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Rechercher : Le Grand livre pour sauver la planète

LA BOÎTE DE ZIG ET ZAG

boîte de Zig et Zag.gifLa Boîte de Zig et Zag
Album écrit et illustré par
Clothilde DELACROIX

Éd. L'École des Loisirs, coll. Loulou et Cie
Novembre 2012 – 12,50 €


Zig est rouge, Zag est bleu. Ils découvrent au détour d'une page blanche une grande boîte noire qui se dresse là. Y a t-il quelqu'un à l'intérieur ? Il faut en avoir le cœur net !

Un premier livre pour les tout-petits qui joue avec poésie et drôlerie sur la curiosité de son public. Deux personnages, une boîte vide : l'imagination fait le reste. Qu'elle renferme quelque chose d'effrayant ou de bon ou rien du tout, on s'amuse beaucoup avec cette grande boîte énigmatique qui deviendra finalement bateau… Avec une grande économie de moyens et une illustration très épurée (qui évoque irrésistiblement les personnages d'Audrey Poussier !) Clothilde Delacroix offre à l'exploration des plus jeunes une véritable boîte de Pandore (enfin, sans les inconvénients de celle d'origine !) : un ouvrage d'une apparente simplicité qui joue sur les peurs et les joies des petits curieux.

Nathalie Ventax (février 2013)

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20/02/2013 | Lien permanent

Le Voyage d'Henry | album de Donald B. JOHNSON

voyage Henry.gifÉd. Casterman, coll. Les albums Duculot, 2001 et 2007 - 13,95€
[EO: Henry hikes to Fitchburg, 2000]

Voici un album jeunesse passé inaperçu en France, malgré son accueil enthousiaste aux USA: meilleur album jeunesse de l’année d’après le New York Times, belles ventes et depuis l’ouvrage se voit consacrer une page sur Wikipedia. C’est Casterman qui a tenté l’aventure de proposer Le Voyage d’Henry au public francophone et ce, dans deux éditions successives. Et rien.

Pourtant, on est ici devant une curiosité. Car l’auteur a relevé la gageure d’expliquer en quelques pages à un public très jeune la notion de «vitesse généralisée» popularisée dans les années 1970 par Ivan Illich et Jean-Pierre Dupuy. Rien que ça. Rappelons, pour ceux et celles qui ont ignoré Énergie et équité (une série d’articles parus dans Le Monde en 1973, désormais disponible dans le premier tome des Œuvres complètes chez Fayard), ce qu’est la vitesse généralisée. La vitesse d’un véhicule se calcule selon la distance qu’il parcourt en un temps donné. Les embouteillages font déjà considérablement baisser cette vitesse. Mais Jean-Pierre Dupuy pousse le vice jusqu’à ajouter le temps passé à recueillir l’argent nécessaire à l’achat et à l’entretien de la voiture, le temps passé à l’amener au garage, à la laver, etc. Dans les années 1970 cette vitesse généralisée était de 7km/h, aujourd’hui elle est de 6km/h.

Soyons justes, le tour de force que constitue Le Voyage d’Henry tient surtout à l’intuition géniale qu’a eue de la contre-productivité de la technique Henry David Thoreau, auteur de Walden, texte autobiographique publié à Boston en 1854. Dans l’album qui nous intéresse, quand un ami lui propose à d’aller en train à Fitchburg, à 40km de là, Henry répond qu’il préfère faire la distance à pied, plutôt que se contraindre à réunir les 90 cents nécessaires au voyage. Car l’ami d’Henry ne mettra pas une heure à rejoindre Fitchburg dans un train bondé, mais toute la journée, qu’il consacrera à faire de menus travaux rémunérés chez ses voisins. D.B. Johnson propose en montage alterné les journées respectives de l’ami anonyme d’Henry et de ce dernier. Page de gauche, l’ami trime: repeindre une clôture, rentrer du bois… à droite de chaque double page, Henry jouit de la nature. C’est justement ce plaisir de marcher dans la nature, faire la sieste sous un arbre ou cueillir des mûres qui fait arriver Henry à Fitchburg quelques minutes après son ami!

Le Henry de D.B. Johnson est un personnage anthropomorphe vaguement canin, qui évolue dans un décor un peu cubiste et déstructuré aux couleurs profondes. Un style original, loin de l’illustration laborieuse, qui ajoute au plaisir de la lecture. Le Voyage d’Henry est le premier ouvrage que l’auteur a consacré au personnage de Thoreau, sa collection s’étant étoffée de Henry construit une cabane, Henry escalade une montagne et… Henry travaille. Casterman va-t-il publier ces titres? Espérons qu’un autre éditeur francophone s’en chargera. Car même si cette maison propose sur son site un excellent dossier qui accompagne le livre, il est à remarquer que cette ode à la lenteur, au voyage de proximité, à l’attention portée à la nature sous nos pieds… a été imprimée à Singapour, en pur produit de cette mondialisation inhumaine qui contribue à détruire la planète.

