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Rechercher : Le Grand voyage

Le Prince esclave | biographie d'Olaudah EQUIANO

g_9782700235241.jpgAdaptation de Ann Cameron, illustré par Zaü | éd. Rageot, coll. Romans, mai 2008 (EO 2003) | 160 pp. – 7,30 €

Ce livre-là est bien incroyablement romanesque et pourtant c’est une histoire vraie ! Olaudah Equiano, prince africain, fut kidnappé à l’âge de onze ans et vendu comme esclave. Il sortit de sa condition et gagna sa liberté en apprenant à lire et à écrire. Mais Olaudah n’est pas un personnage de roman : ce livre est une version respectueusement adaptée de son autobiographie qui fut publiée en Angleterre en 1789.

Olaudah évoque d’abord son enfance heureuse et combien civilisée dans son pays natal. Puis ce sont les terreurs et les souffrances de son enlèvement, ses voyages d’un continent à l’autre, d’un maître à l’autre, ses aventures cruelles ou exaltantes ; enfin son invraisemblable ascension dans la bonne société anglaise (il épousa une Anglaise) et son combat acharné pour l’abolition de l’esclavage : ce récit fut l’une des armes de son combat ; pour un lecteur d’aujourd’hui, il garde une force, une fraîcheur, une vérité très touchantes.

Mireille Penaud (mai 2003)

 

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Plus d’info pour les plus grands dans l’autobiographie d’Olaudah Equiano (1745-1797) en version intégrale : Ma véridique histoire. Africain, esclave en Amérique, homme libre, éd. Mercure de France, coll. Le temps retrouvé, 2008, 7,20 € (présenté et annoté par Régine Mfoumou-Arthur)

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14/01/2009 | Lien permanent

Mama Sambona | album de Hermann SCHUKZ et Tobias KREJTSCHI (ill.)

9782844070760.jpgTraduit de l’allemand par Violette Kubler | Éd. Etre, oct. 08 | 14,90 €

Sur une île au centre du lac Victoria, appelé lac Ukerewe par les Africains, vivait Mama Sambona, la souveraine de l’île. Très âgée, elle se retrouva un jour en tête de la liste, dressée par la Mort, de ceux qui doivent rejoindre le pays de leurs ancêtres. En ce temps-là et dans cette contrée reculée, les choses étaient parfaitement réglées et la Mort n’avait droit qu’à trois visites pour aller chercher un vivant.

Si pour une raison ou une autre, ces trois visites ne suffisaient pas, alors la Mort devrait patienter bien longtemps avant de pouvoir revenir. Mama Sambona était certes très âgée, mais elle n’était pas prête pour le grand voyage, elle était même bien décidée à profiter encore longtemps de la vie, de sa petite nièce Gretel, des plaisirs du tabac, des saveurs du thé et des sons de la musique. Si bien qu’à ce jour, elle prend encore le thé sur sa véranda…

Dans cet album délicieusement insolent la Mort – un homme habillé d’un costume noir avec cravate et chapeau assortis – ne fait pas le poids face à l’appétit de vivre de la vieille reine. Non seulement elle se laisse prendre aux ruses de la reine, mais en plus elle prend goût à la vie et sa face lugubre s’éclaire d’un sourire quand elle entreprend quelques pas de danse. Finalement, apprend t-on, la Mort a de l’humour et aujourd’hui, elle prend sans doute le thé en compagnie de Mama Sambona…

Il faut lire et relire ce texte plein de malice et d’insolente vitalité, en pensant à toutes les Mama Sambona que l’on connaît, ces vieilles personnes bien vivantes et drôles qui semblent se jouer de la mort.

