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30/11/2015

UN NOËL D'ENFANT AU PAYS DE GALLES

Un Noël d'enfant au Pays de Galles.jpgroman poétique
de Dylan THOMAS, illustré par Peter BAILEY
Traduit de l'anglais par Lili Sztajn
Éd. Gallimard Jeunesse, (première édition française du texte : Denoël 2005) octobre 2015, 74 pages - 13,90€

« Il y a de cela des années et des années, quand j’étais un petit garçon, quand il y avait des loups au pays de Galles, quand les oiseaux de la couleur des jupons de flanelle rouge frôlaient d’une aile vive les collines aux courbes de harpe, quand nous chantions et nous prélassions toute la nuit et le jour dans des grottes qui sentaient le dimanche après-midi dans les salons humides des fermes, et que nous chassions, avec des mâchoires de diacres, les Anglais et les ours, avant l’automobile, avant la roue, avant le cheval à tête de duchesse, quand nous montions à cru les collines heureuses, il a neigé, neigé. »

Le poète Dylan Thomas égrène des souvenirs des Noël de son enfance au pays de Galles. Du temps où la neige recouvrait les collines, du temps ou les oncles « à forte carrures » et les « tantes menues » venaient partager le repas familial. Le lecteur comme l’enfant qui l’interroge sur ces Noëls d’antan, s’émerveillera de ce qui existait alors, magnifié et transformé par le souvenir du poète et sa langue musicale. Car même si la neige tombe encore en décembre au pays de Galles, elle ne monte plus « du sol en écharpes », elle ne pousse plus « en une nuit sur les toits des maisons comme une mousse pure et bisaïeule ».


La poésie transforme le quotidien et insuffle de la magie dans nos souvenirs. Si bien qu’il n’y a nulle nostalgie dans ce voyage au pays de l’enfance mais une invitation à la rêverie. Cette lecture – qu’il faut faire à haute voix pour entendre toute la subtilité et la malice de la prose poétique de Dylan Thomas – donnera à chacun l’envie de parfumer les maisons d’écorces d’orange, d’allumer le feu dans les cheminées, de prolonger la soirée de Noël. Elle donnera aux enfants l’idée d’écouter, en douce, les adultes et d’imaginer des hippopotames, ou toutes autres créatures incongrues, marquant de leurs pas lourds la neige fraiche. 

Ce livre, avec ses phrases sinueuses et parfois interminables, comme se déroulent les souvenirs dans nos mémoires,  et ses aquarelles délicatement humoristiques, est une petite merveille qui devrait trouver sa place aux pieds des sapins, aussi bien pour les grands que pour les petits. Ou, à l’idéal, dans la chaleur d’une lecture partagée.

Ariane Tapinos (novembre 2015)

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