Aude Vidal
(première publication de l'article: 20 octobre 2008)

Pour suivre le voyage d’Henry: le site web de l'auteur, sur lequels on peut lire le livre en ligne (en anglais)

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30/08/2009 | Lien permanent

Henri Meunier #1

meunierportrait.jpgParce que nous aimons tout simplement son travail, ses textes poétiques, amoureux, engagés ou terriblement drôles, ses illustrations rétro, ses traits caricaturaux, ses collages ou ses peintures grasses (sa palette est large tant dans l’écrit que dans l’image)... Une occasion de redécouvrir l’ensemble de son travail et de partager une rencontre dans son atelier.

Henri Meunier : entretien (jeudi 2 juin 2005)

...où l’on découvre un auteur "plus doué pour se perdre dans le brouillard que pour aller droit vers l’objectif", un adepte des "balades sensibles" ; un auteur qui croit moins en la naïveté des enfants qu’en la profondeur de leurs sentiments... et nous confirme, radieux, la naissance imminente du Petit Poucet.

Repères
Je suis d’abord venu à l’écriture, même si c’est un peu paradoxal puisque mes études en arts plastiques m’auraient plutôt poussé à faire du dessin. L’illustration, ce n’est pas quelque chose que je maîtrise naturellement, c’est quelque chose que je suis en train d’apprendre. Quand la passion du livre pour enfants m’est venue, j’ai commencé par ce qui était le plus naturel pour moi, l’écriture. D’ailleurs, j’écris des textes pour apprendre à illustrer. J’en écris aussi pour d’autres parce que j’adore le travail d’illustrateur de gens comme Régis (Lejonc), Nathalie Choux, Anouk Ricard et d’autres.

Les livres pour enfants
Pour moi, il y a eu clairement un déclic. Je ne les connaissais pas et je ne m’y intéressais pas particulièrement jusqu’à 24 ou 25 ans. En revanche, j’aimais beaucoup la poésie et la littérature en général. Je traînais dans les allées du Salon du Livre de Bordeaux, au Hangar 5 à l’époque, et en cherchant des textes de poésie, je suis tombé par hasard sur les éditions du Rouergue qui éditaient leur premier livre pour enfants : Jojo la Mache. Ça a été une grande claque pour moi. J’ai trouvé que c’était un livre très poétique, très profond, très beau. Il y avait une trentaine de mots seulement, mais bien choisis, comme dans une poésie, avec un rythme superbe, une impression de légèreté et de profondeur à la fois. À partir de là, j’ai commencé à mettre mon nez dans les livres pour enfants. Ça a commencé à me passionner. Ceci dit, la littérature enfantine qui me passionne, reste un peu celle-là. Il y a des livres pour enfants qui ne m’intéressent pas du tout, ceux qui sont un peu pédagogiques ou éducatifs ; ce n’est pas ma tasse de thé. Je préfère ceux qui sont véritablement du côté littéraire. Après cette rencontre avec un livre, j’ai beaucoup fréquenté les librairies et j’en ai trouvé plein d’autres formidables, y compris certains que je lisais quand j’étais petit et que j’ai redécouvert, comme Les Trois Brigands de Tomi Ungerer, que je continue à trouver sublime. Tristement, entre mes 10 ans et mes 25 ans, ces livres, je les avais oubliés.

Les éditions du Rouergue
Très vite, après être tombé sur les premiers livres des éditions du Rouergue et avoir commencé à lire de cette littérature, je me suis dit que j’allais essayer moi aussi d’en faire. J’ai écrit mes premiers textes pour apprendre, me chercher, des textes que je n’ai pas envoyés. Ensuite les parcours de vie, les parcours professionnels ont fait que j’ai travaillé pendant six ans dans une association engagée dans le travail social et dans laquelle j’avais déjà agi auparavant. J’ai donc mis cette idée de faire des livres de côté pendant six ans, tout en restant passionné par les livres pour enfants : je donnais de temps à autre des coups de main à la librairie Oscar Hibou, entre autres pendant le Salon du Livre de Bordeaux. Par ce biais, j’ai rencontré Régis Lejonc. Il se trouvait que Régis était co-auteur d’un des livres qui reste pour moi l’un des plus beaux qui ait été faits, Icare. J’avais donc beaucoup d’admiration pour son travail en général et pour ce livre-là en particulier. On est devenus amis. Je suis allé repêcher dans mon ordinateur de vieilles histoires que j’avais écrites et je les lui ai montrées. Une de ces histoires l’a touché et il a eu envie de l’illustrer. De voir que quelqu’un dont j’aimais le travail appréciait mes mots, ça a relancé mon envie d’écrire. Je m’y suis donc remis et j’ai envoyé ces textes nouveaux à Olivier Douzou, le directeur des éditions du Rouergue et l’auteur de Jojo la Mache. Par chance, il m’a répondu.J’avais envoyé quatre textes et deux ont retenu l’attention d’Olivier Douzou. Un est devenu mon premier livre (Le Paradis). J’avais joint au texte la description des images, absolument nécessaire pour comprendre ce projet, comme souvent dans les albums illustrés : la moitié de l’histoire et de ses éléments de compréhension est dite dans les images seules, l’autre moitié dans le texte lui-même. C’était donc une sorte de storyboard. Et puis il y avait un autre texte, plus dans la veine de La Mer et lui, auquel je n’avais pas joint de description d’image et qui finalement ne s’est pas fait, parce qu’on a pas réussi à trouver la bonne voie pour l’illustrer. J’ai suggéré des pistes qui ne lui ont sans doute pas paru bonnes. Olivier pensait que le livre ne pourrait pas fonctionner.