Ariane Tapinos (février 2009)

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20/02/2009 | Lien permanent

Une petite sœur pour Tommy | album de Rotraut Susanne BERNER

9782020986328.jpgAdaptation française Seuil jeunesse | éd. Seuil jeunesse | janv. 2009 | 7,50 €

Ce soir, une surprise attend Tommy à son retour de l’école… Ce soir, tout est différent… Mais qu’est-ce donc que cette surprise ? Un skate ? Non, c’est plus petit. Un bateau téléguidé, alors ? Non, «la surprise est plus douce et beaucoup plus mignonne». Ça, ça ressemble à un gâteau aux carottes ! Non et encore non, cette surprise ne se mange pas et elle s’appelle Clara ! Elle vient du ventre de maman, elle est encore toute fripée et toute fatiguée de son long voyage. Et quand Tommy demande «combien de temps elle va rester», il comprend qu’une petite sœur, c’est fait pour durer !

On est un peu surpris par cette petite sœur arrivée comme par magie, mais on retrouve avec un immense plaisir l’univers coloré, acidulé et faussement naïf de Rotraut Susanne Berner et son attachant Tommy. Ce petit lapin dans sa salopette à carreaux, qui joue au foot avec toute sa famille, à cache-cache avec sa grand-mère (dans sa splendide robe à fleurs) et fait les courses avec papa, est adorable et malicieux. Sa famille, comme sa maison ou l’univers dans lequel il évolue, sont pleins d’une douce fantaisie qui, même dans son expression la plus improbable (la poule noire à taches blanches qui se promène dans les pages et se mêle de tout), sont profondément humains et justes.
Et puis, Tommy est, lui aussi, bien moins naïf qu’il ne le laisse croire… Il sait que sa petite sœur vient du ventre de sa maman… Et on sait tous qu’une petite sœur, ou un petit frère, c’est du plaisir et du déplaisir aussi ; alors on comprend que Tommy aime à se faire croire qu’il ne l’attendait pas et exprime à son entourage qu’un bateau téléguidé, ce serait pas mal aussi, comme surprise !

Ariane Tapinos (mars 2009)

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10/03/2009 | Lien permanent

ITAWAPA

Itawapa.gif

Roman
de
Xavier-Laurent PETIT
Éd. L’École des loisirs, coll. Médium
Janvier 2013, 197 pages – 14,50 €

Prologue : 1974, de monstrueuses machines, conduites par des hommes, envahissent le territoire des indiens Kalawas. La confrontation brutale se termine en massacre. Hommes et arbres sont décimés.

2010, Talia est sans nouvelle de sa mère, ethnologue, partie en mission au cœur de la forêt amazonienne. Avec son grand-père, caractériel et alcoolique, et un officier de police romantique et doué pour la photographie, elle part à la recherche de sa mère. Destination Itawapa, un lieu tellement isolé dans la forêt amazonienne qu’il n’apparaît sur aucune carte. Là où vit l’Ultimo, le dernier représentant d’une tribu indienne, menacé par des projets de forages pétroliers auxquels la mère de Talia est partie s’opposer.

C’est aux côtés de cet équipage bancal que Xavier-Laurent Petit nous fait pénétrer la forêt primaire. Oppressante, grouillante, constamment arrosée de pluies diluviennes, la forêt ne se laisse pas approcher facilement. Elle recèle des richesses convoitées et des secrets douloureux. Ce voyage sur les traces de l’un des derniers habitants de la forêt amazonienne est un hymne à la nature, à sa puissance envoûtante. C’est un texte superbe qui nous transporte autant qu’il nous sollicite. Car cet hymne est également un appel au respect des cultures indiennes et de l’environnement qui les abrite.Un respect qui passe par la reconnaissance des crimes commis, mais aussi des liens qui relient la forêt aux hommes qui la côtoient, et les hommes du dedans à ceux du dehors.  

