui veulent un monde plus juste. Alors qu’elle tente de récupérer, dans un vestiaire de l’opéra où elle est ballerine, un poème qui doit être publié dans un journal clandestin, elle fait une étrange rencontre et une découverte qui va bouleverser sa vie. En lieu et place du poème, elle trouve un titre de propriété d’un appartement au nom de son père, qui la mène sur la trace d’une demi-sœur, Natacha, dont elle ignorait l’existence.
Plus tard, elle découvre que Roman, l’envoûtant jeune homme qu’elle a rencontré lors de son effraction dans les vestiaires de l’opéra, est lié à Natacha à travers une bague étrange et magique et que de la possession de cette bague dépend le destin de Roman. Mais Tsvetana et Roman ne sont pas les seuls à vouloir récupérer le précieux bijou… Commence alors une incroyable poursuite à travers la Russie et l’histoire.
Comme dans un vrai roman russe (avec une pincée de fantastique), l’époustouflant récit de Jean-Michel Payet mêle les destins de nombreux personnages confrontés aux déflagrations de l’Histoire. Dans cette Europe secouée par la guerre et les soubresauts des révolutions russes, ses personnages semblent courir, parfois les uns après les autres et (comme l’évoque la très belle couverture d’Henri Galeron) pour rattraper les accélérations de l'histoire en marche.
Rarement un roman jeunesse aura autant mérité le qualificatif de foisonnant ! À l’heure où un très sérieux historien remet en cause la thèse de l’assassinat des Romanov*, les libertés que Jean-Michel Payet prend avec l’Histoire sont plus savoureuses encore.
À conseillers aux bons lecteurs et à leurs parents !
Ariane Tapinos (septembre 2012)
* Voir l’entretien avec Marc Ferro paru dans la revue L’Histoire n° 379 de septembre 2012.
22/10/2012 | Lien permanent
NOX : Ici-bas (1)
Roman d’anticipation
d’Yves GREVET
Éd. Syros, octobre 2012
420 pages – 16,90 €
Dans un monde où l’énergie est un bien rare et où la pollution a envahi les villes, la grande majorité de la population vit dans la misère et dans la nuit. Un brouillard opaque recouvre la ville basse et ses habitants ont appris à circuler dans le noir, de jour comme de nuit. Pour s’éclairer mais aussi se chauffer, se nourrir, se déplacer,ils doivent produire eux-mêmes, au prix d’un effort physique constant qui façonne et déforme leurs corps, toute l’énergie dont ils ont besoin. Leur espérance de vie, du fait de ces efforts et de l’air vicié qui les entoure, est brève. Ils doivent fonder une famille très tôt et seule une future naissance (le « test de compatibilité ») peut sceller une union.
Dans la ville haute, la vie est bien différente. Loin des vapeurs toxiques, quelques privilégiés vivent confortablement de l’exploitation de ceux d’en bas. Quelques-uns, en bas, comme en haut, se révoltent, des réseaux de résistances se tissent, qui viennent mettre à mal cet ordre social perverti.
Lucen vit dans la ville basse avec ses parents et sa petite sœur. Ses amis sont fils de milicien au service du pouvoir en place ou fils de résistants victimes de leur lutte. Lucen veut épouser Firmie. Ses parents s’y opposent.
Dans la ville haute, Ludmilla vit avec son père, constamment en voyage pour son mystérieux travail, et sa gouvernante. Lorsque son père donne congé à celle qui prend soin d’elle depuis des années, Ludmilla découvre la face cachée de son univers : la pauvreté, l’absence de lumière, la pollution, les maladies de ceux d’en bas.
Ce premier volume de la nouvelle trilogie d’Yves Grevet, auteur notamment du remarqué Méto, est mené de main de maître. Yves Grevet y plante le décor hallucinant d’une histoire déjà passionnante. C’est une mise en bouche très réussie, qui mêle le romanesque à la réflexion. Cette société si étrange et dérangeante a finalement quelques points communs avec la nôtre. Ce cauchemar ressemble peut-être bien à notre futur. Ou à notre présent, nous qui vivons, en Occident, dans le confort, pendant qu’une bonne partie de la planète s’épuise à produire les instruments de notre bien-être.
Ariane Tapinos (octobre 2012)
06/01/2013 | Lien permanent