La collaboration avec un illustrateur
Le travail d’un illustrateur peut m’inspirer des textes, c’est le cas par exemple de La Mer et lui, que j’ai écrit spécifiquement parce que je rêvais de voir des images de Régis sur ce thème-là. C’est aussi le cas de La Môme aux oiseaux, même si je ne l’ai pas écrit pour lui au départ - c’est parti d’un dessin de Béatrice Alemagna, pour laquelle j’ai aussi beaucoup d’admiration. Dans ces cas précis, ce sont des images de ces illustrateurs qui ont déclenché l’écriture du texte et l’envie de mettre des mots sur des images de leurs mains, qui n’existent pas encore, mais que j’imagine. Bien entendu, les images que j’imagine en écrivant ne sont jamais les images que les illustrateurs réalisent finalement... et heureusement !Sur des projets comme ceux que l’on a réalisés avec Régis, je n’associe pas au texte des descriptions d’images. Parce qu’il s’agit de textes qui exigent une interprétation de la part de l’illustrateur, des textes où il n’y a pas de faits, de personnages ou d’éléments narratifs précis à mettre dans l’image, indispensables à la cohérence du propos. Il s’agit plus d’une balade sensible que d’un récit. Dans ce cas, suggérer des images, ce serait appauvrir le livre à venir. Ce serait encadrer la ballade de l’illustrateur et se priver de son talent d’auteur, se priver de notes qui n’appartiennent qu’à lui, que je ne connais évidemment pas à priori, sur cette partition précise que nous tentons d’écrire ensemble, et que l’on découvre en partie au moment où elle se crée. Du coup, on discute beaucoup ensemble, pendant le processus qui aboutira au livre, autant des mots que des images.Pour d’autres livres, la description des images s’impose parce qu’il n’existe pas d’histoire sans elle. Pour donner un exemple, dans Le Paradis, le texte commence par une phrase du type de "ce 22 décembre, Josette a un pressentiment désagréable, elle part sans demander son reste". Si je ne précise pas dans la description de l’image qu’il s’agit d’une dinde, que la fête de Noël se prépare, que les couteaux s’aiguisent, cela n’a aucun sens. Cette description reste sommaire et évidemment, heureusement, Anouk Ricard a pris beaucoup de liberté. Je décris juste les éléments indispensables à l’histoire pour qu’elle puisse entreprendre son travail d’interprétation. De toutes les manières, dès que le projet démarre, tout est discutable, autant les mots que j’emploie que le découpage du texte, et on essaie de vraiment de construire le livre à deux. Au final, le livre ressemble à tout autre chose que ce que j’imaginais au départ. C’est l’intérêt même de ces collaborations. Quand les éditions du Rouergue ont reçu mes premiers textes, il n’y avait pas d’illustrateurs associés aux projets. Olivier Douzou m’a dit : " Ce texte-là, je le vois illustré par telle ou telle personne ". Il se trouve que je connaissais leur catalogue et que dans ces premières propositions, il y avait Anouk Ricard. J’ai pensé qu’elle serait celle qui apporterait le plus à ce projet-ci, Olivier Douzou le lui a soumis, et voilà comment les choses se sont faites. Maintenant, le plus souvent, nous présentons en complicité avec un illustrateur des projets plus aboutis, pensés ensemble. Chez certains gros éditeurs, les auteurs postent leurs textes et s’ils sont retenus, ils reçoivent leur livre finalisé, illustré, maquetté et imprimé, sans qu’ils n’aient rien vu depuis l’acceptation de leur texte. Ils ne peuvent pas œuvrer de la même manière sur le lien texte-images. Cela ne m’intéresserait pas du tout travailler de cette façon-là. De fait, je travaille avec des éditeurs (Le Rouergue, Thierry Magnier, Le Poisson soluble) qui tiennent le plus souvent à ce que le livre soit le travail et le fruit de deux auteurs, qu’il soit lié à la négociation et aux envies des deux.

Les éditions du Rouergue # 2
C’est un peu ma maison-mère. C’est un rapport simplement et bêtement affectif : c’est grâce aux éditions du Rouergue que j’ai eu envie de faire des livres pour enfants, donc c’est important pour moi de travailler avec eux. Au-delà de ça, c’est une maison qui fait les livres qui me plaisent. Ils ont une ligne de conduite que je trouve très respectueuse des enfants. Ils ne cherchent pas à faire "des livres pour enfants" mais de la littérature enfantine. Ce n’est évidemment pas le seul éditeur dans ce cas-là, mais il se trouve que c’est le premier qui m’ait fait rêver.