Ariane Tapinos (février 2013)

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10/05/2013 | Lien permanent

LA REINE MAIGRE

tyrannie,guerre,tolérancePièce de théâtre
de Jean-Claude GRUMBERG
Illustrations de Camille JOURDY
Éd. Actes Sud-Papiers, coll. Heyoka Jeunesse

Novembre 2012 – 13 €

Dans le royaume de Trop, la reine maigre tyrannise son gros (et bête) mari de roi et leurs sujets. D’abord affligé de filles inutiles qui se voient sommées de disparaître pour ne réapparaitre que « lorsqu’elles auront un air plus mâle »,  le couple de royaux parents donne enfin naissance à de mâles jumeaux « disparates dépareillés ». L’un est long et maigre, comme sa mère, l’autre est gros et court, comme son père. S’en suit une guerre picrocholine, au cours de laquelle chacun des parents tente d’avantager celui de ses fils qui est à son image et qui se termine par la mort de tous les combattants. Le pouvoir échoit alors à la plus jeune des sœurs qui promet de raboter les grands, allonger les courts, dégraisser les gros, engraisser les maigres…

Bref, de faire du « royaume de Trop le pays de tous », avec comme devise « tous égaux, tous semblables, tous moyens, tous heureux ! ». Seule la narratrice s’exprime avec raison et affirme qu’il « faut apprendre à vivre ensemble avec nos différences ».

Dans une langue truculente, pleine de jeux de mots et de digressions et en interpellant le lecteur-spectateur, Jean-Claude Grinberg nous propose un voyage en pays d’intolérance et de bêtise. Un pays dont les travers, ici exacerbés, ne sont pas sans rappeler nos propres excès. Un texte drôle et pourtant plein de sérieuses questions, malicieusement illustré par Camille Jourdy. Quand le théâtre se lit comme un roman !

Ariane Tapinos (février 2013)

 

 

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14/05/2013 | Lien permanent

LE NOËL DU WOMBAT (MOUVEMENTÉ !)

noël,wombat,australie,humouralbum 
de Jackie FRENCH & Bruce WHATLEY
Traduit par Frédérick Tamain
Éditions Âne Bâté, 2014 – 11,90€ 

Il arrive que par tradition on laisse quelques cookies et un verre de lait près du sapin pour ce bon vieux Père Noël. Mais rares sont ceux qui pensent à également y déposer des carottes pour ses fidèles compagnons… Heureusement il y en a !

C'est ainsi que n'écoutant que sa gourmandise, notre ami wombat, se laissant guider par le doux fumet de son légume préféré, va tomber sur « d'étranges créatures »… Les rennes du Père Noël ! Et c'est bien malgré lui qu'il va quitter sa trépidante  vie quotidienne pour embarquer à bord du traîneau de ce dernier, la fameuse nuit de Noël…

Pour tous ceux qui ne connaissent pas les wombats – il y en a même qui disent que ça n'existe pas ! – voici la vie de ce mammifère australien, qui se résume à : « manger, se gratter, dormir, manger, dormir... ». Elle est ici agrémentée d'un fabuleux voyage de la bestiole guidée par sa « passion orange » ! Car, RIEN ne se mettra entre le wombat et « SES carottes ».

L'air toujours très suffisant de l'animal et le sens du détail de l'illustrateur seront forcément sources d'éclats de rire. Pour passer un Noël Joyeux, que vous soyez petits ou grands.

 Chloé Boulanger (décembre 2014)

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01/12/2014 | Lien permanent

SYLVESTRE S'EN VA-T-EN GUERRE

premiere guerre mondialealbum
de Stéphane HENRICH
Éd. Kaléidoscope, septembre 2014, 12,80€

Sylvestre, pigeon voyageur, part à la guerre la fleur au bec. Certes il doit laisser derrière lui sa douce colombe Célestine mais l’idée de reprendre du service aux côtés de Léon, le fleuriste tout juste mobilisé, lui plaît assez. L’aventure commence comme une promenade sur les routes de campagne et les hommes, comme les volatiles, forment une compagnie joyeuse. Mais le froid et la pluie arrivent et avec eux la boue qui envahit les tranchées. Les combats se rapprochent. Fini les joies du voyage et de la franche camaraderie, Léon est grièvement blessé. Grâce à Sylvestre, il est évacué et c’est avec une demi jambe en moins qu’il reprend son métier de fleuriste. 

