Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Page d'accueil

04/01/2016

AUSSI LOIN QUE POSSIBLE

Aussi loin que possible.jpgroman
de Eric PESSAN
Éd. L’école des loisirs, coll. Médium, septembre 2015, 140 pages – 13€

C'est un lundi matin ordinaire pour Tony et Antoine. Après avoir planqué leurs cartables dans un buisson et compté jusqu'à trois ils s'élancent pour faire la course. Sans s'être concertés, sans avoir vraiment décidé de sécher les cours, ils vont dépasser les limites de leur Cité, traverser la voie rapide, puis la zone commerciale qui suit ; dans un marathon spontané qui les mènera au bord de la mer et peut-être plus loin.

« Cela fait dix minute que l'on court. La cité s'éloigne, ce lundi matin vient de basculer dans l'inconnu. On n'a rien prémédité, rien comploté. On a nos baskets aux pieds, nos survêtements souples, nos forces. Tony a sa tristesse. J'ai ma colère. On ne va plus rebrousser chemin. »


Cette course commencée sans raison, sur un coup de tête, se terminera 380 kilomètres plus tard dans les bureaux d'un journaliste. La révolte muette de ces deux collégiens de treize ans (l'un désespéré à l'idée de se faire expulser de France, l'autre victime de la violence de son père) se transforme ainsi en symbole médiatisé de l'inégalité sociale, en dénonciation des injustices.

Eric Pessan reconstitue le monologue intérieur d'Antoine avec sensibilité et justesse dans un récit qui se déroule au rythme des respirations et des battements de cœur de ses personnages, des corps qui se fatiguent, et des pensées qui parfois s'affolent.  Il signe le portrait réaliste d'une amitié inconditionnelle autant que celui d’une rébellion née de la peur et de la colère.

Nathalie Ventax (janvier 2016)

Les commentaires sont fermés.