Livres pour enfants / Littérature enfantine
Le distinguo entre les deux, pour moi c’est avant tout une question d’intentions au départ. C’est comme à la télévision lorsqu’on fait des programmes à l’attention d’un public défini à l’avance, en disant : " Le public est comme ça, comme ça et comme ça ". L’émission doit tenter de répondre à cette attente-là.
On peut essayer de savoir comment est " l’Enfant ", qu’est-ce qu’il attend et essayer de répondre à cette attente. Moi " l’Enfant ", je ne le connais pas et je n’ai pas envie de le connaître. Cela me paraît un peu stupide de se dire qu’il existe un modèle, une sorte de moyenne. Je tente de m’adresser à des individus et ces individus, par force, me sont des inconnus. Je ne me préoccupe donc absolument pas de ce qu’ils peuvent attendre ou pas. J’adopte la démarche inverse, qui est de proposer une histoire qui plaira ou pas. Je tiens à avoir une démarche à mes yeux d’ordre artistique, liés à l’expression de soi. Ensuite, la réalisation, c’est un peu de l’artisanat. Mais pour arriver à cet artisanat, je n’ai pas envie d’adopter une démarche commerciale a priori. Et beaucoup de livres pour enfants ne semblent pas être issus d’une impulsion créative, mais plutôt commerciale ou éducative. Je ne critique pas les livres " éducatifs ", ils existent et c’est bien, mais ce ne sont pas ceux que j’ai envie de faire. Et ce n’est pas non plus ceux que j’ai envie de lire le plus souvent.
Dans la littérature adulte, je peux trouver absolument tout ce que je cherche : des livres pour apprendre, mais aussi des livres pour rigoler bêtement, des livres pour rigoler intelligemment, de l’émotion pure, des témoignages, des polars, etc. En littérature jeunesse, jusqu’à une époque relativement récente, ce n’était pas le cas. Il y avait presque exclusivement des livres pour apprendre, des contes, des récits édifiants. À côté de cela, une espèce de no man’s land rarement emprunté, celui du livre pour le seul et pur plaisir de lecture. Cette étendue infiniment vaste fait encore peur je crois et les excursions n’y sont pas encore aussi courantes et légitimes que je le souhaiterais. Pas seulement en tant qu’auteur, surtout en tant que lecteur.

Toc ! Toc ! Toc !
J’avais envie de faire un livre pour la collection " Têtes de lard ", parce qu’elle accueille des livres que j’aime infiniment. Et elle correspond à l’idée que je me fais de livres intelligents et respectueux pour les tout-petits. C’est probablement une question qui va m’habiter quand je vais avoir terminé le livre que je suis en train de faire actuellement. J’ai envie de m’adresser, plus profondément que je ne l’ai fait jusqu’ici, à l’imaginaire des tout petits. Ce qui me gênerait par exemple, c’est qu’un de mes livres, pensé spécifiquement pour s’adresser à des enfants de deux ans et moins, soit lu par ces mêmes enfants des années après et qu’ils le trouvent nul. Ça, ça m’embêterait. C’est vrai que dans Toc ! Toc ! Toc !, il n’y a qu’un niveau de lecture, mais je me dis que si le principe du livre m’amuse, il amusera aussi peut-être d’autres adultes et des enfants plus grands. Je ne sais pas ce qui amuse les enfants. En revanche j’ai des neveux et nièces, des enfants autour de moi (le grand âge me guettant, ce n’est plus très rare !). Ces enfants-là ne s’amusent pas toujours des mêmes choses. Mes livres font rire certains d’entre eux, mais pas tous. C’est quelque chose de singulier, l’humour. Chez les enfants aussi. Ça se voit d’ailleurs assez vite les différences d’humours chez les enfants : ceux qui essaient de faire rire les adultes, ceux qui n’essaient pas mais qui rigolent aux blagues, et puis ceux qui n’ont pas trop envie de rire et qui préfèrent regarder une coccinelle qui se barre dans les champs. Le seul de mes livres qui parte de quelque chose que j’ai observé chez tous les petits enfants que j’ai rencontrés, c’est Le Cri, le plaisir de reconnaître un animal et de poser un cri dessus.

Le processus de fabrication des livres
En ce qui me concerne, le temps de réalisation est à peu près toujours le même. Ce qui peut être plus long, c’est de faire accepter un texte qui paraît plus difficile qu’un autre. C’est beaucoup plus facile de proposer Toc ! Toc ! Toc ! à un éditeur que La Mer et lui.
Mais, et c’est là où on en vient à l’artisanat, le temps de réalisation est à peu près le même d’un livre à l’autre : une page est une page et je mets toujours à peu près le même temps pour la faire. Par nature, je pense que j’ai plus d’aisance à réfléchir sur des livres comme La Mer et lui ou Ronde de nuit, qui ont une veine plus poétique, que des livres comme Toc ! Toc ! Toc !, où il faut absolument que ce soit efficace, qu’on ne se perde pas, parce que c’est une blague et qu’il ne faut pas traîner quand on raconte une blague. Je crois que je suis naturellement plus doué pour me perdre et pour marcher dans le brouillard que pour aller droit vers l’objectif.