premiere guerre mondialeStéphane Henrich a un style entre bd et caricature, qui sied particulièrement bien aux histoires situées dans le passé. Il a également un grand talent de raconteur d’histoires et cet album, le huitième,  est très réussit. Avec une économie de mots et d

premiere guerre mondiale

es images comme saisies sur le vif,  il évoque une vie traversée par la guerre. Aux côtés deSylvestre, le pigeon voyageur, le jeune lecteur passe d’un naïf enthousiasme à la découverte horrifié d’une réalité brutale. Celle d’un conflit qui fit près de 10 millions de morts et marqua dans sa chair toute une génération.  

Ariane Tapinos (novembre 2014)

Toutes nos critiques sur le même sujet : Première guerre mondiale

D'autres albums de Stéphane Henrich : Eden et Kao, Le procès.

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11/11/2014 | Lien permanent

LETTRE D'INFORMATION #102

En 2018, la librairie

COMPTINES  

Fête ses 40 ans !

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C'est 
LA RENTREÉ !

 

EN SEPTEMBRE

COMPTINES

VOYAGE 

Notre bibliographie pour prolonger l'été est à retrouver ici.


Baïka 11.jpgDu samedi 1er au samedi 29 septembre
 
Exposition « Du voyage à chaque page », avec la revue Baïka
Magazine trimestriel, Baïka mêle fiction et documentaire pour sensibiliser les 8-12 ans à la diversité culturelle et à ses richesses. À travers des récits mythologiques, des rencontres avec des aventuriers, des reportages, de la bande dessinée et des jeux, le magazine éveille ses lecteurs aux textes fondateurs d’autres cultures et élargit les horizons.
Dans le prochain numéro, à paraitre le 12 septembre : 
Roumanie Le prince Făt-Frumos trouvera-t-il la clef de la vie éternelle ? D’où vient vraiment Dracula ? Et comment les enfants font-ils la fête en Roumanie ? Une légende illustrée par Huayi Jiang, suivie d’un dossier ludique sur la Roumanie (cuisine, géographie, costumes). Ile de Pâques Que sont les moai ? Qu’est ce que le lait de taro ? À la découverte de l’île la plus reculée du Pacifique, en compagnie de la jeune Omaia de Hanga Roa. Rencontre Excursion à l’opéra sur les pas de Julie Fuchs, chanteuse soprano. 
La revue est en vente à la librairie.
Pour en savoir plus, c'est par ici.

Moomin Comète.jpgMercredi 19 septembre – 16 h
Les lectures de Nathalie :
Quatre saisons dans la vallée des Moomins

Épisode 3 : Une fête au jardin
Lectures de saison des aventures de Moomin le Troll (éd. Le Petit Lézard)

Suivies d'un goûter trollesque (recettes de la vallée des Moomins)
Les moomins sont des créatures blanches aux formes rebondies, imaginées par l'autrice finlandaise de langue suédoise, Tove Jansson après la seconde guerre mondiale. 
Leurs aventures poétiques se retrouvent dans plusieurs romans, albums et bande-dessinées, édités en France depuis la fin des années 60. Nathalie est moominologue depuis sa première rencontre avec la famille Moomin et leurs amis…
Sur inscription à la librairie – À partir de 5 ans
Troisième temps d'une lecture en 4 épisodes : dernière séance mercredi 19 décembre. Chaque lecture peut s'écouter indépendamment. 

Colombie_El_Dorado_Chambly1-copie-180x180.jpgSamedi 22 septembre – 16 h
Atelier Figurines de l’El Dorado - avec la revue Baïka
Les enfants pourront créer une figurine en deux dimensions inspirée de l’art colombien préhispanique (civilisations muisca et tolima) qui peut être transformée en pendentif.
Il s'agira de leur montrer comment à partir d’un matériau commun une multiplicité d’oeuvres peut être créée.

