06/01/2013
NOX : Ici-bas (1)
Roman d’anticipation
d’Yves GREVET
Éd. Syros, octobre 2012
420 pages – 16,90 €
Dans un monde où l’énergie est un bien rare et où la pollution a envahi les villes, la grande majorité de la population vit dans la misère et dans la nuit. Un brouillard opaque recouvre la ville basse et ses habitants ont appris à circuler dans le noir, de jour comme de nuit. Pour s’éclairer mais aussi se chauffer, se nourrir, se déplacer,ils doivent produire eux-mêmes, au prix d’un effort physique constant qui façonne et déforme leurs corps, toute l’énergie dont ils ont besoin. Leur espérance de vie, du fait de ces efforts et de l’air vicié qui les entoure, est brève. Ils doivent fonder une famille très tôt et seule une future naissance (le « test de compatibilité ») peut sceller une union.
Dans la ville haute, la vie est bien différente. Loin des vapeurs toxiques, quelques privilégiés vivent confortablement de l’exploitation de ceux d’en bas. Quelques-uns, en bas, comme en haut, se révoltent, des réseaux de résistances se tissent, qui viennent mettre à mal cet ordre social perverti.
Lucen vit dans la ville basse avec ses parents et sa petite sœur. Ses amis sont fils de milicien au service du pouvoir en place ou fils de résistants victimes de leur lutte. Lucen veut épouser Firmie. Ses parents s’y opposent.
Dans la ville haute, Ludmilla vit avec son père, constamment en voyage pour son mystérieux travail, et sa gouvernante. Lorsque son père donne congé à celle qui prend soin d’elle depuis des années, Ludmilla découvre la face cachée de son univers : la pauvreté, l’absence de lumière, la pollution, les maladies de ceux d’en bas.
Ce premier volume de la nouvelle trilogie d’Yves Grevet, auteur notamment du remarqué Méto, est mené de main de maître. Yves Grevet y plante le décor hallucinant d’une histoire déjà passionnante. C’est une mise en bouche très réussie, qui mêle le romanesque à la réflexion. Cette société si étrange et dérangeante a finalement quelques points communs avec la nôtre. Ce cauchemar ressemble peut-être bien à notre futur. Ou à notre présent, nous qui vivons, en Occident, dans le confort, pendant qu’une bonne partie de la planète s’épuise à produire les instruments de notre bien-être.
Ariane Tapinos (octobre 2012)
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