Le travail d’illustrateur
Il y a des choses qu’on peut apprendre de façon claire dans l’illustration, alors que c’est peut-être plus flou dans le domaine de l’écriture. Dans l’illustration, il y a des repères, des codes visuels, etc. Assez vite, j’ai essayé de m’écrire des histoires pour pouvoir entamer ce travail-là sans me mettre trop en danger. Pour Méêêêtro boulot, l’idée n’était pas de le dessiner au départ. Une fois que je l’ai eu écrit, je me suis dit : " c’est graphiquement un bon exercice de style, qui repose essentiellement sur l’exploration d’une idée visuellement simple. Même si je rate complètement l’illustration, la lecture du livre ne sera pas rendue impossible par mes maladresses. " Alors je me suis lancé. J’ai commencé comme ça. Quand j’ai une histoire qui me semble à ma portée graphiquement, je me la garde souvent.

Le style et les techniques graphiques
Chaque fois que je suis amené à illustrer une histoire, je me demande quelle technique pourrait servir au mieux cette histoire et comment elle va, elle aussi, participer à la narration. C’est l’un des principes fondateurs d’un éditeur comme Le Rouergue. Le style du dessin, les choix typographiques, le choix du papier, le format du livre participent à sa réussite narrative. Mes questions sont donc les suivantes : est-ce qu’il faut un dessin tout simple, un dessin dont la lecture doit être rapide et synthétique ? Est-ce qu’au contraire, il faut qu’on se perde un peu dans l’illustration, parce que la lecture du livre doit être plus sensible ? Dans le projet que je suis en train de faire, l’illustration sera plus cérébrale parce que l’histoire fait appel à pas mal de références liées aux contes de Perrault. Ça me semble plus riche si on s’arrête et si on cherche à interpréter des images qui ne livrent pas leur sujet directement. Donc pour moi, la technique vient de ça : quelle est l’histoire à raconter ? C’est comme ça que pour Ernest, j’ai adopté une technique qui rappelle les imprimés des années 1930, avant l’imprimerie Offset. Et c’est une technique que j’ai reprise dans La Famille Ogre, un livre inspiré de vrais jeux de cartes des années 1950. Ce choix ne s’opère pas ou peu par un processus intellectuel. Concrètement, je pars d’une histoire et je procède à des essais. Quand les essais me paraissent concluants, je les adopte. La cohérence ou l’incohérence du choix d’une technique et d’un style d’illustrations avec l’histoire à raconter ne m’apparaît généralement qu’après ces essais préalables. Pour ce qui est de Ronde de nuit, la matière, les coups de pinceaux sont là pour arrêter le regard, pour qu’une lecture rapide des images ne soit pas possible parce qu’elle ne correspond pas au rythme du texte, qui est plutôt lent et contemplatif. Et le travail typographique fait par Célestin participe aussi de cette lecture là.

Le projet en cours : L’Autre Fois
C’est une histoire inspirée des contes de Perrault, que j’aime beaucoup, sinon dans leur forme du moins, toujours par ce qu’ils offrent en pâture à mon imaginaire. Dans L’Autre Fois, il s’agit des frères Poucet qui remontent Park Avenue à New York. À chaque croisement de rues ils sont confrontés à un autre conte de Perrault qui les absorbe et ils disparaissent, les uns après les autres, dans des conditions tantôt dramatiques, tantôt tout à fait agréables. Au final, il ne reste plus que Poucet, à mes yeux le plus beau personnage de Perrault. Je me permets de penser que c’est aussi celui que Perrault préférait, même si c’est un abus de mon pouvoir de lecteur !
Ce qui motive ce livre est lié à ma lecture de ces contes. Pas tellement ce que ces contes m’ont apporté mais plus simplement le fait de les lire. En quelque sorte, que ces contes soient encore lus aujourd’hui induit que Poucet n’a pas trois cents ans mais qu’il vient de naître. À chaque nouvelle lecture, il est là, propre comme sous neuf et aussitôt il commence à se perdre pour la première fois. C’est donc un personnage contemporain. Le projet est en cours, mais pour ce qui est des illustrations, il s’agit de transferts au trychlo sur du papier de soie, avec aussi de la peinture : beaucoup de mélanges, un jeu sur les transparences et les superpositions. Un palimpseste donc, qui correspond à ce que je ressens des contes : trois cents ans de couches culturelles qui se sont apposés les unes sur les autres. On aura donc à la fois un New York réel - les immeubles représentés existent vraiment - cohabitant avec d’autres représentations de la ville qui seront très symboliques, quasi abstraites.

