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04/03/2011

La Première Fois on pardonne | roman d'Ahmed KALOUAZ

La première fois.gifÉd. du Rouergue | coll. doAdo | oct. 2010
92 pp. - 9€

Voilà trois semaines qu’Élodie séjourne, à la campagne, chez sa grand-mère. Trois semaines qu’elle se plonge dans les albums photos familiaux à la recherche d’une famille heureuse que ses parents, elle et sa sœur, ne forment plus depuis longtemps. Au fil des heures passées à scruter les photos, elle débusque les traces de la violence: mots et coups qui peu à peu ont envahi leur quotidien.


Le lecteur suit Élodie dans les méandres de sa mémoire familiale mais aussi sur les chemins de campagne, ceux de l’enfance de sa mère et de sa grand-mère, sur les traces de sa famille et d’elle-même. Peu à peu, on comprend que sa mère, après des années d’humiliations et de coups, a réussi à se mettre à l’abri de son mari violent. Elle a confié sa fille cadette Élodie à l’amour de sa propre mère et a trouvé refuge dans un centre d’accueil pour femmes battues. Mères et filles, Élodie et sa grande sœur Marie, leur grand-mère et leur mère, ont retrouvé le chemin du dialogue et du bonheur partagé.

Ce texte d'Ahmed Kalouaz est magnifique. On retient son souffle de bout en bout durant ces quelques quatre-vingt dix pages. À la fois parce que la construction du récit fait qu’on ignore longtemps si la mère d’Élodie est toujours en vie et parce qu’on a peur de troubler le frêle équilibre que la jeune fille a trouvé dans ce coin de campagne habité par l’histoire maternelle.

Autour d’Élodie, personnage central du roman, se dessinent en creux les portraits trois autres femmes: la mère, la grand-mère et Marie. Et bien sûr, celui du père d’Élodie, un homme éduqué, accordeur de piano, qui est devenu un tyran jaloux cherchant à contrôler chaque faits et gestes de son épouse. De ces trois générations de femmes blessées par la violence d’un homme, Ahmed Kalouaz fait un roman incroyablement subtil tissé de mots aériens qui, comme un nuage s’effilochant dans un ciel d’orage, laissent entrevoir la brutalité et la douleur.
À lire absolument.

Ariane Tapinos
(février 2011)

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