A partir de 5 ans - Sur inscription à la librairie
 

images-1.jpgSamedi 29 septembre – 11 h
Joute de traduction
Venez vivre en direct un voyage de l’anglais au français, grâce à deux traductrices-teurs de littérature jeunesse. Avec Natalie Zimmermann et l’association Matrana.
Pour tous, enfants (à partir de 9 ans) et adultes.

Sur inscription à la librairie

 

EN OCTOBRE

COMPTINES

Joue les sorcières 

 

images-2.jpgDu samedi 6 au samedi 27 octobre 
Exposition autour de la saga Harry Potter
Avec les éditions Gallimard Jeunesse.
Alors que Comptines continue de fêter ses quarante printemps, Harry Potter, le célèbre apprenti sorcier, fête lui ses 20 ans. Et, quoi de mieux qu'une exposition pour redécouvrir la formidable saga de J.K Rowling ? Grâce aux éditions Gallimard Jeunesse, nous vous proposons un voyage dans l'univers d'Harry Potter : personnages, lieux,  créatures magiques et Animaux Fantastiques…
D'autant que nous ne sommes pas une librairie sorcière pour rien ! Et que Harry Potter à l'école des sorciers avait été remarqué dès sa parution par l'association des librairies Sorcières (ALSJ) qui l'avait primé (Prix Sorcière - catégorie roman 9-12 ans, 1999).

Ma vallée.jpgMercredi 23 octobre – 16 h
Les lectures de Claire : 
Histoires dans l'Histoire
Autour d’albums des années 90

Claire vous propose un voyage dans le temps pour découvrir ou redécouvrir des albums qui ont marqué l'histoire de la littérature jeunesse ou tout simplement, la mémoire de la lectrice. 
Si vous aussi, petits et grands, vous avez un album chéri, venu des années 90, venez nous en faire partager la lecture !
Sur inscription auprès de la libraire - À partir de 5 ans
Dernier temps d'une lecture en 3 épisodes. Chaque lecture peut s'écouter indépendamment. 

 Les amis de la colline 5.jpgSamedi 27 octobre – 16 h - 11h 
Les lectures d’Ariane au Japon 
Les Amis de la colline Beausoleil de Kazuo Iwamura (éd. Mijade) 
Cette série en 5 volumes met en scène les animaux qui vivent sur la colline, au nord de Tokyo, où Kazuo Iwamua a installé le musée, dédié aux enfants, aux livres et à la nature, qui porte son nom. On savait Kazuo Iwamura, auteur des albums de la famille souris (éd. l’école des loisirs) et de la famille écureuils (éd. Mijade) grand artiste passionné par la nature, on le découvre ici grand écrivain. Ces romans ne se résument pas à une série naturaliste, ils posent, avec des exemples pris dans la nature, de nombreuses questions qui touchent les enfants aussi bien que les grands.
Sur inscription auprès de la libraire - À partir de 6 ans
Dern

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29/08/2018 | Lien permanent

AGATHA

femme,angleterre,polarRoman
de Françoise DARGENT
Éd. Hachette, août 2016, 314 pages- 15,90€

Agatha est une adolescente de 14 ans qui a perdu son père deux ans plus tôt et vit avec sa mère sur la Riviera anglaise, à Torquay. C’est une jeune fille pleine d’imagination et de désirs. De talents aussi même si il faudra encore attendre de longues années avant qu’elle ne devienne la géniale « reine du crime » sous le nom d’Agatha Christie (le patronyme de son premier mari). En attendant, elle grandit dans une famille aimante et suffisamment à l’aise financièrement pour lui offrir la meilleure éducation et l’ouverture sur le monde qui sied à une jeune fille de son rang dans la bonne société anglaise du début du XXe siècle. Leçons de musique - Agatha se rêve en cantatrice - , pensions parisiennes, voyages au Caire… Et bien sûr, rencontres galantes et bals élégants.