Le travail à l’ordinateur / à la main
J’utilise l’ordinateur pour ce que je ne saurais pas faire à la main. Il y a beaucoup de choses difficiles à faire à la main et simples à exécuter à l’ordinateur : les à-plats par exemple, ou certains collages. Avec l’ordinateur aussi, on peut toujours revenir en arrière, c’est très sécurisant. C’est donc un grand confort pour les gens comme moi qui, pour chaque livre, cherchent quelque chose de différent et qui se cherchent encore également du point de vue de l’illustration. Mais ce confort est aussi un piège. J’aime aussi beaucoup le côté artisanal du dessin et je le ressens plus à la main qu’à l’ordinateur. Donc il y a certains livres que je m’impose de ne faire qu’à la main. C’est le cas sur L’Autre fois.

Les interventions en classe
C’est souvent à l’initiative d’organisateurs de salons ou d’instituteurs. Ça m’apporte beaucoup : quand je dis que je ne tiens pas compte du public et des gens à qui je m’adresse quand j’écris des livres, c’est vrai. Mais une fois que les livres sont publiés, en revanche, comme je les ai fait pour les enfants, ça m’importe vraiment d’aller en discuter avec eux. Et puis il y a d’autres choses qui ne sont pas directement liées aux livres mais qui participent à mon envie d’aller dans les écoles : dans l’ensemble, je n’ai pas été très heureux dans le système scolaire. Je n’y ai pas trouvé cette part de plaisir qui me paraît pourtant essentielle à la transmission, y compris pour ce qui concerne la lecture. J’ai perdu une quinzaine d’années de lecture que j’aurais pu avoir quand j’étais élève, tout simplement parce que j’associais la lecture à du travail. Quand je vais dans des classes, je me dis qu’il y a des enfants qui, comme moi autrefois, ne sont pas forcément heureux sur les bancs de l’école, ou qui n’ont pas du tout entendu jusqu’à présent que la lecture pouvait être un plaisir pur et égoïste, et que ça n’avait rien à voir avec le travail. Souvent d’ailleurs, quand je me rends dans une classe, ce n’est pas seulement pour parler de mes livres, j’y vais avec des livres de poésie, des livres d’auteurs qui me touchent et dont je sais qu’ils peuvent toucher des enfants, comme Tardieu. J’essaie de faire partager mes plaisirs de lecture et de répondre aux questions que se posent les enfants. Pour beaucoup d’enfants, un livre c’est un peu sacré, et les auteurs c’est un peu mort. Moi, j’essaie juste de montrer que les auteurs ne sont pas forcément morts et qu’un livre c’est tout sauf sacré. Les enfants m’aident beaucoup aussi à comprendre les livres que je fais. Quand j’ai terminé un livre, si j’en ai fait le tour, si j’ai compris tout de l’histoire, c’est qu’il s’agit simplement d’un livre pour s’amuser, comme Toc ! Toc ! Toc ! ou Quand arrive l’hiver.
Ce n’est pas forcément le cas de livres comme La Mer et lui ou Ernest, où une grande part est volontairement laissée aux lecteurs, qui en deviennent aussi auteurs en quelque sorte. Et cette part, je ne la connais pas encore avant d’en avoir discuté avec les enfants, mes lecteurs. Ce qu’ils ont lu, ressenti, imaginé, ça me met quelquefois une claque, ça m’impressionne, ça me fait réfléchir. Je ne crois pas que les enfants soient naïfs, je les trouve au contraire extrêmement profonds, y compris dans l’expression de leurs sentiments.

Propos recueillis par Boris Barbiéri et Marie Buraud, mai 2005.

par Comptines & Compagnie

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17/12/2008 | Lien permanent

Genesis | roman d'anticipation de Bernard BECKETT

Genesis.jpgTraduit du néo-zélandais par Laetitia Devaux
Éd. Gallimard jeunesse, Hors série | oct. 2009 | 196 pp. - 11,50€

Anaximandre (Anax) veut entrer à l’Académie, lieu du pouvoir et de la connaissance. Elle a longuement préparé ce difficile examen, avec son tuteur, Périclès. Elle dispose de cinq heures pour traiter un sujet, celui qu’elle a si ardemment préparé: «la vie et l’œuvre d’Adam Forde, 2058-2077 né sept ans après l’instauration de la République de Platon». Face à elle, un jury, composé de trois membres, ne lui épargnera aucune question difficile. Pour appuyer son propos, elle a mémorisé de longs dialogues trouvés dans les archives et elle dispose de plusieurs hologrammes qui reproduisent des scènes de la vie d’Adam Forde.
Au fil de ces cinq heures, entrecoupées de courtes pauses, le lecteur découvre le monde dans lequel vit Anax et comprend, peu à peu, l’enjeu de cet examen… Jusqu’à la chute finale et terrifiante qui éclaire, rétrospectivement, l’échange d’un sens différent.

La République «idéale» a été instaurée dans la seconde moitié du 21ème siècle, période troublée et violente, par un riche industriel, Platon. Ce dernier, puissant et bien informé, était conscient des dangers qui menaçaient l’espèce humaine. Il s’était replié avec ses compagnons dans un archipel de l’hémisphère sud qu’il avait séparé définitivement du reste de la Terre en érigeant la Grande Barrière Maritime de la République. Dans cet espace clos, Platon avait institué sa République idéale, en faisant systématiquement abattre ceux qui tentaient de franchir la Grande Barrière. Adam Forbe est celui qui va faire vaciller la République. Arrêté pour avoir laissé entrer une jeune femme dans l’archipel, il est condamné à purger sa peine en compagnie d’un androïde à visage de gorille (clin d’œil au roman de Pierre Boule, La Planète des singes, confirmé par la chute de Genesis). Le cœur du récit d’Anax, et des enjeux qui en découlent, se situe dans ces échanges entre l’homme et la machine.

Succession de dialogues, entre Anax et ses examinateurs, ou son tuteur, puis entre Adam et Art (le robot à tête de singe), Genesis est un roman très original à la fois par sa forme dialoguée (où les conversations s’emboitent comme des poupées russes) et par les sujets qu’il aborde, mêlant philosophie et science. Les échanges entre Art (le premier androïde pensant) et Adam (le premier humain post-république idéale, mais aussi… le dernier homme) plongent le lecteur dans des interrogations passionnantes et vertigineuses: Qu’est-ce qu’une société idéale? Jusqu’où l’homme peut-il aller pour protéger la collectivité? Qu’est-ce qui différencie l’homme de la machine? Qu’est-ce que la conscience? Truffé de références à l’histoire de la pensée, à l’Antiquité grecque mais aussi au mythe chrétien des origines et à la modernité mécanisée (notamment avec les noms des personnages qui fournissent des indices pour des clefs de lecture), Genesis est un roman cérébral qui débouche sur l’angoissante question du devenir de l’espèce humaine…

Ariane Tapinos (octobre 2009)

Tags : whaou !

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24/10/2009 | Lien permanent

A LA RECHERCHE DU PÈRE NOËL

A la recherche du Pène Noël.jpgalbum
de Thierry DEDIEU
Éd. Seuil Jeunesse, novembre 2015 - 18€

Dans le jardin de la famille Sorensen, un petit bonhomme de neige se met en marche sous le regard un peu surpris du rouge-gorge. Muni de son baluchon, rempli de grelots et de gâteaux, Il part à la recherche du Père Noël. La route est longue jusqu’en Laponie et les rencontres nombreuses. Petit bonhomme de neige est obligé de demander son chemin aux animaux qu’il croise et ces derniers, serviables mais malins, échangent leur aide contre un petit quelque chose. Qui un cookie, qui un grelot, qui une écharpe rouge … et bientôt, Petit bonhomme de neige n’a plus rien à offrir ni à l’ours menaçant ni au Père Noël. Heureusement, le Père Noël n’a pas besoin de recevoir pour donner…

Thierry Dedieu quant à lui, nous offre un grand album bordé de rouge et vert dans la plus pure tradition du livre de Noël.

Ses images, de grandes peintures, sont tantôt mélancoliques, tantôt pleines de la présence chaleureuse ou inquiétante des animaux qui peu à peu dépouillent ce gentil petit homme de neige. Un peu naïf, il se laisse faire mais garde en réserve sa gentillesse, ses chansons et son sourire. Peu d’auteurs illustrateurs sont capables de se renouveler autant que Thierry Dedieu qui utilise des techniques et des styles graphiques très différents d’un livre à l’autre. Il réussit ici à donner à cette histoire toute simple, un relief particulier en entrainant son lecteur dans les paysages désolés du Grand Nord, puis en resserrant son image sur l’un des personnages qui croise la route de notre petit héros de neige, dans un va-et-vient très cinématographique. Il lui donne également un petit aspect rétro et son Père Noël à la barbe fournie et au regard malicieux a l’air tout droit sorti d’une image de Norman Rockwell.

Ariane Tapinos (novembre 2015)


Retrouvez d'autres livres de Thierry Dedieu sur notre blog : Une souris verte dans l'herbe, Seuil Jeunesse, 2015 ;  Va-t-en-guerre, Seuil Jeunesse, 2012 ; Le maître des estampes, Seuil Jeunesse, 2010 ;
Aagun, Seuil Jeunesse, 2009 ; Footballer, Seuil Jeunesse, 2006 ; Les rennes de Noël, Seuil Jeunesse, 2005. 

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27/11/2015 | Lien permanent

HANNA ARENDT

H. Arendt.jpgBande-dessinée 
de Béatrice FONTANEL (scénario) & Lidnsay GRIME (images)
Éd. Naïve Livres, collection Grands Destins de Femmes, premier trimestre 2015 – 18€

Ecrit à la première personne – avec des notices biographiques en fin de volume –  et fait d’allers et retours au cours du XXe siècle entre Europe et Amérique, cette bande-dessinée remarquable dresse un portrait d’Hannah Arendt en femme libre. Plus que son œuvre, qui cependant est évoquée au fil des pages, c’est de sa personnalité, forgée au cœur des bouleversements du siècle dernier, qu’il est question ici. Celle d’une femme volontaire qui place la liberté de pensée au dessus de tout autre valeur.