Françoise Dargent s’accorde beaucoup de liberté dans cette fantaisie biographique sur l’enfance de la grande écrivaine et choisit de resserrer son récit sur les premiers émois de l’adolescence. Elle réussit à faire le portrait sensible d’une femme en devenir dans un monde qui leur laisse encore peu voix au chapitre.

Françoise Dargent réussit particulièrement la description des relations entre toutes ces jeunes femmes : entre les deux sœurs Agatha et Madge l'aînée déjà mariée et mère de famille, mais également entre Agatha et ses amies… L'auteure décrit avec beaucoup de finesse les découvertes qu'elles font ensemble : les premières règles, les premiers émois amoureux… Son Agatha, bien que rêveuse, a la tête sur les épaules et sans se  révolter manifeste un grand désir de liberté. Si on s’étonne un peu que les bruits de la première guerre mondiale n’arrivent jamais jusque à elle, cela n’entame pas le plaisir de cette lecture pleine de charme et d’intelligence.

Enfin, Françoise Dargent, truffe son récit d’allusions aux futurs romans d’Agatha Christie (ils sont d’ailleurs cités à la fin de l’ouvrage… à vous de les retrouver !) et donnera sûrement envie à de jeunes lecteurs de se plonger dans la lecture des romans de cette maîtresse du crime.

Ce roman pour les jeunes adolescents donnera, espérons-le, au lecteur adulte l’envie d’en apprendre plus sur cette femme originale qui fut pharmacienne, archéologue, écrivaine…

Ariane Tapinos (novembre 2016)



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21/11/2016 | Lien permanent

NOX : Ici-bas (1)

Nox_T1.gifRoman d’anticipation
d’Yves GREVET

Éd. Syros, octobre 2012
420 pages – 16,90 €

Dans un monde où l’énergie est un bien rare et où la pollution a envahi les villes, la grande majorité de la population vit dans la misère et dans la nuit. Un brouillard opaque recouvre la ville basse et ses habitants ont appris à circuler dans le noir, de jour comme de nuit. Pour s’éclairer mais aussi se chauffer, se nourrir, se déplacer,ils doivent produire eux-mêmes, au prix d’un effort physique constant qui façonne et déforme leurs corps, toute l’énergie dont ils ont besoin. Leur espérance de vie, du fait de ces efforts et de l’air vicié qui les entoure, est brève. Ils doivent fonder une famille très tôt et seule une future naissance (le « test de compatibilité ») peut sceller une union.

Dans la ville haute, la vie est bien différente. Loin des vapeurs toxiques, quelques privilégiés vivent confortablement de l’exploitation de ceux d’en bas. Quelques-uns, en bas, comme en haut, se révoltent, des réseaux de résistances se tissent, qui viennent mettre à mal cet ordre social perverti.

Lucen vit dans la ville basse avec ses parents et sa petite sœur. Ses amis sont fils de milicien au service du pouvoir en place ou fils de résistants victimes de leur lutte. Lucen veut épouser Firmie. Ses parents s’y opposent.

Dans la ville haute, Ludmilla vit avec son père, constamment en voyage pour son mystérieux travail, et sa gouvernante. Lorsque son père donne congé à celle qui prend soin d’elle depuis des années, Ludmilla découvre la face cachée de son univers : la pauvreté, l’absence de lumière, la pollution, les maladies de ceux d’en bas.

Ce premier volume de la nouvelle trilogie d’Yves Grevet, auteur notamment du remarqué Méto, est mené de main de maître. Yves Grevet y plante le décor hallucinant d’une histoire déjà passionnante. C’est une mise en bouche très réussie, qui mêle le romanesque à la réflexion. Cette société si étrange et dérangeante a finalement quelques points communs avec la nôtre. Ce cauchemar ressemble peut-être bien à notre futur. Ou à notre présent, nous qui vivons, en Occident, dans le confort, pendant qu’une bonne partie de la planète s’épuise à produire les instruments de notre bien-être.

Ariane Tapinos (octobre 2012)

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06/01/2013 | Lien permanent

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