En pleine polémique autour des articles qui formeront son œuvre la plus commentée, Eichman à Jérusalem, son vieil ami, l’historien sioniste Gershom Scholem, lui reproche son manque d’amour envers le peuple juif. Hannah lui répond qu’elle n'est « animée d'aucun "amour" de ce genre», qu'elle n’a jamais aimé « aucun peule, aucune collectivité, ni le peuple allemand, ni le peuple français, ni le peuple américain, ni la classe ouvrière, ni rien de tout cela » Et qu’elle « aime uniquement (ses) amis ».

En refermant ce livre, le lecteur a la  troublante impression d’avoir approché de très près cette personnalité hors du commun qui nous invite à ne jamais renoncer à penser.

Ariane Tapinos (première publication : septembre 2015 : Citrouille n° 71 - Dossier sur la liberté)


NB : cette collection, Grands Destins de Femmes, n'est pas une collection jeunesse mais ces ouvrages peuvent parfaitement être lus par des adolescents. 
Dans la même collection, à lire également sur notre blog, Françoise Dolto, L'heure juste.

Téléchargez notre entretien avec Françoise Cruz, directrice des éditions Naïve livres, à l'origine de la collection Grands Destins de Femmes.

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10/01/2016 | Lien permanent

ATTENDS, PETIT ÉLÉPHANT !

patience,partageAlbum
de Jeanne ASHBÉ
Éd. Pastel
Mars 2013 – 11,50 €

« Voilà, c'est une histoire de petit éléphant… » Petit Éléphant veut aller faire du vélo… mais Grand Éléphant est très occupé. Quand c'est l'heure de passer à table, voilà que c'est Petit Éléphant qui a d'autres choses à faire (jouer, lire...) mais il y d'autres petits éléphants qui eux n'attendront pas…

Des illustrations très simples, des couleurs qui rendent bien les émotions ressenties par les personnages, Jeanne Ashbé montre encore une fois son savoir parler aux tout-petits...

Un album sur la patience, le partage, plein de malice avec ce petit personnage qui n'attend personne. En prime : recette du gâteau des éléphants à la fin du livre !

Nathalie Ventax (été 2013)

 

 

 

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07/09/2013 | Lien permanent

Des millions de flocons | album de Lerryn KORDA

des millions flocons.gifÉd. Tourbillon | octobre 2009 | 11,95€

Un vrai livre, ravissant, pour les tout-petits. Un album cartonné aux pages pelliculées dont les illustrations séduisent d'emblée par leur simplicité raffinée, leur grande expressivité et leurs couleurs gaies et lumineuses.

À remarquer: la présence d'un vrai texte, bien construit, à l'intention des petits qui ajoute à la qualité de cet ouvrage.

Une histoire tendre, d'amitié, où les jeunes enfants se retrouveront avec bonheur dans les jeux de neige des quatre personnages de l'album.

Un petit bonheur de l'hiver !

Josuan (déc. 2009)

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05/01/2010 | Lien permanent

Histoire d'un loup | album de Loren CAPELLI, illustré par Juliette LAMARCA

9782844207371FS.gifÉd. Thierry MAGNIER | mars 2009 – 14 €

Un album en noir et blanc dont les linogravures accentuent l’intemporalité du conte.
La composition de l’ouvrage est finement étudiée : des illustrations sur double-page créent de véritables pauses dans le récit, offrant des espaces à l’imaginaire des lecteurs.

La forêt prend la parole pour conter l’histoire tout à fait singulière d’un loup qui veut se faire aimer d’une princesse…

Un livre qui s’inscrit dans l’histoire universelle, toujours réinventée, des relations entre l’homme et le loup, où se côtoient attirance, violence et mort.
La dualité homme-animal est traduite dans les linogravures par un traitement graphique différent : rondeur pour les personnages, accumulation d’angles et de traits brisés pour le loup.

Un album de très grande qualité.

Josuan (avril 2009)

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JOUR DE VOTE : DES PRÉSIDENTS ET DES PRÉSIDENTES

SCAN1125.jpgA quelques heures du premier tour des élections présidentielles, nous vous proposons quelques portraits de présidents, sérieux ou loufoques. Des albums, des romans, des documentaires plein de président et de quelques présidentes, pour parler de ce grand moment démocratique. 

Bonne lecture et… bon vote !
 
Mode d'emploi
Certains des livres de cette bibliographie, parfaitement subjective et donc totalement incomplète, font l'objet d'une critique : il suffit de suivre les liens indiqués.
Les textes entre guillemets reproduisent des informations données par les éditeurs.

ICI Les fictions, albums & romans

ICI Les documentaires

ICI Aux urnes les enfants !

ICI Quelques présidents d'ailleurs

ET PAR LÀ Notre bibliographie, établie, il y a dix ans, en mars 2007 : La politique expliquée aux enfants 

 

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22/04/2017 | Lien permanent

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